L - HISTORIQUE.
-----------Les
origines.
----------Alger, déformation du nom
arabe El-Djezaïr (Les Iles), est située en partie sur l'emplacement
de l'ancienne colonie romaine Icosium. Bâtie sur des rochers abrupts
violemment battus par les tempêtes, cette ville ne disposait que
de plages très exiguës sur lesquelles les navires étaient
difficilement tirés.
----------La première amélioration
de ce mouillage semble remonter au XVI' siècle, sous la domination
turque. C'est le Dey Khaïr-ed-Dinn qui, en 1529, après avoir
chassé les Espagnols du fort "le Penon", construit sur
un îlot faisant face à la ville arabe et turque, décida
de le relier à la terre ferme par un amas de blocs naturels.
----------Réalisé en trois
ans par 30.000 esclaves, cet ouvrage, partie de la jetée connue
aujourd'hui sous le nom de son auteur, abrita la première darse
des Turcs.
----------Pour améliorer ce petit
port, les occupants tentèrent vainement de construire une défense
en enrochements dans la partie sud, et en 1830 le port n'offrait qu'une
superficie de 3 hectares 50 ares avec une passe de 130 mètres au
sud.
----------De 1830
à 1870.
----------Après la prise d'Alger,
les Services techniques français entreprirent l'amélioration
de la darse, et, en 1870, les travaux ci-après avaient été
réalisés :
----------1. - Jetée
Nord sur 500 mètres.
----------Murs de quai : provisoire de 300
métres avec terre-plein au sud du môle dit de la Santé
ou môle Lyvois, définitif sur 335 mètres plus au sud.
----------Jetée dite Sud et jetée
dite du Large où Jetée Est. Rampe reliant les quais à
la ville.
(Projet approuvé par le Conseil des Ministres 1er août 1840
travaux achevés en 1857. Dépense 16.000.000 de francs).
----------2.
-- Deux formes de radoub.
----------(Construction approuvée
par le Ministre de l'Algérie et des Colonies les 9 mai 1859 et
30 mai 1860 travaux achevés en 1864 pour la petite forme et 1869
pour la grande).
----------3.
- Gare et voies ferrées construites en 1865.
----------De 1870
à 1914.
----------La Chambre de Commerce reçut
par le décret du 5 juin 1894 la concession de l'outillage (les
premiers hangars furent construits en 1896, les seconds en 1907) et par
la loi du 25 juin 1897 la concession des terre-pleins gagnés sur
la mer.
----------Les travaux suivants furent exécutés
:
----------4.
- Fermeture de la passe Est, projet approuvé le 8 février
1871.
----------5.
Prolongement de la jetée Nord sur 40 mètres, rétrécissement
de la passe, achèvement de quais, construction de cales de carénage.
Programme approuvé le 20 décembre 1378. réalisé
de 1879 à 1887. La dépense s'est élevée à
1.700.000 francs dont 1.400.000 francs avancés par l'Etat à
la Chambre de Commerce d'Alger aux conditions de la loi du 31 juillet
1879.
----------6.
- Allongement sur 100 mètres de la Jetée Est. ouverture
d'une passe dans la branche d'enracinement de la jetée Sud. Décret
du 18 août 1890. Travaux exécutés de 1892 à
1895. Dépense 800.000 francs prise en charge par la Chambre de
Commerce. Les travaux correspondants atténuèrent le ressac.
----------7.
- Elargissement de la jetée Nord. Décret du 17 août
1895. Travaux exécutés de 1896 à 1899. Dépense
800.000 francs.
----------8.
- Agrandissement du port vers le Sud-Est. Dépense de 5.600.000
francs mise à la charge de la Chambre de Commerce par la loi du
25 juin 1897.
----------La première pierre
fut posée par le Gouverneur général Cambon, le 14
juillet 1897, et les travaux exécutés de 1898 à 1904
comprenaient la construction d'une jetée de 300 mètres au
sud du Fort du Cou-de, d'un môle de 200 mètres de longueur
(amorce du môle aux minerais) et de vastes terre-pleins de rive
au sud des formes de radoub.
----------9.
