----------LA
MAIN-D'UVRE.
----------L'importance de la population
rurale en Algérie permet à l'Agriculture de pourvoir à
ses besoins en main-d'oeuvre non spécialisée pour tous ses
travaux.
----------Pour les spécialistes,
tels que greffeurs et tailleurs notamment, le nombre en est encore insuffisant
par rapport aux besoins de l'arboriculture et de la viticulture, malgré
les cours saisonniers de taille et de greffage mis en oeuvre chaque année
par la Direction de l'Agriculture et qui prennent de plus en plus d'ampleur
à chaque campagne.
----------Il faudra certainement encore
plusieurs années avant que cette formation professionnelle spécialisée
ait une influence prépondérante sur le marché du
travail.
----------MACHINISME
AGRICOLE ET MOYENS DE LIAGE.
----------Machinisme
agricole.
----------En 1950 l'équipement
de l'agriculture se poursuit dans des conditions satisfaisantes. A l'exception
des tracteurs et des machines importées de la zone dollars, les
producteurs se procurèrent normale-ment tout le matériel
dont ils ont besoin, encore peuvent-ils acquérir dans la Métropole
et en Europe la plupart des machines qu'Etats-Unis et Canada livraient
auparavant à l'Algérie.
----------En
ce qui concerne les importations de l'étranger, les commerçants
spécialisés ont pu disposer des sources de crédits
ci-après au cours de la campagne 1949-1950.
--------------------1)
Crédits obtenus (en dollars) au titre du PLAN MARSHALL.
ANNEES Marshall
|
Machines
Poste 770
|
Pièces de rechange Poste
771
|
Tracteurs à chenilles
|
Tracteursà roues Poste
832
|
TOTAL
|
Poste 830
|
Poste 831
|
1è année
|
1.110.000
|
1.580.000
|
1.040.000
|
948.000
|
100.000
|
4.778.000
|
2"" -
|
1.406.000
|
1.350.000
|
1.398.000
|
650.000
|
150.000
|
4.954.000
|
3""'(prévu)
|
1.000.000
|
1.750.000
|
823.000
|
520.000
|
|
4.093.000
|
----------Ces
crédits sont en diminution assez sensible pour les postes tracteurs.
--------------------2)
Crédits provenant des accords commerciaux.
----------Les accords commerciaux
avec l'Angleterre, l'Allemagne, la Hongrie, l'Italie, la Suède,
la Suisse et la Tchécoslovaquie ont permis de réaliser des
achats conséquents, correspondant dans de nombreux cas aux possibilités
d'absorption du marché algérien.
--------------------3)
Crédits sur avoirs légitimés.
----------L'insuffisance des dollars
au titre du plan Marshall a été en partie compensée
par des crédits d cette nature qui ont surtout été
consacrés à des acquisitions de tracteurs.
----------L'importance
de ces immobilisations mérite que l'on prête le plus grand
intérêt au bon emploi du matériel. à son entretien
et à la formation professionnelle, ce qui _justifie pleinement
l'action de techniciens du Machinisme Agricole. (Direction de l'Agriculture.)
----------A
cet effet, organisées en juin à Maison-Carrée, des
journées de motoculture sont suivies avec le plus grand succès
à la fois par les négociants intéressés et
les agriculteurs. Elles montrent toute la gamme des tracteurs et appareils
tractés que le commerce offre à l'usager et par leur rôle
éducatif, elles contribuent à fixer le choix de l'acheteur.
----------Pour la première
fois, un tracteur de fabrication algérienne est présenté
à une manifestation.
----------Tracteurs.
- Comparativement à 1949, les importations de tracteurs sont les
suivants
|
1949
|
1950
|
Tracteurs à roues
|
1.420
|
1.521
|
Tracteurs à chenilles
|
1.005
|
1.205
|
Total
|
2.425
|
2.726
|
----------Les
arrivages 1950 se répartissent comme il est indiqué ci-dessous
d'après leur provenance
|
8 roues
|
Chenilles
|
Etats-Unis
|
160
|
851
|
Europe (sauf Métropole)
|
971
|
234
|
Métropole
|
390
|
120
|
Total
|
1.521
|
1.205
|
----------Compte
tenu des tracteurs mis hors service et considérant que 10.300 appareils
étaient utilisées début de l'année, l'on estime
qu'au 31 décembre 1950 le nombre des tracteurs fonctionnant est
----------Roues 7.000
----------Chenilles 5.300
----------Total
12.300
----------Bien qu'il soit difficile
de chiffrer les besoins qui restent à satisfaire, d'autant plus
que la demande peut varier dans une large mesure avec la mévente
des produits agricoles l'on peut estimer que les prévisions du
plan d'équipement inscrites dans la précédente situation
restent valables pour 1951.
