LA PRODUCTION VEGETALE
-------PLANTES
ANNUELLES.
-------a)
Céréales d'hiver. - Comme il est de
règle en Afrique du Nord, la production agricole et la production
des céréales en particulier ont été au cours
de la campagne 1949-1950 sous la dépendance étroite des
facteurs climatiques.
-------Les
semailles, entravées dans quelques régions par la sécheresse,
se sont prolongées assez tard chez les Musulmans. Au début
du printemps, les emblavures ont en général bel aspect malgré
l'insuffisante de la pluviométrie. Des pluies violentes, mais néanmoins
bienfaisantes, surviennent en mars-avril et mai, favorisant la végétation
et améliorant la situation dans les zones compromises.
-------Au
moment de la moisson la récolte s'annonce belle dans l'ensemble,en
dépit de quelques dégâts locaux occasionnés
par des orages accompagnés de grêle. Il faut cependant noter
des irrégularités assez prononcées de l'Ouest à
l'Est et du Nord au Sud; tant en raison des conditions météorologiques
que de l'évolution des maladies parasitaires. C'est ainsi que dans
tout le département d'Oran la récolte est généralement
bonne ; elle est moine satisfaisante sur les Hauts Plateaux du département
d'Alger ; elle donne lieu à de grosses déceptions dans la
zone Sud du département de Constantine, où les rendements
sont inférieurs à ceux de l'année précédente
et la qualité médiocre.
-------Le
tableau ci-après indique les surfaces et la production des différentes
céréales en 1946-1950 comparativement à la campagne
I948-1949 et à la période d'avant-guerre.
Céréales
|
Surfaces en hectares
|
Production en quintaux
|
moyen
1934-38
|
1948-49
|
1949-50
|
moyen
1934-38
|
1948-49
|
1949-50
|
Blé dur
|
1.260.000
|
1.110.000
|
1.156.000
|
6.370.000
|
6.800.000
|
7.420.000
|
Blé tendre
|
430.000
|
375.000
|
385.000
|
3.150.000
|
2.700.000
|
3.280.000
|
Orge
|
1.240.000
|
1.135.000
|
1.120.000
|
7.040.000
|
8.9000.000
|
8.050.000
|
Avoine
|
185.000
|
175.000
|
183.000
|
1.5000.000
|
1.400.000
|
1.520.000
|
Total
|
3.115.000
|
2.795.000
|
2.844.000
|
18.060.000
|
19.8000.000
|
20.270.000
|
--------Au
total, la production des céréales de la campagne: 1949-1909.est
donc très voisine de celle de la campagne 1948-1949 et elle confirme
le redressement de la principale culture algérienne, essentielle
pour le ravitaillement des populations. Si l'on constate une diminution
dans la production de l'orge, par contre, celle du blé dur et du
blé tendre accuse une légère augmentation.
--------Ces
résultats satisfaisants sont dus an partie à la propagande
pour l'emploi de bonnes variétés sélectionnées
et à la création de champs de démonstration et à
l'action des S.A.R.
--------Des
progrès restent à faire et les efforts sont poursuivis en
vue d'une augmentation des rendements,
et d'une réduction des prix de revient qui conditionnent l'avenir
de cette culture, particulièrement dans les régions où
elle constitue à peu près l'unique source de revenus.
--------b)
Céréales d'été. -
--------Les
cultures de maïs et de sorgho out évolué assez irrégulièrement
; dans l'ensemble la récolte est plutôt médiocre bien
qu'un peu supérieure à celle de la précédente.
--------Il
est à souhaitable qu'à la faveur dont jouissent les nouvelles
variétés d'hybrides, les surfaces consacrées au maïs
se développent en Algérie. Dans les périmètres
irrigables, cette céréale peut en effet intervenir dans
la rotation des cultures et contribuer efficacement à un meilleur
équilibre de la production ; mais là comme ailleurs, elle
ne pourra se développer que si les méthodes sont modernisées.
--------c)
légumes secs - Les légumes secs, comme
les céréales, ont bénéficié de conditions
climatiques climatiques favorables et notamment de pluies survenues opportunément
au printemps.
--------Les
superficies ensemencées sont très légèrement
inférieures à celles de la campagne 1948-1949 néanmoins,
la production dépasse sensiblement celle de l'année précédente
comme le montre le tableau ci-dessous.
--------La
culture de la lentille conserve son importance en dépit de quelques
craintes de mévente à l'époque des semailles. Elle
reste à la base de l'assolement "céréales"
dans la zone du Sersou, comme facteur essentiel de richesse pour les exploitations.
