Alger, Algérie : documents algériens
Série économique : transports
l'aviation civile en Algérie
16 pages - n°79 - 31 mai 1951

Dès la fin du 18ème siècle, la France suscitait l'admiration par son réseau routier. Il importe qu'en " ce domaine elle maintienne sa réputation, mais il faut que ses aérodromes lui soient aussi un légitime " sujet d'orgueil car il ne peut y avoir à notre époque de système de communication harmonieux sans " voies aériennes qui prolongent et complètent les routes, les voies ferrées et les voies navigables. " (Hymans, secrétaire général à l'Aviation Civile et Commerciale.)

mise sur site le14 -04-2005
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INTRODUCTION.

---------Par sa position et son étendue géographique, l'Algérie devait se trouver, dès l'origine de l'aviation, parmi les régions du monde lés premières atteintes par les progrès de l'aéronautique et le développement corrélatif dès voies de communication aériennes.

---------Le temps n'a pas tardé à le confirmer ; le succès des entreprises effectuées et l'activité sans cesse grandissante de l'aviation commerciale, sportive et touristique en ont apporté une démonstration certaine.

---------Située, d'une part, sur les axes principaux des relations établies entre l'Europe Occidentale et les di-verses contrées africaines, d'autre part, sur une transversale méditerranéenne, entre le Proche-Orient et l'Extrême-Occident - qui est aussi la ligne de grand cabotage entre la Tunisie et le Maroc - l'Algérie est la terre de l'escale et du relais sur les chemins suivis par le transit aérien, national et inter-national.

---------Ses aérodromes de classe impériale sont plus particulièrement le siège du trafic important qui devait tout naturellement s'établir par les voies de l'air entre la Métropole, son prolongement en Afrique du Nord et ses possessions d'Afrique Occidentale et Equatoriale, ainsi que les plaques tournantes de ce trafic vers l'intérieur et l'extérieur du pays.

---------Le territoire même de l'Algérie est essentiellement propice au développement d'une aviation locale dans ses multiples activités, en raison des grandes distances à parcourir, sous un climat souvent peu favorable aux déplacements et aux transports, et de l'état actuel des voies de communication routières et ferroviaires qui, pour la plupart conçues et établies vers la fin du siècle dernier, dans des conditions satisfaisantes pour l'époque, ne sont pas encore aujourd'hui complètement adaptées à la technique moderne et aux vitesses permises par les matériels de conceptions récentes ; les régions désertiques posent tout particulièrement le problème des franchissement rapides.

---------Enfin, le relief du pays, les sites du littoral, de l'Atlas et du Sahara, les contrastes entre le Nord et le Sud, l'attrait même du désert, et une population très sportive, sont les éléments de llessor qui s'est affirmé dans une branche toute particulière, celle de l'aviation légère, sportive et touristique.

---------La certitude est donc acquise du rôle important que l'aviation joue déjà en Algérie et de celui plus considérable qu'elle aura dans l'avenir.

---------Après les premiers pas forcément incohérents, la nécessité est vite apparue dans tous les pays de suivre les progrès de l'ordre aéronautique, de les orienter et de les favoriser, de contrôler l'activité de l'aviation, d'aménager et d'équiper des bases pour les besoins du moment et ceux de l'avenir, de prendre les mesures propres à assurer la sécurité de la circulation aérienne, ainsi que toutes dispositions commandées par des circonstances nouvelles.

---------De ce point de vue, l'Algérie a directement profité et continué à bénéficier des travaux accomplis par la Métropole, tant sur le plan législatif et administratif que sur le plan constructif, pour l'ensemble des pays de l'Union française, ainsi que des accords réalisés au sein d'organismes internationaux.

---------Mais elle a aussi ses services propres, qui entretiennent des relations étroites avec ceux du Pouvoir 't'entrai, qui étudient l'évolution de l'aviation sur le territoire algérien, assurent le fonctionnement des installations. actuelles contrôlent le trafic et les mouvements d'aéronefs, et entreprennent, dans le cadre de programmes déjà établis pour l'équipement de l'Algérie, les aménagements utiles à un développe-ment harmonieux et à une organisation satisfaisante de son réseau aérien.

---------Le champ aéronautique de l'Algérie étant ainsi esquissé, le présent document donnera un aperçu de sa consistance du moment et de la structure envisagée pour l'avenir, dans la mesure où l'on peut prévoir dans ce domaine dont la technique est encore si mouvante et le futur si incertain.

ORGANISATION ADMINISTRATIVE.

Dans la Métropole.
---------Les attributions précédemment dévolues au Ministre de l'Air en matière d'aviation civile ont été transférées au Ministre des Travaux Publics et des Transports par un décret du 22 décembre 1945.
---------Le Ministre des Travaux Publics est, en outre, chargé de la météorologie, de la sécurité de la navigation aérienne ; il participe à la préparation et à la discussion des accords relatifs aux transports aériens internationaux il établit les programmes et les besoins en matériel volant ; il élabore les projets de lois et de règlements en matière d'aéronautique civile.
---------Il est assisté du Conseil Supérieur de l'Infrastructure et de la Navigation Aérienne (C.S.I.N.A.).
---------L'organisation ministérielle de l'aviation civile, placée sous l'autorité du Secrétaire général à l'Aviation Civile et Commerciale (S.G.A.C.C.), comprend essentiellement
---------- L'Administration générale.
---------- La Direction de la Navigation et des Transports Aériens.
---------- La Direction des Bases Aériennes.
---------- Le Service de la Météorologie Nationale.

En Algérie.
---------Placés, du point de vue de la discipline et de l'administration générale, sous l'autorité du Gouverneur général de l'Algérie (Direction des Travaux Publics et des Transports), les services de l'aviation civile comprennent :
---------- la Direction de l'Aéronautique civile en Algérie qui, du point de vue technique, se trouve plus particulièrement en relations avec la Direction de la Navigation et des Transports Aériens (S.G.A.C.C.) ;
---------- le Service de l'Infrastructure Aéronautique de l'Algérie qui, du point de vue technique, ae trouve plus particulièrement en relations avec la Direction des Bases Aériennes (S.G.A.C.C.) . ;
---------et sont assistés du Service Météorologique du Territoire de l'Algérie qui, du point de vue technique et administratif, relève du Service de la Météorologie Nationale (S.G.A.C.C.).

