Alger, Algérie : documents algériens
Série économique : éqsuipement
Réalisations du plan d'équipement des douars dans le cadre des travaux d'initiative communale
5 pages - n°73 - 1er octobre 1950

--" Mieux vaut multiplier les points d'eau, les pistes vers les douars, pour ne prendre que ces seuls exemples, que de corriger sans cesse de grandes routes déjà confortables ou d'entreprendre de nouveaux grands barrages dont la construction demande des années et des milliards. Nous courons au plus pressé et au secours des populations les plus déshéritées "...
-----------(Discours de ML le Ministre M.-E. Naegelen. à l'Assemblée Algérienne 1949.)

mise sur site le 28 -03-2005
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-----------" Mieux vaut multiplier les points d'eau, les pistes vers les douars, pour ne prendre que ces seuls exemples, que de corriger sans cesse de grandes routes déjà confortables ou d'entreprendre de nouveaux grands barrages dont la construction demande des années et des milliards. Nous courons au plus pressé et au secours des populations les plus déshéritées "...
-----------(Discours de ML le Ministre M.-E. Naegelen. à l'Assemblée Algérienne 1949.)
-----------Le 11 décembre 1943, le Comité Français de la Libération Nationale soulignait la nécessité " de tracer et de réaliser un programme complet d'ascension sociale et de progrès économique au profit des populations françaises musulmanes ".
-----------Sept ans après, un ensemble de réformes politiques, sociales, administratives et économiques, dont certaines d'une importance capitale, impriment déjà à l'Algérie un mouvement d'évolution dont il est facile de prévoir que le rythme ne peut que s'accélérer.
-----------Tandis que dans le domaine politique la loi du 2o septembre 1947, portant statut organique de l'Algérie, instituait un régime législatif nouveau et créait l'Assemblée Algérienne, dans le secteur économique, le développement des ressources agricoles était méthodiquement poursuivi par la création de secteurs d'améliorations rurales et la réorganisation du Crédit agricole. Grâce à l'aide gouvernementale apportée aux industries nouvelles, créées en Algérie, il est déjà possible d'utiliser une nain-'d'oeuvre que la multiplication des centres de formation professionnelle permettra d'éduquer techniquement ceci dans des conditions d'autant plus favorables que le plan de scolarisation totale. tracé en 1944. se développe depuis au rythme prévu.
-----------Tournant décisif de l'évolution économique et sociale de l'Algérie, 1948 vit l'élaboration du Plan quadriennal d'équipement dont les promoteurs s'étaient essentiellement attachés à définir les objectifs à atteindre pour amener l'Algérie à une mise en valeur rationnelle de ses ressources agricoles et minières" devant permettre de faire accéder progressivement ses populations au standing économique et au développement des possibilités culturelles qui s'inscrivent au premier plan des préoccupations de la France dans ce pays.
-----------Mais si la vie moderne impose plus que jamais, surtout en Algérie, pays neuf et en pleine phase d'équipement, des plans généraux que seuls les grands services techniques sont à même d'étudier et de mener à bien, la nécessité est apparue ici " de courir au plus pressé " selon les termes mêmes de M. le Ministre Naegelen. Il s'agissait moins de combler un retard, alors que l'Algérie est un vaste chantier en développement continu depuis un demi-siècle, que de s'adapter au rythme prodigieusement rapide de la progression démographique, en vue de permettre l'accession des masses rurales au niveau social et économique (lu monde contemporain. C'est pourquoi la haute administration a envisagé de créer les conditions de cette évolution dans les formations rurales qui accusent nécessairement, comme l'histoire le montre en tout pays, un décalage par rapport aux centres urbains et ceci en associant les populations aux travaux dont elles doivent retirer des avantages immédiats.
-----------Ces conditions, pour nombreuses et complexes qu'elles soient, se ramènent d'abord et essentiellement à trois facteurs
------------ Vaincre l'isolement donc avoir des routes ;
------------ Féconder la terre : faire surgir l'eau ;
------------ Féconder l'esprit multiplier les écoles.

-----------Pour répondre au but fixé : " aller au plus pressé ", il convenait donc de faire simple et d'aller vite.
-----------Ceci justifiait l'emploi de méthodes nouvelles limitant la nature de l'objectif (viabilité, hydraulique, scolarisation), son aire d'extension (douar, commune) et son temps de réalisation (une année).
-----------Elles furent concrétisées par une circulaire du 7 décembre 1949, adressée aux préfets des trois départements par le Ministre, Gouverneur Général de l'Algérie, et concernant le programme des travaux à réaliser dans les douars en 1950, avec la participation effective des intéressés.

CE QU'EST LE PLAN D'ÉQUIPEMENT DES DOUARS.