Il est à noter aussi qu'elle retrouve, avec les pois et les pois
chiches, une certaine faveur chez les " fellahs " du Constantinois
auxquels la culture des fèves cause des déceptions.
Céréales
|
Surfaces en hectares
|
Production en quintaux
|
moyen
1934-38
|
1948-49
|
1949-50
|
moyen
1934-38
|
1948-49
|
1949-50
|
Fèves,Féveroles
|
32.000
|
26.700
|
28.000
|
200.000
|
135.000
|
180.000
|
Pois ronds
|
7.000
|
9.500
|
8.500
|
46.000
|
50.000
|
40.000
|
Pois chiches
|
15.000
|
22.600
|
22.000
|
75.000
|
91.000
|
94.000
|
Lentilles
|
2.000
|
35.000
|
33.000
|
10.000
|
155.000
|
176.000
|
Total
|
56.000
|
93.800
|
91.500
|
331.000
|
431.000
|
490.000
|
--------d)
Production fourragère. ..-
--------La
récolte des fourrages en 1950 est abondante mais de médiocre
qualité, le fanage ayant été fréquemment contrarié
par les intempéries.
--------Dans
les vesces-avoines, on constate dans de nombreux cas un développement
exagéré de la céréale, au détriment
de la vesce qui se trouve en très faible proportion dans le mélange.
--------D'une
manière générale, les troupeaux ont trouvé
assez facilement leur nourriture sur les pacages et parcours et sur les
chaumes reverdis.
--------L'introduction
de plantes fourragères dans les assolements gagne quelques adeptes,
tant en vue de développer l'élevage que de reconstituer
la matière organique des sols appauvris en humus. Là où
la culture des céréales est insuffisamment payante, il y
a lieu de rechercher si cette évolution est susceptible de mieux
asseoir l'équilibre financier des exploitations ; la création
d'une ferme pilote est envisagée dans la région de Sidi-Bel-Abbès
pour y étudier les différents aspects du problème.
--------Les
superficies consacrées à la culture de la vesce-avoine et
de la luzerne figurent ci-dessous avec indication de la production :
Céréales
|
Surfaces en hectares
|
Production en quintaux de fourrage
sec
|
1938
|
49
|
50
|
38
|
49
|
50
|
Vesce avoine |
26.000
|
30.000
|
32.300
|
650.000
|
650.000
|
765.000
|
Luzerne |
2.800
|
2.500.
|
3.000
|
1110.000
|
115.000
|
127.000
|
--------Il
ressort de ce tableau, que malgré ses nombreux avantages la luzerne
n'occupe encore qu'une superficie restreinte ; elle est pourtant l'une
des meilleures plantes dont la présence contribuerait à
la mise en valeur des périmètres irrigués. Il est
de l'intérêt bien compris des producteurs de combattre leur
indifférence et de donner à cette légumineuse fourragère,
excellent aliment du bétail en même temps qu'améliorant
les qualités du sol, la large place qui lui revient.
--------e)
Production maraîchère.
--------Les
cultures maraîchères qui s'étendent sur plus de 60.000
hectares maintiennent leur position et on note même une sensible
augmentation de la production pour faire face aux besoins accrus des marchés
locaux et aux possibilités d'exportation.
--------Les
échanges internationaux créent une situation nouvelle et
les producteurs maraîchers algériens doivent compter désormais
avec la concurrence des pays étrangers. --------L'obligation
de s'aligner sur les prix mondiaux doit les inciter à n'étendre
les cultures de primeurs que dans les zones les plus favorisées.
--------Pommes
de terre.
--------Les
superficies plantées en pommes de terre d'hiver dépassent
de près d'un millier d'hectares celles de la campagne précédente
; la production est d'environ un million de quintaux de tubercules, correspondant
à 'un rendement moyen de 100 quintaux par hectare.
--------La
production de saison de son côté, couvre 11.000 hectares
et s'élève à un million de quintaux.
--------De
janvier à juillet, les exportations ont atteint le chiffre record
de 920.000 quintaux dont 450.000 quintaux pour le mois d'avril. La Métropole
a importé deux fois plus qu'en 1949 ; par contre le courant sur
l'Angleterre s'est quelque peu ralenti.
--------Parmi
les cultures maraîchères, la pomme de terre reste l'une des
plus en faveur. Le tableau ci-dessous indique les surfaces plantées
en 1949-1950 et la production obtenue en culture primeur et en culture
de printemps et d'été.
