INTRODUCTION.
---------Par
sa position et son étendue géographique, l'Algérie
devait se trouver, dès l'origine de l'aviation, parmi les régions
du monde lés premières atteintes par les progrès
de l'aéronautique et le développement corrélatif
dès voies de communication aériennes.
---------Le temps
n'a pas tardé à le confirmer ; le succès des entreprises
effectuées et l'activité sans cesse grandissante de l'aviation
commerciale, sportive et touristique en ont apporté une démonstration
certaine.
---------Située,
d'une part, sur les axes principaux des relations établies entre
l'Europe Occidentale et les di-verses contrées africaines, d'autre
part, sur une transversale méditerranéenne, entre le Proche-Orient
et l'Extrême-Occident - qui est aussi la ligne de grand cabotage
entre la Tunisie et le Maroc - l'Algérie est la terre de l'escale
et du relais sur les chemins suivis par le transit aérien, national
et inter-national.
---------Ses aérodromes
de classe impériale sont plus particulièrement le siège
du trafic important qui devait tout naturellement s'établir par
les voies de l'air entre la Métropole, son prolongement en Afrique
du Nord et ses possessions d'Afrique Occidentale et Equatoriale, ainsi
que les plaques tournantes de ce trafic vers l'intérieur et l'extérieur
du pays.
---------Le territoire
même de l'Algérie est essentiellement propice au développement
d'une aviation locale dans ses multiples activités, en raison des
grandes distances à parcourir, sous un climat souvent peu favorable
aux déplacements et aux transports, et de l'état actuel
des voies de communication routières et ferroviaires qui, pour
la plupart conçues et établies vers la fin du siècle
dernier, dans des conditions satisfaisantes pour l'époque, ne sont
pas encore aujourd'hui complètement adaptées à la
technique moderne et aux vitesses permises par les matériels de
conceptions récentes ; les régions désertiques posent
tout particulièrement le problème des franchissement rapides.
---------Enfin,
le relief du pays, les sites du littoral, de l'Atlas et du Sahara, les
contrastes entre le Nord et le Sud, l'attrait même du désert,
et une population très sportive, sont les éléments
de llessor qui s'est affirmé dans une branche toute particulière,
celle de l'aviation légère, sportive et touristique.
---------La certitude
est donc acquise du rôle important que l'aviation joue déjà
en Algérie et de celui plus considérable qu'elle aura dans
l'avenir.
---------Après
les premiers pas forcément incohérents, la nécessité
est vite apparue dans tous les pays de suivre les progrès de l'ordre
aéronautique, de les orienter et de les favoriser, de contrôler
l'activité de l'aviation, d'aménager et d'équiper
des bases pour les besoins du moment et ceux de l'avenir, de prendre les
mesures propres à assurer la sécurité de la circulation
aérienne, ainsi que toutes dispositions commandées par des
circonstances nouvelles.
---------De ce point
de vue, l'Algérie a directement profité et continué
à bénéficier des travaux accomplis par la Métropole,
tant sur le plan législatif et administratif que sur le plan constructif,
pour l'ensemble des pays de l'Union française, ainsi que des accords
réalisés au sein d'organismes internationaux.
---------Mais elle
a aussi ses services propres, qui entretiennent des relations étroites
avec ceux du Pouvoir 't'entrai, qui étudient l'évolution
de l'aviation sur le territoire algérien, assurent le fonctionnement
des installations. actuelles contrôlent le trafic et les mouvements
d'aéronefs, et entreprennent, dans le cadre de programmes déjà
établis pour l'équipement de l'Algérie, les aménagements
utiles à un développe-ment harmonieux et à une organisation
satisfaisante de son réseau aérien.
---------Le
champ aéronautique de l'Algérie étant ainsi esquissé,
le présent document donnera un aperçu de sa consistance
du moment et de la structure envisagée pour l'avenir, dans la mesure
où l'on peut prévoir dans ce domaine dont la technique est
encore si mouvante et le futur si incertain.
ORGANISATION ADMINISTRATIVE.
Dans la Métropole.
---------Les
attributions précédemment dévolues au Ministre de
l'Air en matière d'aviation civile ont été transférées
au Ministre des Travaux Publics et des Transports par un décret
du 22 décembre 1945.
---------Le
Ministre des Travaux Publics est, en outre, chargé de la météorologie,
de la sécurité de la navigation aérienne ; il participe
à la préparation et à la discussion des accords relatifs
aux transports aériens internationaux il établit les programmes
et les besoins en matériel volant ; il élabore les projets
de lois et de règlements en matière d'aéronautique
civile.
---------Il
est assisté du Conseil Supérieur de l'Infrastructure et
de la Navigation Aérienne (C.S.I.N.A.).
---------L'organisation
ministérielle de l'aviation civile, placée sous l'autorité
du Secrétaire général à l'Aviation Civile
et Commerciale (S.G.A.C.C.), comprend essentiellement
----------
L'Administration générale.
----------
La Direction de la Navigation et des Transports Aériens.
----------
La Direction des Bases Aériennes.
----------
Le Service de la Météorologie Nationale.
En Algérie.
---------Placés,
du point de vue de la discipline et de l'administration générale,
sous l'autorité du Gouverneur général de l'Algérie
(Direction des Travaux Publics et des Transports), les services de l'aviation
civile comprennent :
----------
la Direction de l'Aéronautique civile en Algérie qui, du
point de vue technique, se trouve plus particulièrement en relations
avec la Direction de la Navigation et des Transports Aériens (S.G.A.C.C.)
;
----------
le Service de l'Infrastructure Aéronautique de l'Algérie
qui, du point de vue technique, ae trouve plus particulièrement
en relations avec la Direction des Bases Aériennes (S.G.A.C.C.)
. ;
---------et
sont assistés du Service Météorologique du Territoire
de l'Algérie qui, du point de vue technique et administratif, relève
du Service de la Météorologie Nationale (S.G.A.C.C.).
Direction de l'Aéronautique civile en
Algérie.
---------Cette
direction comprend :
----------un
Service des Ports Aériens et de la Circulation Aérienne,
un Service des Télécommunications et de la Signalisation,
un Service administratif,
----------un
Service de l'Aviation légère et sportive.
---------Le
Directeur de l'Aéronautique civile en Algérie est assisté
du Service spéçial de l'Infrastructure aéronautique
de l'Algérie et du Service météorologique de l'Afrique
du Nord.
---------En
ce qui concerne l'aéronautique civile d'intérêt intercontinental,
il est chargé de l'application des directives générales
et des instructions particulières qu'il reçoit du Ministère
des Travaux Publics et des Transports (S.G.A.C.C.).
---------En
qualité de chef de l'aéronautique locale, il assure, dans
le cadre de l'organisation administrative de l'Algérie, l'application
des directives qu'il reçoit du Gouverneur général
(Direction des Travaux Publics et des Transports).
---------Au
double titre de chef de l'Aéronautique civile intérieure
et d'intérêt intercontinental, le Directeur de l'Aéronautique
civile participe :
----------à
l'établissement du programme d'exploitation des lignes aériennes
----------
à l'étude de toutes les questions relatives à l'infrastructure
pour définir les besoins de l'aéronautique civile ;
----------
à l'organisation du service des ports aériens et de la circulation
aérienne, du .service des télécommunications et de
la signalisation, et du service administratif.
---------Il
assure la sécurité de la navigation aérienne et contrôle
la circulation aérienne, ainsi que le fonctionnement des services
de l'aéronautique civile.
---------II
fait procéder aux enquêtes relatives aux accidents d'aéronefs
civils.
---------D'une
manière générale, il présente toutes propositions
ou suggestions susceptibles d'apporter une amélioration à
l'organisation et au fonctionnement de tous les services dont il coordonne
les activités.
