Alger, Algérie : documents algériens
Série économique : industrie
l'industrie algérienne de la conserve de fruits et légumes
12 pages - n°71 - 20 mai 1950

Ayant longtemps vécu en circuit fermé, nos industries n'ont pas manqué de s'orienter, dès que la chose leur fut possible, vers les marchés extérieurs. Contrariées, parfois, par les règlements administratifs, elles virent le plus souvent leurs efforts rendus inutiles du fait de ceux que déployait la concurrence étrangère dont les prix de vente, entre autres facteurs, demeurent toujours inférieurs aux leurs.

mise sur site le 27 -03-2005
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LA CONSERVERIE ALGERIENNE EN 1939.

-----------La conserverie algérienne n'était, en 1940, pratiquement représentée que par quelques maisons dont la production n'était souvent considérée que comme le fruit d'une activité secondaire.
-----------L'Algérie ne fabriquait pas de pulpes ou, tout au moins, n'en fabriquait que très irrégulièrement et en quantités insignifiantes. Importées, suivant les besoins des Baléares ou de la région de Murcie et de parfaite présentation, elles étaient livrées à des prix sur lesquels les producteurs algériens n'auraient pu s'aligner.
-----------L'industrie livrait par contre annuellement à la consommation 500 tonnes de confitures, environ, le solde nécessaire à l'approvisionnement local étant assuré par les importations métropolitaines d'un tonnage sensiblement égal.
-----------La production des concentrés et extraits de tomate se tenait aux environs de 200 tonnes. Le développement de cette branche se trouvait alors gêné par la très forte concurrence étrangère, plus particulièrement d'origine italienne.
-----------Les conserves de légumes qui avaient à faire face aux apports métropolitains ne sont à signaler ici que pour mémoire.
-----------Les fabrications de marmelades, jus de fruits et déshydratés étaient inexistantes. En bref, la production moyenne annuelle pouvait alors être estimée se tenir aux environs de
-----------500 tonnes de confitures,
-----------200 tonnes de conserves de tomates,
-----------20 tonnes de conserves de légumes.

ADAPTATION AUX CONDITIONS SPÉCIALES CRÉES PAR LA GUERRE.

-----------Survinrent les événements de 1940 ; l'Algérie se trouvait subitement privée des courants commerciaux qui la rattachaient jusqu'alors au monde extérieur.
-----------Isolée en partie de la métropole, elle n'en recevait plus qu'imparfaitement l'appoint alimentaire qu'elle était accoutumée à en recevoir.
-----------Elle était, en même temps, privée du débouché le plus généralement offert aux produits de son sol.
-----------Obligée de répondre à des besoins alimentaires plus divers elle se voyait d'autre part inquiète quant à l'écoulement de ses récoltes.
-----------C'est pour pallier en partie les effets de cette rupture qu'un premier plan fut ébauché par l'Administration en vue d'implanter en Algérie une industrie de la conserverie organisée. Sa réalisation semblait à l'époque devoir être d'autant plus aisée que peu d'intérêts étaient alors engagés dans la Chose.
-----------Encourageant les conserveurs désireux d'investir des capitaux en Algérie, les services administratifs, aidés en cela par les organismes professionnels intéressés, préconisaient l'installation d'usines, qu'ils maintenaient à un nombre relativement réduit pour en assurer la marche régulière, dans les plaines sublittorales et plus particulièrement, aux abords des' grands barrages.
-----------Ce principe devait, à leur sens, permettre à l'industrie de profiter des avantages que lui offrait dès le départ la proximité des vergers les plus importants tout en mettant à sa portée des périmètres .irrigables étendus dont les cultures lui auraient bientôt été plus spécialement réservées.
-----------Sans craindre la concurrence des halles. les usines voyaient leur approvisionnement garanti par des contrats souscrits avec des coopératives d'approvisionnement.
Par leur seule présence et leur activité, elles fixaient, enfin, clans ces régions une main-d'œuvre relativement nombreuse en augmentant d'autre part la valeur foncière des terrains ainsi mis en maraîchage.
-----------Sur un plan différent, les industriels s'organisaient déjà entre eux. Ils constituaient dès 1941 un syndicat professionnel que devait bientôt coiffer, il est vrai, le Comité d'organisation des conserves de produits agricoles créé par arrêté du 12 février 1942.
-----------Les premières normes (pulpes, marmelades et confitures) étaient d'autre part fixées en juin de la même année, l'Office algérien d'action économique et touristique recevant mission d'en assurer l'observance.