Années .
|
Cultures primeurs
|
Cultures de Printemps et d'Été
|
Totaux
|
|
Surface en hectares
|
Production en quintaux
|
Surface en hectares
|
Production en quintaux
|
Surface en hectares
|
Production en quintaux
|
1937-38
|
7.000
|
660.000
|
10.000
|
800.000
|
17.000
|
1.460.000
|
1948-49
|
8.600
|
920.000
|
11.600
|
880.000
|
19.200
|
1.700.000
|
1949-50
|
8.700
|
1.070.000
|
12.300
|
1.160.000
|
21.000
|
2.330.000
|
--------Tomates
--------Egalement
très prisée par les producteurs maraîchers, la culture
de la tomate couvre plus de 6.000 hectares et tend à gagner du
terrain.
--------La
campagne 1950 est bonne en quantité comme en qualité. Elle
a donné lieu à une importante exportation sur la Métropole
d'avril à juillet : 270.000 quintaux dont 160.000 quintaux pour
le seul mois de juin. Malgré l'importance de la récolte
et le retard dans la maturité, les cours ont été
soutenus jusqu'en juillet.
--------Grâce
aux conditions climatiques favorables de l'automne la production d'arrière
saison a pu se prolonger très tard, facilitant l'approvisionnement
des marchés tout en permettant la reprise des exportations.
--------Artichauts
--------Cette
production poursuit une constante progression depuis quelques années.
La campagne 1949-1950 marque un nouveau bond en avant des surfaces et
des quantités récoltées.
--------Les
exportations accusent une forte augmentation : 196.000 quintaux de novembre
1949 à mai 1950, soit 30°,, de plus que pour la saison précédente.
Les producteurs encouragés par les prix élevés auxquels
s'écoule leur récolte. apportent de plus en plus de soins
aux cultures ; aussi les rendements vont en s'améliorant.
--------Carottes.
--------Parmi
les autres légumes. il convient de citer la carotte qui a donné
lieu en 1950 à une exportation très importante vers la Métropole
et les pays étrangers (380.000 quintaux) et dont la vente s'est
effectuée à des prix rémunérateurs.
--------f)
Cultures industrielles. --
--------Les
cultures industrielles présententun grand intérêt
économique et social : elles ont malheureusement des exigences
qui limitent leur extension.
--------Les
unes comme la betterave, le tabac, constituent en tête d'assolement,
un excellent précédent des céréales ; d'autres
comme le coton, assurent l'utilisation optimum de terrains irrigués
peu propices à d'autres cultures (cas des sols légèrement
chlorurés). En outre, appartenant en général à
la catégorie des plantes sarclées, elles nécessitent
une abondante main-d'oeuvre et contribuent ainsi à retenir à
la terre de nombreuses familles en même temps qu'à améliorer
leur sort. Elles méritent donc une particulière attention.
--------Tabac.
--------Cette culture
maintient son essor. Les superficies plantées et les quantités
récoltées en 1950 sont comparables à celles de 1949.
Quelques échecs sont cependant enregistrés dans les zones
peu favorables à son extension.
--------Les
efforts tendent à l'amélioration de la qualité. Dans
ce but, les organisations coopératives de la région Bônoise
cherchent à implanter le coton en remplacement du tabac dans les
terres lourdes exagérément humides, et toutes les régions
se préoccupent de la vulgarisation des bonnes semences et des meilleures
méthodes de séchage et fermentation.
--------Comparativement
à 1938 et à 1949, la campagne 1950 s'établit ainsi
pour le tabac à fumer.
Années |
Surfaces en hectares |
Production en quintaux |
1938 |
23.000 |
190.000 |
1949 |
31.000 |
. 200.000 |
1950 |
32.000 |
|
--------Le tabac
à priser n'occupe toujours, en regard, qu'une très faible
place. Il est en régression dans la région de Mascara.
--------Coton.
--------La
culture du coton connaît à l'heure actuelle une nouvelle
phase de développement et l'attention des producteurs se porte
de plus en plus vers elle, en raison notamment du relèvement des
cours qui en font une culture rémunératrice.
Le tableau suivant résume l'évolution
depuis 1948.
|
1948
|
1949
|
1 9 5 0
|
|
|
|
Culture en sec(Bône)
|
Périmètre irrigable
|
Surfaces en hectares
|
750
|
1.500
|
2.500
|
1.450
|
Production coton
fibre en quintaux
|
1.500
|
3.450
|
4.300
|
3.200
|
--------Les planteurs
musulmans sont nombreux et leur proportion dépasse 50%. Ainsi qu'il
a été indiqué plus haut la TABACOOP DE BONE a encouragé
par diverses mesures les fellahs producteurs de tabac de qualité
inférieure à s'orienter vers le coton mieux adapté
à leurs terres.