---------En
outre, au titre de chef de l'Aéronautique civile algérienne,
le Directeur de l'Aéronautique civile :
----------établit
le programme d'exploitation des liaisons aériennes propres à
l'Algérie, élabore les conventions à passer entre
le Gouvernement général et les entreprises exploitantes,
et contrôle leur application ;
----------étudie
Ies incidences des activités aériennes tant françaises
qu'étrangères sur l'économie de l'Algérie
et fait toutes propositions utiles à ce sujet ;
- apporte son concours à l'organisation et au développement
de l'aviation privée algérienne ;
----------
élabore la réglementation propre à l'Algérie
et en fait assurer l'application.
Service de l'Infrastructure Aéronautique de l'Algérie.
---------Ce
service, confié à un ingénieur en chef des Ponts-et-Chaussées
qui en est le directeur, est chargé de l'étude, de la préparation
et de l'exécution des travaux d'infrastructure du réseau
impérial en Algérie.
---------A
ce titre, il relève du Ministre des Travaux Publics (S.G.A.C.C,)
et exerce son activité sous l'autorité du Gouverneur général
de l'Algérie.
---------Il
est également chargé des travaux d'infrastructure du réseau
aérien propre à l'Algérie.
---------A
ce dernier titre, il est exclusivement subordonné au Gouverneur
général de l'Algérie (Direction des Travaux Publics
et des Transports).
---------Il
assure donc l'aménagement et l'entretien de toutes les bases aériennes
de l'Algérie et leur équipement avec le concours d'arrondissements
et de subdivisions spécialisés et avec celui des services
des Ponts-et-Chaussées.
Service Météorologique.
---------Dans
le cadre de la coordination générale exercée en Afrique
du Nord par le Délégué général de la
Météorologie Nationale et sous l'autorité d'un Ingénieur
en chef de la Météorologie qui en est le directeur, le Service
de la Météorologie du territoire de l'Algérie comprend,
comme ceux des territoires du Maroc et de la Tunisie :
----------
un service central ;
----------
un réseau météorologique d'observations et de renseignements
et un réseau correspondant de transmissions.
---------Le
service central comporte une section e Exploitation " avec trois
sous-sections (Prévisions, Transmissions-Réseau, Climatologie)
et une section Technique a.
---------Le
réseau météorologique ceYnprend en principe :
----------
des centres régionaux t
----------des
stations principales ;
----------des
stations ordinaires (observations, renseignements) ; des postes auxiliaires,
et, éventuellement, ----------des
sémaphores.
AVIATION COMMERCIALE.
Activité et moyens actuels.
---------L'Algérie
est actuellement desservie par des transports aériens qui s'effectuent,
sous pavillon français :
----------sur
des axes orientés Nord-Sud, d'une part, entre les grandes villes
du littoral (Alger, Oran, Bône, Philippeville), et les différents
centres attractifs métropolitains (Paris, Marseille, Lyon, Toulouse,
Bordeaux, Perpignan, Nice, Clermont-Ferrand, Vichy, Strasbourg), d'autre
part, entre Alger et les régions de l'Afrique Occidentale et Equatoriale
;
----------sur
l'axe Est-Ouest de grand cabotage Tunis, Bône, Constantine, Alger,
Oran, Meknès, Casablanca.
---------Il
y a lieu de noter aussi quelques essais de liaisons directes avec la Corse,
l'Espagne, les Iles Baléares, la Suisse, et l'Italie.
---------Ce
réseau, qui dessert les villes les plus riches et les plus peuplées
du pays (1.900.000 habitants), répond aux exigences économiques
'essentielles de l'Algérie qui, par sa position géographique,
est également un lieu de transit et de ravitaillement sur les grandes
lignes nationales et internationales qui joignent l'Europe à l'Afrique
et l'Amérique à l'Asie ; mais il faut ajouter que ce trafic
n'intéresse que les grands ports aériens : Alger, Oran,
Bône, Aoulef.
---------Les
diverses liaisons aériennes comprennent :
---------1°/des
services publics réguliers (voyageurs, postes
et messageries), assurés dans le cadre du réseau impérial
organisé par la Métropole pour les communications entre
les divers territoires de l'Union française, par :
----------
la Société Nationale AIR-FRANCE' sur :
Alger - Paris
Alger - Marseille
Alger - Lyon
Alger - Ajaccio Nice Alger - Toulouse
Oran - Paris
Oran Toulouse
Oran -Marseille
Bône -Marseille
Bône - Nice.
----------
les filiales de la Société AIR-FRANCE
:
---------AIR-ATLAS
sur : Alger - Oran - Meknès - Casablanca.
---------TUNIS-AIR
sur : Alger - Bône (ou Constantine) - Tunis.
----------
des sociétés privées sur :
Alger - Perpignan
Alger - Strasbourg
Nice - A.E.F. et A.O.F. par Alger, El-Goléa Tamanrasset.
Alger - A.O.F. par Aoulef et Gao.
---------La
fréquence de ces services varie dans l'année en fonction
des besoins. Elle est particulièrement Importante en été
pour répondre aux demandes de la clientèle qui se rend en
vacances en Métropole de-puis l'Algérie, l'A.E.F. et l'A.O.F.
---------2°/des
services à la demande (passagers et fret)
ayant souvent l'allure de services réguliers, notamment en été
pour le transport des voyageurs entre l'Algérie et les principaux
centres français d'une part, ta Suisse, l'Italie, l'Espagne, l'Angleterre
d'autre pars, l'A.E.F. et l'A.O.F. par ailleurs.
---------Ces
transports à la demande sont effectués, sur autorisation
ministérielle, par des transporteurs privés ayant leur siège
en Algérie et par un certain nombre de transporteurs métropolitains.
---------Il
est à noter que les transporteurs à la demande, pour augmenter
leur trafic, ont tendance à solliciter de nouvelles autorisations
afin de pouvoir prendre leur clientèle et leur fret le plus près
possible des points de départ.
---------C'est
ainsi que partant directement vers la Métropole, toute la clientèle
de la région de Constantine, des viandes de bestiaux abattus sur
place à Aïn-Oussera, et que l'on a étudié la
possibilité d'ex-porter des primeurs à partir de Sidi-Bel-Abbès
et de Relizane.
---------Il
convient de mentionner aussi les circuits périodiques militaires
effectués pour le commandement, la surveillance et le ravitaillement,
qui desservent actuellement, à partir d'Alger et deux fois par
mois, les postes sahariens de Ouargla, Flatters, Polignac, Djanet, Rhat,
Tamanrasset, In-Salah, Aoulef, Timimoun et Colomb-Béchar.
---------Enfin,
les aérodromes algériens sont fréquemment utilisés
en escales techniques par des sociétés étrangères
; la T.W.A. notamment assure une liaison régulière New-York-Le
Caire via Lisbonne, Madrid, Alger, Tunis, Rome.
---------Le
matériel volant mis en uvre par une vingtaine de sociétés
françaises, pour l'exploitation de ce réseau, comprend actuellement,
et en moyenne, une cinquantaine d'aéronefs.
---------Cette
flotte assure environ 80 % du trafic global algérien, ce qui représente
pour chaque jour un potentiel de transport de 250.000 tonnes kilométriques.