LA SITUATION EN 1943

-----------Les choses en étaient à ce point quand reprirent les hostilités. Les données du problème se trouvaient à nouveau modifiées.
-----------S'il devenait alors certain de voir les récoltes absorbées dans leur ensemble par suite de l'arrivée et du stationnement sur le territoire d'effectifs importants, et par suite, aussi d'un affaiblissement sensible de la production, il ne s'agissait plus de créer ou d'assurer le développement des industries complémentaires d'après un plan mûrement réfléchi, dont la mise en application avait du reste semblé devoir se heurter à des difficultés insoupçonnées au départ.
-----------Il était ,au contraire, indispensable de solliciter et de promouvoir, toutes les initiatives pour assurer au plus vite une production suffisante capable de satisfaire les besoins impérieux du ravitaillement des armées et des populations, qui se voyaient totalement privées de l'appoint métropolitain.
-----------C'est ainsi que l'on assista bientôt à toute une éclosion d'installations, soumises il est vrai au double agrément des services préfectoraux et de l'O.F.A.L.A.C.
-----------Les unes comptaient sur l'appoint des richesses foncières de l'Algérie réalisant le projet qu'elles avaient lentement mûri, avec la pleine volonté de surmonter les difficultés du moment et de maintenir par la suite leur activité. -----------D'autres malheureusement, plus directement intéressées par le profit immédiat ne devaient réussir qu'à encombrer une profession à laquelle elles n'apportaient aucun élément de progrès.
-----------En dépassant les limites qui auraient pu être raisonnablement admises, cet élan ne devait pas tarder à provoquer une dispersion regrettable des efforts sans qu'il puisse être question d'assurer à chaque entreprise assez d'activité pour lui permettre de se maintenir.
-----------Après avoir compté une centaine d'installations au début de 1942 la profession enregistrait bientôt un déchet appréciable, ne groupant plus en fin 1943, qu'une cinquantaine d'usines dont la plupart, avec des fortunes diverses ont maintenu leur activité jusqu'en fin 1945.
-----------Il se produisait à l'époque une première stabilisation qui suivait de peu la réorganisation de la profession dont la conduite, après la dissolution du Comité d'organisation, était à nouveau dévolu au syndicat professionnel.
-----------C'est alors que les membres de ce syndicat décidèrent de ranimer et d'élargir leur organisation en. regroupant librement autour d'eux les différents représentants de la profession.
-----------Assuré du concours de la presque totalité des industriels il devenait bientôt le véritable représentant de la conserverie algérienne et pouvait apporter aux pouvoirs publics le fruit de la compétence dé ses membres.
-----------Il y était aussitôt encouragé en se voyant confier la charge de répartir dans son secteur les matières contingentées, ainsi que d'assurer l'exécution du premier programme de fabrication confié à l'industrie algérienne par le Ravitaillement général qui prévoyait pour le premier semestre 1944, la livraison de
-----------3.000 tonnes de confitures,
-----------1.500 tonnes de conserves de légumes ;
-----------600 tonnes de plats cuisinés.
-----------En ne tenant compte que de leur capacité théorique de fabrication, les usines qui lui étaient rattachées semblaient pouvoir largement réaliser ce premier programme.
-----------On estimait en effet que celles-ci étaient alors équipées pour fabriquer chaque jour, dans leur ensemble
-----------8o tonnes de pulpes,
-----------6o tonnes de confitures.
-----------20 tonnes de conserves de tomates.
-----------10 tonnes de conserves de légumes.
-----------1 tonne de plats cuisinés,
-----------20 tonnes de jus de fruits.
-----------15 tonnes de déshydratés.
-----------Toutefois, pour faire face aux nécessités de l'heure, la conserverie algérienne n'en dut pas moins surmonter de nombreux obstacles relatifs à
------------ L'équipement des usines ;
------------ approvisionnement des matières premières
------------ La rigidité de réglementations auxquelles elle se trouva temporairement astreinte.

E Q U I P E M E N T.

-----------Alors qu'ils se trouvaient depuis plusieurs années dans l'impossibilité de faire édifier de nouveaux bâtiments ou d'aménager rationnellement les locaux mis à leur disposition, les industriels durent essayer tout d'abord sur place de faire construire le matériel qui leur était nécessaire.
-----------Il va sans dire que les fournisseurs locaux, privés souvent des métaux qui leur auraient été indispensables, ne parvenaient, malgré leurs efforts, qu'à livrer des machines qui n'auraient pu, en d'autres temps, s'aligner sur les machines ordinairement en usage.
-----------Comprenant déjà toute la nécessité qu'il y aurait pour elle à se rééquiper dès que les circonstances le permettraient la profession chercha à obtenir l'autorisation de constituer des réserves de trésorerie capables de lui permettre de procéder à ce renouvellement.
-----------Sans y avoir été autorisée, elle réussissait toutefois à faire appel aux constructeurs métropolitains dès que les relations furent rétablies avec la métropole.
-----------Peut-être y- aurait-il eu pour elle de grands avantages à se mettre en rapport avec les plaisons étrangères et plus spécialement avec celles des Pays anglo-saxons.
-----------La pénurie des devises mises à la disposition des industriels, les dévaluations successives du franc vinrent ajourner en partie la réalisation des projets qui avaient été conçus laissant incomplet, jusqu'à ce jour, l'équipement général de nos industries.

APPROVISIONNEMENT EN MATIÈRES PREMIÈRES.