- Construction de voies d'accès reliant à la ville
le nouveau bassin amorcé déclarées d'utilité
publique par le décret du 4 août 1902 : rampe Chasseriau
constituée par un tronc commun débouchant sur le boulevard
Baudin et deux rampes nord et sud, achevées en 1905, et rampe Poirel
avec une seule branche débouchant rue Sadi-Carnot, livrée
à la circulation en 1908.
----------Le même décret
a approuvé le rétrécissement à 175 mètres
de la passe d'entrée du Vieux Port par un allongement de 50 mètres
de la jetée sud et la construction d'un éperon de 22 mètres
au musoir Nord.
----------10.
- Achèvement des travaux du nouveau bassin (décret
du 19 juillet 1905) comprenant un môle de 600 mètres de longueur
(Grand môle de l'Agha actuellement Grand Môle Louis Morard),
le prolonge-ment sur 500 mètres de la jetée au Sud du Fort
du Coude et la construction de deux jetées secondaires laissant
entre elles une passe de 100 mètres de largeur et le prolongement
sur 100 mètres du Môle aux Minerais. Travaux achevés
en 1912. dépense : 8.200.000 francs, y compris la construction
des voies ferrées et des égoûts au Grand Môle.
----------11.
-- Construction du môle reliant l'îlot Al-Djefna au
rivage, commencée en 1905 et achevée en 1908.
12. - Construction du môle Amiral Mouchez et des quais de rive entre
ce môle et le môle aux Mine-rais. décret du 31 mars
1909. Travaux exécutés de 1909 à 1915. Dépense
totale : 1.750.000 francs.
----------13.
- Construction d'un escalier passerelle d'accès du boulevard
Carnot aux terre-pleins du Vieux Port.
----------14.
- Elargissement du Môle Amiral-Mouchez et construction d'un
musoir à la passe Sud du Vieux Port (décret du 9 novembre
1911).
----------En 1914,
la situation était la suivante :
-----------
Longueur de quais :
----------a) En eaux profondes
(6 m. 50 et plus).
----------Ancien port (Môle
Al-Djefna et quai au sud de ce môle) 416 mètres
----------Arrière-port de
l'Agha 2.685 mètres
----------b) En faible profondeur.
----------Ancien port 1.336 mètres
----------Arrière-port de
l'Agha 296 mètres
----------TOTAL
4.733 mètres
----------Nappe
d'eau :
----------Ancien port (darse de
l'Amirauté de 2 Ha. exclue) 80 hectares
----------Arrière port de
l'Agha 35 hectares
----------TOTAL
115 hectares
----------De
1914 à 1949.
----------Un avant-projet d'extension
du port vers le Sud-Est comprenant la construction d'un avant-port et
de deux bassins (du Hamma et de Mustapha) représentant une dépense
de 103.000.000 de francs avait été mis à l'enquête
lorsque la guerre éclata.
----------La construction de la
première partie : Bassin de Mustapha et Avant-Port représentant
une dépense de 95.000.000 de francs déclarée d'utilité
publique, par la loi du 21 avril 1921, fut confiée après
con-cours à la Société Schneider, Hersent et Dayde
et la première pierre fut scellée par le Président
de la République, le 19 avril 1922.
----------Après d'énormes
travaux préparatoires (ouverture d'une carrière à
Cap Matifou, création d'un port de service à la Pérouse,
construction d'une voie ferrée de service, d'un chantier de blocs,
établissement d'un matériel nautique spécial, etc...),
les travaux primitivement prévus, révisés par suite
des circonstances économiques, firent l'objet d'un nouveau marché
comprenant seulement :
----------15.
-- Un terre-plein dit de raccordement des bassins de l'Agha et
de Mustapha (exécuté de 1923 à 1928. Dépense
: 11.835.727 fr.).
----------16.
- Une jetée dite de Mustapha, commencée en 1927 et
achevée en mars 1940 jusqu'au P.M. 1.100 nécessitant une
dépense de 51.971.872 fr, y compris la réparation des dégâts
de la tempête du 3 février 1934.
----------17.