--------Les
variétés cultivées sont en sec la variété
américaine " Acala Rogers " à moyennes
soies (30 mim) et en irrigué la variété "
Orléansville N°2 " à longues soies (40 m%m).
--------Dans
certains périmètres on s'oriente vers les types à
cycle végétatif plus court.
--------L'égrenage
s'effectue dans trois usines, d'une capacité de traitement totale
de 12 tonnes fibres jour à Bône, Orléansville et Saint-Denis-du-Sig.
--------En
raison de l'accroissement des besoins mondiaux en coton, la Métropole
éprouve des difficultés à s'approvisionner en cette
matière première, aussi des efforts sont tentés pour
développer la production cotonnière dans les Territoires
d'Outre-Mer, et en particulier en Algérie. Rémunératrice
et bénéficiaire d'encouragement, il est possible que la
culture du coton s'étende en 1951 sur une dizaine de milliers d'hectares.
En prévision de cette accroissement des surfaces et de la production,
les usines se préoccupent de parfaire leur équipement et
de moderniser leur matériel.
--------Plantes
alcooligènes.
--------Deux
régions se livrent actuellement à la culture des plantes
alcooligènes en Algérie, celles de Malakoff, en périmètre
irrigué, et de Mercier-Lacombe.
--------Dans
la région de Malakoff où les cultures se heurtent à
des difficultés en raison de la compacité des terres, les
résultats de la dernière campagne sont plutôt décevants.
--------En
betteraves d'hiver, environ 350 hectares ont été semés.
Les rendements obtenus varient de 2 à 22 tonnes-ha. En betteraves
d'été, on compte un peu plus de 200 ha. sur lesquels 70
furent abandonnés. Les rendements s'élèvent en moyenne
à 10 T/ha.
--------En
topinambours une centaine d'hectares ont été plantés
; les rendements sont de l'ordre de 25 tonnes ; l'arrachage a donné
lieu à de très grosses difficultés.
|
-------
|
--------enfin,
le sorgho a recouvert 250 hectares avec des rendements variant de
10 à 25 tonnes.
--------Avec
des récoltes aussi médiocres se pose le problème
de l'approvisionnement de l'usine dans les annéesà venir.
Des primes d'encouragement sont prévues pour les producteurs souscripteurs
de contrat et acceptant de suivre les conseils techniques nécessaires
pour mener à bien la culture.
--------Dans
la région de Mercier-Lacombe, qui pratique pour une grande part
la culture à sec, les résultats sont également assez
médiocres. Toutefois, tant en raison de la nature des terres que
des méthodes pratiquées, les frais à l'hectare se
trouvent réduits et permettent de réaliser quelques bénéfices.
--------Les
superficies ensemencées dans cette zone ont couvert, au cours de
la dernière campagne, un peu plus de 800 hectares dont environ
250 en irrigué. En culture normale le rendement moyen a été
de 8 tonnes à l'hectare en sec et de 16 tonnes en irrigué.
--------En
résumé, la culture des plantes alcooligènes et de
betteraves en particulier, n'est pas encore entièrement sortie
de la période des tâtonnements qui ont marqué ses
débuts.
--------Plantes
diverses.
--------Le
lin est en pleine régression. Il ne couvre plus en 1950 que
10.000 hectares, qui ont produit environ 45.000 quintaux ; malgré
l'annonce de mesures prises pour le soutien des prix, il est peu probable
qu'il retrouve la faveur des producteurs.
--------Parmi
les autres oléagineux, le tournesol et l'arachide
ont localement quelques adeptes. La menthe et la lavande
n'occupent qu'un petit nombre d'hectares.
--------La
culture du géranium bien que localisée, s'étend
en raison de la hausse des cours de l'essence.
--------Enfin,
quelques essais de pavot oeillette chez les agriculteurs se sont
traduits par des échecs imputables pour une bonne part à
la mauvaise exécution des semis et aux difficultés du démarrage.
--------PLANTES
PERENNES
--------a)
Vigne.