Direction de l'Aéronautique civile en Algérie.
---------Cette direction comprend :
----------un Service des Ports Aériens et de la Circulation Aérienne, un Service des Télécommunications et de la Signalisation, un Service administratif,
----------un Service de l'Aviation légère et sportive.
---------Le Directeur de l'Aéronautique civile en Algérie est assisté du Service spéçial de l'Infrastructure aéronautique de l'Algérie et du Service météorologique de l'Afrique du Nord.
---------En ce qui concerne l'aéronautique civile d'intérêt intercontinental, il est chargé de l'application des directives générales et des instructions particulières qu'il reçoit du Ministère des Travaux Publics et des Transports (S.G.A.C.C.).
---------En qualité de chef de l'aéronautique locale, il assure, dans le cadre de l'organisation administrative de l'Algérie, l'application des directives qu'il reçoit du Gouverneur général (Direction des Travaux Publics et des Transports).
---------Au double titre de chef de l'Aéronautique civile intérieure et d'intérêt intercontinental, le Directeur de l'Aéronautique civile participe :
----------à l'établissement du programme d'exploitation des lignes aériennes
---------- à l'étude de toutes les questions relatives à l'infrastructure pour définir les besoins de l'aéronautique civile ;
---------- à l'organisation du service des ports aériens et de la circulation aérienne, du .service des télécommunications et de la signalisation, et du service administratif.
---------Il assure la sécurité de la navigation aérienne et contrôle la circulation aérienne, ainsi que le fonctionnement des services de l'aéronautique civile.
---------II fait procéder aux enquêtes relatives aux accidents d'aéronefs civils.
---------D'une manière générale, il présente toutes propositions ou suggestions susceptibles d'apporter une amélioration à l'organisation et au fonctionnement de tous les services dont il coordonne les activités.
---------En outre, au titre de chef de l'Aéronautique civile algérienne, le Directeur de l'Aéronautique civile :
----------établit le programme d'exploitation des liaisons aériennes propres à l'Algérie, élabore les conventions à passer entre le Gouvernement général et les entreprises exploitantes, et contrôle leur application ;
----------étudie Ies incidences des activités aériennes tant françaises qu'étrangères sur l'économie de l'Algérie et fait toutes propositions utiles à ce sujet ;
- apporte son concours à l'organisation et au développement de l'aviation privée algérienne ;
---------- élabore la réglementation propre à l'Algérie et en fait assurer l'application.

Service de l'Infrastructure Aéronautique de l'Algérie.

---------Ce service, confié à un ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées qui en est le directeur, est chargé de l'étude, de la préparation et de l'exécution des travaux d'infrastructure du réseau impérial en Algérie.
---------A ce titre, il relève du Ministre des Travaux Publics (S.G.A.C.C,) et exerce son activité sous l'autorité du Gouverneur général de l'Algérie.
---------Il est également chargé des travaux d'infrastructure du réseau aérien propre à l'Algérie.
---------A ce dernier titre, il est exclusivement subordonné au Gouverneur général de l'Algérie (Direction des Travaux Publics et des Transports).
---------Il assure donc l'aménagement et l'entretien de toutes les bases aériennes de l'Algérie et leur équipement avec le concours d'arrondissements et de subdivisions spécialisés et avec celui des services des Ponts-et-Chaussées.

Service Météorologique.

---------Dans le cadre de la coordination générale exercée en Afrique du Nord par le Délégué général de la Météorologie Nationale et sous l'autorité d'un Ingénieur en chef de la Météorologie qui en est le directeur, le Service de la Météorologie du territoire de l'Algérie comprend, comme ceux des territoires du Maroc et de la Tunisie :
---------- un service central ;
---------- un réseau météorologique d'observations et de renseignements et un réseau correspondant de transmissions.
---------Le service central comporte une section e Exploitation " avec trois sous-sections (Prévisions, Transmissions-Réseau, Climatologie) et une section Technique a.
---------Le réseau météorologique ceYnprend en principe :
---------- des centres régionaux t
----------des stations principales ;
----------des stations ordinaires (observations, renseignements) ; des postes auxiliaires, et, éventuellement, ----------des sémaphores.

AVIATION COMMERCIALE.

Activité et moyens actuels.
---------L'Algérie est actuellement desservie par des transports aériens qui s'effectuent, sous pavillon français :
----------sur des axes orientés Nord-Sud, d'une part, entre les grandes villes du littoral (Alger, Oran, Bône, Philippeville), et les différents centres attractifs métropolitains (Paris, Marseille, Lyon, Toulouse, Bordeaux, Perpignan, Nice, Clermont-Ferrand, Vichy, Strasbourg), d'autre part, entre Alger et les régions de l'Afrique Occidentale et Equatoriale ;
----------sur l'axe Est-Ouest de grand cabotage Tunis, Bône, Constantine, Alger, Oran, Meknès, Casablanca.
---------Il y a lieu de noter aussi quelques essais de liaisons directes avec la Corse, l'Espagne, les Iles Baléares, la Suisse, et l'Italie.
---------Ce réseau, qui dessert les villes les plus riches et les plus peuplées du pays (1.900.000 habitants), répond aux exigences économiques 'essentielles de l'Algérie qui, par sa position géographique, est également un lieu de transit et de ravitaillement sur les grandes lignes nationales et internationales qui joignent l'Europe à l'Afrique et l'Amérique à l'Asie ; mais il faut ajouter que ce trafic n'intéresse que les grands ports aériens : Alger, Oran, Bône, Aoulef.
---------Les diverses liaisons aériennes comprennent :
---------1°/des services publics réguliers (voyageurs, postes et messageries), assurés dans le cadre du réseau impérial organisé par la Métropole pour les communications entre les divers territoires de l'Union française, par :
---------- la Société Nationale AIR-FRANCE' sur :
Alger - Paris
Alger - Marseille
Alger - Lyon
Alger - Ajaccio Nice Alger - Toulouse
Oran - Paris
Oran Toulouse
Oran -Marseille
Bône -Marseille
Bône - Nice.
---------- les filiales de la Société AIR-FRANCE :
---------AIR-ATLAS sur : Alger - Oran - Meknès - Casablanca.
---------TUNIS-AIR sur : Alger - Bône (ou Constantine) - Tunis.
---------- des sociétés privées sur :
Alger - Perpignan
Alger - Strasbourg
Nice - A.E.F. et A.O.F. par Alger, El-Goléa Tamanrasset.
Alger - A.O.F. par Aoulef et Gao.
---------La fréquence de ces services varie dans l'année en fonction des besoins. Elle est particulièrement Importante en été pour répondre aux demandes de la clientèle qui se rend en vacances en Métropole de-puis l'Algérie, l'A.E.F. et l'A.O.F.

---------2°/des services à la demande (passagers et fret) ayant souvent l'allure de services réguliers, notamment en été pour le transport des voyageurs entre l'Algérie et les principaux centres français d'une part, ta Suisse, l'Italie, l'Espagne, l'Angleterre d'autre pars, l'A.E.F. et l'A.O.F. par ailleurs.
---------Ces transports à la demande sont effectués, sur autorisation ministérielle, par des transporteurs privés ayant leur siège en Algérie et par un certain nombre de transporteurs métropolitains.
---------Il est à noter que les transporteurs à la demande, pour augmenter leur trafic, ont tendance à solliciter de nouvelles autorisations afin de pouvoir prendre leur clientèle et leur fret le plus près possible des points de départ.
---------C'est ainsi que partant directement vers la Métropole, toute la clientèle de la région de Constantine, des viandes de bestiaux abattus sur place à Aïn-Oussera, et que l'on a étudié la possibilité d'ex-porter des primeurs à partir de Sidi-Bel-Abbès et de Relizane.
---------Il convient de mentionner aussi les circuits périodiques militaires effectués pour le commandement, la surveillance et le ravitaillement, qui desservent actuellement, à partir d'Alger et deux fois par mois, les postes sahariens de Ouargla, Flatters, Polignac, Djanet, Rhat, Tamanrasset, In-Salah, Aoulef, Timimoun et Colomb-Béchar.
---------Enfin, les aérodromes algériens sont fréquemment utilisés en escales techniques par des sociétés étrangères ; la T.W.A. notamment assure une liaison régulière New-York-Le Caire via Lisbonne, Madrid, Alger, Tunis, Rome.
---------Le matériel volant mis en œuvre par une vingtaine de sociétés françaises, pour l'exploitation de ce réseau, comprend actuellement, et en moyenne, une cinquantaine d'aéronefs.
---------Cette flotte assure environ 80 % du trafic global algérien, ce qui représente pour chaque jour un potentiel de transport de 250.000 tonnes kilométriques.
---------Le trafic aérien total, enregistré sur l'ensemble des aérodromes d'Algérie au cours des trois dernières années, est concrétisé par les chiffres suivants :

