--------La
valeur de la production minérale de l'Algérie s'élevait,
en 1938, à 530 millions de francs.
--------Les principales
productions étaient représentées par le minerai de
fer (3.064.000 t.), le phosphate de chaux (584.000 t. ), les minerais
de zinc (8.750 t.) et les minerais de plomb (4.000 t.).
--------On pouvait
y ajouter accessoirement la pyrite de fer (43.000 t.), la houille (15.000
t.) et quelques centaines de tonnes de pétrole.
--------Si l'on
excepte la pyrite de fer, utilisée sur place pour la préparation
des superphosphates, et le faible tonnage de houille, consommé
par les chemins de fer, algériens dans le Sud Oranais, l'ensemble
de cette production minérale était exporté vers la
France et vers quelques autres pays européens (Angleterre, Allemagne,
Pays-Bas, Pologne, Italie).
--------La valeur
totale des exportations algériennes s'élevait à cette
époque à 5 milliards 640 millions, dont environ 700 millions
à destination de l'Etranger. Dans cette dernière somme,
les minerais de fer intervenaient pour 317 millions et le phosphate de
chaux pour 30 millions.
--------Les importations de l'étranger atteignaient
752 millions, dont 139 millions pour les charbons et 188 millions pour
les produits dérivés du pétrole.
--------On voit
ainsi qu'en 1938 l'exportation des minerais de fer et du phosphate de
chaux assurait le paiement (le l'énergie thermique consommé
par l'Algérie.
--------Depuis 1942
les produits miniers reprennent progressivement leur place dans l'économie
algérienne, mais le -développement de l'extraction reste
fortement contrarié par les difficultés que rencontrent
les mineurs pour la modernisation de leur équipement- et par la
disparité croissante entre les prix de revient industriels et les
cours des diverses substances sur les marchés internationaux.
--------En
1947, on enregistre néanmoins les chiffres suivants pour la production
(stat. provisoires)
-------------Minerai de fer 1.600.000 tonnes
-------------Houille 200.000
-------------Phosphates de chaux 700.000
-------------Pyrite de fer 36.000
-------------Minerais de zinc 13.000
-------------Minerais de plomb 2.000
-------------Minerais d'antimoine 300
-------------Mercure (métal) 12
-------------Sulfate de Baryte 30.000
-------------Argile smectique 15.000
-------------Kieselguhr 7.000
MINERAIS DE FER
--------Les
minerais actuellement exportés sont en presque totalité
constitués par de l'hématite et de la limonite. Leur teneur
à l'état naturel est voisine de 50 %. Ils renferment en
général moins de 2,5 % de manganèse ; ils sont très
faiblement phosphoreux (moins de 0,04 %). Quant au soufre et à
la silice, ils donnent rarement lieu à pénalisation du minerai.
--------Bien
que certains pays, comme l'Angleterre et l'Allemagne, se soient orientés
avec succès, pendant la guerre, vers l'utilisation de minerais
de fer pauvres (jusqu'à 22 %) situés sur leur territoire,
à proximité des usines, les minerais de fer algériens
qui sont d'excellente qualité demeureront longtemps très
appréciés des hauts fourneaux pour leur facilité
de réduction et leur aptitude à la fabrication des aciers
spéciaux.
--------Les
minerais de fer ont été vendus, en 1947, au prix F.O.B.
de 24 shillings 6 (base 50 %).
PHOSPHATE DE CHAUX
--------Les
exploitations algériennes produisent trois qualités de phosphate
--------Compagnie
Minière de Mzaïta, à Tocqueville
(département de Constantine), phosphate métallurgique utilisé
dans la métallurgie du fer ou dans la préparation du phosphore
au four électrique. Exportation par Bougie.
--------Compagnie
des Phosphates de Constantine (Djebel Kouif,
près de Tébessa). Phosphate à 65/68 % de phosphate
tricalcique pour transformation en superphosphate 16 % (exportation par
Bône).
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--------Les deux
mines mettent en outre en vente un phosphate moulu pour l'emploi direct
en agriculture, titrant 25 % de P2 05 à la finesse de 95 % d'admis
au tamis 100.