- Un môle dit N° 1 (actuellement Môle Louis Billiard),
les' terre-pleins sis en arrière, avec les murs de quais correspondants,
le brise-lames Est et un cordon d'enrochement entre les terre-pleins,
le môle et le brise-lames, travaux exécutés de 1933
à 1937, complétés par la construction d'un quai pour
l'accostage de chalands chargés d'inflammables (darse N° 3)
et du quai de Fedallah (darse N° 2), les travaux se sont élevés
à 58.414.338 fr. Le quai de Fedellah détruit par l'explosion
d'un navire le 16 juillet 1943 a été reconstruits de 1943
à 1947 (dépense 29.531.510 fr.).
Simultanément les travaux suivants étaient exécutés
dans les autres bassins :
----------18.
-- Prolongement du Môle Al-Djefna en 1923-1924, approuvé
par décision gubernatoriale du 1" décembre 1921. dépense
2.650.000 fr.
----------19.
- Construction d'un môle de pêche (Môle Jérome
Tarting) entre le Môle Lyvois et le Môle Al-Djefna en 1927-1928,
suivant projet approuvé par décision gubernatoriale du 20
juillet 1926, dépense 6009000 fr., ouvrage agrandi en 1933-1934,
par décision gubernatoriale des 30 août 1932 et 6 septembre
1933 comportant également la construction d'une cale de halage
entre ce môle et le Môle Lyvois, la nouvelle dépense
s'est élevée à 2.750.000 fr.
----------20.
- Construction d'un môle à combustibles actuellement
Môle Charles Simian, accolé à la jetée Est
de l'ancien port. Décision gubernatoriale du 31 mai 1928. Dépense
27.997.073 fr. Travaux exécutés de 1928 à 1934.
----------21.
Construction partielle de 1929 à 1931, d'un quai délimitant
un terre-plein au sud du grand môle Louis Morard, laissé
inachevé pour réserver un plan d'eau à l'évolution
des hydravions qui assuraient à 'l'époque la liaison Alger-Marseille.
Décision gubernatoriale du 16 juillet 1929. Dépense : 2
millions 050.233 fr.
----------22.
--- Renforcement de 1930 à 1941, coût 30.444.988 fr.,
et prolongement sur 400 mètres de 1931 à 1945 coût
138.954.671 fr.. de la jetée du Nord ; renforcement, de 1931 à
1933, coût : 33.831.898 fr., des jetées de l'Est et de l'Agha.
----------23.
-- Construction en 1933-1934, de la rampe Noël et élargissement
du tronc commun, rampes Noël-Poiret, débouchant rue Sadi-Carnot,
décision gubernatoriale du 16 septembre 1931, dépense 3.750.000
fr.
----------24.
- Construction de 1937-1941, dans le Bassin du Vieux-Port, d'un
nouveau môle, dénommé môle de France, sur lequel
doit être édifiée une nouvelle gare maritime. Décision
gubernatoriale du 19 avril 1937. dépense 29.313.548 fr.
----------25.
Reprise à partir de 1946 des travaux d'extension et de défense
extérieure du port : prolonge-ment de la jetée de Mustapha
entre les P.M. 1.100 et 1.200 construction d'un épi transversal
à cette jetée. Ce dernier ouvrage a été terminé
en 1949, le prolongement de la jetée de Mustapha étant encore
en cours.
----------En 1949, l'ensemble des
travaux d'amélioration, d'extension et de restauration du port,
y compris les dragsres généraux (63.339.413 fr.) qui ont
été effectués de 1947 à 1949. et les travaux
en cours pour le prolongement de la jetée de Mustapha avait entraîné
une dépense de 1.332.415.835 fr., dont 907.264.678 fr. à
la charge de l'Algérie et 425.151.157 fr. à la charge de
la Chambre de Commerce, et procuré 3.275 mètres de nouveaux
quais accostables.
----------Outillage.
----------Parallèlement
l'outillage a été considérablement développé.
Citons :
----------En 1922. - Acquisition
des hangars du Centre d'aviation maritime (667.588 fr.) et acquisition
de deux grues de 1 t. 5-3 T. (262.150 fr.) ;
----------En 1926-1927. - Construction
de la Gare maritime du môle Al. Djefna (8.809.882 fr.) ;
----------En 1927. - Acquisition
d'un bâtiment à proximité de la Gare maritime pour
l'installation du bureau de tri des P.T.T. (105.055 fr.) ;
----------En 1928. - Installation
d'une grue de 5 tonnes sur le quai Nord du môle Al Djefna (562.467
fr.).