NATURE DU TRAFIC
(Arrivées - Départs - Transit)
1948
1949
1950
Mouvements d'aéronefs
24.444
23.230
22.034
Passagers
263.942
326.000
373.000
Poste (en tonnes)
1.283
1.217
1.593
Fret (en tonnes)
22.095
17.795
16.762

---------Ces résultats font apparaître :
----------une légère diminution annuelle du nombre d'aéronefs qui est en fait compensée par une plus grande capacité de transport des nouveaux appareils mis en service ;
----------une augmentation constante du nombre de passagers qui marque une préférence très nette pour l'avion dans les déplacements à grande distance ;
----------un tonnage finalement plus élevé de courrier postal ;
----------une diminution assez sensible des transports de marchandises qui ne tient vraisemblablement qu'à des circonstances momentanées et surtout à l'influence de la concurrence économique mondiale.
---------Ainsi, répondant aux besoins économiques qui se- sont manifestés aux différentes époques, un ré-seau aérien s'est établi en Algérie ; il est constitué, dans ses grandes lignes, par une rocade littorale rattachée au réseau de la Métropole par des antennes lancées au-dessus de la Méditerranée, et se trouve relié, par deux axes de pénétration saharienne, à l'A.O.E. et l'A.E.F.
---------L'activité de ce réseau s'appuie sur un certain nombre de bases dont l'aménagement constitue l'infrastructure aéronautique de l'Algérie.
---------Cette infrastructure comprend actuellement
---------a) Quatre aérodromes impériaux :
Alger (Maison-Blanche).
Oran (La Sénia)
Bône (Les Salines)
Aoulef
créés, équipés et entretenus par la Métropole.
---------b) Neuf aérodromes algériens de plateformes utilisables, mais qui doivent être équipés en moyens de guidage
Philippeville El-Goléa
Batna In-Salah
Télergma Tamanrasset
Aïn-Oussera (Paul-Cazelles) Ghat. Laghouat

c) Des aérodromes mixtes, militaires et civils
Colomb-Béchar
Fort-Flatters
Biskra
Timnimoun
Ouargla
Adrar, etc...
---------La sécurité aérienne et le contrôle de la circulation font l'objet d'une organisation générale établie par la Métropole, tant en ce qui concerne l'équipement que le fonctionnement des installations.
---------Celles-ci comprennent actuellement
--------- un ensemble de postes de météorologie répartis sur tout le territoire ;
--------- des postes radio-électriques comprenant des stations d'émission et de réception à Alger, Bône, Oran, Aoulef, El-Goléa, Laghouat, Tamanrasset et Rhat ;
---------un centre de contrôle régional, installé à Alger (Maison-Blanche), doté de liaisons radio-électriques et de liaisons par fils à grandes distances qui le relient aux aérodromes algériens et aux centres de contrôle régionaux voisins (Aix, Tunis, Casablanca, Dakar), et chargé, en application de règles édictées par l'Organisation de l'Aviation Civile Internationale (O.A.C.I.) de la sécurité et de la navigation aérienne dans la région e Algérien ;
--------- un organisme de recherches et de sauvetage, prévu particulièrement pour les appareils survolant la mer, et disposant
-de vedettes à Oran et Bône,
- d'aéronefs à grands rayons d'action à Alger,
- d'un réseau propre de liaisons.

Nécessité d'un réseau algérien.

---------Les mailles du réseau impérial, qui est contrôlé par la Métropole dans le cadre des besoins généraux de l'ensemble des Territoires de l'Union française et qui, en Algérie, s'appuie essentiellement sur quatre aérodromes impériaux (Alger, Oran, Bône et Aoulef), sont très larges, et d'importantes régions sublittorales et des Hauts-Plateaux, non desservies par les transports aériens, ne bénéficient que très peu des avantagess offert par l'aviation.
---------Cette situation de fait doit évoluer pour permettre aux populations déshéritées de ces régions d'adapter leur existence au rythme nouveau en profitant des progrès aéronautiques de tous ordres.
---------Si l'on retient que' les moyens de transport et de déplacement constituent la base de l'activité économique, et si l'on compare les moyens actuels de transport sur terre, qui suivent des tracés déterminés par la géographie des lieux, et le moyen aérien, il est permis de constater, au bénéfice de l'avion, de très importantes réductions de parcours et de temps.
---------Le tableau ci-après indique la valeur des gains réalisés en distance et durée de parcours pour les principaux trajets qui peuvent être effectués à partir d'Alger

VILLES
Distances en km
à partir d'Alger
Gains de distance
Temps de parcours
Gains de temps
en surface
par air
Route
fer
Avion 200/ 220 kmh
Ghardaïa
635
485
23 %
32 h
2 h 20
29 h 40
Biskra
600
320
45 %
24 h
1 h 40
22 h 20
Ténès
204
170
17 %
5 h
1 h 05
4 h
Mostaganem
363
290
20 %
8 h
1 h 40
6 h 20
Oran
460
365
21 %
7 h
2 h 00
5 h
Tlemcen
560
465
17 %
10 h
2 h 30
7 h 30
Tiaret
306
219
28 %
8 h
1 h 20
6h40

Colomb-Béchar
1.000
750
25 %
36 h
3 h 50
. 32 h 10

Bougie
233
160
31 %
6 h
1 h 05
5 h
Constantine
434
313
28 %
9 h
1 h 40
7 h 20
Bône
640
410
36 %
14 h
3 h 05
11 h
Sétif
308
214
30 %
7 h
1 h 20
5 h. 40
Ouargla
636
490
23 %
36 h
2 h 40
32.h 20