-----------En marge des grandes réalisations destinées à l'équipement général du pays, il est apparu, ces dernières années, aux dirigeants de ce pays, qu'il était indispensable de réaliser rapidement un ensemble de petits et de moyens travaux dans les douars les plus déshérités, afin de prouver aux populations rurales que le gouvernement se soucie de leurs intérêts généraux.
-----------Répondant à ces préoccupations, la circulaire du 7 décembre 1949 demandait aux préfets et sous-préfets des trois départements de rechercher d'urgence, dans l'inventaire complet des besoins communaux dressé les années précédentes, les travaux d'utilité immédiate et limités aux rubriques : viabilité, hydraulique et scolarisation, pouvant être exécutés entièrement au cours de l'exercice 195o-1951, sous la direction des chefs (le commune et avec la participation effective (les populations intéressées. Le plan d'équipement des douars dans le cadre des travaux d'initiative communale comporte deux caractéristiques intéressantes : il laisse une grande liberté d'action à l'administrateur, chef (le commune, responsable de l'exécution (les projets et il fait un large appel à la participation volontaire (les futurs bénéficiaires.
-----------Le but et la formule du plan d'équipement desdouars en tracent ses limites. Il ne vise pas à réaliser " n'importe quoi, n'importe où ", à se substituer à l'action des grands services techniques ou à se soustraire à leur contrôle.
-----------Sa mise en œuvre suppose l'utilisation de circonstances locales favorables décelées par un administrateur ou un maire vigilant, apte à diriger avec dévouement et activité une réalisation de difficulté technique courante. La commune mixte, pour cette raison, paraît être le cadre administratif idéal d'une telle entreprise. Les réalisations obtenues ne visent à autre chose que d'être le complément (le réalisations plus importantes conduites dans les services administratifs habituels.

CLIMAT PSYCHOLOGIQUE.

-----------L'idée d'associer les populations aux travaux dont elles doivent retirer des avantages immédiats est particulièrement féconde qu'il s'agisse de main-d'oeuvre banale, de matériaux grossiers ou même d'espèces. elle permet d'augmenter le volume des réalisations possibles avec le même crédit et surtout elle ne peut manquer (le susciter l'intérêt, voire l'émulation des ruraux.
-----------Il importait donc que les populations, dans l'intérêt desquelles cet effort exceptionnel allait être soutenu, aient pleine conscience des intentions de l'Administration. Cette condition est déjà remplie maintenant, puisque très souvent ce sont les populations elles-mêmes qui ont exprimé leur impatience d'avoir par exemple leur école et qui ont proposé une participation. Cette disposition d'esprit est d'ailleurs à l'origine de la formule retenue par l'Administration supérieure d'associer les bénéficiaires à ces travaux de douars. C'est pourquoi l'expérience actuellement en cours a été développée surtout dans les centres où les populations lui ont été favorables. (Région de Sétif par exemple.)
-----------Associés de très près à la préparation et l'exécution des programmes de travaux, les représentants qualifiés des populations aux diverses assemblées et en particulier les présidents de djemaâs, sont à même de dispenser les plus judicieuses suggestions à l'Administration.

CONDITIONS TECHNIQUES.

-----------Malgré le caractère d'urgence présenté par la réalisation de ces travaux, ils doivent répondre à de strictes conditions d'exécution pour être durables dans leurs résultats
-----------Choix judicieux du terrain et des matériaux pour les constructions ;
-----------Choix de l'emplacement et vérification de la nature du terrain pour les puits et les source, ; -
-----------Choix de l'itinéraire du terrain pour les pistes et routes. ;
-----------Choix des procédés techniques des réalisation, les plus appropriées aux nécessités locale, et à la nature du terrain.
-----------Pour mener à bien ces missions délicates, les administrateurs responsables sont assurés du concours et des conseils des techniciens qualifiés de l'échelon local des Services spécialisés (Ponts et Chaussées, Service de l'Hydraulique).

PRIX DE REVIENT ET DÉLAI D'EXÉCUTION.

-----------Etant donné le caractère particulier des travaux ainsi entrepris, leur prix de revient apparaît notablement inférieur à celui obtenu pour les travaux entrepris selon les méthodes traditionnelles.
-----------Certes, beaucoup de ces projets étaient déjà compris dans le plan d'action communal ; l'intervention des populations intéressées permet d'accélerer leur rythme d'exécution. Si tant est que la participation locale représente un effort supplémentaire, cet effort est finalement rentable au point de vue financier et sous l'optique du contribuable, de la même manière qu'il est rentable dans le temps puisqu'il implique rien moins qu'une création anticipée de richesse, tous les travaux prévus devant être terminés au 31 mars 1951.

PLANS ET ENGAGEMENTS DE CRÉDITS.

-----------Au 30 juin 1950, le plan des travaux de petite hydraulique, viabilité et scolarisation, étaient dressés et approuvés. Les crédits destinés à financer leur réalisation ont été délégués et plus de chantiers sont ouverts.

hydraulique, tableau1
hydraulique, viabilité
scolarisation