-----------Fruits et légumes. - Les richesses maraîchères et fruitières de l'Algérie auraient pu, à elles seules, expliquer la création et le développement d'une industrie puissante de la conserve.
-----------Ces surfaces passaient respectivement au cours des années considérées, à 25.000 ha pour les agrumes (sur lesquels il y a lieu de compter 7o % d'oranges) dont 20.000 sont actuellement en production et à 3.000 lia pour les abricotiers dont 2.000 environ sont présentement en plein rapport.
-----------Si l'on admet que les vergers produisent en moyenne 100 qà l'ha et que les récoltes secondaires, tant maraîchères que fruitières, pouvaient concourir en même temps à l'approvisionnement des usines, il pouvait paraître à l'époque que celui-ci était largement assuré.
-----------Dans son souci de garantir aux populations et aux armées un ravitaillement cil fruits suffisant. l'Administration ne devait pas tarder à prendre des mesures sévères quant à l'industrialisation des fruits et des légumes.
-----------D'abord interdite en principe, leur transformation resta longtemps soumise à l'octroi d'une dérogation que les services de préfecture accordaient aux usines pouvant justifier de contrats réguliers avec les Administrations civiles ou militaires, mesure qui restait elle-même subordonnée aux exigences (lu moment.
-----------Sur les démarches du syndicat de la conserverie, les pouvoirs publics adoptèrent cependant en juin 1945, le principe de réserver à la profession des contingents dont ]importance serait fixée dès le début des récoltes fruitières.
-----------Par la suite, l'arrêté du 14 mars 1947 abrogea enfin toutes les restrictions précédemment imposées par les circonstances.
-----------Les industriels pouvaient dès lois s'assurer auprès des producteurs toutes quantités (le fruits et de légumes qui leur étaient nécessaires et passer éventuellement avec eux des contrats de culture.

SUCRE .

-----------Nous ne rappellerons, ici, que pour mémoire, la réglementationà laquelle le commerce et l'utilisation des sucres furent soumis au cours de ces dernières années, toutes dispositions qui, maintenues 'jusqu'aux premiers jours de 1950. ne furent pas sans gêner sérieusement l'activité (le nos usines.
-----------Nos industries surent, toutefois, bénéficier jusqu'alors (le toutes les quantités dont le Ravitaillement général put se dessaisir à leur profit et qui, pour trop réduites qu'elles aient été, au regard des besoins du moment, ne leur en permirent pas moins de développer le volume de leurs fabrications et de contribuer de façon appréciable au ravitaille nient des troupes et de la population.
-----------Les tonnages du sucre reçus peuvent, dans leur ensemble, être évalués aux chiffres suivants
-----------1941 -----------1.300 tonnes environ.
-----------1942 -----------1.100
-----------1943 ----------- 750
-----------1944 -----------2.526 -
-----------1945 -----------966 -
-----------1946 -----------1.262
-----------1947 -----------1.883

-----------1948 -----------2.486
-----------1949 -----------1.000 -

MOUTS CONCENTRES.

-----------Pour nous permettre de remédier à la médiocrité relative de ces contingents, le services administratifs autorisèrent les industriels à utiliser des quantités importantes de moût concentré.
-----------Bien qu'il ne permit que les fabrications de marmelades (moins recherchées il est vrai que les confitures), ce sucre de remplacement fabriqué sur place, représenta pour les usines algériennes un appoint certain qui leur permit de maintenir leur activité.
-----------C'est ainsi par exemple que celles-ci en reçurent plus de 4.000 tonnes sur la production issue de la récolte 1945.
Utilisé de 1942 à 1946, ce produit fut progressivement abandonné par la profession par suite de son prix élevé et surtout des difficultés qu'elle rencontrait à faire accepter la marmelade par sa clientèle une fois le rationnement en sucre devenu moins sévère.

BOITAGES.

-----------Entre autres difficultés les industriels se heurtèrent à la pénurie d'emballages.
-----------Dans les débuts, les confitures et les conserves de tomates seules pouvaient être en principe mises en boîtes de fer blanc. Encore l'irrégularitéde livraison des emballages contrariait-elle fréquemment la conduite normale des fabrications.
-----------Il n'était prévu, pour le logement en 4/4 des autres produits que le boîtage mixte ou de fer noir.
-----------C'est ainsi que les industriels ne purent fabriquer pendant quelques années que des pulpes en fûts, gênés également par le manque fréquent d'anhydride sulfureux.
-----------Par suite de la reconstitution des stocks métal il fut toutefois permis d'étendre peu à peu en 1946 l'usage du fer blanc à l'ensemble des produits des conserveries qui sont; depuis près de deux ans, assurées dans leurs besoins généraux.

LA STANDARDISATION.

-----------Afin de permettre de réserver aux produits algériens la place qu'ils avaient acquise sur le marché avant-guerre, le syndicat de la conserve travaillait en plein accord avec les services de l'Office Algérien d'Action Economique et Touristique, organisme plus particulièrement chargé de la standardisation des produits algériens.
-----------C'est ainsi que furent progressivement mis au point les arrêtés de standardisation des pulpes de fruits, des confitures et des marmelades (1942-1947), des fruits au sirop, des conserves de tomates et des déshydratés (novembre 1947).
-----------Il va sans dire que certains de ces règlements pour avoir été pris à des époques où on ne possédait pas de données définitives pourront être utilisés dans la pensée de les aligner sur les règlements métropolitains. Il n'en reste pas moins qu'ils contribuèrent à fixer en temps opportun des normes de fabrication (lui permirent à la conserverie algérienne de livrer des produits de qualité.