----------Moissonneuses-Batteuses.
- Le parc était de 1.639 en fin 1949. Au cours de l'année
1950 les importations s'élèvent à 348 portant le
parc en service à 1.900. Une demande assez pressante subsiste pour
tous les types auto-tractés ou coteaux, alors que la pénurie
de dollars est notable.
----------Divers
moyens de liage.
----------Pour les autres machines
de culture ou récolte, importateurs et constructeurs locaux couvrt:nt
les besoins.
----------De leur côté,
les agriculteurs s'intéressent particulièrement à
compléter leur équipement, notamment avec des appareils
nouveaux de façon à comprimer leurs prix de revient dans
lesquels les salaires entrent pour une part élevée.
----------Cependant, malgré
les progrès réalisés, il reste encore un gros effort
à accomplir tant par l'exploitant que par la main-d'oeuvre pour
assurer un bon emploi de la machine et, en conséquence, sa rentabilité.
----------La hausse du prix des carburants
constitue par ailleurs une charge supplémentaire, mais le producteur
ne la redoute que dans une certaine mesure craignant avant tout une rupture
d'approvisionnement qu'il tente de pallier par la constitution de quelques
stocks.
----------En ce qui concerne les moyens
de liage, les ressources en ficelle sisal sont largement suffisantes pour
répondre à toutes les demandes en 1950, mais en fin d'année
devant la hausse et la raréfaction des fibres sur le marché
mondial les disponibilités locales disparaissent rapidement.
----------CARBURANTS
ET LUBRIFIANTS.
----------Rien de particulier à
signaler, si ce n'est la hausse sensible de ces produits.
----------ENGRAIS
ET PRODUITS ANTIPARASITAIRES.
----------Pendant la campagne agricole
1949-1950, les besoins de l'Algérie en engrais du commerce ont
été satisfaits en totalité
----------Engrais.
----------Engrais
azotés. - Les ressources proviennent essentiellement
des importations.
----------L'examen des statistiques
douanières et les renseignements recueillis dans le commerce montrent
que si l'emploi de ces engrais n'a pas marqué une chute par rapport
à l'année précédente, les quantités
utilisées n'ont pas augmenté et l'intensification continuelle
de l'emploi de l'azote qui était de règle au cours des dernières
campagnes a cessé.
|
-------
|
----------Pendant cette dernière
campagne, il a été consommé
Sulfate d'ammoniaque
|
13.400 T.
|
soit 2.760 T. d'azote
|
Ammoniaque et nitrate d'ammoniaque
|
2.925 T
|
1.000 T
|
Nitrate de chaux
|
870 T
|
120 T.
|
Nitrate de potasse
|
|
|
Phosphate d'ammoniaque
|
230 T
|
45 T.
|
Cianamide, urée
|
|
|
Engrais composés d'importation
|
23.890 T
|
1.750 T.
|
Au total
|
|
5.675 T. d'azote
|
----------La
consommation du sulfate d'ammoniaque n'a pas varié sensiblement
par rapport à 1948-49, mais l'on constate, par contre, le recul
du nitrate d'ammoniaque - bien que son prix soit plus avantageux - en
raison semble-t-il des difficultés que présente sa manipulation
en culture.
----------Le sulfate d'ammoniaque
reste employé au vignoble dans une large mesure tandis que le nitrate
d'ammoniaque convient bien aux agrumes et trouve ainsi un débouché
intéressant dans la fabrication locale des engrais composés.
----------Pour la première
fois, le nitrate de chaux occupe une place notable ; il commence à
être apprécié dans les terres lourdes irrigables du
littoral qui sont parfois chlorurées.
----------En revanche, le nitrate
de soude a à peu près disparu et les importations sont essentiellement
destinées à l'industrie. ----------Enfin,
la cianamide, n'a que peu d'attrait, elle aurait cependant quelque intérêt
pour l'Algérie si sa manipulation était moins difficile.
----------Entre les départements,
la consommation de l'azote se répartit comme suit : Alger 65 %,
Oran 35 %, Constantine 5 '4 .