---------Le
trafic aérien total, enregistré sur l'ensemble des aérodromes
d'Algérie au cours des trois dernières années, est
concrétisé par les chiffres suivants :
NATURE DU TRAFIC
(Arrivées - Départs - Transit)
|
1948
|
1949
|
1950
|
Mouvements d'aéronefs
|
24.444
|
23.230
|
22.034
|
Passagers
|
263.942
|
326.000
|
373.000
|
Poste (en tonnes)
|
1.283
|
1.217
|
1.593
|
Fret (en tonnes)
|
22.095
|
17.795
|
16.762
|
---------Ces résultats
font apparaître :
----------une
légère diminution annuelle du nombre d'aéronefs qui
est en fait compensée par une plus grande capacité de transport
des nouveaux appareils mis en service ;
----------une
augmentation constante du nombre de passagers qui marque une préférence
très nette pour l'avion dans les déplacements à grande
distance ;
----------un
tonnage finalement plus élevé de courrier postal ;
----------une
diminution assez sensible des transports de marchandises qui ne tient
vraisemblablement qu'à des circonstances momentanées et
surtout à l'influence de la concurrence économique mondiale.
---------Ainsi,
répondant aux besoins économiques qui se- sont manifestés
aux différentes époques, un ré-seau aérien
s'est établi en Algérie ; il est constitué, dans
ses grandes lignes, par une rocade littorale rattachée au réseau
de la Métropole par des antennes lancées au-dessus de la
Méditerranée, et se trouve relié, par deux axes de
pénétration saharienne, à l'A.O.E. et l'A.E.F.
---------L'activité
de ce réseau s'appuie sur un certain nombre de bases dont l'aménagement
constitue l'infrastructure aéronautique de l'Algérie.
---------Cette
infrastructure comprend actuellement
---------a)
Quatre aérodromes impériaux :
Alger (Maison-Blanche).
Oran (La Sénia)
Bône (Les Salines)
Aoulef
créés, équipés et entretenus par la Métropole.
---------b)
Neuf aérodromes algériens de plateformes utilisables,
mais qui doivent être équipés en moyens de guidage
Philippeville El-Goléa
Batna In-Salah
Télergma Tamanrasset
Aïn-Oussera (Paul-Cazelles) Ghat. Laghouat
c) Des aérodromes mixtes, militaires et civils
Colomb-Béchar
Fort-Flatters
Biskra
Timnimoun
Ouargla
Adrar, etc...
---------La
sécurité aérienne et le contrôle de la circulation
font l'objet d'une organisation générale établie
par la Métropole, tant en ce qui concerne l'équipement que
le fonctionnement des installations.
---------Celles-ci
comprennent actuellement
---------1°
un ensemble de postes de météorologie répartis
sur tout le territoire ;
---------2°
des postes radio-électriques comprenant des stations d'émission
et de réception à Alger, Bône, Oran, Aoulef, El-Goléa,
Laghouat, Tamanrasset et Rhat ;
---------3°
un centre de contrôle régional,
installé à Alger (Maison-Blanche), doté de liaisons
radio-électriques et de liaisons par fils à grandes distances
qui le relient aux aérodromes algériens et aux centres de
contrôle régionaux voisins (Aix, Tunis, Casablanca, Dakar),
et chargé, en application de règles édictées
par l'Organisation de l'Aviation Civile Internationale (O.A.C.I.) de la
sécurité et de la navigation aérienne dans la région
e Algérien ;
---------4°
un organisme de recherches et de sauvetage, prévu particulièrement
pour les appareils survolant la mer, et disposant
-de vedettes à Oran et Bône,
- d'aéronefs à grands rayons d'action à Alger,
- d'un réseau propre de liaisons.
Nécessité d'un réseau algérien.
---------Les mailles
du réseau impérial, qui est contrôlé par la
Métropole dans le cadre des besoins généraux de l'ensemble
des Territoires de l'Union française et qui, en Algérie,
s'appuie essentiellement sur quatre aérodromes impériaux
(Alger, Oran, Bône et Aoulef), sont très larges, et d'importantes
régions sublittorales et des Hauts-Plateaux, non desservies par
les transports aériens, ne bénéficient que très
peu des avantagess offert par l'aviation.
---------Cette
situation de fait doit évoluer pour permettre aux populations déshéritées
de ces régions d'adapter leur existence au rythme nouveau en profitant
des progrès aéronautiques de tous ordres.
---------Si
l'on retient que' les moyens de transport et de déplacement constituent
la base de l'activité économique, et si l'on compare les
moyens actuels de transport sur terre, qui suivent des tracés déterminés
par la géographie des lieux, et le moyen aérien, il est
permis de constater, au bénéfice de l'avion, de très
importantes réductions de parcours et de temps.
---------Le
tableau ci-après indique la valeur des gains réalisés
en distance et durée de parcours pour les principaux trajets qui
peuvent être effectués à partir d'Alger
VILLES
|
Distances en km
à partir d'Alger
|
Gains de distance
|
Temps de parcours
|
Gains de temps
|
en surface
|
par air
|
Route
fer
|
Avion 200/ 220 kmh
|
Ghardaïa
|
635
|
485
|
23 %
|
32 h
|
2 h 20
|
29 h 40
|
Biskra
|
600
|
320
|
45 %
|
24 h
|
1 h 40
|
22 h 20
|
Ténès
|
204
|
170
|
17 %
|
5 h
|
1 h 05
|
4 h
|
Mostaganem
|
363
|
290
|
20 %
|
8 h
|
1 h 40
|
6 h 20
|
Oran
|
460
|
365
|
21 %
|
7 h
|
2 h 00
|
5 h
|
Tlemcen
|
560
|
465
|
17 %
|
10 h
|
2 h 30
|
7 h 30
|
Tiaret
|
306
|
219
|
28 %
|
8 h
|
1 h 20
|
6h40
|
Colomb-Béchar
|
1.000
|
750
|
25 %
|
36 h
|
3 h 50
|
. 32 h 10
|
Bougie
|
233
|
160
|
31 %
|
6 h
|
1 h 05
|
5 h
|
Constantine
|
434
|
313
|
28 %
|
9 h
|
1 h 40
|
7 h 20
|
Bône
|
640
|
410
|
36 %
|
14 h
|
3 h 05
|
11 h
|
Sétif
|
308
|
214
|
30 %
|
7 h
|
1 h 20
|
5 h. 40
|
Ouargla
|
636
|
490
|
23 %
|
36 h
|
2 h 40
|
32.h 20
|
---------Ces indications
tiennent compte des distances et des temps relatifs à l'acheminement
des villes aux aérodromes et inversement. Elles montrent combien
plus appréciables encore sont les avantages offerts par la voie
aérienne dans les Territoires du Sud et les régions sahariennes
où les pistes, assujetties à des détours considérables,
ne permettent au surplus qu'une vitesse très réduite.
---------Il
est certain que l'aviation, en rapprochant les multiples éléments
des activités algériennes favorisera l'essor et le rendement
de l'équipement économique du pays.
---------Déjà
il convient de signaler l'exemple d'organismes très importants,
tels qu'E.G.A. et le Service de la Colonisation et de l'Hydraulique, qui
n'ont pas hésité à créer des aérodromes
à proximité de leurs grandes exploitations pour gagner un
temps précieux dans les transports de personnel, de matériels
et de marchandises diverses.
---------Sur
le plan humain et social, les arguments en faveur de la voie aérienne
sont tout aussi pertinents :
----------l'acheminement
rapide du courrier postal, des journaux, des médicaments, etc...
est de nature à donner aux populations de l'intérieur la
certitude de n'être plus isolées et coupées des grands
centres ;
----------les
possibilités de rapidité et de confort pour le transport
des malades vers les cliniques et les hôpitaux bien équipés
de ces grands centres ne peuvent que contribuer à leur quiétude
;
----------les
diverses missions administratives peuvent être accomplies beaucoup
plus rapidement et, partant, avec plus d'efficacité et d'avantages.
---------Pour
toutes ces raisons, la création d'un réseau de cabotage
algérien et de liaisons régulières est donc souhaitable
à l'intérieur du térritoire.