POSSIBILITES ACTUELLES DE PRODUCTION.

-----------Il faut signaler, enfin, pour préciser les possibilités, que le syndicat réunit aujourd'hui, dans ses sections spécialisées, la presque totalité des industriels conserveurs de l'Algérie, dont les usines pouvaient être estimées naguère occuper, à titre permanent, aux environs de 6oo personnes et dont la capacité moyenne de production journalière correspondait, dans l'ensemble, à

-Pulpes de fruits et fruits au naturel
150 tonnes
Confitures
100
Fruits au sirop --
45
Concentrés et extraits de tomates
45
Conserves de légumes
40
jus de fruit
35
déshydratés
- 2

-----------Ces possibilités demeurent. Elles sont, toutefois, toutes théoriques par suite de l'arrêt plus ou moins prononcé de certaines usines.

PULPES.

-----------Comme la plupart des industries agricoles, l'activité des usines de transformation des fruits resterait essentiellement saisonnière s'il n'était permis de pallier cet inconvénient par la mise en oeuvre de pulpes, le plus souvent fabriquées à l'usine même.
-----------Sous le nom de pulpes il est convenu de placer les fruits qui après avoir été nettoyés, calibrés et préparés (pelés, dénoyautés, etc...) puis blanchis, sont le plus généralement mis en boîte et stérilisés en vue de constituer une réserve de fruits, toujours disponible à la confiturerie.
-----------En procédant ainsi, l'industriel connaît, il est vrai, quelques périodes de pointes, dans nos régions, au moment des récoltes d'abricots et d'oranges, mais il lui est permis de répartir ensuite sur plusieurs mois, la transformation de ces pulpes en confitures.
-----------Il a été signalé plus haut toutes les possibilités que les vergers algériens offraient aux industries. La fabrication des pulpes pourrait donc être considérable si ne constituant pas une transformation primaire, elle n'était, elle-même conditionnée par l'activité des industries utilisatrices et soumise, indirectement, aux mêmes vicissitudes.
-----------Les pulpes d'origine algérienne sont fabriquées d'après les normes fixées par arrêté du 2 juin 1942. La détermination de leur prix et leur exportation vers la métropole et les pays de l'Union française ne font plus aujourd'hui l'objet d'aucune formalité.

CONFITURES.

-----------Les confitures peuvent être fabriquées, comme nous venons de le voir, soit à l'aide de fruits frais, soit à l'aide de pulpes.
-----------Dans le premier cas, les fruits sont traités comme il est dit plus haut et mis en bassine avant blanchiment.
-----------Dans le second cas, les boîtes de pulpes sont ouvertes, vérifiées, mises en bassine avec le sucre d'apport ou après la prise du sirop suivant les cas.
-----------Une fois cuite, la confiture est mise en boîtes stérilisées à l'autoclave.
-----------Afin de permettre d'apprécier l'importance des matières premières mise en . œuvre dans ces fabrications, nous rappellerons à titre d'exemple que, d'après les règlements actuels, il y a lieu de traiter 12o kg d'abricots ou 100 kg d'oranges pour obtenir 100 kg de pulpes, d'utiliser 7o kg de pulpes d'abricots ou 58 kg de pulpes d'oranges pour obtenir 100 kg de confitures, le sucre comptant pour 6o % du poids du produit fini.
-----------Essentiellement tributaire des contingents de sucre qui lui étaient jusqu'alors réservés, la fabrication des confitures atteignit plus de quatre mille tonnes en 1948, ne le cédant que de très près (Les chiffres cités dans le corps de l'étude sont (les chiffres syndicaux. Ils ne se rapportent qu'à l'activité des membres du syndicat.) au tonnage fabriqué en 1944.
-----------Jusqu'à ces tout derniers temps, il était généralement admis que ce chiffre correspondait aux besoins de la population, alors même que celle-ci était privée plus ou moins complètement de beurre, de fromage, de chocolat ou même de fruits frais dont la consommation sous notre climat est toujours très recherchée.
-----------Pour avoir retrouvé toute liberté dans ses possibilités d'approvisionnement, il n'en reste pas moins vrai que la confiturerie algérienne, dont !les fabrications se limitèrent à 1.750 tonnes, environ, en 1944, se montre très inquiète du lendemain.
-----------Après avoir surmonté tant de difficultés, elle se voit, aujourd'hui, dans l'obligation de ralentir ou de suspendre son activité.
-----------Sans doute le volume des fabrications dépasse-t-il encore de plus du triple celui de 1939. Il n'en demeure pas moins que, pour apprécier le déséquilibre dont souffrent nos industries, il y ait lieu de se rappeler les quelques chiffres suivants :
-----------Volume des fabrications 1939 : 500 tonnes
-----------Estimation de la consommation algérienne en 1931: 1.000
-----------Volume des fabrications en 1948 : 4.451
-----------Volume de fabrications en 1949 : 1.753
-----------Capacité journalière théorique de fabrication des usines : 100

