Alger, Algérie : documents algériens
Série économique : commerce
L'évolution du commerce extérieur de l'Algérie avec les pays membres de l'O.E.C.E
4 pages - n°91 - 8 janvier 1952

--------Le bénéfice qu'elle en retire est surtout appréciable au point de vue de l'écoulement de ses productions excédentaires. Les statistiques commerciales manifestent qu'elle a réalisé des progrès plus importants aux exportations qu'aux importations.
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On comprend d'ailleurs que les pays membres de l'O.E.C.E.. qui pour la plupart ont une population très dense et sont fortement industrialisés soient naturellement portés à rechercher les produits agricoles et les matières que l'Algérie est en mesure de leur fournir.

mise sur site le 23-05-2005
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Tableau des échanges avec les pays
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--------Afin de coordonner les efforts de l'Europe pour son relèvement économique, les pays signataires de la Convention de Paris du 18 avril 1948 ont créé l'Organisation Européenne de Coopération Economique qui groupe l'Autriche, la Belgique, le Danemark, la France, la Grèce, l'Irlande, l'Islande, l'Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal, le Royaume-Uni, la Suède, la Suisse, la Turquie, l'Allemagne occidentale.

--------Parmi les mesures propres à favoriser l'activité économique de ces pays, celles qui pouvaient atténuer les obstacles à leurs échanges commerciaux et contribuer à la formation d'un marché européen élargi, ont paru les plus urgentes à l'Organisation.

--------En effet, depuis la guerre un cloisonnement extrêmement rigide des économies européennes était résulté du système de limitation des échanges à des contingents de produits dans le cadre d'accords de commerce bilatéraux, qui avait pour but d'assurer l'équilibre des balances de paiement pays par pays et de protéger les productions nationales inégalement affectées par la guerre et ses suites.

--------La suppression progressive de ces restrictions a constitué l'essentiel d'une politique de libération des échanges intraeuropéens qui a fait l'objet des premières recommandations de l'O.E.C.E. aux pays participants.

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--------Les mesures de libération des échanges à l'importation décidées par la France sont applicables à l'égard de l'Algérie qui bénéficie également pour ses exportations des décisions parallèles intervenues dans les pays participants de l'O.E.C.É.

--------Cette libération s'effectue par étapes. Les premières décisions ont libéré en octobre 1949, 10% des marchandises échangées par les pays membres de l'O.E.C.E. En janvier 1950, ce pourcentage a été fixé à 50, applicable séparément aux produits agricoles et alimentaires, aux matières premières et aux produits fabriqués. En septembre 1950, ce pourcentage a été porté à 80, sans que- l'obligation d'appliquer les mesures de libération également aux trdis grandes catégories de marchandises soit maintenue.

--------Les mesures de libération des échanges devraient actuellement s'appliquer à.75 % des marchandises. bais par suite des difficultés rencontrées par plusieurs pays européens, certaines facilités ont été admises pour permettre d'adapter les recommandations de l'O.E.C.E. à la situation économique particulière de chacun des adhérents de l'organisation. Les listes de libération des échanges ont donc été ré-visées et réaménagées dans la plupart des pays et le pourcentage des marchandises libérées se situe entre 60 et 75 % des marchandises échangées.

--------Théoriquement cependant, les échanges intra-européens doivent être libérés dans leur intégralité, fin 1952.

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--------Afin de reconnaître les effets que la libération des échanges intra-européens a pu avoir sur l'évolution du commerce extérieur de l'Algérie, il y a lieu de rapprocher les résultats ;connus des années 1950 et 1951 de ceux de l'année 1948 qui précède l'année où sont entrés en vigueur les premières mesures de libération des échanges.

--------La comparaison des valeurs absolues est sans significations en raison des fluctuations due la monnaie au cours de cette période.