--------La
reconstitution du vignoble algérien se poursuit régulièrement
et à une cadence croissante depuis six ans, ainsi qu'il résulte
des chiffres ci-après
ANNEES
|
SURFACES PLANTEES EN Ha.
|
1944-45
|
2.000
|
1945-46
|
8.000
|
1946-47
|
12.000
|
1947-48
|
20.000
|
1948-49
|
23.000
|
1949-50
|
24.000
|
TOTAL
|
89.000
|
--------La
situation actuelle de la viticulture laisse prévoir un ralentissement
de cette progression en 1950-51. Il est néanmoins certain que plus
de 100.000 ha., c'est-à-dire à peu près le tiers
de la surface du vignoble existant à la fin de la dernière
guerre, se trouvent actuellement reconstitués. C'est là
un effort remarquable.
--------Campagne
1950. -- La récolte 1950 s'annonce belle avant l'été,
mais elle subit dès le mois de juin les effets de violents coups
de sirocco. La végétation en est affectée et la maturation
se fait dans des conditions difficiles. Aussi au moment des vendanges
les espoirs d'une grosse récolte rappelant les plus belles époques
avant 1938 se sont évanouis.
--------En
fait, la production est sensiblement la même que celle de la campagne
précédente. Elle se chiffre exactement à 14.296.000
hectolitres sur 347.644 ha. en production. En 1949, elle était
de 14.467.000 hectolitres.
--------Le
fait marquant de cette campagne est surtout la chute brutale des cours
du vin. Au lendemain des vendanges les ventes ne s'effectuent qu'avec
une extrême lenteur. Les viticulteurs sont désappointés
et un certain malaise économique pèse de ce fait sur l'Algérie
; en outre, la trésorerie, de nombreuses exploitations se trouve
gênée. Les mesures prise depuis, en application du statut
viticole pour amener un redressement des cours ont toutefois amélioré
la situation, mais l'incertitude qui pèse sur l'avenir freine les
initiatives, surtout lorsqu'elles appellent d'importantes mises de fonds.
--------Pour
surmonter la crise menaçante, les producteurs sollicitent l'application
complète du statut viticole, tant, en ce qui concerne les plantations
que l'écoulement des récoltes. --------Par
ailleurs, ils s'orientent vers une politique de qualité et d'abaissement
des prix de revient.
--------A
cet effet, de nombreux champs d'essais ont été créés,
suivant les directives et sous le contrôle des services techniques
de la Direction de l'Agriculture.
--------Le
tableau ci-dessous reflète l'évolution du vignoble algérien
depuis 1945.
Années
|
Surfaces en hectares
|
Production en hectolitres
|
1939
|
394.645
|
17.879.587
|
1945
|
341.098
|
9.500.137
|
1946
|
333.351
|
9.141.937
|
1947
|
326.814
|
8.302.791
|
1948
|
330.542
|
12.253.290
|
1949
|
335.318
|
14.467.299
|
1950
|
347.644
|
14.296.000
|
--------b)
Production fruitière.
--------Situation
Générale.
--------La
climatologie de l'année n'a pas été favorable aux
espèces fruitières aussi constate-t-on une chute des rendements,
sauf pour les agrumes qui bénéficient de soins de plus en
plus attentifs. Les plantations se développent et ce sont encore
les " CITRUS " qui tiennent la tête.
--------L'importance
des diverses espèces fruitières et de la production est
donnée par le tableau 1,
TABLEAU N° 1
Nombre d'arbres ou surfaces
en rapport et production des cultures fruitières pour l'Afrique
du nord
|
Campagne 1937-1938
|
Campagne 1949-1950
|
Nb d'arbres en milliers
|
Superficie en ha
|
Production en milliers de quintaux
|
Nb d'arbres en milliers
|
Superficie en ha
|
Production en milliers de quintaux
|
Agrumes
|
4.100
|
11.500
|
1.041
|
|
22.160
|
2.210
|
Olives pour huileries (1)
|
8.239.(2)
|
|
1.286
|
9.020 (2)
|
|
1.158
|
Olives pour conserves (1)
|
|
|
95
|
|
|
|
Figuiers
|
7.166 (3)
|
|
652
|
8.500 (3)
|
|
676
|
Abricotiers
|
|
|
|
|
|
100
|
Amandes récoltes fraîches
|
|
|
|
|
|
52
|
Amandes récoltes
sèches
|
|
10.700
|
|
|
16.800
|
23
|
Pruniers-
|
|
|
|
|
|
125
|
Arbres fruitiers
divers
|
|
|
|
|
|
|
1) Y compris les Territoires du
Sud. (2) En rapport. (3) Total des arbres en rapport ou non.
|
--------AGRUMES.