--------La
vente des phosphates des trois pays d'Afrique du Nord est assurée
par le Comptoir Nord-africain des phosphates de chaux, organisme d'Etat
créé par l'acte dit loi du 26 mars 1942, en remplacement
du Comptoir des phosphates d'Algérie-Tunisie, constitué
en 1933 par accord direct entre tous les exploitants Nord-africains sur
l'initiative du Gouvernement Tunisien. La production algérienne
ne peut donc évoluer que dans le cadre de ces accords dont le but
essentiel a été de permettre l'accroissement des exportations
marocaines de phosphate à haute teneur, tout en ménageant
sur le marché international une place aux mines moins favorisées
par le titre et les conditions de gisement.
--------La
concurrence est, en effet, très forte, les producteurs américains
disposant à la fois (le la production la plus élevée,
du titre le plus fort et des prix de revient les plus faibles.
--------En
1947, la production algérienne de phosphate se répartit
ainsi (chiffres provisoires) Djebel Kouif (Compagnie des Phosphates de
Constantine) 65o.000 tonnes
Compagnie Minière de M'Zaïta 50.000 tonnes
--------Elle
a été dirigée sur les pays suivants : France 32 %,
Australie 20 %, Allemagne 17 '/,, Angleterre et Irlande ii %, Hongrie,
Pays-Bas, Portugal, Pologne (ensemble 20 %).
HOUILLE
--------Pour
faire face aux besoins de l'Algérie pendant la guerre, la prospection
et la mise en valeur du bassin houiller de Colomb-Béchar-Kenadza
ont été l'objet, à partir de 1939, d'un développement
remarquable. Le bassin a plus que décuplé sa production
et fournit actuellement environ le tiers de notre consommation. Le charbon
extrait est susceptible de fournir un coke métallurgique de qualité
moyenne. Sa teneur en matière volatiles est de 23 à 24 %
et son pouvoir calorifique 7.,500 calories ; il -enferme environ 2,8 %
de soufre. Le charbon lavé est donc parfaitement utilisable dans
les foyers fixés et les foyers de locomotive.
MINERAIS DU ZINC ET DU PLOMB
--------D'une
façon générale, le développement de l'extraction
des minerais de zinc et de plomb algérien a été entravé
par la dissémination des gisements qui limite les possibilités
de création d'ateliers d'enrichissement mécanique à
grand rendement. D'autre part, les variations considérables des
cours mondiaux pendant certaines périodes ont incité dans
le passé beaucoup de propriétaires de mines à conduire
leur exploitation en s'appuyant avant tout sur des considérations
spéculatives et en négligeant trop souvent de développer
les travaux de recherches et les travaux préparatoires.
--------On
a donc assisté, dans l'ensemble, à un a écrémage
" des parties les plus accessibles des gisements minéralisés,
en période de cours favorables.
--------La
production maximum a été réalisée
- pour les minerais de zinc en 1908 : 8o.ooo tonnes
- pour les minerais de plomb en 1916 : 23.000 tonnes
--------Cependant
la probabilité est actuellement assez forte pour que l'Algérie
redevienne, d'ici quelques années,' un pays producteur de plomb.
--------Indiquons
enfin, avant de clore ce rapide exposé, que la Société
Nationale de Recherches de pétrole en Algérie (constituée
par la participation égale de la Métropole et de l'Algérie)
s'est vue confier la tâche de réaliser un programme méthodique
de prospection dont le développement n'est contrarié que
par l'insuffisance actuelle de ses moyens techniques.
--------Plusieurs
structures favorables à l'accumulation du pétrole ont déjà
été reconnues, en particulier dans le bassin miocène
du Chéliff, dans le Dahra et sur la bordure méridionale
de l'Atlas Saharien. Les conséquences économiques d'un succès
de ces recherches seraient telles que tout doit être mis en uvre
pour accélérer les reconnaissances par sondages.
G. BETIER,
Inpecteur Général des Mines,
Directeur de la Carte Géologique de l'Algérie.
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