----------En 1929-1930. - Acquisition
de deux grues automobiles de 3/5 tonnes (180.000 fr. par engin) ; construction
quai d'Arcachon, d'un bâtiment pour le- service commun des colis
postaux avec installation de l'outillage mécanique intérieur
(3.169.540 fr.).
----------En 1930. - Installation
de deux grues de 5 tonnes sur le quai sud du môle Al-Djefna (1.441.784
fr.) ;
----------En 1930-1931. - Construction
de deux hangars à terrasse sur le quai d'Arcachon (1.800.649 fr.),
installation d'une fourrière d'un garage et d'un atelier pour les
services de la Chambre de Commerce (520.000 francs).
----------En 1930-1932. - Transfert,
sur les terre pleins de l'Agha, près de l'Ecole Supérieure
de Commerce, de la Recette principale des Douanes (3.167.414 fr.) et amélioration
de l'ancienne Recette (694.804 fr.) mi-se à la disposition de la
Société algérienne de Navigation pour l'Afrique du
Nord.
Installation sur le Grand Môle de l'Agha, de 12 grues électriques
de 1 T. 5/3 t. sur portique (7 mil-lions 838.399 francs) ; quatre de ces
grues (2 en 1939 et 2 et 1941) ont été transférées
sur le môle Louis-Billiard ;
----------De 1932 à 1935.
- Transformation et équipement des formes de radoub : installation
d'une machine-rie électrique en remplacement de la machinerie à
vapeur (durée d'épuisement de la grande forme rame-née
de 6 h. à 3 h. 30), éclairage intensif de nuit, établissement
d'une distribution générale d'air comprimé et de
courant électrique à basse tension (24 volts) ; aménagement
du quai d'Abidjan en quai de réparations à flot, transformation
du bâtiment des formes (3.000.000 de fr.).
----------En 1933-1934. - Construction
du bâtiment des Charpentiers-Calfats (500.000 fr.).
----------De 1933 à 1935.
- Construction de la Capitainerie du Port (648.605 fr. à la charge
de l'Algérie) ;
----------De 1933 à 1936.
- Equipement du Grand Môle de l'Agha : aménagement des terre-pleins
(voies fer-rées, pavage, clôture), et construction de 8 hangars
dont 6 à étages avec ascenseurs grues vélocipèdes,
ponts roulants, etc... (25.679.975 fr.).
----------De 1933 à 1940.
- Installation de l'éclairage électrique des rues, quais
et terre-pleins du Vieux port du Bassin de l'Agha et des abords de la
fourrière (1.810.479 fr.). L'installation de l'éclairage
électrique des rues du Bassin de Mustapha, de la route Moutonnière
et du Môle aux Minerais évaluée en 1938 à :
2.316.000 fr. a dû être ajournée, après réalisation,
en 1940, pour 183.064 fr., de l'installation de l'éclairage électrique
sur le môle aux Minerais.
----------De 1934 à 1937.
- Transfert avec agrandissement sur le lot 34 du Bassin de Mustapha des
Ateliers de la Chambre de Commerce édifiés sur le lot 32
de ce Bassin (460.000 fr.).
----------En 1936. - Clôture
du môle Al-Djefna et de ses abords (234.611 fr.).
----------De 1936 à 1939.
- Construction d'une halle aux poissons sur le môle Jérôrne-Tarting
(4.719.806 fr.) et d'un bâtiment pour les pêcheurs et patrons
pêcheurs (1.476.117 fr.).
----------De 1937 à 1939.
- Aménagement sur le môle Louis Billiard de 4 postes à
quai avec un hangar sans ter-rasse par poste (10.519.282 fr.).
----------En 1939. - Aménagement
rue de Cherbourg, Bassin de l'Agha, d'un poste de pompiers dit : "
Poste Louis-Morard " (600.000 fr.) en remplacement du poste Louis-Billiard
situé à proximité de l'Ecole de Commerce. devenu
l'Ecole Nationale de la Navigation.
----------En 1945-1946. - Construction
de deux hangars sur le quai de Bordeaux. Montant total des dépenses
: 17.536.472 fr.