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-----------Ayant longtemps vécu en circuit fermé, nos industries n'ont pas manqué de s'orienter, dès que la chose leur fut possible, vers les marchés extérieurs. Contrariées, parfois, par les règlements administratifs, elles virent le plus souvent leurs efforts rendus inutiles du fait de ceux que déployait la concurrence étrangère dont les prix de vente, entre autres facteurs, demeurent toujours inférieurs aux leurs.
-----------Peut-être a-t-on pu connaître, en Algérie, il y a quelques années à peine des produits de qualité insuffisante. A lire ce qui se passa hors de notre territoire, il semble que la chose ne lui ait pas été particulière. L'eut-elleété qu'elle se trouverait aujourd'hui très largement dépassée par la qualité même des types qui sont généralement offerts et en tout premier lieu, les confitures d'oranges, présentées en tranches ou en coupe dundee, les confitures d'abricots et les crèmes de patates.
----------Ce sont là trois spécialités que nos industriels se sont efforcés à mettre particulièrement au point. Nous sommes sûrs qu'ils seront à même de les imposer sur le marché extérieur, dès que les circonstances le permettront.
-----------Les normes des confitures de fabrication algérienne ont été définies par arrêté du 27 juin 1942. Leur prix peut aujourd'hui être librement débattu en vertu de l'arrêté du 25 mars 1949. Seule leur exportation vers l'étranger reste soumise à l'octroi d'une licence.

FRUITS AU SIROP.

-----------La fabrication des fruits au sirop fut entreprise en 1947, dès que la profession put obtenir une attribution de sucre lui permettant de faire ses premiers essais.
-----------Ceux-ci portèrent le plus généralement sur les abricots les figues et les oranges, fruits de choix, (le production locale, auxquels l'industrie préférait se limiter.
-----------Les fruits font, dans cette fabrication, l'objet d'un contrôle, d'un triage et d'une préparation particulièrement minutieuse.
-----------Ils sont généralement blanchis, puis disposés dans des boites qui, après avoir été préchauffées, sont remplies ,l'un sirop dont les degrés de température et de concentration ont été menés à point voulu, et sont enfin stérilisées après sertissage.
-----------Nous avons vu l'an dernier que, pour être restés de longs mois sans obtenir aucune précision quant au régime de vente qui leur serait consenti pour ce produit, les industriels limitèrent leurs fabrications à une cinquantaine de tonnes. Ils la poussèrent en 1948 à plus de deux cents tonnes, chiffre qui s'affaissa quelque peu au cours de l'exercice suivant.
-----------Ce tonnage est naturellement de faible importance. Il pourrait être facilement augmenté quand ces .,spécialités se seront fait plus largement connaître, tant en Algérie qu'au dehors, et que leur prix de vente aura réussi à s'aligner sur ceux de la concurrence étrangère.
-----------Les fruits au sirop de fabrication algérienne doivent répondre aux normes fixées par l'arrêté du 2o novembre 1947.

CONCENTRES DE TOMATES ET EXTRAITS.
-----------Après avoir été triés et lavés, les fruits passent ici au broyeur, à la passoire et à la raffineuse d'où le jus aspiré par une pompe est envoyé dans le concentreur. C'est dans cet appareil qu'il est mené progressivement, sous vide, jusqu'à la concentration recherchée, le plus souvent à 33 % d'extrait sec, d'oie il est retiré pour être mis en boîte, dans les conditions que nous avons rappelées plus haut.
-----------A une enquête faite en 1945, dans le but de déterminer l'importance des quantités qui pourraient être livrées aussi bien au Ravitaillement générai qu'aux services die l'Intendance, celles-ci parurent pouvoir être arrêtées à 1.300 tonnes environ. -----------La campagne de tomates s'annonçait donc dès cette époque comme (levant contribuer largement à l'économie de nos entreprises.
-----------Contre toute attente, il ne fut livré que des quantités insignifiantes.
-----------Ce déficit put être imputable en partie à la maladie qui avait atteint les plantations.
-----------Autorisés l'année suivante sur les instances du syndicat à s'approvisionner plus largement auprès des producteurs, les industriels s'apprêtaient à profiter pleinement des possibilités que semblaient devoir leur offrir la très belle récolte de 1946.
-----------Ils étaient, toutefois, contrariés dans leur projet, par le manque de boîtage qui limita les fabrications aux environs de 1.000 tonnes.
-----------Sans pouvoir obtenir encore la liberté dans l'établissement de leurs prix de vente ils bénéficiaient par contre de toute facilité d'exportation vers la métropole et les pays de l'Union française.
-----------Ils portaient enfin, en 1948, leur production à plus de 1.500 tonnes dont la totalité fut absorbée sans tarder. Ce sont là des résultats encourageants qui se virent confirmés en fin 1949.
-----------Certes, leur reste-t-il encore à résoudre certains problèmes portant plus particulièrement sur la sélection et la culture des variétés les plus appropriées.
-----------Il n'est pas douteux que, groupés, aujourd'hui au sein d'une section spéciale du syndicat de la, conserverie, ils ne parviennent à mettre au point cette question, dont l'étude ne fut rendue possible que ces toutes dernières années afin (le parvenir aux prix de revient les plus bas et favoriser ainsi au maximum le développement de cette activité.
-----------Il sera facile d'apprécier l'importance que celle-ci peut prendre dans l'économie générale quand on saura qu'il est nécessaire de mettre en oeuvre 700 kg environ de fruits pour obtenir 100 kg d'extrait 30/35 %.
-----------Les normes applicables aux conserves de tomates de fabrication algérienne ont été définies par l'arrêté du 27 novembre 1948. Celles-ci sont d'autre part affranchies de toute réglementation spéciale quant à leur exportation vers la métropole et les pays de l'Union française.