---------Sa
contexture doit résulter d'un examen approfondi de l'importance
et de la répartition des populations, des centres commerciaux et
industriels, des régions agricoles, des moyens de transports terréstres
et maritimes en exploitation, des durées de parcours, des positions
respectives des pôles attractifs régionaux et des grands
ports, portes d'entrée et de sortie de l'Algérie, points
d'articulation des grandes relations de toutes sortes, nationales et 'internationales,
enfin, de l'intérêt touristique des villes et territoires.
---------Dans
ces grandes lignes, et à priori, le réseau aérien
intérieur de l'Algérien pourra comporter :
----------
un secteur Nord d'apports, de liaisons et
de distribution entre le littoral et l'intérieur, particulièrement
intéressant pour l'acheminement des courriers postaux et les transports
de voyageurs;
----------un
secteur de pénétration saharienne pour le courrier,
les passagers et le ravitaillement qui pour-rait compléter les
deux lignes actuelles de semi-transit (Alger-Aoulef-Gao et Alger-El-Goléa-Tamanrasset),
et se substituer aux circuits périodiques actuellement effectués
par les aéronefs militaires dans le Sud.
---------Mais
l'exploitation d'un tel réseau sera, tout au moins dans les débuts
et pour certaines lignes, assez peu rentable si les Pouvoirs Publics n'entendent
pas lui conférer immédiatement, par voie de concession,
un caractère public, ni lui accorder une aide financière.
---------Bien
que les compagnies aériennes soient vraisemblablement disposées
à" étendre le champ de leur activité et à
augmenter le vojume de leur flotte, elles ne pourront cependant le faire
que dans la me-sure où se manifesteront les besoins de leur clientèle.
Ceci revient à dire que les premiers services ne comporteront que
des transports à la demande et qu'ils ne deviendront réguliers
que. lorsque les besoins en cause auront une ampleur suffisante.
---------Au
moins sera-t-il possible de hâter l'institution de ces services
réguliers en concédant aux compagnies certains transports
rémunérateurs tels que ceux du courrier postal et des messageries
qui méritent d'ailleurs le bénéfice d'une remise
rapide aux destinataires.
---------Mais
il est surtout nécessaire de développer l'infrastructure
aéronautique et d'assurer la sécurité de la circulation
et de l'atterrissage des aéronefs par les télécommunications,
les radioguidages et les balisages indispensables.
---------Il
est en effet bien évident que l'aérodrome est pour l'avion
ce que le port est pour le navire, et qu'il ne peut y avoir de navigation
aérienne sans platefbrmes aménagées pour l'envol
et l'atterrissage.
---------Aussi
bien les aérodromes doivent-ils être établis sur le
domaine public puisqu'ils intéressent la circulation aérienne
publique.
---------Il
appartient donc à l'Algérie, pour les grandes liaisons régionales
entre les divers pdints du territoire algérien, et aux collectivités
secondaires, pour les activités, aéronautiques locales,
de prévoir et d'assurer les aménagements d'infrastructure
et les installations de sécurité du réseau intérieur,
articulé sur le grand réseau de l'Union française.
Prévisions d'équipement.
---------Un
avion de tonnage déterminé ne peut atterrir sur un aérodrome
que dans la mesure où les ban-des établies peuvent résister
au choc de l'atterrissage et supporter normalement cet avion dans ses
déplacements au sol. Inversement, les aménagements d'infrastructure
doivent être effectués avec des caractéristiques appropriées
au tonnage des avions qui doivent y atterrir.
---------Aussi
a-t-on établi, dans le cadre d'un système de référence
de l'O.A.C.I., une classification des aérodromes en correspondance
avec les modes d'activité aéronautique et les caractéristiques
du matériel volant.
---------Cette
classification est résumée brièvement dans le tableau
ci-après
Classes
|
Modes d'activité aéronautique
|
Poids max.du matériel volant(en
tonnes)
|
Pistes ou Bandes
|
Longueur à réserver
aux pistes ou bandes
|
Minimum
|
Optimum
|
A
|
Transports réguliers à
grande distance (plus de 1.500 km)
|
135
|
Pistes
|
2.500
|
3.000
|
B
|
Transports réguliers à
moyenne etpetite distance (moins de 1.500 km)
|
60
|
Pistes
|
1.800
|
2.100
|
C
|
Transports à la demande
Travail aérien Taxis aériens
|
20
|
Pistes ou
Bandes
|
1.000
|
1.200
|
D
|
Tourisme Vol Tourisme à
- voile Ecole Entraînement
|
5
|
Bandes
|
600
|
800
|
---------Il est
à noter que ces indications varient quelque peu avec l'altitude
et les conditions atmosphériques locales, et que les pistes sont
de largeur également variable selon qu'elles doivent être
utilisées pour l'atterrissage à vue ou l'atterrissage aux
instruments.
---------Ces quelques
renseignements techniques (1 Les conditions techniques
d'aménagement des nases et Toutes aériennes font l'objet
d'une instruction ministérielle du 8 mars 1848.) sont donnés
pour permettre d'apprécier l'importance du programme d'équipement
aéronautique prévu pour l'Algérie.
---------Auparavant,
il convient de rappeler que l'infrastructure de l'Algérie ne comprenait
avant 1940 que quelques terrains d'aviation établis sur des initiatives
surtout privées ; elle s'est développée à
la faveur des dernières- hostilités au cours desquelles
certains aménagements furent effectués par les Armées
Alliées ; mais les plateformes ainsi établies, pour les
besoins de quelques associations aéronautiques et, ensuite, pour
les nécessités d'un trafic spécial de guerre, ne
répondaient plus, au lendemain de ces hostilités, ni aux
exigences du temps de paix ni à la technique moderne cfe l'aviation.
---------Il a donc
fallu étudier dans quelle mesure cet héritage pouvait être
utile pour les besoins économiques du pays, et, en fonction de
ces derniers, établir un programme d'équipement comportant
aussi bien l'utilisation des aménagements déjà réalisés
que l'établissement de nouvelles constructions.
---------Le
plan d'équipement aéronautique de l'Algérie, tel
qu'il a été conçu par l'Administration et retenu
par le Conseil Supérieur de l'Infrastructure et de la Navigation
Aérienne, dans sa séance du 1°8 avril 1949, sur le triple
plan du réseau impérial de l'Union française, du
réseau régional intérieur à l'Algérie,
des besoins aéronautiques locaux, comporte l'extension, l'amélioration
ou l'établissement de 77 aérodromes :
|
-------
|
----------Un
aérodrome de classe A (équipé
et exploité par la .Métropole au titre du réseau
impérial) : ALGER-MAISON-BLANCHE.
----------
Quatre aérodromes de classe B (équipés
et exploités par la Métropole au titre du réseau
national) :
---------BONE-LES
SALINES,
---------ORAN-LA
SENIA,
---------PAUL-CAZELLES
(Aïn-Oussera),
---------AOULEF.-----------
Cinquante aérodromes de classe C (équipés
ét exploités par l'Algérie au titre du réseau
régional) : ADRAR, AFFREVILLE, AFLOU, ALGER (El-Harrach), BATNA,
BENI-ABBES, BIDON V, BISKRA, BLIDA, BOUFARIK, BOUGIE, BOU-SAADA, COLOMB-BECHAR,
CONSTANTINE(Oued Hamimine), DJANET (Fort-Charlet), DJELFA, DJIDJELLI,
EL-GOLEA, FORT-FLATTERS, FORTPOLIGNAC, GHARDAIA (Noumérate), GUELMA,
IN-SALAH, LAGHOUAT, LAPASSET, LA REGHAIA, MASCARA, MECHERIA, MOSTAGANEM,
MOUZAIAVILLE, ORAN, ORLEANSVILLE, OUARGLA, PERREGAUX, PHILIPPEVILLE, RELIZANE,
RHADAMES, RHAT, SAIDA, SEBHA, SETIF, SIDI-BEL-ABBES, TAMANRASSET, TELERGMA,
TIARET, TIMIMOUN, TINDOUF, TIZIOUZOU, TLEMCEN, TOUGGOURT.
