IMPORTANCE ET ETAT SANITAIRE
DU CHEPTEL a)Importance quantitative du cheptel.
----------Bénéficiant
de conditions climatiques favorables, le cheptel a poursuivi son ascension
numérique dés là observée en 1949.
----------En
effet, en un an, le nombre de bovins est passé de 747.000 têtes
à 766.000 soit une augmentation de 19.000 têtes.
----------Le
nombre des ovins est passé de 3.839.000 à 4.541.000, soit
une augmentation de 702.000 têtes.
----------Le
nombre des caprins est passé de 2.596.000 à 2.862.000, soit
une augmentation de 266.000 têtes.
----------Le
nombre des chevaux est passé de 204.000 à 216.000, soit
une augmentation de 12.000 têtes.
----------Le
nombre des ânes est passé de 255.000 à 326.000, soit
une augmentation de 71.000 têtes.
----------Le
nombre des camélidés est passé de 130.000 à
140.000, soit une augmentation de 10.000 tètes.
----------L'effectif
mulassier est resté stable (230.000 têtes).
----------Par contre,
le nombre de porcs accuse une diminution sensible (137.000 en 1950, au
lieu de 160.000 en 1949) résultant de l'effondrement des cours,
qui ont entraîné, depuis 1949, la suppression des petits
élevages de fortune.
----------En résumé,
l'année 1950 est marquée par une plus value du capital bétail
de l'Algérie qu'on peut estimer à 3 milliards de francs.
b)Etat sanitaire.
----------La peste
aviaire a encore provoqué une importante mortalité dans
les trois départements. Elle paraît toutefois rétrocéder
sous l'influence des mesures de prophylaxie sanitaire.
----------L'application
des mesures de Police sanitaire a permis d'enrayer l'extension des foyers
de doucine.
----------L'utilisation
systématique contre cette affection des moyens chimiothérapiques
à titre préventif pendant la saison de monte ont réduit
à 29 le nombre d'équidés reconnus atteints.
----------Les quelques
foyers de fièvre aphteuse qui avaient été dénombrés
à la fin de 1949 sont éteints et à ce jour l'épizootie
n'est plus signalée.
----------La
frontière algéro-tunisienne a été fermée
en juin à l'importation des animaux venant de Tunisie., en raison
de l'extension qu'avait prise la fièvre aphteuse dans ce territoire.
----------Par
suite de l'amélioration de l'état sanitaire, cette interdiction
vient d'être levée.
----------Plusieurs
cas de leptospirose - maladie contagieuse à l'homme - ont été
signalée à différentes r prises dans le circonscription
de Sétif, ainsi que diverses épidémies d'entéro-toxémie
sur les ovins.
----------225.000
moutons ont été vaccinés contre la clavelée
;
----------15.000
bovins ont été vaccinés contre le charbon symptomatique
et le charbon bactéridien.
----------Les dépôts
de reproducteurs ont assuré la prophylaxie des piroplasmomes dans
136 exploitations, en traitant préventivement 3.240 bovins.
----------1.650.000
moutons ont été soumis aux balnéations et 415.000
aux traitements antiparasitaires internes 5.000 volailles ont été
vaccinées contre la peste aviaire.
----------En
résumé, l'état sanitaire en 1950 fut excellent pour
l'ensemble du territoire. La multiplication des mesures préventives
instituées à tous les échelons de la production commence
à porter ses fruits.
LES PRODUCTIONS ANIMALES
a) Production équine.
----------Poursuivant
sa politique d'amélioration du cheval agricole et de l'industrie
mulassière, le Service de l'Elevage a, par l'intermédiaire
de ses Dépôts de Reproducteurs, mis à la disposition
des agriculteurs 108 étalons de trait, contre 97 en 1949 et 67
baudets contre 62 l'an dernier. répartis dans 106 stations de monte
(contre 103 en 1949).
----------Le
nombre de juments saillies est passé de 19.714 en 1949, à
21.339 en 1950, soit une augmentation de 1.625 juments, bien que les Dépôts
n'aient mis au total que 8 étalons de plus en service.