CONSERVES DE LEGUMES.
-----------Par suite des besoins de la population en ravitaillement frais, il ne fut livré par les industriels, de 1942 à 1946, que des quantités infimes, de conserves de légumes, se tenant chaque année aux environs de 40 tonnes.
-----------Bénéficiant sans tarder des possibilités que leur accordait l'arrêté du 14 mars 1947, qui abrogeait les restrictions imposées à la circulation et à la vente des produits maraîchers, la conserverie partait l'année même le chiffre de sa production à 400 tonnes.
-----------Celle-ci devait atteindre aux environs de 1.250 tonnes en 1948 et dépasser 1.500 tonnes en 1949, plus particulièrement réparties en conserves d'artichauts, céleris, haricots verts, haricots en grains assaisonnés, petits pois et tomates entières.
-----------Il y a là un résultat certain. Tout n'est certes pas encore au point, qu'il s'agisse de l'approvisionnement qu en l'état actuel des choses pourrait devenir rapidement excédentaire.
-----------Il reste à rendre encore plus étroits, pour un profit réciproque, les contacts qui existent entre les organismes professionnels de la production et de l'industrie, à définir leurs exigences propres et leurs besoins à rechercher, en plein accord, les variétés convenant plus particulièrement à la conserverie à en développer la culture.
-----------Souvent lésés dans les intérêts par l'éclosion de grèves qui bloquèrent trop fréquemment les exportations, les producteurs se montrent aujourd'hui plus attentifs aux garanties que peut leur apporter un écoulement partiel, mais assuré, de leurs récoltes vers les conserveries.
-----------Mais, là encore, se posera pour les industriels le problème des débouchés à l'étranger.
-----------La population algérienne, en effet, qui peut faire appel toute l'année aux récoltes successives de produits niaraichers ne se montra jamais très friande de conserves.
-----------Ce n'est donc que par un élargissement constant des débouchés extérieurs qu'il sera possible d'assurer l'essor de cette branche dont le rapide développement semble devoir offrir bien des possibilités.
-----------Les conserves de légumes qui furent exemptées des formalités de taxation par arrêté du 24 mars 1947 peuvent être librement exportées vers la métropole et les pays de l'Union française.
-----------Sans qu'elles soient astreintes à des normes particulières en Algérie, leur fabrication est alignée dans la majorité des cas aux normes applicables aux conditions métropolitaines de même type.

PLATS CUISINES - CONSERVES DE VIANDE.
-----------Il ne fut encore fabriqué que très peu de plats cuisinés, le plus souvent, pour le compte de l'armée ou de collectivités publiques.
-----------Après avoir offert les conserves de viandes accommodées, fréquemment accompagnées de légumes secs, l'industrie essaya bien en 1948 de mettre au point des conserves de viande de porc dont les cours avaient très sensiblement fléchi.
-----------C'est ainsi qu'il fut préparé des conserves de pâtés, de choucroute garnie, et de cassoulet, essais qui furent abandonnés en 1949o
-----------Il ne semble pas que cette activité soit appelée à se développer d'une façon appréciable.
-----------Sans pouvoir, en effet, compter sur un approvisionnement régulier de viandes de choix, nos usines ne possèdent encore ni le matériel ni le personnel spécialisés qui leur seraient dès lors indispensables. Il leur faudrait ensuite assurer l'écoulement de leur production sur les marchés étrangers, tous problèmes qui n'ont jamais été sérieusement abordés et qui ne semblent pas être en mesure d'être facilement résolus en faveur de l'industrie algérienne.