----------De 1947 à 1949.
- Agrandissement de la Capitainerie du Port. Montant total des dépenses
: 13 millions 477.113 fr.
----------En 1948-1949. - Extension
du réseau d'alimentation en énergie et prolongement des
chemins de roulement des grues du quai de Fort-de-France ; montant total
des dépenses : 3.501.502 fr.
----------En 1949. - Construction
d'un cinquième hangar sur le môle Louis-Billiard. Montant
total des dépenses : 50 millions.
|
-------
|
-
II. - DESCRIPTION ET
CONDITIONS NAUTIQUES.
----------Description
générale.
----------Le Port d'Alger est abrité
:
----------Au Nord, par l'ancienne
jetée Khaïr-ed-Dinn, construite par les Turcs pour relier
au rivage l'Ilot de la . Marine.
----------Au Nord-Est, par la jetée
Nord, enracinée sur l'îlot de la Marine et par la jetée
Pierre-Henry-Watier, qui la prolonge vers l'Est, d'une longueur totale
de 1.290 mètres.
----------A l'Est, par la jetée
Est et la jetée de l'Agha, d'une longueur totale de 1.500 mètres.
----------Au Sud-Est par la jetée
Butavand et par la jetée de Mustapha qui la prolonge vers l'Est,
d'une longueur total de 1.187 mètres.
----------Au Sud, par le brise-lames
est de Mustapha, d'une longueur de 1.000 mètres environ.
----------Le port comprend trois
bassins :
----------1") Le bassin du
Vieux port auquel on accède par la passe Nord, entre la jetée
Nord et la jetée Est (170 mètres de largeur et 22 mètres
de profondeur) ;
----------2") Le bassin de
l'Agha, auquel on peut accéder par les bassins du Vieux Port et
de Mustapha ;
----------3") Le bassin de
Mustapha, auquel on accède par la passe Sud, de 240 mètres
de largeur et 16 mètres de profondeur entre un épi transversal
à la jetée de Mustapha et le brise-lames Est.
----------Il n'y a pratiquement
pas de marée dans le port d'Alger (marée astronomique maximum
: 8 centimètres). Le niveau de la mer varie avec la direction des
vents : la différence des niveaux extrêmes atteint près
d'un mètre.
----------Les vents les plus fréquents
et les plus violents sont les vents d'Ouest. de Nord-Est et de Nord-Ouest.
----------Rade
et mouillages.
----------La baie d'Alger présente
la forme d'un croissant dont la concavité est dirigée vers
le Nord avec une corde d'une dizaine de milles et une flèche de
quatre milles. Elles est couverte à l'Ouest par le
Cap Caxine, à l'Est par le Cap
Matifou. La rade est une rade foraine à fond de bonne
tenue. Les navires mouil-' lant en rade mouillent ordinairement par des
fonds de 25 à 30 mètres, à l'Est de la jetée
Est, et au Nord de la jetée Butavand ; ils sont ainsi relativement
abrités de la mer d'Ouest et de Nord-Ouest.
----------Feux
et signaux.
----------Les abords du port d'Alger
sont signalés aux navigateurs par :
----------1") Le Phare du Cap
Caxine, à 6 milles environ à l'Ouest du Port d'Alger (feu
à éclats blancs toutes les 5 secondes) qui est doublé
d'un radiophare (longueur d'ondes 1.019 mètres. Portée :
200 milles).
----------2") Le phare du Cap
Matifou, à 8 milles environ à l'Est du port d'Alger (feu
à un groupe de trois éclats blancs toutes les 15 secondes),
qui a été doublé d'un radiophare (longueur d'ondes
: 1.019 mètres. Portée : 50 milles).
----------3") Le Phare de la
jetée P.-H. Watier dans le prolongement de la jetée Nord
(feu à deux éclats blancs toutes les dix secondes).
----------4") Une sirène
de brume installée sur la tour de ce dernier phare, qui fonctionne
par temps bouché.
----------Bassin
de l'ancien port.
----------La superficie de la nappe
d'eau abritée est d'environ 75 hectares.