----------Le
nombre des étalons de selle (barbes et arabes X barbes) a diminué
(396 au lieu de 405) pour laisser la place aux étalons de trait
et aux baudets.
Le tableau suivant résume l'action des Dépôts de Reproducteurs
en matière de production équine.
|
Nombre d'étalons
utilisés
|
Nombre de juments
saillies
|
|
1947
|
1949
|
1950
|
1949
|
1950
|
Pur-sang arabes
|
25
|
28
|
29
|
215
|
234
|
Etalons du pays
|
421
|
405
|
396
|
14558
|
15578
|
Etalons de trait
|
88
|
97
|
108
|
3115
|
3061
|
Baudets
|
31
|
62
|
67
|
1826
|
2466
|
Total
|
565
|
592
|
600
|
19714
|
21339
|
----------Les
recettes effectuées par les Dépôts au titre de la
monte s'établissent comme suit
----------Saillies
7.100.000 frs
----------Vente
des fumiers 2.000.000 frs
----------Vente
de poulains et pouliches pur-sang arabes 200.000 frs
----------Soit
au total 9.300.000 frs
----------Au
cours de l'année ont été importés en France
:
----------593
chevaux de trait.
----------283
mulets.
----------14
ânes.
----------Malgré
la motorisation, la production des équidés, et singulièrement
la production mulassière, con-serve toute sa valeur. L'Algérie
peut devenir l'un des meilleurs fournisseurs de mulets à l'Europe.
Les services techniques de l'étranger commencent à reconnaître
les qualités de cet élevage.
b) Production bovine.
----------Le tonnage
des viandes de bovins abattus et contrôlés en 1950 s'élève
à 12.600 tonnes. Il avait été de 9.807 tonnes en
1949, soit une augmentation de 2.793 tonnes.
----------En 1938,
le rendement moyen en viande nette d'un bovin était de 89 kgs.
En 1950, ce rendement moyen est passé a 101 kgs. C'est dire qu'une
nette amélioration de la qualité bouchère du bétail
algérien se fait sentir. Pour un même tonnage, on abat moins
d'animaux.
----------Cette
amélioration résulte du fait que, peu à peu, les
problèmes de l'alimentation du bétail commencent à
être un peu mieux connus, les mesures préventives contre
les maladies contagieuses à se généralises et l'action
de reproducteurs sélectionnés a porter ses fruits.
----------Il
en est de même pour la production laitière qui est en progression
manifeste, comme le montre le tableau suivant :
Apports de lait
dans les grandes villes (litres)
|
1948
|
1949
|
1950
|
Alger
|
6.965.850
|
11.189.450
|
11.090.000
|
Oran
|
2.814.372
|
4.354.768
|
5.343.837
|
Constantine
|
2.581.578
|
3.875.966
|
4.872.815
|
Bône
|
1.973.507
|
3.096.473
|
4.170.174
|
|
14.335.307
|
22.516.657
|
25.476.826
|
----------Soit une
augmentation de revenu brut de plus de 100 millions de francs.
----------Sous
l'influence des Comités de Gestion des zones d'approvisionnement
en lait, d'heureuses modifications ont été apportées
dans la tenue des étables. Celles-ci, au nombre de 887, répondent
dorénavant à un minimum d'hygiène. Le contrôle
sanitaire a en outre permis la réforme précoce des non-valeurs
et le dépistage hâtif des porteurs de germe. Ainsi la création
d'un réseau d'étables patentées ou agrées.
les s accredited-herds , des pays anglo-saxons a eu les meilleures influences
sur la qualité de la production bovine.
----------Il
convient d'ajouter à cela : 1°) L'action des centres d'insémination
artificielle de Maison-Carrée et des Dépôts de Reproducteurs
du Service de l'Elevage.
----------Alors
que 826 vaches avaient été fécondées suivant
cette technique en 1948 et 1.438 en 1949. 1.643 vaches ont été
fécondées en 1950. La progression continue régulièrement.