---------
Vingt-deux aérodromes de classe D
(équipés et exploités par des collectivités
secondaires pour les besoins aéronautiques locaux) : AIN-BEIDA,
AIN-SEFRA, AIN-TEMOUCHENT, ALGER (Chéragas), AUMALE, BENI-OUNIF,
BENI-SAF, BONE (L'Allelick), BORDJ-BOU-ARRERIDJ, BURDEAU, CHERCHELL, EL-OUED
(Guemar), FR,EHA, GERYVILLE, LE KREIDER, LOURMEL, M'SILA, NEMOURS, REGGAN,
SIDIAISSA, TEBESSA, VIALAR.
---------Il
faut également mentionner à la suite de cette énumération
sept bases d'intérêt uniquement militaire.
---------La
réalisation de ce vaste programme est d'ores et déjà
entreprise. Des travaux importants ont été effectués
sur les aérodromes d'Alger (Maison-Blanche), Oran (La Sénia),
Bône (Les Salines), Aoulef, Paul-Cazelles (Aïn-Oussera), Philippeville
(Valée), El-Goléa, Laghouat, Tamanrasset.
---------Le
programme des travaux prévu pour l'annee 1951 et accepté
par l'Assemblée algérienne doit porter sur l'aménagement,
l'amélioration ou l'équipement des aérodromes algériens
de Philippeville, Djidjelli, Bougie, Constantine (Télergma), Orléansville,
Mostaganem, Perrégaux, Relizane, Biskra, E1-Goléa, 'Tamanrasset,
Rhat, Laghouat, Béni-Ounif, tous classés en catégorie
C.
---------D'autre
part, des subventions de l'Algérie ont été allouées
aux collectivités et groupements locaux pour la création,
l'amélioration et le balisage d'aérodromes locaux, ou provisoirement
utilisés comme tels : Fréha, Bône (L'Allélick),
Bou-Saâda, Saïda, Géryville, Djidjelli, Sidi-Bel-Abbés,
Mostaganem, Noisy-les-Bains, Perrégaux (Ferme Blanche), Mascara
(St-André), Bougie, etc...
---------La
législation en cours d'élaboration en ce qui touche au régime
administratif et financier des aérodromes publics de l'Etat et
de l'Algérie contiendra vraisemblablement des dispositions permettant
des concessions d'exploitation à des collectivités ou établissements
publics, ainsi que des participations de ces derniers aux frais d'aménagement
et d'équipement.
---------Il
y a lieu de noter aussi que la réglementation actuelle permet la
création d'aérodromes privés à. l'initiative
de particuliers, ces aérodromes privés étant dits
c autorisés " lorsqu'ils le sont par le Gouverneur général
de l'Algérie pour être utilisés par le seul permissionnaire
de l'aérodrome, ou e agréés "
lorsqu'ils le sont par l'autorité ministérielle
(Secrétariat général à l'Aviation civile et
commerciale), à l'effet d'être utilisés pour des intérêts
plus larges que ceux du seul propriétaire du terrain ou de la per-sonne
qui en a la jouissance.
---------Il
existe déjà en Algérie plusieurs aérodromes
privés.
En ce qui concerne plus particulièrement l'équipement de
sécurité pour la navigation aérienne, le programme
établi pour l'ensemble des territoires de l'Union française
comprend en Algérie :
----------des
stations radio-électriques à Alger (centre de contrôle
régional), Aoulef, Oran, Rhat, Bône, Tindouf, Colomb-Béchar,
Aïn-Séfra, Laghouat, El-Goléa, Tamanrasset, Ouargla,
Biskra, Constantine, Fort-Flatters, Rhadamès, Sebha ;
----------des
installations de matériel télétypique sur câbles
à Alger, Oran et Bône ; des installations de matériels
télétypique par radio à Alger et Aoulef ;
----------
des dispositifs d'approche finale et d'atterrissage avec I.L.S. et Q.C.A.
à Alger, avec I.L.S. et radio-goniomètre V.H.F. à
Oran, avec radiogoniomètre V.H.F. sur tous les aérodromes
pourvus d'une station radio-électrique.
---------La
plupart de ces équipements sont en place ou en voie d'installation.
---------Le
développement de l'infrastructure propre à l'Algérie
nécessitera aussi la mise en place sur di-vers aérodromes
de liaisons par fil, d'équipements radio pour liaisons air-sol,
de radiogoniomètres et de radiophares.
---------Enfin,
le réseau météorologique de l'Afrique du Nord, dont
le concours est si précieux pour la navigation aérienne,
comprendra :
----------
3 services centraux (Algérie, Maroc, Tunisie) ;
----------
3 centres régionaux (Alger, Casablanca, Tunis) ;
----------
9 stations principales (3 existantes, 6 à provenir de stations
de renseignements à tranformer). ;
103 stations de renseignements (43, existantes, 3 à provenir de
stations d'observations à transformer, 57 à créer)
;
----------
17 stations d'observations (6 existantes, 11 à créer) ;
----------10
stations de radiosondages (3 existantes, 7 à créer) ;
----------6
stations de goniométrie d'atmosphériques (à équiper)
; 3 stations de radar-météo (à équiper).
Principaux aéroports actuels.
-
---------De
tous les aérodromes créés ou à créer
en Allgérie, les plus importants, du point de vue des aménagements,
des installations et du trafic, sont tout naturellement ceux du réseau
impérial.
---------Ils
méritent une mention particulière. ---------------------------ALGER/MAISON-BLANCHE.
---------L'aérodrome
de Maison-Blanche, créé en 1924, ne fut guère utilisé
entre les deux guerres, que pour les activités de l'Armée
de l'Air et de l'Aéro-Club d'Algérie, et pour l'entraînement
des pilotes, qui s'exerçaient sur une piste Est-Ouest.
---------Vers
1940, les premiers essais de transports aériens et surtout la prédominance
de l'avion sur l'hydravion, marquent le début de son rôle
commercial ; la piste en dur Nord-Est/Sud-Ouest est construite ; l'Atelier
Industriel de l'Air étend ses installations.
---------Le
débarquement allié en 1942 lui assure alors un développement
beaucoup plus considérable qui ne cessera de croître après
les hostilités.
---------Actuellement
l'aéroport de Maison-Blanche comporte une piste Est-Ouest de 2.420
mètres de longueur et une piste Nord-Est/Sud-Ouest de 1.450 mètres
de longueur, avec balisage de nuit et de brume ; deux aires de 52.000
m2 ; une aérogare provisoire ; des hangars d'une superficie totale
de 22.600 m2 ; une tour de contrôle H.F. et V.H.F. '; un goniomètre
de navigation HF ; un goniomètre de navigation et de percée
simple M.F. ; un goniomètre d'atterrissage M.F. ; un radiophare
circulaire ; un radiophare d'alignement.
---------La
superfie totale de cet établissement, affectée à
des besoins commerciaux, industriels, touristiques, sportifs et militaires,
est de 415 hectares.