--------On peut cependant souligner que sur la base 100, en 1948, alors que la valeur totale des importatio/ts de toutes origines passait à l'indice 163, la valeur des- importations en provet des seuls pays. membres de l'O.E.C.E. passait à l'indice 230. En ee qui concerne les exportations, l'indice de là valeur totale des exportations sur toutes destinations atteint 125, contre 267 pour les exportations à destination des
pays membres de l'O.E.C.E.

--------Si l'on considère la part relative des pays membres de 1'O.EC.E. dans l'ensemble des échanges commerciaux de l'Algérie, on constate la progression suivante :

IMPORTATIONS
1948
1950
1951 (1er semestre)
Pourcentage en valeur des importations en provenance des pays O.E.C.E. ; 1) sur l'ensemble des importations algériennes
4,14 %
5,77%
5,5%
2) sur le total des importations en provenance des pays étrangers
23,3 %
48,5 %
50 %
EXPORTATIONS
     
Pourcentage en valeur des exportations à destina- tiens des pays de l'O.E.C.E. ; 1) sur l'ensemble des exportations d'Algérie
7;16 %
15,1 %
21,4 %
21 sur le total des exportations a 'destination des pays étrangers
72,2 %
77,6 %

77,3 %


--------La part relative qui revient aux pays membres de l'O.E.C.E., dans leurs échanges avec l'Algerie est donc nettement augmenté depuis l'entrée en vigueur des mesures de libération. Cette augmentation est d'ailleurs plus forte aux exportations d'Algérie qu'aux importations.
--------La part relative des importations en provenance de la Métropole ayant augmenté de (70,9 % à 76,8 %) durant la même période, on doit admettre que les progrès des importations en provenance des pays adhérents de l'O.EC.E. se sont faits au dépens des importations en provenance des autres pays étrangers.

--------Il est plus difficile de conclure en ce qui concerne les exportations. Sans doute la part relative de la Métropole a-t-elle regressé de 82,8 % à 72,8 %. Mais le volume des exportations sur la Métropole de-meurent à peu près constant, il faut supposer que les progrès sur les pays membres de l'O.E.C.E. constituent un gain net.

--------Considérée pays par pays, l'évolution des échanges avec les différents membres de l'O.E.C.E parait assez irrégulière.

--------La Grande-Bretagne devient en 1950 (au dépens de l'Union Belgo-Luxembourgeoise qui repense 4è rang) le premier fournisseur de l'Algérie et elle demeure son premier client.

--------L'Allemagne qui n'achetait guère que 180 millions de marchandises à l'Algérie en 1948, devient son second client en 1950 avec 4.642 millions.

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Les Pays-Bas peuvent être considérés comme le partenaire ayant fait les plus remarquables progrès : de 231 millions en 1948 ses ventes à l'Algérie passent à 1.287 millions en 1950, et ses achats de 381 millions à 1.763 millions.

--------Divers facteurs propres aux économies nationales des pays participants ont concouru avec les mesures de libération des échanges pour affecter l'évolution du commerce extérieur de l'Algérie.

--------En ce qui concerne l'Allemagne par exemple, il est évident que c'est l'allègement des dispositions de son statut international qui a le plus fortement modifié le développement de ses relations commerciales.

--------Quels que soient cependant les différents. facteurs qui ont contribué au développement des relations commerciales de l'Algérie avec les pays membres de l'O.E.C.E, il ne fait pas de doute que la libération des échanges a constitué une des conditions les plus favorables au progrès de son commerce extérieur.

--------Le bénéfice qu'elle en retire est surtout appréciable au point de vue de l'écoulement de ses productions excédentaires. Les statistiques commerciales manifestent qu'elle a réalisé des progrès plus importants aux exportations qu'aux importations. --------On comprend d'ailleurs que les pays membres de l'O.E.C.E.. qui pour la plupart ont une population très dense et sont fortement industrialisés soient naturellement portés à rechercher les produits agricoles et les matières que l'Algérie est en mesure de leur fournir.