2°) L'action de la Station expérimentale qui a pu mettre en
1950 à la disposition des éleveurs : taureaux sélectionnés
soit : 1 de race brune de l'Atlas, 3 de race Schwytz et 5 de race tarentaise
(soit, depuis le 1" janvier 1949 : 27 taureaux de choix représentant
une valeur globale de 2 millions de francs environ).
|
-------
|
-c)Production
ovine.
----------Le cheptel
ovin de l'Algérie a fourni en 1950 :
-----------
15.000 tonnes de viande aux abattoirs contrôlés (soit une
augmentation de 2.000 tonnes sur 1949)
-----------
1.150 tonnes de viande nette à l'exportation dont : 945 tonnes
fournies par 63.000 moutons sur pied ;
----------285
tonnes en carcasses réfrigérées fournies par 13.700
moutons abattus.
----------Pour
améliorer la production ovine, ont été importés
:
-----------
113 béliers appartenant aux races françaises, contre 63
en 1949. Cette différence montre bien la tendance de plus en plus
marquée des agriculteurs d'Algérie vers l'élevage
du mouton et son perfectionnement rapide par croisement.
----------En
même temps, les Stations de sélection de Tadmit, El-Ousseukh,
Aïn-Radja et Remila, ont pu mettre à la disposition des éleveurs
: 210 béliers sélectionnés appartenant aux races
autochtones (75 en 1949)
----------Situation.
des effectifs dans les stations d'Elevage Ovin (Janvier 1951).
|
Béliers
|
Brebis
|
Antenais
|
Agneaux
|
Total en 1950
|
Total en 1949
|
El-Ousseukh
|
66
|
318
|
236
|
26
|
646
|
469
|
Aïn-Radja
|
43
|
152
|
135
|
96
|
426
|
355
|
Remila
|
5
|
100
|
56
|
37
|
198
|
223
|
Tadmit
|
121
|
343
|
523
|
563
|
2050
|
1917
|
|
235
|
1413
|
950
|
722
|
3320
|
2964
|
----------25
Commissions pastorales ont participé a la sélection du cheptel
ovin transhumas et se sont attachées. à récompenser
les meilleurs pasteurs par l'attribution de primes en espèces,
de diplômes et de médailles en même temps qu'elles
procédaient à la remise gratuite des béliers de choix
issus des Stations ci-dessus énumérées.
----------Enfin
dans 57 Secteurs d'amélioration d'élevage réalisés
dans le cadre du Paysanat les familles d'éleveurs trouvent les
moyens de protéger leur troupeaux contre les fléaux permanents.
la faim, la soif. la maladie.
----------C'est
un effort sans précédent qui a permis de reconstituer les
troupeaux décimés en 1945-46, de constituer des réserves
fourragères, d'aménager des points d'eau (350). ----------Chaque
SAR a son troupeau qui sélectionné fournira des reproducteurs
d'élite. Les exportations portaient sur 800.000 têtes en
1939, elles ont cessé jusqu'en 1949, mais ont repris en 1950 (110.000
têtes), il est permis d'espérer qu'elles dépasseront
500.000 en 1951.
d) Production porcine.
----------Le caractère
dominant de la production porcine en 1950 est le maintien sur le marché
des véritables éleveurs qui ont continué à
améliorer leur production par l'aménagement de porcheries
modernes ;
----------par
une prophylaxie plus active des principles maladies contagieuses ; -
-----------
par l'introduction de 289 verrats sélectionnés.
----------Si la
consommation de porc a diminué en 1950 (9.000 tonnes en 1950 contre
11.650 en 1949) l'exportation de viande et de produits de charcuterie
est tombée de 2.516 tonnes en 1949 à 1.024 tonnes en 1950
e) Production cameline.
----------Les foyers
de trypanosomiase cameline signalée en 1949 ont fait l'objet de
mesures de prophylaxie collective dans la vallée de la Daoura dont
il ne peut être encore mentionné avec certitude les résultats,
f) Production des animaux
de basse-cour.
----------Cette
production a continué à payer un lourd tribut à la
peste aviaire. Les mesures prévues par la police sanitaire sont
demeurées illusoires et seules les mesures de prophylaxie médicale
ont donné quelques résultats quand elles ont été
rationnellement appliquées.
