Alger, Algérie : documents algériens
Série économique : mines
Les mines en Algérie
4 pages + tableaux - n°50 - 8 sepembre 1948

 

mise sur site le 7-03-2005
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--------La valeur de la production minérale de l'Algérie s'élevait, en 1938, à 530 millions de francs.

--------Les principales productions étaient représentées par le minerai de fer (3.064.000 t.), le phosphate de chaux (584.000 t. ), les minerais de zinc (8.750 t.) et les minerais de plomb (4.000 t.).

--------On pouvait y ajouter accessoirement la pyrite de fer (43.000 t.), la houille (15.000 t.) et quelques centaines de tonnes de pétrole.

--------Si l'on excepte la pyrite de fer, utilisée sur place pour la préparation des superphosphates, et le faible tonnage de houille, consommé par les chemins de fer, algériens dans le Sud Oranais, l'ensemble de cette production minérale était exporté vers la France et vers quelques autres pays européens (Angleterre, Allemagne, Pays-Bas, Pologne, Italie).

--------La valeur totale des exportations algériennes s'élevait à cette époque à 5 milliards 640 millions, dont environ 700 millions à destination de l'Etranger. Dans cette dernière somme, les minerais de fer intervenaient pour 317 millions et le phosphate de chaux pour 30 millions.

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Les importations de l'étranger atteignaient 752 millions, dont 139 millions pour les charbons et 188 millions pour les produits dérivés du pétrole.

--------On voit ainsi qu'en 1938 l'exportation des minerais de fer et du phosphate de chaux assurait le paiement (le l'énergie thermique consommé par l'Algérie.

--------Depuis 1942 les produits miniers reprennent progressivement leur place dans l'économie algérienne, mais le -développement de l'extraction reste fortement contrarié par les difficultés que rencontrent les mineurs pour la modernisation de leur équipement- et par la disparité croissante entre les prix de revient industriels et les cours des diverses substances sur les marchés internationaux.

--------En 1947, on enregistre néanmoins les chiffres suivants pour la production (stat. provisoires)
-------------Minerai de fer 1.600.000 tonnes
-------------Houille 200.000
-------------Phosphates de chaux 700.000
-------------Pyrite de fer 36.000
-------------Minerais de zinc 13.000
-------------Minerais de plomb 2.000
-------------Minerais d'antimoine 300
-------------Mercure (métal) 12
-------------Sulfate de Baryte 30.000
-------------Argile smectique 15.000
-------------Kieselguhr 7.000

MINERAIS DE FER
--------Les minerais actuellement exportés sont en presque totalité constitués par de l'hématite et de la limonite. Leur teneur à l'état naturel est voisine de 50 %. Ils renferment en général moins de 2,5 % de manganèse ; ils sont très faiblement phosphoreux (moins de 0,04 %). Quant au soufre et à la silice, ils donnent rarement lieu à pénalisation du minerai.
--------Bien que certains pays, comme l'Angleterre et l'Allemagne, se soient orientés avec succès, pendant la guerre, vers l'utilisation de minerais de fer pauvres (jusqu'à 22 %) situés sur leur territoire, à proximité des usines, les minerais de fer algériens qui sont d'excellente qualité demeureront longtemps très appréciés des hauts fourneaux pour leur facilité de réduction et leur aptitude à la fabrication des aciers spéciaux.
--------Les minerais de fer ont été vendus, en 1947, au prix F.O.B. de 24 shillings 6 (base 50 %).

PHOSPHATE DE CHAUX
--------Les exploitations algériennes produisent trois qualités de phosphate
--------Compagnie Minière de Mzaïta, à Tocqueville (département de Constantine), phosphate métallurgique utilisé dans la métallurgie du fer ou dans la préparation du phosphore au four électrique. Exportation par Bougie.
--------Compagnie des Phosphates de Constantine (Djebel Kouif, près de Tébessa). Phosphate à 65/68 % de phosphate tricalcique pour transformation en superphosphate 16 % (exportation par Bône).