---------Ces indications tiennent compte des distances et des temps relatifs à l'acheminement des villes aux aérodromes et inversement. Elles montrent combien plus appréciables encore sont les avantages offerts par la voie aérienne dans les Territoires du Sud et les régions sahariennes où les pistes, assujetties à des détours considérables, ne permettent au surplus qu'une vitesse très réduite.
---------Il est certain que l'aviation, en rapprochant les multiples éléments des activités algériennes favorisera l'essor et le rendement de l'équipement économique du pays.
---------Déjà il convient de signaler l'exemple d'organismes très importants, tels qu'E.G.A. et le Service de la Colonisation et de l'Hydraulique, qui n'ont pas hésité à créer des aérodromes à proximité de leurs grandes exploitations pour gagner un temps précieux dans les transports de personnel, de matériels et de marchandises diverses.
---------Sur le plan humain et social, les arguments en faveur de la voie aérienne sont tout aussi pertinents :
----------l'acheminement rapide du courrier postal, des journaux, des médicaments, etc... est de nature à donner aux populations de l'intérieur la certitude de n'être plus isolées et coupées des grands centres ;
----------les possibilités de rapidité et de confort pour le transport des malades vers les cliniques et les hôpitaux bien équipés de ces grands centres ne peuvent que contribuer à leur quiétude ;
----------les diverses missions administratives peuvent être accomplies beaucoup plus rapidement et, partant, avec plus d'efficacité et d'avantages.
---------Pour toutes ces raisons, la création d'un réseau de cabotage algérien et de liaisons régulières est donc souhaitable à l'intérieur du térritoire.
---------Sa contexture doit résulter d'un examen approfondi de l'importance et de la répartition des populations, des centres commerciaux et industriels, des régions agricoles, des moyens de transports terréstres et maritimes en exploitation, des durées de parcours, des positions respectives des pôles attractifs régionaux et des grands ports, portes d'entrée et de sortie de l'Algérie, points d'articulation des grandes relations de toutes sortes, nationales et 'internationales, enfin, de l'intérêt touristique des villes et territoires.
---------Dans ces grandes lignes, et à priori, le réseau aérien intérieur de l'Algérien pourra comporter :
---------- un secteur Nord d'apports, de liaisons et de distribution entre le littoral et l'intérieur, particulièrement intéressant pour l'acheminement des courriers postaux et les transports de voyageurs;
----------un secteur de pénétration saharienne pour le courrier, les passagers et le ravitaillement qui pour-rait compléter les deux lignes actuelles de semi-transit (Alger-Aoulef-Gao et Alger-El-Goléa-Tamanrasset), et se substituer aux circuits périodiques actuellement effectués par les aéronefs militaires dans le Sud.
---------Mais l'exploitation d'un tel réseau sera, tout au moins dans les débuts et pour certaines lignes, assez peu rentable si les Pouvoirs Publics n'entendent pas lui conférer immédiatement, par voie de concession, un caractère public, ni lui accorder une aide financière.
---------Bien que les compagnies aériennes soient vraisemblablement disposées à" étendre le champ de leur activité et à augmenter le vojume de leur flotte, elles ne pourront cependant le faire que dans la me-sure où se manifesteront les besoins de leur clientèle. Ceci revient à dire que les premiers services ne comporteront que des transports à la demande et qu'ils ne deviendront réguliers que. lorsque les besoins en cause auront une ampleur suffisante.
---------Au moins sera-t-il possible de hâter l'institution de ces services réguliers en concédant aux compagnies certains transports rémunérateurs tels que ceux du courrier postal et des messageries qui méritent d'ailleurs le bénéfice d'une remise rapide aux destinataires.
---------Mais il est surtout nécessaire de développer l'infrastructure aéronautique et d'assurer la sécurité de la circulation et de l'atterrissage des aéronefs par les télécommunications, les radioguidages et les balisages indispensables.
---------Il est en effet bien évident que l'aérodrome est pour l'avion ce que le port est pour le navire, et qu'il ne peut y avoir de navigation aérienne sans platefbrmes aménagées pour l'envol et l'atterrissage.
---------Aussi bien les aérodromes doivent-ils être établis sur le domaine public puisqu'ils intéressent la circulation aérienne publique.
---------Il appartient donc à l'Algérie, pour les grandes liaisons régionales entre les divers pdints du territoire algérien, et aux collectivités secondaires, pour les activités, aéronautiques locales, de prévoir et d'assurer les aménagements d'infrastructure et les installations de sécurité du réseau intérieur, articulé sur le grand réseau de l'Union française.

Prévisions d'équipement.
---------Un avion de tonnage déterminé ne peut atterrir sur un aérodrome que dans la mesure où les ban-des établies peuvent résister au choc de l'atterrissage et supporter normalement cet avion dans ses déplacements au sol. Inversement, les aménagements d'infrastructure doivent être effectués avec des caractéristiques appropriées au tonnage des avions qui doivent y atterrir.
---------Aussi a-t-on établi, dans le cadre d'un système de référence de l'O.A.C.I., une classification des aérodromes en correspondance avec les modes d'activité aéronautique et les caractéristiques du matériel volant.
---------Cette classification est résumée brièvement dans le tableau ci-après

Classes
Modes d'activité aéronautique
Poids max.du matériel volant(en tonnes)
Pistes ou Bandes
Longueur à réserver aux pistes ou bandes
Minimum
Optimum
A
Transports réguliers à grande distance (plus de 1.500 km)
135
Pistes
2.500
3.000
B
Transports réguliers à moyenne etpetite distance (moins de 1.500 km)
60
Pistes
1.800
2.100
C
Transports à la demande Travail aérien Taxis aériens
20
Pistes ou
Bandes
1.000
1.200
D
Tourisme Vol Tourisme à - voile Ecole Entraînement
5
Bandes
600
800

---------Il est à noter que ces indications varient quelque peu avec l'altitude et les conditions atmosphériques locales, et que les pistes sont de largeur également variable selon qu'elles doivent être utilisées pour l'atterrissage à vue ou l'atterrissage aux instruments.

---------Ces quelques renseignements techniques (1 Les conditions techniques d'aménagement des nases et Toutes aériennes font l'objet d'une instruction ministérielle du 8 mars 1848.) sont donnés pour permettre d'apprécier l'importance du programme d'équipement aéronautique prévu pour l'Algérie.
---------Auparavant, il convient de rappeler que l'infrastructure de l'Algérie ne comprenait avant 1940 que quelques terrains d'aviation établis sur des initiatives surtout privées ; elle s'est développée à la faveur des dernières- hostilités au cours desquelles certains aménagements furent effectués par les Armées Alliées ; mais les plateformes ainsi établies, pour les besoins de quelques associations aéronautiques et, ensuite, pour les nécessités d'un trafic spécial de guerre, ne répondaient plus, au lendemain de ces hostilités, ni aux exigences du temps de paix ni à la technique moderne cfe l'aviation.

---------Il a donc fallu étudier dans quelle mesure cet héritage pouvait être utile pour les besoins économiques du pays, et, en fonction de ces derniers, établir un programme d'équipement comportant aussi bien l'utilisation des aménagements déjà réalisés que l'établissement de nouvelles constructions.

---------Le plan d'équipement aéronautique de l'Algérie, tel qu'il a été conçu par l'Administration et retenu par le Conseil Supérieur de l'Infrastructure et de la Navigation Aérienne, dans sa séance du 1°8 avril 1949, sur le triple plan du réseau impérial de l'Union française, du réseau régional intérieur à l'Algérie, des besoins aéronautiques locaux, comporte l'extension, l'amélioration ou l'établissement de 77 aérodromes :