----------L'Algérie
a pu néanmoins exporter des oeufs congelés. alors qu'elle
a importé 41 tonnes de volailles et 1.200 oeufs à couver.
L'extension de la production aviaire paraît étroitement
subordonnée à l'extinction des foyers de peste
INSPECTION SANITAIRE.
----------Ont été
soumis à l'inspection sanitaire du Service de I'Elevage :
----------a)
A l'importation.
----------Produits
alimentaires
----------Viande
fraîche : 1.400 tonnes
----------Viande
conservée et produits de chacuterie : 3.181 tonnes
----------Poissons
: 2.367 tonnes
----------Lait
et produits laitiers : 12.171 tonnes
----------TOTAL
: 19.119 tonnes, dont 13 tonnes ont été saisies comme impropres
a la consommation humaine.
(En 1949 : 15.350 tonnes. soit : 3.769 tonnes en plus pour 1950).
----------Animaux
vivants :
|
1950
|
1949
|
Soit pour 1950 en plus
|
Chevaux
|
1.298 têtes
|
1.858 têtes
|
|
Mulets
|
3.844 têtes
|
1.501 têtes
|
2.843 têtes
|
Anes
|
31 têtes
|
5 têtes
|
26 têtes
|
Bovins
|
7.419 têtes
|
6.097 têtes
|
1.322 têtes
|
Ovins
|
1.918 têtes
|
109 têtes
|
1.809 têtes
|
Porcins
|
289 têtes
|
0 tête
|
289 têtes
|
TOTAUX
|
14.799 têtes
|
9.570 tête
|
s 5.229 têtes
|
----------Ces statistiques
font nettement apparaître une augmentation ,du volume des importations
dont on peut trouver la cause dans les cours des marchandises devenus
plus élevés en Algérie qu'en France.
----------b)
A l'exportation.
----------Produits
d'origine animale
|
1949, en tonnes
|
1950, en tonnes
|
Boyaux T. 1.12 T.
|
99
|
112
|
Viandes
|
1.368
|
2.842
|
Laine et poil
|
1.976
|
542
|
Matières grasses animales
|
150
|
162
|
Tapis haute laine
|
366
|
412
|
Cuirs et peaux
|
2.343
|
1.562
|
TOTAUX
|
6.302
|
|
----------Animaux
:
----------Chevaux
Mulets : 280
----------Anes
: 14
----------Bovins
: 4.400
----------Ovins
: 63.000
----------Caprins
: 21.430
----------Porcins
: 21.430
----------Total
pour 1950 : 103.444 têtes.
TOTAL POUR 1949 : 9.931 têtes.
SOIT EN PLUS : 93.513 têtes.
----------Ces tableaux montrent que le volume des
exportations d'animaux vivants l'emporte nettement en 1950 sur celui des
importations et que le tonnage des produits d'origine animale importés
est plus élevé en 1950 que le tonnage des exportations.
Dans cette branche de l'économie. la balance commerciale ne penche
donc pas en faveur de l'Algérie.
----------LES
ENCOURAGEMENTS FINANCIERS A LA PRODUCTION ANIMALE EN ALGERIE
----------On
peut estimer la valeur du cheptel algérien à 110 milliards
de francs environ.
----------L'accroissement
de ce capital a fait l'objet de divers encouragements de la part du Gouvernement.
On peut les énumérer comme suit :
----------Primes
d'encouragement distribuées aux pasteurs par les Commissions pastorales
: 800.000 fr.
----------Subventions
aux groupements d'éleveurs : 3.700.000 fr.
----------Subventions
pour importation de géniteurs : 196.000 fr.
----------Primes
aux propriétaires de taureaux recommandés : 15.000 fr.
----------Primes
à l'élevage du cheval : 1.850.000 fr.
----------Primes
diverses aux concours hippiques, sociétés d'élevage
(aviculture, société canine), championnat des chevaux de
selle : 1.665.000 fr.
----------TOTAL
8.226.500 fr.
DIRECTION DE L'AGRICULTURE AU GOUVERNEMENT
GENERAL DE L'ALGERIE
|