---------Le
trafic enregistré au cours des trois dernières années
est indiqué par le tableau ci-dessous
NATURE DU TRAFIC (Arrivées
- Départs - Transit)
|
1948
|
1949
|
1950
|
Mouvements d'aéronefs
|
13.968
|
13.947
|
13.714
|
Mouvements de passagers
|
204.288
|
227.410
|
247.256
|
Courrier postal (en tonnes)
|
940
|
945
|
1.275
|
Transports de marchandises (en
tonnes)
|
14.000
|
13.000
|
12.500
|
---------Les résultats
de ce trafic le placent en tête des aérodromes nord-africains
et lui confèrent la deuxième place des aérodromes
métropolitains, après l'aéroport de Paris, ainsi
que la quatrième place des aéroports occidentaux après
ceux de Londres, de Paris et de Bruxelles.
---------Mais
son équipement, d'ores et déjà insuffisant, doit
être amélioré et étendu pour lui permettre
de remplir son rôle de grand port aérien de classe A, pour
les relations nationales et internationales, et de satisfaire aux derniers
progrès de la technique aéronautique.
---------L'agrandissement
de l'aéroport d'Alger (Maison-Blanche) a été déclaré
d'utilité publique le 15 février 1951.
Les aménagements prévus occuperont, dans leur plus grande
extension, une superficie totale de 1.150 hectares et comporteront la
construction :
----------
d'un ensemble de pistes parmi lesquelles, en première et prochaine
étape, une piste orientée N.E.-S.-W de 2.300 mèrtes
environ de longueur pour avions de 135 tonnes (classe A) munie de tous
les moyens optiques et radio-électriques modernes pour l'atterrissage
sans visibilité, et une piste E.-W. de 2.300 mètre environ
de longueur pour avions de 60 tonnes (classe B), ces deux pistes pouvant
d'ailleurs être allongées ;
----------
d'un ensemble de voies de desserte et d'aires de stationnement ; d'un
bloc technique qui réunira les services spécialisés
de l'exploitation d'une aérogare mèderne et d'installations
commerciales très complètes.
---------La
concession des installations, en cours d'étude, sera prochainement
accordée à la Chambre de Commerce d'Alger.
---------ORAN/LA-SENIA.
---------Cet aéroport
occupe la deuxième place des aérodromes algériens
et comporte deux pistes de 1.800 mètres et 1.600 mètres
de longueur (cette dernière en voie d'achèvement) une bande
de 1.550 mètres empierrée sur 500 mètres de longueur
; un balisage de nuit ; une tour de contrôle H.F. et V.H.F. ; un
goniomètre V.H.F. ; un goniomètre M.F. ; un radiophare circulaire
M.S. ; un radiophare d'alignement M.S. ; une aérogare provisoire.
---------Le
trafic enregistré au cours des trois dernières années
est indiqué par le tableau ci-dessous :
NATURE DU TRAFIC (Arrivées
- Départs - Transit)
|
1948
|
1949
|
1950
|
Mouvements d'aéronefs
|
3.983
|
3.968
|
3.614
|
Mouvements de passagers
|
33.758
|
56.320
|
57.330
|
Courrier postal (en tonnes)
|
206
|
163
|
180
|
Transports de marchandises (en
tonnes)
|
4.300
|
2.200
|
2.400
|
---------BONE/LES-SALINES.
---------C'est
l'aéroport occupe la troisième place des aérodromes
algériens et comporte quatre pistes de 1.200, 1.250, 1.524 et 1.835
mètres de longueur, avec balisage de nuit ; une tour de contrôle
H.F. et V.H.F. ; deux goniomètres V.H.F. et M.F.
---------Un
nouveau plan de masse est à l'étude ainsi que le projet
d'une aérogare pour les voyageurs. La Chambre de Commerce de Bône
a demandé la concession des installations publiques. Le trafic
enregistré au cours des trois dernières années est
indiqué par le tableau ci-dessous :
NATURE DU TRAFIC (Arrivées
- Départs - Transit)
|
1948
|
1949
|
1950
|
Mouvements d'aéronefs
|
1.891
|
1.988
|
1.821
|
Mouvements de passagers
|
19.212
|
28.768
|
31.601
|
Courrier postal (en tonnes)
|
129,5
|
91,5
|
128,5
|
Transports de marchandises (en
tonnes)
|
1.800
|
900
|
700
|
---------AOULEF.
---------Situé
au centre du Sahara, sur la ligne Paris-Brazzaville, cet aérodrome
est le plus important des régions désertiques de l'Algérie
; il constitue un établissement de secours et de ravitaillement
ainsi que la principale balise radio-télégraphique pour
le trafic de transit transsaharien.
Il comporte deux bandes de 2.850 mètres et 2.990 mètres
de longueur, ainsi qu'une bande balisée de nuit, des installations
de sécurité (goniomètre V.H.F.) et de météorologie.
AVIATION LEGERE, SPORTIVE
ET TOURISTIQUE.
Associations aéronautiques et moyens
privés.
---------L'Algérie
a été le pays d'élection de l'aviation dite de tourisme,
qui est aussi l'aviation privée pratiquée par les particuliers
et les clubs à des fins non commerciales : sport, tourisme, école.
---------Née
en 1932, à la faveur des primes d'achat qui étaient accordées
par le Ministère de l'Air et qui couvraient 50 % du prix des appareils
de tourisme ou d'école, de valeur d'ailleurs modeste à l'époque
(un bon biplace d'école coûtait 80.000 francs et un quadriplace
de 120 CV 150.000 francs), elle connut en Algérie une vogue vraiment
extraordinaire. Les particuliers se groupèrent en clubs pour l'entretien
et le garage de leurs aéronefs, et, bien souvent aussi, pour la
création des terrains d'entraînement. Chaque ville ou grosse
commune d'Algérie eut ainsi son club et son terrain ; et le club,
presque toujours propriétaire d'avions, pratiquait l'école
avec l'aide de moniteurs appointés et bien souvent bénévoles.
---------En
1939, il y avait en Algérie 250 appareils de tourisme et d'école,
27 clubs et 600 pilotes formés dans leur sein qui, pour. un tiers,
s'entraînaient régulièrement et étendaient
leurs excursions souvent fort loin : voyages au Maroc, en Espagne, en
France, en Italie, Rallye Algéro-Marocain (1935), Rallye du Caire
(1936), Tour de France des avions de tourisme (1937).
---------La
dernière guerre amena la disparition à peu près complète
de la flottille privée qui fut remplacée par des planeurs,
et le vol à voile, créé, organisé et financé
dès 1941 par la Métropole, se substitua en Algérie
au vol à moteur.
---------A
partir de 1947, les clubs, peu à peu réorganisés,
reconstituent leur flotte, aidés par le Service de l'Aviation Légère
et Sportive qui prête des avions-école (Stampes et Moranes),
par les ventes à tempérament de l'Atelier Industriel de
l'Air de Maison-Blanche, puis par les affectations de " Fairchild"
des surplus américains.
---------Ces
associations ainsi que les particuliers, grâce à des subventions
du Gouvernement général de l'Algérie, achètent
ensuite des appareils de tourisme modernes (Norécrins pour la plupart),
plus .fins que les anciens types d'avant-guerre, mais nécessitant
par contre une infrastructure plus précise et plus soignée,
et dans une certaine mesure, une maîtrise plus accentuée
du pilotage.
---------Au
début de l'année 1951, le recensement des organisations
aéronautiques fait. apparaître l'existence de 30 aéro-clubs
groupés en une' Fédération aéronautique algérienne
et répartis ainsi :
---------Département
d'Alger: Aéro-clubs d'Algérie, des Ailes, de
l'A.I.A., de Maison-Blanche, de Blida, de Burdeau.
---------Département
d'Oran : Aéro-clubs d'Oranie (Oran), de Mostaganem,
de Tiaret, de Bel-Abbès, de Mascara, de Géryville, de Tlemcen,
de Saïda, d'Aïn-Témouchent, de Perrégaux, de Relizane
et de Kenadsa.