JUS DE FRUITS.
-----------On ne rappellera ici que pour mémoire les fabrications (le jus mutés qui furent poursuivies de 1940 à 1942.
-----------Il en était fabriqué en 1942 plus de 10.000 hl exportés pour la plupart vers la métropole sous forme de jus d'agrumes, (le pêche, de prune et parfois de pastèque.
-----------Il s'agissait là d'un produit de remplacement, employé dans- la préparation de boissons rafraîchis-antes et complètement délaissé aujourd'hui.
-----------Quelques essais de jus au naturel avaient bien été tentés à l'époque mais ils n'avaient reçu aucune application industrielle par suite de la pénurie des matières premières (fruits et boitages) et de l'insuffisance (lu matériel existant alors.
-----------Reprises très timidement en 1945, ces fabrications dépassaient en 1947 3.500 hl pour fléchir à nouveau en 1948 et 1949. Quel sera l'avenir ?
-----------S'il est vrai que l'Algérie par ses ressources fruitières- offre des possibilités pratiquement illimitées aux industriels qui se montreraient intéressés par la fabrication des jus de fruits, nous ne croyons pas que cette activité puisse très rapidement se développer tant que les prix de vente des jus de fruits se tiendront nettement au-dessus des prix offerts par la concurrence étrangère.
-----------Quoiqu'il ait été écrit, il est peu probable que la population musulmane recherche jamais ce pro duit sur une grande échelle, ne serait-ce pour l'instant que du fait de son prix élevé. Ce n'est donc qu'à l'extérieur (lue pourrait s'offrir un écoulement important et c'est là qu'intervient encore la question (le nos prix de revient, question à laquelle ii ne peut être apporté de solution réelle que par un accord confiant entre la production et l'industrie, une fois l'une et l'autre persuadées (lu produit qu'elles peuvent réciproquement en tirer.
-----------On a (lit que la confiture pourrait offrir un jour un précieux débouché aux excédents de récolte d'agrumes. Ceci est incontestable, mais que dire alors de celui que présenterait pour eux une industrie (le jus de fruit, solidement équipée.
-----------Quoi qu'il en soit on peut estimer que les résultats obtenus jusqu'à présent tant au point de vue de la qualité (les produits que de l'importance des fabrications, sont suffisants pour laisser prévoir un développement progressif de cette jeune industrie pour peu que soient levés les obstacles signalés plus haut.
-----------La fabrication des jus de fruits, dont l'exportation vers la métropole et les pays de l'Union française fut rendue libre dès 1946, ne fait l'objet d'aucune règleinentation particulière sur le territoire algérien.

DESHYDRATES.
-----------Lors du recensement effectué en janvier 1942, le nombre des industriels désireux (le se livrer à la déshydratation en Algérie atteignait une cinquantaine.
-----------Parmi ceux-ci, une dizaine possédait déjà une installation suffisamment au point pouf pouvoir prendre part sans tarder à l'activité de la profession.
-----------La capacité de la production journalière était alors estimée à 15 tonnes, portant à 1.500 tonnes les possibilités moyennes annuelles de l'Algérie.
-----------Ce chiffre ne fut jamais atteint.
-----------Sans parler des défections qui se produisirent parmi les industriels recensés, par suite des difficultés particulières qu'ils purent rencontrer, il apparut rapidement que les espoirs fondés en Algérie sur la déshydratation seraient déçus.
-----------La déshydratation était une industrie délicate. Il lui aurait fallu pouvoir compter autant sur un ravitaillement régulier de variétés maraîchères choisies et de combustible, un matériel suffisamment au point, un personnel spécialisé que sur des débouchés sérieux, toutes conditions qui ne furent jamais parfaitement réunies.
-----------Si les déshydrateurs ont pu se plaindre que leurs industries n'avaient pas été suffisamment encouragées dans leurs débuts par le manque d'intérêt que lui avait témoigné la clientèle, il y a lieu de rappeler par contre qu'ils ne purent répondre que de très loin à l'ordre -de 120 tonnes de légumes déshydratés dont les services de l'Intendance leur avaient confié la réalisation au titre de l'exercice 1943 dans le but de stimuler leur activité.
-----------Sans réussir à développer sensiblement ce tonnage de leurs fabrications au cours des exercices suivants, ils parvenaient toutefois, bénéficiant en cela des dispositions plus libérales qui venaient d'être prises en faveur de l'industrialisation des fruits, à mettre sur le marché en 1946, près de 8oo tonnes de produits dont la majeure partie constituée par les raisins et les abricots fut progressivement exportée.
-----------Ces résultats furent malheureusement sans lendemain. Les fabrications ralentirent bientôt par suite de la concurrence faite, à l'exportation, par les fruits étrangers de réputation plus solidement établie et de prix souvent de beaucoup inférieurs. Les légumes dont le prix de revient se maintenait également. élevé étaient en même temps de moins en moins demandés à l'exception petit-être de l'oignon.
-----------La production tombait à une quarantaine de tonnes en 1947, pour remonter quelque peu en 1948. Aucune fabrication ne fut signalée en 1949.
-----------Seuls comptaient naguère de façon appréciable les abricots, les pruneaux (type Agen) et les raisins déshydratés qu'accompagnaient encore quelques fabrications fortuites de légumes déshydratés destinées à répondre à des besoins spéciaux.
-----------Les déshydratés peuvent librement quitter le territoire. Les règles de standardisation qui leurs sont applicables ont été fixées par l'arrêté du 28 novembre 1947.