-------

----------Un aérodrome de classe A (équipé et exploité par la .Métropole au titre du réseau impérial) : ALGER-MAISON-BLANCHE.
---------- Quatre aérodromes de classe B (équipés et exploités par la Métropole au titre du réseau national) :
---------BONE-LES SALINES,
---------ORAN-LA SENIA,
---------PAUL-CAZELLES (Aïn-Oussera),
---------AOULEF.----------- Cinquante aérodromes de classe C (équipés ét exploités par l'Algérie au titre du réseau régional) : ADRAR, AFFREVILLE, AFLOU, ALGER (El-Harrach), BATNA, BENI-ABBES, BIDON V, BISKRA, BLIDA, BOUFARIK, BOUGIE, BOU-SAADA, COLOMB-BECHAR, CONSTANTINE(Oued Hamimine), DJANET (Fort-Charlet), DJELFA, DJIDJELLI, EL-GOLEA, FORT-FLATTERS, FORTPOLIGNAC, GHARDAIA (Noumérate), GUELMA, IN-SALAH, LAGHOUAT, LAPASSET, LA REGHAIA, MASCARA, MECHERIA, MOSTAGANEM, MOUZAIAVILLE, ORAN, ORLEANSVILLE, OUARGLA, PERREGAUX, PHILIPPEVILLE, RELIZANE, RHADAMES, RHAT, SAIDA, SEBHA, SETIF, SIDI-BEL-ABBES, TAMANRASSET, TELERGMA, TIARET, TIMIMOUN, TINDOUF, TIZIOUZOU, TLEMCEN, TOUGGOURT.
--------- Vingt-deux aérodromes de classe D (équipés et exploités par des collectivités secondaires pour les besoins aéronautiques locaux) : AIN-BEIDA, AIN-SEFRA, AIN-TEMOUCHENT, ALGER (Chéragas), AUMALE, BENI-OUNIF, BENI-SAF, BONE (L'Allelick), BORDJ-BOU-ARRERIDJ, BURDEAU, CHERCHELL, EL-OUED (Guemar), FR,EHA, GERYVILLE, LE KREIDER, LOURMEL, M'SILA, NEMOURS, REGGAN, SIDIAISSA, TEBESSA, VIALAR.
---------Il faut également mentionner à la suite de cette énumération sept bases d'intérêt uniquement militaire.
---------La réalisation de ce vaste programme est d'ores et déjà entreprise. Des travaux importants ont été effectués sur les aérodromes d'Alger (Maison-Blanche), Oran (La Sénia), Bône (Les Salines), Aoulef, Paul-Cazelles (Aïn-Oussera), Philippeville (Valée), El-Goléa, Laghouat, Tamanrasset.
---------Le programme des travaux prévu pour l'annee 1951 et accepté par l'Assemblée algérienne doit porter sur l'aménagement, l'amélioration ou l'équipement des aérodromes algériens de Philippeville, Djidjelli, Bougie, Constantine (Télergma), Orléansville, Mostaganem, Perrégaux, Relizane, Biskra, E1-Goléa, 'Tamanrasset, Rhat, Laghouat, Béni-Ounif, tous classés en catégorie C.
---------D'autre part, des subventions de l'Algérie ont été allouées aux collectivités et groupements locaux pour la création, l'amélioration et le balisage d'aérodromes locaux, ou provisoirement utilisés comme tels : Fréha, Bône (L'Allélick), Bou-Saâda, Saïda, Géryville, Djidjelli, Sidi-Bel-Abbés, Mostaganem, Noisy-les-Bains, Perrégaux (Ferme Blanche), Mascara (St-André), Bougie, etc...
---------La législation en cours d'élaboration en ce qui touche au régime administratif et financier des aérodromes publics de l'Etat et de l'Algérie contiendra vraisemblablement des dispositions permettant des concessions d'exploitation à des collectivités ou établissements publics, ainsi que des participations de ces derniers aux frais d'aménagement et d'équipement.
---------Il y a lieu de noter aussi que la réglementation actuelle permet la création d'aérodromes privés à. l'initiative de particuliers, ces aérodromes privés étant dits c autorisés " lorsqu'ils le sont par le Gouverneur général de l'Algérie pour être utilisés par le seul permissionnaire de l'aérodrome, ou e agréés " lorsqu'ils le sont par l'autorité ministérielle (Secrétariat général à l'Aviation civile et commerciale), à l'effet d'être utilisés pour des intérêts plus larges que ceux du seul propriétaire du terrain ou de la per-sonne qui en a la jouissance.
---------Il existe déjà en Algérie plusieurs aérodromes privés.
En ce qui concerne plus particulièrement l'équipement de sécurité pour la navigation aérienne, le programme établi pour l'ensemble des territoires de l'Union française comprend en Algérie :
----------des stations radio-électriques à Alger (centre de contrôle régional), Aoulef, Oran, Rhat, Bône, Tindouf, Colomb-Béchar, Aïn-Séfra, Laghouat, El-Goléa, Tamanrasset, Ouargla, Biskra, Constantine, Fort-Flatters, Rhadamès, Sebha ;
----------des installations de matériel télétypique sur câbles à Alger, Oran et Bône ; des installations de matériels télétypique par radio à Alger et Aoulef ;
---------- des dispositifs d'approche finale et d'atterrissage avec I.L.S. et Q.C.A. à Alger, avec I.L.S. et radio-goniomètre V.H.F. à Oran, avec radiogoniomètre V.H.F. sur tous les aérodromes pourvus d'une station radio-électrique.
---------La plupart de ces équipements sont en place ou en voie d'installation.
---------Le développement de l'infrastructure propre à l'Algérie nécessitera aussi la mise en place sur di-vers aérodromes de liaisons par fil, d'équipements radio pour liaisons air-sol, de radiogoniomètres et de radiophares.
---------Enfin, le réseau météorologique de l'Afrique du Nord, dont le concours est si précieux pour la navigation aérienne, comprendra :
---------- 3 services centraux (Algérie, Maroc, Tunisie) ;
---------- 3 centres régionaux (Alger, Casablanca, Tunis) ;
---------- 9 stations principales (3 existantes, 6 à provenir de stations de renseignements à tranformer). ;
103 stations de renseignements (43, existantes, 3 à provenir de stations d'observations à transformer, 57 à créer) ;
---------- 17 stations d'observations (6 existantes, 11 à créer) ; ----------10 stations de radiosondages (3 existantes, 7 à créer) ;
----------6 stations de goniométrie d'atmosphériques (à équiper) ; 3 stations de radar-météo (à équiper).

Principaux aéroports actuels.
-
---------De tous les aérodromes créés ou à créer en Allgérie, les plus importants, du point de vue des aménagements, des installations et du trafic, sont tout naturellement ceux du réseau impérial.
---------Ils méritent une mention particulière. ---------------------------ALGER/MAISON-BLANCHE.
---------L'aérodrome de Maison-Blanche, créé en 1924, ne fut guère utilisé entre les deux guerres, que pour les activités de l'Armée de l'Air et de l'Aéro-Club d'Algérie, et pour l'entraînement des pilotes, qui s'exerçaient sur une piste Est-Ouest.
---------Vers 1940, les premiers essais de transports aériens et surtout la prédominance de l'avion sur l'hydravion, marquent le début de son rôle commercial ; la piste en dur Nord-Est/Sud-Ouest est construite ; l'Atelier Industriel de l'Air étend ses installations.
---------Le débarquement allié en 1942 lui assure alors un développement beaucoup plus considérable qui ne cessera de croître après les hostilités.
---------Actuellement l'aéroport de Maison-Blanche comporte une piste Est-Ouest de 2.420 mètres de longueur et une piste Nord-Est/Sud-Ouest de 1.450 mètres de longueur, avec balisage de nuit et de brume ; deux aires de 52.000 m2 ; une aérogare provisoire ; des hangars d'une superficie totale de 22.600 m2 ; une tour de contrôle H.F. et V.H.F. '; un goniomètre de navigation HF ; un goniomètre de navigation et de percée simple M.F. ; un goniomètre d'atterrissage M.F. ; un radiophare circulaire ; un radiophare d'alignement.
---------La superfie totale de cet établissement, affectée à des besoins commerciaux, industriels, touristiques, sportifs et militaires, est de 415 hectares.
---------Le trafic enregistré au cours des trois dernières années est indiqué par le tableau ci-dessous
NATURE DU TRAFIC (Arrivées - Départs - Transit)
1948
1949
1950
Mouvements d'aéronefs
13.968
13.947
13.714
Mouvements de passagers
204.288
227.410
247.256
Courrier postal (en tonnes)
940
945
1.275
Transports de marchandises (en tonnes)
14.000
13.000
12.500