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--------Les deux mines mettent en outre en vente un phosphate moulu pour l'emploi direct en agriculture, titrant 25 % de P2 05 à la finesse de 95 % d'admis au tamis 100.
--------La vente des phosphates des trois pays d'Afrique du Nord est assurée par le Comptoir Nord-africain des phosphates de chaux, organisme d'Etat créé par l'acte dit loi du 26 mars 1942, en remplacement du Comptoir des phosphates d'Algérie-Tunisie, constitué en 1933 par accord direct entre tous les exploitants Nord-africains sur l'initiative du Gouvernement Tunisien. La production algérienne ne peut donc évoluer que dans le cadre de ces accords dont le but essentiel a été de permettre l'accroissement des exportations marocaines de phosphate à haute teneur, tout en ménageant sur le marché international une place aux mines moins favorisées par le titre et les conditions de gisement.
--------La concurrence est, en effet, très forte, les producteurs américains disposant à la fois (le la production la plus élevée, du titre le plus fort et des prix de revient les plus faibles.
--------En 1947, la production algérienne de phosphate se répartit ainsi (chiffres provisoires) Djebel Kouif (Compagnie des Phosphates de Constantine) 65o.000 tonnes
Compagnie Minière de M'Zaïta 50.000 tonnes
--------Elle a été dirigée sur les pays suivants : France 32 %, Australie 20 %, Allemagne 17 '/,, Angleterre et Irlande ii %, Hongrie, Pays-Bas, Portugal, Pologne (ensemble 20 %).

HOUILLE

--------Pour faire face aux besoins de l'Algérie pendant la guerre, la prospection et la mise en valeur du bassin houiller de Colomb-Béchar-Kenadza ont été l'objet, à partir de 1939, d'un développement remarquable. Le bassin a plus que décuplé sa production et fournit actuellement environ le tiers de notre consommation. Le charbon extrait est susceptible de fournir un coke métallurgique de qualité moyenne. Sa teneur en matière volatiles est de 23 à 24 % et son pouvoir calorifique 7.,500 calories ; il -enferme environ 2,8 % de soufre. Le charbon lavé est donc parfaitement utilisable dans les foyers fixés et les foyers de locomotive.

MINERAIS DU ZINC ET DU PLOMB
--------D'une façon générale, le développement de l'extraction des minerais de zinc et de plomb algérien a été entravé par la dissémination des gisements qui limite les possibilités de création d'ateliers d'enrichissement mécanique à grand rendement. D'autre part, les variations considérables des cours mondiaux pendant certaines périodes ont incité dans le passé beaucoup de propriétaires de mines à conduire leur exploitation en s'appuyant avant tout sur des considérations spéculatives et en négligeant trop souvent de développer les travaux de recherches et les travaux préparatoires.
--------On a donc assisté, dans l'ensemble, à un a écrémage " des parties les plus accessibles des gisements minéralisés, en période de cours favorables.
--------La production maximum a été réalisée
- pour les minerais de zinc en 1908 : 8o.ooo tonnes
- pour les minerais de plomb en 1916 : 23.000 tonnes
--------Cependant la probabilité est actuellement assez forte pour que l'Algérie redevienne, d'ici quelques années,' un pays producteur de plomb.
--------Indiquons enfin, avant de clore ce rapide exposé, que la Société Nationale de Recherches de pétrole en Algérie (constituée par la participation égale de la Métropole et de l'Algérie) s'est vue confier la tâche de réaliser un programme méthodique de prospection dont le développement n'est contrarié que par l'insuffisance actuelle de ses moyens techniques.
--------Plusieurs structures favorables à l'accumulation du pétrole ont déjà été reconnues, en particulier dans le bassin miocène du Chéliff, dans le Dahra et sur la bordure méridionale de l'Atlas Saharien. Les conséquences économiques d'un succès de ces recherches seraient telles que tout doit être mis en œuvre pour accélérer les reconnaissances par sondages.

G. BETIER,
Inpecteur Général des Mines,
Directeur de la Carte Géologique de l'Algérie.