--------L'augmentation
des rendements en 1950-1951 par rapport à la dernière campagne
porte particulièrement sur les oranges Navels et la clémentine.
--------Le
taux d'accroissement des plantations marque une pointe. On a mis en place
60 % de plants d'agrumes de plus qu'en 1949, année qui était
elle-mémé en progression de 25 % sur 1948.
--------La
demande en plants accentue son orientation vers les variétés
qui alimentent le marché en fin de saison : Double fine améliorée,
qui représente 37 % des orangers vendus contre 27 % l'an dernier,
compense la désaffection pour Valencia Late, trop sensible
à la psorose. Avec Washington Navel, la situation des trois
variétés standard s'affirme, représentant 64 % des
plants d'agrumes vendus. Le clémentinier, grâce à
ses variétés productives, améliora sa situation.
--------L'échelonnement
des ventes s'accentue. Les exportations d'agrumes de mars et avril passent
de 191.565 quintaux en 1949 à 307.167 quintaux en 1950.
--------Les
ventes directes sur l'Allemagne en fin de campagne 1949-1950, ont atteint
160.000 quintaux, facilitant, la solution des problèmes de commercialisation.
--------Les
estimations de récolte pour 1950-1951 s'élèvent à
2.500.000 quintaux.
--------OLIVIERS.
--------La
campagne actuelle a été marquée en juin-juillet par
d'importantes chutes de fruits en Kabylie. mais l'effet sur les rendements
a été en partie compensé par le grossissement des
fruits consécutif aux pluies précoces et abondantes. Une
attaque très virulente de la mouche des olives a réduit
les tonnages escomptés et aggravé le degré 'd'acidité
des huiles.
La production des olives de conserve a également été
favorisée par les pluies et elle a échappé en grande
partie aux dégâts de la mouche. Les rendements sont généralement
élevés. Les cours des olives ont atteint 3.000 fr. pour
l'huile et 4.000 fr. pour la conserve.
--------Les
estimations de récolte pour la campagne 1950-51 s'élèvent
à un peu plus d'un million de quintaux.
--------FIGUIERS.
--------Une
caprification insuffisante du fait de la rareté et la mauvaise
qualité des " dokkars " a provoqué en juillet
une chute de fruits très importante. Les figues formées
peu charnues sont arrivées tardivement à maturité
à une période particulièrement pluvieuse qui a contrarié
leur séchage. Cette campagne est une des plus mauvaises depuis
vingt ans. Le tonnage des exportations continue à décroître,
revenant vers les chiffres d'avant-guerre. Il a été exporté
95.000 quintaux brut au 31 décembre 1950 contre 120.000 l'année
précédente à la même date ; les cours des fruits
séchés en septembre sont de 4.000 francs.
--------ARBRES
A NOYAU.
--------La
production des abricotiers a été satisfaisante dans les
zones de culture européenne. Les plantations, cependant, sont toujours
limitées par le risque des dégâts du " capnode
" et se déplacent vers les périmètres irrigués
où les résultats sont les plus certains.
--------La
récolte des amandiers a été importante, celle des
pêchers très réduite.
--------ARBRES
A PÉPINS.
--------Le
pommier " Llorca " est plus largement planté d'année
en année ; les cours de ses fruits, très recherchés,
se maintiennent élevés.
--------PEPINIERES.
--------La
confiance des agrumiculteurs et pépiniéristes dans les agrumes
s'est traduite par le maintien du prix des plants (250 à 320 fr),
ainsi que par l'extension ou la création de nouvelles pépinières.
Il résulte que le total des plants déclarés admis
à la vente s'élève à 828.000, contre 546.000
en 1949-1950 et 295.000 en 1948-49. (Tableau N° 2.)
--------Pour
toutes autres espèces d'arbres. l'offre en plants excède
la demande.
TABLEAU N" 2
Plants d'agrumes admis à la vente - Campagne 1950-1951
Espèces
|
Alger
|
Oran
|
Constantine
|
Algérie
|
Orangers |
390.928 |
286.802 |
26.990 |
704.720 |
Clémentiniers |
19.529 |
35.876 |
5.221 |
60.626 |
Citronniers |
18 .346 |
8.987 |
3.831 |
31.164 |
Mandariniers. |
19.747 |
5.969 |
1.298 |
27.014 |
Pruniers et divers |
3.579 |
180 |
1.460 |
5.219 |
Total |
452.129 |
337.814 |
38.860 |
828.743 |
DIRECTION DE L'AGRICULTURE
AU GOUVERNEMENT GENERAL DE L 'ALGERIE
|