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-----------De tout ce qui précède, il est possible de tirer les conclusions suivantes
-----------L'Algérie offre à la conserverie des possibilités naturelles pratiquement illimitées, tant par l'importance de ses vergers que l'étendue de ses cultures maraîchères.
-----------Après avoir surmonté des difficultés de tous ordres, la conserverie est aujourd'hui à pied d'oeuvre sans disposer peut-être de tout le matériel désirable.
-----------Par sa persévérance dans l'effort, elle a pu porter la qualité de ses produits à un degré tel qu'il leur est permis de rivaliser avec ceux qui sont les plus recherchés, qu'il s'agisse entre autres de pulpes, de confitures, de conserves de tomates ou de jus de fruits.
-----------Elle a su également démontrer que son développement en Algérie était capable d'apporter un nouveau gage d'équilibre à la production maraîchère et fruitière.
-----------Si toutefois l'ensemble de sa production, considérablement accrue par rapport à celle d'avant-guerre, put dans l'ensemble être assez facilement absorbée jusqu'à ces derniers temps sur le marché local, c'est pour elle aujourd'hui un besoin impérieux de rechercher et de trouver à l'extérieur les débouchés sans lesquels elle se trouverait promptement asphyxiée.
-----------La chose ne semble possible que si, maintenant la qualité de ses produits, elle parvient à diminuer ses prix de revient dont le niveau se tient le plus souvent au-dessus de ceux de la concurrence étrangère.
-----------Certains ont pensé que nos produits pouvaient se défendre avec l'aide seule de barrières douanières. Nous estimons que cette solution est inopérante. Supposons que le Pouvoir Central consente à élever (le façon très sensible les droits à l'entrée du territoire national et parvienne ainsi à écarter pour nous toute concurrence étrangère, cela ne nous ouvrirait, pour autant, qu'une partie du marché métropolitain qui, déjà encombré par une fabrication locale très importante, ne manquerait pas de se trouver très rapidement saturé.
-----------Ce ne serait là que ruses avec la réalité qui, tôt ou tard, s'avérerait sans effet.
-----------Tout en admettant qu'en ce secteur nos industries puissent être quelque peu aidées par des mesures de protection transitoires, nous sommes persuadés, au contraire que la bataille ne peut être gagnée pour elles qu'en s'attaquant à l'abaissement de leur prix de revient.
-----------Il leur est possible, certes, de s'y employer, en poursuivant toujours une meilleure utilisation de leur main-d'oeuvre, un meilleur rendement de leur matériel.
-----------I1 leur est permis d'encourager la sélection et l'expansion de variétés plus particulièrement adaptées à leurs besoins, de multiplier les contacts avec la production, de rechercher la conclusion de contrats, de culture plus ou moins généraux avec elle.
-----------Il leur est, par contre, impossible de peser sérieusement sur les cours auxquels la production est aujourd'hui habituée et qui, généralement hors de proportion avec les prix mondiaux, en ce qui concerne plus particulièrement les produits recherchés par nos usines, rendent inopérants les efforts que l'industrie pourrait aujourd~hui tenter et soutenir pour s'implanter sur le marché étranger.
-----------C'est là un problème d'ensemble dont le retour général au libéralisme dans les échanges internationaux ne manquera pas de hâter la solution.
-----------Nous avons constaté que la conserverie était depuis plus d'un an sérieusement atteinte dans son activité. Sans négliger l'importance des facteurs qui peuvent lui rendre un essor renouvelé, elle n'en maintient pas moins ses possibilités intactes, restant prête, dans son ensemble, à reprendre dès qu'il lui sera possible toute sa place au sein de l'économie algérienne.


R. BOUCARUT
Président du Syndicat genérat algérien de la conserverie des fruits et légumes

RELEVE DES FABRICATIONS EFFECTUEES AU COURS DES EXERCICES 1939-1949
Année
Pulpes
F. N
(2)

Confi-tures

 

F. S.(3)
Marme-lades
C. et E
tomates
C.de légumes
Plats cuis.
Jus
(4)
Déshy
1939(1)
   
500 ..
   
200
20
     
1940
                   
1941
1.202
 
2.164
   
335
     
128
1942
3.260
 
1.800
 
1.561
 
68
   
52
1943
1.136
 
1.248
 
387
50
30
   
89
1944
1.700
 
4.471
 
211
88
35
6
 
41
1945
2.328
 
1.620
 
1.107
19
4
1
 
110
1946
4.854
 
2.213
 
3.669
992
75
 
3
772
1947
3.328
143
2.962
51
178
884
307
2
364
37
1948
3.094
268
4.351
220
 
1.501
1.247
25
218
103
1949
1.411
 
1.753
147
 
1.431
1.508
 
150
 

(1) Les chifres se rapportant aux années 1939-1943 ont été établis d'après les renseignements recueillis à l'époque par le Comité d'organisation auprès de la totalité des industriels. Les chiffres se rapportant aux exercices 1944 et suivants résultent des renseignements obtenus par le syndicat auprès de ses membres.
(2) Fruits en naturel.
(3) Fruits en sirop.
(4) Jus de fruits en naturel. Pour mémoire : jus de fruits mutés, fabrication 1941 = 44 t., 1942 = 1.165 t.

EVALUATION EN FRANCS DE LA PRODUCTION 1948
Pulpes
3.094.102 kg
à 55Fr
logé
5/1
170.175.665
Fruits au naturel
267.591
75
 
4/4 Caisse
-20.069.700
Confitures
4.351.371
115
   
500.407.665
Fruits au sirop
219.926
115
   
25.291.490
Concentrés de tomates
1.501.472
120
   
180.176.640
Conserves (le légumes
1.246.555
100
   
124.655.500
Plats cuisinés
25.413
150
   
3.811.950
Jus (le fruits
218.211
120
   
26.185.320
Déshydratés
103.290 -
160
 
Caisse
16.526.400
Total
       
1.067.300.330