---------Département
de Constantine :
Aéro-clubs de Constantine, de ,Bône, de Philippeville, de
Djidjelli, de Bougie, de Sétif, de Redjas, de Canrobert, de Batna,
de Souk-Ahras, de Biskra, de Touggourt et de Guelma.
---------Ces
clubs sont parfois installés sur des terrains de l'Etat ou de l'Algérie,
à caractère civil ou militaire (Alger/Maison-Blanche, Oran/La-Sénia,
Philippeville, Biskra, Sétif), dans quelques cas sur des terrains
privés (Tlemcen, Saf-Saf, Redjas) et en général sur
des terrains communaux qu'ils gèrent et entretiennent eux-mêmes
de leurs deniers et avec l'aide des subventions à l'infrastructure
et à la sécurité aérienne accordée
par l'Algérie.
---------Ils
disposent en 1949 de 96 avions légers dont 58 pour le tourisme
et 38 pour l'école (12 de ces derniers étant prêtés
par l'Etat), et en 1950, de 139 appareils.
---------Cette
flotille est répartie comme suit :
----------Département
d'Alger 52 avions (33 en 1949)
----------Département
d'Oran 40 avions (27 en 1949)
----------Département
de Constantine 47 avions (36 en 1949). ---------L'ensemble
de l'activité de l'aviation légère en 1950 représente
7.750 heures de vol.
---------Le
nombre de pilotes brevetés en 1949 est de 67, dont 14 âgés
de moins de 21 ans ; le nombre de brevets délivrés en 1950
est de 80 dont 9 à des pilotes de moins de 21 ans.
---------Diverses
manifestations remportent un réel succès : Meeting de Constantine,
course se vitesse de Redjas, Rallye international et course de vitesse
d'Oran (octobre 1949).
---------Il
faut ajouter que la consistance des moyens aéronautiques des clubs
a subi quelque évolution.
---------Actuellement,
la flotille de l'aviation légère comprend une majorité
d'avions de club (60 % environ), alors qu'en 1939, elle se composait essentiellement
d'aéronefs particuliers (70 % environ) ; ceci s'explique par l'augmentation
des prix d'acquisition, d'entretien et de réparation du matériel
volant.
---------Il
est également permis de constater un manque d'avions-école.
---------Le
Stampe, utilisé depuis la fin des hostilités, est cher et
trop fragile. L'industrie aéronautique française ne fournit
que des engins onéreux (1.500.000 francs environ). Aussi un mouvement
se dessine-t-il actuellement en I' tropole pour favoriser la construction
artisanale contrôlée et il va sans dire que celle-ci est
assurée du plus grand succès en Algérie.
Intérèt de l'aviation privée.
---------Si les
associations aéronautiques se fixent aujourd'hui des buts utilitaires
ou collectifs tels que les évacuations sanitaires, qui exigent
des appareils spécialement équipés, il faut bien
dire que le sport aérien demeure actuellement l'objectif essentiel
et le principal intérêt de l'aviation légère.
---------Au
moyen d'avions personnels, les particuliers effectuent aussi des voyages
rapides à courte disttance sur le territoire algérien.
---------Mais
les longs déplacements sont de plus en plus difficiles : les difficultés
de traversée des pays étrangers, les conditions imposées
au survol des étendues maritimes ou désertiques, les règles
sévères d'accèê aux aéroports défavorisent
beaucoup les voyages lointains. Aussi, l'aviation privée d'Algérie
rie s'éloigne guère des aérodromes de la zone littorale
et sublittorale.
---------Par
voie de conséquence, et la conjoncture économique aidant,
l'essor de l'aviation privée, bien que très encourageant,
n'a pas atteint le développement que les années d'avant-guerre
faisaient augurer.
---------Elle
présente cependant un intérêt certain pour l'équipement
touristique de l'Algérie. Sur tous les points de ce territoire,
où les agglomérations sont disséminées sur
de grandes distances, et où les communications sont longues et
difficiles, il est nécessaire que les accès par avion soient
partout facilités. Le travail d'infrastructure et d'équipement
accompli par les clubs d'aviation prend ainsi une importance particulière.
---------De
plus l'activité aérienne privée engendre une émulation
sportive et forme une clientèle pour l'aviation commerciale ; elle
oriente les vocations des jeunes vers les techniques aéronautiques
et contribue à la formation des personnels navigants aussi bien
que des artisans de l'aviation dont le pays a un besoin de plus en plus
impérieux.
Vol à voile.
---------Mais plus
intéressant encore pour la jeunesse est le vol sans moteur, et,
dans un domaine plus restreint, l'aéromodélisme.
---------Le
vol sans moteur, dit aussi vol à voile, est un sport et une école
où s'affirment les qualités physiques, morales, intellectuelles
et techniques de l'adolescent. Il est passionnant et donne le goût
du risque, de l'action, de l'effort en commun.
---------Il
offre une gradation de plusieurs brevets, jusqu'à la performance,
et s'adresse surtout à la jeunesse impécunieuse. Bien mieux
que le vol à moteur, il fait participer l'élève à
la technique artisanale et complète ainsi son enseignement professionnel.
---------Né
en 1925 à Biskra, le vol sans moteur algérien ne montra
toutes ses possibilités que vers la fin de 1941.
---------Au
titre des " Sports Aériens" puis du " Service de
l'Aviation légère et sportive " il fut organisé
et doté par la Métropole d'une gamme de matériels
allant de l'appareil de début à celui de la performance.
---------Le
premier centre de vol à voile fut ouvert sur la plage du Djebel
Diss à Mostaganem ; le centre d'Oum-Settas (Constantine) fut ensuite
organisé. En 1945, le vol sans moteur était pratiqué
à Oran, Bel-Abbès, Mascara, Relizane, Alger,
Fort-de-l'Eau,
Blida, Philippeville et Bône.
---------Toutefois,
dès la reprise du vol à moteur, le vol à voile diminua
d'activité pour disparaître presque totalement par suite
de l'indifférence que lui témoignèrent les dirigeants
des aéro-clubs.
---------Néanmoins,
il y avait en Algérie en 1948 -- époque à laquelle
la Métropole refusa à peu près tout soutient°pour
le vol à voile 52 planeurs dont 26 en bon état.
---------Ce
matériel était réparti dans les centres d'Oran, du
Djebel-Diss, de Mascara, de Thiersville, de Bel-Abbès, de Fort-de-l'Eau,
de Constantine et de Philippeville.
---------Aujourd'hui
le vol à voile, comme l'ensemble du service de l'aviation légère
et portive, ne reçoit plus de crédits de la Métropole
et ne fonctionne qu'avec l'aide financière de l'Algérie.
---------Moins
coûteux que le vol à moteur, il met toutefois en oeuvre un
matériel fragile, qui exige l'intervention de spécialistes
(moniteurs, treuillistes, mécaniciens) et de moyens mécaniques.
Il faut égale-ment transporter les élèves et, dans
les centres, organiser la vie de camp.
---------Avec
de faibles moyens et beaucoup de bonne volonté, le service de l'aviation
légère et sportive (S.A.L.S.), qui relève désormais
de l'Algérie, a entrepris de lui donner un développement
satisfaisant.
---------Déjà,
à sa diligence, tout le matériel détérioré
a été réparé par l'atelier régional
installé à Alger, si bien qu'il a pu disposer dès
le début de 1951 d'une cinquantaine de planeurs en état
de vol.