----------La partie comprise entre
l'îlot de la Marine et le môle Lyvois a peu de profondeur
; elle est réservée à la Marine nationale et aux
embarcations de plaisa nce.
----------Les profondeurs varient
de 7 à 20 mètres dans la plus grande partie de l'ancien
mort et permettent d'y recevoir les plus grands navires.
----------Les quais sont fondés
à des profondeurs très variables (de 2 m. 50 à 12
m.) et la longueur de quais utilisables pour le commerce est d'environ
3.000 mètres.
----------Bassin
de l'Agha.
----------Ce bassin est séparé
de l'ancien port par le môle Amiral-Mouchez. La surface d'eau abritée
est d'environ 35 hectares.
----------Les profondeurs y varient
de 6 m. 50 à 15 mètres.,
----------Les quais sont fondés
à des profondeurs variant de 6 m. 50 à 10 mètres
et la longueur de quais utilisables pour le commerce est d'environ 2.700
mètres.
----------Bassin
de Mustapha.
----------Le bassin est séparé
de l'Agha par le Grand Môle de l'Agha. La surface d'eau abritée
est d'environ 75 hectares. Les quais sont fondés à des profondeurs
de 7 à 11 mètres. La longueur de quais utilisables pour
le commerce est d'environ 2.700 mètres.
----------Terre-pleins.
----------La surface totale de terre-pleins
aménagés du port, y compris les voies publiques, est d'environ
116 hectares, dont une partie est occupée par divers services publics
et par la gare d'Alger.
----------Le bassin du Vieux-Port
comporte 15 hectares de terre-pleins utilisables pour le dépôt
de marchandises (y compris les hangars de la Chambre de Commerce et des
Compagnies de navigation). En outre, un terre-plein de 2 hectares accostables
à (- 10.00) est affecté au stockage des combustibles le
long de la jetée Est.
----------Le bassin de l'Agha comporte
vingt-trois hectares et demi utilisés au dépôt des
marchandises et à l'établissement de chais, ateliers, entrepôts
de matériaux de construction, etc
----------Le terre-plein de raccordement
des bassins de l'Agha et de Mustapha comporte environ 10 hectares de terre-pleins
utilisés par le commerce. Le reste du terre-plein est occupé
par la base d'hydravions et par les chantiers de l'entreprise des travaux
d'extension du port.
----------Le bassin de Mustapha
comporte environ vingt cinq hectares un tiers utilisables par le commerce
non compris ceux du terre-plein de raccordement.
----------Les terre-pleins du port
d'Alger sont concédés à la Chambre de Commerce ;
ils sont desservis par un réseau de voies ferrées normales
relié aux gares d'Alger et de l'Agha. Ce réseau a un développement
total d'environ 26 kilomètres 800.
----------Formes
de radoub et cales de halage.
----------Le port possède
deux formes de radoub, situées eu sud du bassin du Vieux-Port,
qui peuvent recevoir des navires dont les dimensions maxima sont les suivantes
:
----------Grande forme : longueur
128 m. 60 (au niveau des tins) ; largeur 18 m. 50. tirant d'eau 8 mètres.
Petite forme : longueur 74 m. 30 ; largeur 1.3 ru. 50 ; tirant d'eau 5
mètres.
----------Les machines d'épuisement
comprennent deux groupes électriques de 140 CV chacun. Elles permettent
d'épuiser la grande forme en 3 h. 30 et la petite en 1 h. 05.
----------Une grue de cale de 10
tonnes, à 20 mètres et de 7 tonnes à 28 mètres,
installée sur le terre-plein situé à l'est de la
grande forme de radoub dessert à la fois cette forme et le quai
d'Abidjan, aménagé en quai de réparations à
flot.
----------Les formes sont exploitées
par la Chambre de Commerce. Les usagers paient une taxe de location calculée
d'après le tonnage de jauge brute et la durée de l'occupation.
----------Le port possède
aussi des cales de halage, situées au voisinage des formes de radoub,
pour chalands, remorqueurs et chalutiers.
----------Un slip avec treuil électrique
a été installé sur la cale Sud.
----------Ces cales sont exploitées
par la Chambre de Commerce. Les usagers paient une taxe de location, cal-culée
d'après la surface occupée et la durée de l'occupation.