---------Les résultats de ce trafic le placent en tête des aérodromes nord-africains et lui confèrent la deuxième place des aérodromes métropolitains, après l'aéroport de Paris, ainsi que la quatrième place des aéroports occidentaux après ceux de Londres, de Paris et de Bruxelles.
---------Mais son équipement, d'ores et déjà insuffisant, doit être amélioré et étendu pour lui permettre de remplir son rôle de grand port aérien de classe A, pour les relations nationales et internationales, et de satisfaire aux derniers progrès de la technique aéronautique.
---------L'agrandissement de l'aéroport d'Alger (Maison-Blanche) a été déclaré d'utilité publique le 15 février 1951.
Les aménagements prévus occuperont, dans leur plus grande extension, une superficie totale de 1.150 hectares et comporteront la construction :
---------- d'un ensemble de pistes parmi lesquelles, en première et prochaine étape, une piste orientée N.E.-S.-W de 2.300 mèrtes environ de longueur pour avions de 135 tonnes (classe A) munie de tous les moyens optiques et radio-électriques modernes pour l'atterrissage sans visibilité, et une piste E.-W. de 2.300 mètre environ de longueur pour avions de 60 tonnes (classe B), ces deux pistes pouvant d'ailleurs être allongées ;
---------- d'un ensemble de voies de desserte et d'aires de stationnement ; d'un bloc technique qui réunira les services spécialisés de l'exploitation d'une aérogare mèderne et d'installations commerciales très complètes.
---------La concession des installations, en cours d'étude, sera prochainement accordée à la Chambre de Commerce d'Alger.

---------ORAN/LA-SENIA.

---------Cet aéroport occupe la deuxième place des aérodromes algériens et comporte deux pistes de 1.800 mètres et 1.600 mètres de longueur (cette dernière en voie d'achèvement) une bande de 1.550 mètres empierrée sur 500 mètres de longueur ; un balisage de nuit ; une tour de contrôle H.F. et V.H.F. ; un goniomètre V.H.F. ; un goniomètre M.F. ; un radiophare circulaire M.S. ; un radiophare d'alignement M.S. ; une aérogare provisoire.
---------Le trafic enregistré au cours des trois dernières années est indiqué par le tableau ci-dessous :

NATURE DU TRAFIC (Arrivées - Départs - Transit)
1948
1949
1950
Mouvements d'aéronefs
3.983
3.968
3.614
Mouvements de passagers
33.758
56.320
57.330
Courrier postal (en tonnes)
206
163
180
Transports de marchandises (en tonnes)
4.300
2.200
2.400

---------BONE/LES-SALINES.
---------C'est l'aéroport occupe la troisième place des aérodromes algériens et comporte quatre pistes de 1.200, 1.250, 1.524 et 1.835 mètres de longueur, avec balisage de nuit ; une tour de contrôle H.F. et V.H.F. ; deux goniomètres V.H.F. et M.F.
---------Un nouveau plan de masse est à l'étude ainsi que le projet d'une aérogare pour les voyageurs. La Chambre de Commerce de Bône a demandé la concession des installations publiques. Le trafic enregistré au cours des trois dernières années est indiqué par le tableau ci-dessous :

NATURE DU TRAFIC (Arrivées - Départs - Transit)
1948
1949
1950
Mouvements d'aéronefs
1.891
1.988
1.821
Mouvements de passagers
19.212
28.768
31.601
Courrier postal (en tonnes)
129,5
91,5
128,5
Transports de marchandises (en tonnes)
1.800
900
700

---------AOULEF.
---------Situé au centre du Sahara, sur la ligne Paris-Brazzaville, cet aérodrome est le plus important des régions désertiques de l'Algérie ; il constitue un établissement de secours et de ravitaillement ainsi que la principale balise radio-télégraphique pour le trafic de transit transsaharien.
Il comporte deux bandes de 2.850 mètres et 2.990 mètres de longueur, ainsi qu'une bande balisée de nuit, des installations de sécurité (goniomètre V.H.F.) et de météorologie.

AVIATION LEGERE, SPORTIVE ET TOURISTIQUE.

Associations aéronautiques et moyens privés.
---------L'Algérie a été le pays d'élection de l'aviation dite de tourisme, qui est aussi l'aviation privée pratiquée par les particuliers et les clubs à des fins non commerciales : sport, tourisme, école.
---------Née en 1932, à la faveur des primes d'achat qui étaient accordées par le Ministère de l'Air et qui couvraient 50 % du prix des appareils de tourisme ou d'école, de valeur d'ailleurs modeste à l'époque (un bon biplace d'école coûtait 80.000 francs et un quadriplace de 120 CV 150.000 francs), elle connut en Algérie une vogue vraiment extraordinaire. Les particuliers se groupèrent en clubs pour l'entretien et le garage de leurs aéronefs, et, bien souvent aussi, pour la création des terrains d'entraînement. Chaque ville ou grosse commune d'Algérie eut ainsi son club et son terrain ; et le club, presque toujours propriétaire d'avions, pratiquait l'école avec l'aide de moniteurs appointés et bien souvent bénévoles.