---------Les
grandes lignes du programme d'action comprennent le fonctionnement :
----------
d'écoles de début dans les clubs, ceux-ci étant équipés
du matériel nécessaire, lequel est entretenu et réparé
sur place par les élèves avec l'aide de l'école professionnelle
locale ;
----------
de trois centres régionaux inter-clubs ; Alger (Blida) , Oran (Canastel),
Constantine (Oum-Settas) ;
----------d'un
centre saisonnier scolaire de vacances à Mostaganem (Djebel-Diss).
---------Le
Service Algérien de l'Aviation Légère et Sportive
confie le matériel (planeurs, treuils, voitures de pistes, camions
pour le transport du personnel) aux clubs responsables sous convention
de prêt.
---------L'entretien
et les réparations légères sont à la charge
des clubs qui y font participer leurs élèves. Les grosses
réparations et les révisions sont exécutées
par l'atelier régional à Alger.
---------Les
derniers résultats obtenus sont tout à fait encourageants
:
----------
En 1949 : 50 élèves entraînés, 2.130 lancers,
1.100 heures de vol.
----------
En 1950 757 élèves entraînés, 5.684 lancers,
1.520 heures de vol.
Aéromodélisme.
---------L'aéromodélisme
est un mode très heureux de propagande aéronautique en raison
de son caractère à la fois scientifique et sportif ; il
forme les premiers pas des jeunes gens vers l'aviation, exige d'eux une
adresse manuelle et toute artisanale, et les oblige à élever
le niveau de leurs connaissances techniques.
---------Il
a connu en Algérie la même vogue et la même décadence
que le vol à voile dont il est le reflet.
---------Le
Service de l'Aviation Légère et Sportive a également
entrepris, avec l'aide des clubs, de lui donner toute l'activité
permise par ses faibles moyens.
---------En
1950, l'aéromodélisme préscolaire et postsccolaire
a été pratiqué à Alger (10 sections scolaires),
Oran, Constantine, Sidi-Bel-Abbès, Mascara, Mostaganem, Cherchell,
Blida, Philippeville et Bougie.
---------Dix
compétitions ont eu lieu, et la plus importante, à Constantine,
a rallié des concurrents dans un rayon de 350 kilomètres.
TRAVAIL AERIEN.
---------Depuis
longtemps déjà, l'avion est utilisé, non seulement
comme moyen de transport pour des relations purement commerciales mais
aussi comme outil de travail à des fins industrielles, agricoles,
scientifiques et autres.
---------En
Algérie, comme dans d'autres pays, les moyens aériens sont
employés pour des missions diverses : levés de plans, photographie,
recherches archéologiques, études géographiques,
travaux agricoles, etc...
---------Mais
les dernières hostilités, qui offrirent à l'aviation
un vaste " banc d'essai ", ont permis de pousser les études
relatives à la giraviation et d'aboutir à la mise au point
d'un nouvel engin : l'hélicoptère. M. de Levis-Mirepoix,
inspecteur général honoraire de l'aviation civile, a pu
dire de celui-ci qu'il est aujourd'hui " parvenu à l'âge
adulte ".
---------Effectivement,
de récentes démonstrations faites en Algérie ont
permis à tous les utilisateurs possibles de ce genre d'aéronef
de se rendre compte de son extraordinaire souplesse de mouvements et des
services que l'on peut en attendre dans tous les domaines.
---------Au
surplus, l'hélicoptère n'exige que de faibles surfaces d'atterrissage
et de faibles dégagements en altitude, en comparaison des vastes
espaces nécessaires aux évolutions de l'avion, et d'autant
plus grands qu'il s'agit d'appareils plus lourds et plus rapides.
---------Si,
en Algérie, l'hélicoptère n'a guère été
employé pour les petits transports à courte distance et
comme " taxi algérien ", tâches qui lui conviennent
parfaitement,- au moins est-il dès maintenant utilisé pour
les travaux agricoles et même pour des missions industrielles.
---------En
effet, les agriculteurs l'emploient déjà pour les traitements
de lutte contre les parasites animaux et végétaux de diverses
cultures. Et à l'exemple de grandes firmes étrangères,
Electricité et Gaz d'Algérie l'utilise pour la visite de
ses lignes électriques à haute tension, mode d'investigation
qui ne laisse échapper aucun défaut de construction ni aucune
trace de détérioration.
---------Demain,
l'hélicoptère sera vraisemblablement l'engin par excellence
des ensemencements, des protections de récoltes, des luttes contre
les acridiens, et de diverses missions aujourd'hui pénibles et
peu faciles en raison du climat.et des grandes étendues de territoire
à .exploiter ou à surveiller.
---------L'intérêt
des avantages offerts par l'hélicoptère est déjà
bien compris, nôn seulement des organismes privés et des
particuliers, mais aussi de l'administration algérienne qui s'efforce
de favoriser son emploi. C'est ainsi. que cinq appareils seront incessamment
acquis dans le cadre du plan d'industrialisation du territoire- et avec
l'aide financière accordée à ce titre.
CONCLUSIONS
---------"
Dès la fin du 18ème siècle, la France suscitait l'admiration
par son réseau routier. Il importe qu'en " ce domaine elle
maintienne sa réputation, mais il faut que ses aérodromes
lui soient aussi un légitime " sujet d'orgueil car il ne peut
y avoir à notre époque de système de communication
harmonieux sans " voies aériennes qui prolongent et complètent
les routes, les voies ferrées et les voies navigables. "
(Hymans, secrétaire général à l'Aviation Civile
et Commerciale.)
---------Nul
doute que l'Algérie n'éprouve le même sentiment et
que déjà consciente du rôle actuel de l'aviation sur
son territoire et de l'importance que celle-ci aura dans un proche avenir,
elle n'accomplisse l'effort constructif nécessaire pour doter le
pays de l'infrastructure indispensable à ses besoins politiques,
économiques et' sociaux.
---------Les
aérodromes ne sont-ils pas, en effet, les piliers du vaste édifice
aéronautique que les compagnies aériennes ne manqueront
pas d'exploiter et de mettre en valeur aussi vite et aussi régulièrement
que le permettront les préférences des populations, dans
toutes leurs activités, ainsi que les encouragements des pouvoirs
publics.
---------Aussi
bien cette infrastructure sera-t-elle profitable à l'aviation privée
dans ses manifestations touristiques, sportives et utilitaires.
---------L'extraordinaire
vitalité de cette aviation privée, les résultats
remarquables acquis dans le domaine de l'école et de l'entraînement,
qu'il s'agisse du vol avec moteur ou du vol à voile, sont de nature
à justifier tous les efforts qui seront accomplis pour aider les
initiatives particulières et les organismes aéronautiques,
ainsi que pour déterminer chez les jeunes gens, par l'enseignement,
la, propagande et les performances, des vocations fort utiles au progrès,
à l'extension et au renom de l'aviation nationale.
---------Déjà
les besoins de l'Algérie sont recensés 'et les programmes
établis ; mais il convient de construire rapidement, et d'autant
plus vite que de nouvelles techniques ouvrent déjà de nouveaux
horizons,
---------Aussi
les problèmes très importants de financement doivent-ils
être, dès maintenant, étudiés et résolus
très complètement dans leurs multiples aspects : dotation
des travaux d'infrastructure et d'équipement, concessions de lignes
aériennes, conventions de transports, subventions aux groupements
aéronautiques, primes d'encouragement pour l'entraînement,
les écoles de pilotage, l'enseignement technique, etc...
---------Ces
problèmes sont posés à tous les représentants
des entreprises et des associations aéronautiques, aux membres
des collectivités économiques, aux assemblées municipales
et départementales, enfin, et tout particulièrement, à
l'Administration et à l'Assemblée algérienne.
---------L'avenir
de l'aviation civile en Algérie leur appartient.
DIRECTION DES TRAVAUX PUBLICS ET DES TRANSPORTS.
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