----------Engrais
phosphatés. - Pendant. la dernière campagne,
l'on a constaté une légère réduction dans
l'emploi des engrais phosphatés. Deux causes pourraient être
invoquées ; en 1948, les approvisionnements à la culture
ont excédé les besoins ; par ailleurs, les céréaliculteurs
qui sont les principaux utilisateurs n'ont pas toujours eu une trésorerie
suffisante, surtout dans le département d'Oran à la suite
de récoltes médiocres.
----------Les fabricants locaux de
superphosphates et de phosphates naturels traités restent toujours
les fournisseurs essentiels, les premiers produisent au moins lés
9/10"'e du tonnage consommé sur place.
----------Cependant, quelques importations
sont effectuées (en tonnes) :
|
1948
|
1949
|
---Scories
de déphosphoration
|
|
3.770
|
Phosphates bicalciques
|
5.490
|
2.430
|
Engrais composés
(à 11 '%c d'acide phosphorique en moyenne
)
|
29.550
|
23 820
|
Au total, l'agriculture a employé
environ 19.000 tonnes d'acide phosphorique |
----------En
année moyenne la consommation relative des départements
est la suivante Alger 3, Oran 3. Constantine 2.
----------La campagne actuelle 1950-51
accuse une- reprise sensible sur la précédente, l'amélioration
provenant pour une bonne part des achats des céréaliculteurs.
----------Engrais
potassiques. -- Pour la campagne 1949-1950, les ressources
proviennent uniquement des importations qui se sont élevées
à
----------Chlorure, sulfate, nitrate de
potasse : 21.465 tonnes.
----------Engrais composés déjà
indiqués ci-dessus : 23.830 tonnes.
----------L'on constate aussi une
stagnation dans l'emploi de ces engrais puisque la consommation évaluée
en potasse n'atteint que 13.850 tonnes.
----------Le nitrate de potasse ne
représente qu'un tonnage insignifiant (70 tonnes en 1949), chlorure
et sulfate sont les deux sels de base que l'on importe dans la proportion
:
----------Chlorure 3,5
----------Sulfate 1
----------Dans les départements,
la consommation de potasse est approximativement la suivante ALGER 58
% - ORAN 36 -CONSTANTINE 6 %.
----------Engrais
composés. - Les tableaux qui précèdent
ont fait état des importations de ces engrais dont le composition
en azote organique et minéral, en acide phosphorique et en potasse
varie dans une large mesure ; les teneurs en éléments fertilisants
évoluant entre 20 et 44 unités.
----------Engrais
de fabrication locale. - Avec les engrais simples d'importation,
le commerce et les industriels locaux préparent également
des engrais composés avec incorporation éventuelle de matière
organique végétale (grignons, marcs de raisins, etc...)
ou animale.
----------La première usine
pour la fabrication de granulés a été mis en route
à Alger.
----------Par ailleurs, l'industrie
locale continue sa production d'engrais organiques proprement dits, dont
la consommation s'est accrue régulièrement de 50 % depuis
1939. A cet effet, elle utilise notamment une vingtaine de milliers de
quintaux de déchets animaux.
----------La fabrication algérienne
serait de l'ordre de 150.000 quintaux (engrais composés - engrais
organiques).
----------Ainsi, pendant la dernière
campagne, l'agriculture aurait eu à sa disposition environ 400.000
quintaux d'engrais composés et organiques de toutes provenances.
ce qui porterait la consommation totale de l'Algérie en éléments
fertilisants du commerce à :
Azote
|
6.000 tonnes
|
contre 6.000 en 1949.
|
Acide phosphorique
|
19.500
|
20.000 en 1949
|
Potasse
|
14.660
|
14.000 en 1949
|
----------Au
début de la campagne 1950-1951, l'on constatait une reprise dans
l'emploi de toutes les catégories d'engrais par rapport à
1949-1950 et il n'existe pas de difficultés d'approvisionnement.
----------Produits
antiparasitaires.
----------Les ressources en souffre
et en sulfate de cuivre ont été suffisantes et les cultures
ont été traitées normalement. ----------Cependant,
vers la fin de l'année, quelques difficultés d'approvisionnement
en relation. avec la situation mondiale des matières premières
apparaissent.
DIRECTION DE L'AGRICULTURE
DU GOUVERNEMENT GENERAL DE L'ALGERIE.
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