---------En 1939, il y avait en Algérie 250 appareils de tourisme et d'école, 27 clubs et 600 pilotes formés dans leur sein qui, pour. un tiers, s'entraînaient régulièrement et étendaient leurs excursions souvent fort loin : voyages au Maroc, en Espagne, en France, en Italie, Rallye Algéro-Marocain (1935), Rallye du Caire (1936), Tour de France des avions de tourisme (1937).
---------La dernière guerre amena la disparition à peu près complète de la flottille privée qui fut remplacée par des planeurs, et le vol à voile, créé, organisé et financé dès 1941 par la Métropole, se substitua en Algérie au vol à moteur.
---------A partir de 1947, les clubs, peu à peu réorganisés, reconstituent leur flotte, aidés par le Service de l'Aviation Légère et Sportive qui prête des avions-école (Stampes et Moranes), par les ventes à tempérament de l'Atelier Industriel de l'Air de Maison-Blanche, puis par les affectations de " Fairchild" des surplus américains.
---------Ces associations ainsi que les particuliers, grâce à des subventions du Gouvernement général de l'Algérie, achètent ensuite des appareils de tourisme modernes (Norécrins pour la plupart), plus .fins que les anciens types d'avant-guerre, mais nécessitant par contre une infrastructure plus précise et plus soignée, et dans une certaine mesure, une maîtrise plus accentuée du pilotage.
---------Au début de l'année 1951, le recensement des organisations aéronautiques fait. apparaître l'existence de 30 aéro-clubs groupés en une' Fédération aéronautique algérienne et répartis ainsi :
---------Département d'Alger: Aéro-clubs d'Algérie, des Ailes, de l'A.I.A., de Maison-Blanche, de Blida, de Burdeau.
---------Département d'Oran : Aéro-clubs d'Oranie (Oran), de Mostaganem, de Tiaret, de Bel-Abbès, de Mascara, de Géryville, de Tlemcen, de Saïda, d'Aïn-Témouchent, de Perrégaux, de Relizane et de Kenadsa.
---------Département de Constantine : Aéro-clubs de Constantine, de ,Bône, de Philippeville, de Djidjelli, de Bougie, de Sétif, de Redjas, de Canrobert, de Batna, de Souk-Ahras, de Biskra, de Touggourt et de Guelma.
---------Ces clubs sont parfois installés sur des terrains de l'Etat ou de l'Algérie, à caractère civil ou militaire (Alger/Maison-Blanche, Oran/La-Sénia, Philippeville, Biskra, Sétif), dans quelques cas sur des terrains privés (Tlemcen, Saf-Saf, Redjas) et en général sur des terrains communaux qu'ils gèrent et entretiennent eux-mêmes de leurs deniers et avec l'aide des subventions à l'infrastructure et à la sécurité aérienne accordée par l'Algérie.
---------Ils disposent en 1949 de 96 avions légers dont 58 pour le tourisme et 38 pour l'école (12 de ces derniers étant prêtés par l'Etat), et en 1950, de 139 appareils.
---------Cette flotille est répartie comme suit :
----------Département d'Alger 52 avions (33 en 1949)
----------Département d'Oran 40 avions (27 en 1949)
----------Département de Constantine 47 avions (36 en 1949). ---------L'ensemble de l'activité de l'aviation légère en 1950 représente 7.750 heures de vol.
---------Le nombre de pilotes brevetés en 1949 est de 67, dont 14 âgés de moins de 21 ans ; le nombre de brevets délivrés en 1950 est de 80 dont 9 à des pilotes de moins de 21 ans.
---------Diverses manifestations remportent un réel succès : Meeting de Constantine, course se vitesse de Redjas, Rallye international et course de vitesse d'Oran (octobre 1949).
---------Il faut ajouter que la consistance des moyens aéronautiques des clubs a subi quelque évolution.
---------Actuellement, la flotille de l'aviation légère comprend une majorité d'avions de club (60 % environ), alors qu'en 1939, elle se composait essentiellement d'aéronefs particuliers (70 % environ) ; ceci s'explique par l'augmentation des prix d'acquisition, d'entretien et de réparation du matériel volant.
---------Il est également permis de constater un manque d'avions-école.
---------Le Stampe, utilisé depuis la fin des hostilités, est cher et trop fragile. L'industrie aéronautique française ne fournit que des engins onéreux (1.500.000 francs environ). Aussi un mouvement se dessine-t-il actuellement en I' tropole pour favoriser la construction artisanale contrôlée et il va sans dire que celle-ci est assurée du plus grand succès en Algérie.

Intérèt de l'aviation privée.

---------Si les associations aéronautiques se fixent aujourd'hui des buts utilitaires ou collectifs tels que les évacuations sanitaires, qui exigent des appareils spécialement équipés, il faut bien dire que le sport aérien demeure actuellement l'objectif essentiel et le principal intérêt de l'aviation légère.
---------Au moyen d'avions personnels, les particuliers effectuent aussi des voyages rapides à courte disttance sur le territoire algérien.
---------Mais les longs déplacements sont de plus en plus difficiles : les difficultés de traversée des pays étrangers, les conditions imposées au survol des étendues maritimes ou désertiques, les règles sévères d'accèê aux aéroports défavorisent beaucoup les voyages lointains. Aussi, l'aviation privée d'Algérie rie s'éloigne guère des aérodromes de la zone littorale et sublittorale.
---------Par voie de conséquence, et la conjoncture économique aidant, l'essor de l'aviation privée, bien que très encourageant, n'a pas atteint le développement que les années d'avant-guerre faisaient augurer.
---------Elle présente cependant un intérêt certain pour l'équipement touristique de l'Algérie. Sur tous les points de ce territoire, où les agglomérations sont disséminées sur de grandes distances, et où les communications sont longues et difficiles, il est nécessaire que les accès par avion soient partout facilités. Le travail d'infrastructure et d'équipement accompli par les clubs d'aviation prend ainsi une importance particulière.
---------De plus l'activité aérienne privée engendre une émulation sportive et forme une clientèle pour l'aviation commerciale ; elle oriente les vocations des jeunes vers les techniques aéronautiques et contribue à la formation des personnels navigants aussi bien que des artisans de l'aviation dont le pays a un besoin de plus en plus impérieux.

Vol à voile.

---------Mais plus intéressant encore pour la jeunesse est le vol sans moteur, et, dans un domaine plus restreint, l'aéromodélisme.
---------Le vol sans moteur, dit aussi vol à voile, est un sport et une école où s'affirment les qualités physiques, morales, intellectuelles et techniques de l'adolescent. Il est passionnant et donne le goût du risque, de l'action, de l'effort en commun.
---------Il offre une gradation de plusieurs brevets, jusqu'à la performance, et s'adresse surtout à la jeunesse impécunieuse. Bien mieux que le vol à moteur, il fait participer l'élève à la technique artisanale et complète ainsi son enseignement professionnel.
---------Né en 1925 à Biskra, le vol sans moteur algérien ne montra toutes ses possibilités que vers la fin de 1941.
---------Au titre des " Sports Aériens" puis du " Service de l'Aviation légère et sportive " il fut organisé et doté par la Métropole d'une gamme de matériels allant de l'appareil de début à celui de la performance.
---------Le premier centre de vol à voile fut ouvert sur la plage du Djebel Diss à Mostaganem ; le centre d'Oum-Settas (Constantine) fut ensuite organisé. En 1945, le vol sans moteur était pratiqué à Oran, Bel-Abbès, Mascara, Relizane, Alger, Fort-de-l'Eau, Blida, Philippeville et Bône.
---------Toutefois, dès la reprise du vol à moteur, le vol à voile diminua d'activité pour disparaître presque totalement par suite de l'indifférence que lui témoignèrent les dirigeants des aéro-clubs.
---------Néanmoins, il y avait en Algérie en 1948 -- époque à laquelle la Métropole refusa à peu près tout soutient°pour le vol à voile 52 planeurs dont 26 en bon état.
---------Ce matériel était réparti dans les centres d'Oran, du Djebel-Diss, de Mascara, de Thiersville, de Bel-Abbès, de Fort-de-l'Eau, de Constantine et de Philippeville.
---------Aujourd'hui le vol à voile, comme l'ensemble du service de l'aviation légère et portive, ne reçoit plus de crédits de la Métropole et ne fonctionne qu'avec l'aide financière de l'Algérie.
---------Moins coûteux que le vol à moteur, il met toutefois en oeuvre un matériel fragile, qui exige l'intervention de spécialistes (moniteurs, treuillistes, mécaniciens) et de moyens mécaniques. Il faut égale-ment transporter les élèves et, dans les centres, organiser la vie de camp.