----------Les embarcations de pèche
et de plaisance utilisent aussi des cales au Nord et au Sud du môle
Lyvois, et la Marine militaire autorise, sous certaines conditions, l'usage
de l'ancienne cale des torpilleurs de l'Amirauté.
III. - ROLE ET RELATIONS
DU PORT.
----------La plus
grande partie des marchandises à destination ou en provenance des
diverses localités du département d'Alger transitent par
le port d'Alger. Les transports entre Alger et l'intérieur sont
assurés par voies ferrées, par voie routière ou par
mer.
----------Réseau
ferré.
----------A Alger aboutissent les
voies ferrées d'intérêt général d'Alger
à Oran et d'Alger à Constantine (CFA) ces voies desservent
directement ou par embranchements les régions de Blida, Miliana.
Orléansville, Médéa, Boghari, Djelfa, Tizi-Ouzou,
Bouira.
----------Réseau
routier.
----------Un réseau routier
important complète la liaison du port d'Alger avec l'intérieur.
Les principales artères sont les suivantes :
----------d'Alger à Mostaganem
par le littoral ;
----------d'Alger à Oran
par Blida, Mrliana, Orléansville ;
----------d'Alger à Laghouat
et Ghardaïa par Blida, Médéa. Boghari
----------d'Alger à Constantine
par Ménerville, Bouira ;
----------d'Alger, à Bougie
par Tizi-Ouzou.
----------Enfin des services côtiers
par petits vapeurs reliaient avant la guerre, le port d'Alger aux petits
ports de la côte du département : Tipasa. Cherchell. Ténès
à l'Ouest ; DelIys. Port-Gueydon, à l'Est.
----------Alger,
port d'importation et d'exportation.
----------Le port d'Alger reçoit
principalement des bois, des matériaux de construction, de la houille,
des combustibles liquides, des produits manufacturés, etc... Ces
produits se répandent dans tout le département.
----------Le port d'Alger exporte
principalement des vins, du liège, des primeurs, du minerai de
fer, de l'alfa, etc...
----------Alger,
port de relâche.
----------De nombreux navires viennent
se ravitailler à Alger en vivres et combustibles (mazout et charbon)
; à ce point de vue. le port est en concurrence avec Gibraltar,
Malte et Oran.
----------Alger,
port à passagers.
----------Un mouvement de passagers
existe entre Alger et les différents pays du Monde et vice-versa.
Ce mouvement est surtout important entre Alger et la métropole
par Marseille et Port-Vendres. De nombreux navires touristiques faisaient
escale à Alger jusqu'en 1939. Ce mouvement interrompu durant la
période guerre, a repris en 1949.
----------Principales
relations par mer.
----------Alger est en relation
par mer avec les ports de la Métropole et de l'Union française,
avec les principaux ports de l'Angleterre, des pays Scandinaves, de l'Italie,
des Pays-Bas, etc.
IV. - PROGRAMME
D'AMELIORATIONS ET D'EQUIPE MENT.
----------1")
Travaux en cours : achèvement de l'aménagement des
terre-pleins du bassin de Mustapha ; installation sur la jetée
Nord d'un radio-phare de faible puissance synchronisé avec un vibrateur
aérien construction d'une nouvelle gare maritime sur le môle
de France (expédition des fruits et primeurs) construction de deux
hangars sur le quai Sud du môle Amiral Mouchez ; achèvement
d'un entrepôt banal pour le transit des vins en vrac sur le quai
de Brest ; construction et agrandissement de hangars légers sur
le môle Louis Billard , fourniture de quatre grues électriques
de 6 tonnes.
----------2')
Travaux projetés . prolongement de la jetée de Mustapha
au-delà du P.M. 1.200 ; construction sur le môle Louis Billard
d'un bâtiment commun pour la Chambre de Commerce et le Service des
Douanes ; installation électrique du bassin de Mustapha ; déplacement
des installations existantes du môle Amiral-Mouchez (installations
électriques d'éclairage et force motrice) ; acquisition
de 12 grues électriques sur portique dont 3 de 6 tonnes et 9 de
3 tonnes ; équipement électrique du quai de Bordeaux
réfection de l'installation électrique du grand môle
de l'Agha.
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