---------Avec de faibles moyens et beaucoup de bonne volonté, le service de l'aviation légère et sportive (S.A.L.S.), qui relève désormais de l'Algérie, a entrepris de lui donner un développement satisfaisant.
---------Déjà, à sa diligence, tout le matériel détérioré a été réparé par l'atelier régional installé à Alger, si bien qu'il a pu disposer dès le début de 1951 d'une cinquantaine de planeurs en état de vol.
---------Les grandes lignes du programme d'action comprennent le fonctionnement :
---------- d'écoles de début dans les clubs, ceux-ci étant équipés du matériel nécessaire, lequel est entretenu et réparé sur place par les élèves avec l'aide de l'école professionnelle locale ;
---------- de trois centres régionaux inter-clubs ; Alger (Blida) , Oran (Canastel), Constantine (Oum-Settas) ;
----------d'un centre saisonnier scolaire de vacances à Mostaganem (Djebel-Diss).
---------Le Service Algérien de l'Aviation Légère et Sportive confie le matériel (planeurs, treuils, voitures de pistes, camions pour le transport du personnel) aux clubs responsables sous convention de prêt.
---------L'entretien et les réparations légères sont à la charge des clubs qui y font participer leurs élèves. Les grosses réparations et les révisions sont exécutées par l'atelier régional à Alger.
---------Les derniers résultats obtenus sont tout à fait encourageants :
---------- En 1949 : 50 élèves entraînés, 2.130 lancers, 1.100 heures de vol.
---------- En 1950 757 élèves entraînés, 5.684 lancers, 1.520 heures de vol.

Aéromodélisme.
---------L'aéromodélisme est un mode très heureux de propagande aéronautique en raison de son caractère à la fois scientifique et sportif ; il forme les premiers pas des jeunes gens vers l'aviation, exige d'eux une adresse manuelle et toute artisanale, et les oblige à élever le niveau de leurs connaissances techniques.
---------Il a connu en Algérie la même vogue et la même décadence que le vol à voile dont il est le reflet.
---------Le Service de l'Aviation Légère et Sportive a également entrepris, avec l'aide des clubs, de lui donner toute l'activité permise par ses faibles moyens.
---------En 1950, l'aéromodélisme préscolaire et postsccolaire a été pratiqué à Alger (10 sections scolaires), Oran, Constantine, Sidi-Bel-Abbès, Mascara, Mostaganem, Cherchell, Blida, Philippeville et Bougie.
---------Dix compétitions ont eu lieu, et la plus importante, à Constantine, a rallié des concurrents dans un rayon de 350 kilomètres.

TRAVAIL AERIEN.

---------Depuis longtemps déjà, l'avion est utilisé, non seulement comme moyen de transport pour des relations purement commerciales mais aussi comme outil de travail à des fins industrielles, agricoles, scientifiques et autres.
---------En Algérie, comme dans d'autres pays, les moyens aériens sont employés pour des missions diverses : levés de plans, photographie, recherches archéologiques, études géographiques, travaux agricoles, etc...
---------Mais les dernières hostilités, qui offrirent à l'aviation un vaste " banc d'essai ", ont permis de pousser les études relatives à la giraviation et d'aboutir à la mise au point d'un nouvel engin : l'hélicoptère. M. de Levis-Mirepoix, inspecteur général honoraire de l'aviation civile, a pu dire de celui-ci qu'il est aujourd'hui " parvenu à l'âge adulte ".
---------Effectivement, de récentes démonstrations faites en Algérie ont permis à tous les utilisateurs possibles de ce genre d'aéronef de se rendre compte de son extraordinaire souplesse de mouvements et des services que l'on peut en attendre dans tous les domaines.
---------Au surplus, l'hélicoptère n'exige que de faibles surfaces d'atterrissage et de faibles dégagements en altitude, en comparaison des vastes espaces nécessaires aux évolutions de l'avion, et d'autant plus grands qu'il s'agit d'appareils plus lourds et plus rapides.
---------Si, en Algérie, l'hélicoptère n'a guère été employé pour les petits transports à courte distance et comme " taxi algérien ", tâches qui lui conviennent parfaitement,- au moins est-il dès maintenant utilisé pour les travaux agricoles et même pour des missions industrielles.
---------En effet, les agriculteurs l'emploient déjà pour les traitements de lutte contre les parasites animaux et végétaux de diverses cultures. Et à l'exemple de grandes firmes étrangères, Electricité et Gaz d'Algérie l'utilise pour la visite de ses lignes électriques à haute tension, mode d'investigation qui ne laisse échapper aucun défaut de construction ni aucune trace de détérioration.
---------Demain, l'hélicoptère sera vraisemblablement l'engin par excellence des ensemencements, des protections de récoltes, des luttes contre les acridiens, et de diverses missions aujourd'hui pénibles et peu faciles en raison du climat.et des grandes étendues de territoire à .exploiter ou à surveiller.
---------L'intérêt des avantages offerts par l'hélicoptère est déjà bien compris, nôn seulement des organismes privés et des particuliers, mais aussi de l'administration algérienne qui s'efforce de favoriser son emploi. C'est ainsi. que cinq appareils seront incessamment acquis dans le cadre du plan d'industrialisation du territoire- et avec l'aide financière accordée à ce titre.

CONCLUSIONS

---------" Dès la fin du 18ème siècle, la France suscitait l'admiration par son réseau routier. Il importe qu'en " ce domaine elle maintienne sa réputation, mais il faut que ses aérodromes lui soient aussi un légitime " sujet d'orgueil car il ne peut y avoir à notre époque de système de communication harmonieux sans " voies aériennes qui prolongent et complètent les routes, les voies ferrées et les voies navigables. " (Hymans, secrétaire général à l'Aviation Civile et Commerciale.)
---------Nul doute que l'Algérie n'éprouve le même sentiment et que déjà consciente du rôle actuel de l'aviation sur son territoire et de l'importance que celle-ci aura dans un proche avenir, elle n'accomplisse l'effort constructif nécessaire pour doter le pays de l'infrastructure indispensable à ses besoins politiques, économiques et' sociaux.
---------Les aérodromes ne sont-ils pas, en effet, les piliers du vaste édifice aéronautique que les compagnies aériennes ne manqueront pas d'exploiter et de mettre en valeur aussi vite et aussi régulièrement que le permettront les préférences des populations, dans toutes leurs activités, ainsi que les encouragements des pouvoirs publics.
---------Aussi bien cette infrastructure sera-t-elle profitable à l'aviation privée dans ses manifestations touristiques, sportives et utilitaires.
---------L'extraordinaire vitalité de cette aviation privée, les résultats remarquables acquis dans le domaine de l'école et de l'entraînement, qu'il s'agisse du vol avec moteur ou du vol à voile, sont de nature à justifier tous les efforts qui seront accomplis pour aider les initiatives particulières et les organismes aéronautiques, ainsi que pour déterminer chez les jeunes gens, par l'enseignement, la, propagande et les performances, des vocations fort utiles au progrès, à l'extension et au renom de l'aviation nationale.
---------Déjà les besoins de l'Algérie sont recensés 'et les programmes établis ; mais il convient de construire rapidement, et d'autant plus vite que de nouvelles techniques ouvrent déjà de nouveaux horizons,
---------Aussi les problèmes très importants de financement doivent-ils être, dès maintenant, étudiés et résolus très complètement dans leurs multiples aspects : dotation des travaux d'infrastructure et d'équipement, concessions de lignes aériennes, conventions de transports, subventions aux groupements aéronautiques, primes d'encouragement pour l'entraînement, les écoles de pilotage, l'enseignement technique, etc...
---------Ces problèmes sont posés à tous les représentants des entreprises et des associations aéronautiques, aux membres des collectivités économiques, aux assemblées municipales et départementales, enfin, et tout particulièrement, à l'Administration et à l'Assemblée algérienne.
---------L'avenir de l'aviation civile en Algérie leur appartient.

DIRECTION DES TRAVAUX PUBLICS ET DES TRANSPORTS.