Les Stations expérimentales
du Palmier-Dattier dans le Sud Constantinois
----------La prospérité
des oasis sahariennes étant fondée sur la culture du dattier,
deux Stations expérimentales ont été créées
dans des régions de grande production dattière, posant des
problèmes agricoles différents
----------La
Station expérimentale d'AIN-BEN-NOUI, aménagée dans
une palmeraie de la région des Ziban (Commune mixte de Biskra).
----------La
Station expérimentale LOUIS TRABUT, à El-Arfiane,. créée
dans l'Oued-Rhir (Commune mixte de Touggourt).
----------Dans
chacun de ces deux Etablissements, la Direction est assurée par
un Ingénieur des Services agricoles, secondé par un Ingénieur
adjoint, un Chef de culture et des auxiliaires agricoles.
----------L'Ingénieur
des Services agricoles, Chef de la Station expérimentale d'El-Arfiane,
est chargé de la coordination de l'expérimentation agricole
dans les deux Stations.
STATION EXPERIMENTALE D'AIN-BEN-NOUI (Ziban)
----------Cet
établissement, situé à proximité de Biskra.
sur la route de 'Tolga, comporte trois palmeraies totalisant 1.600 palmiers
en production.
----------Les
plantations, faites en terrain gypseux, sont typiquement celles de la
région des Ziban, où une roche de déshydratation
en bancs continus (deb-deb), généralement à faible
profondeur, doit être défoncée pour y planter les
rejets de palmier dans le sol cultivable sous-jacent,- qui comporte souvent
assez d'humidité pour permettre le développement de ces
plantations.
----------La
mise en valeur de terres de cette nature pose des problèmes très
particuliers portant notamment sur
-----------
La préparation du sol ;
-----------
L'action des irrigations et du drainage sur le comportement de la roche
gypseuse et sur les possibilités de culture (dessalage) ;
-----------
Les cultures vivrières secondaires (légumières, fruitières)
;
-----------
Les cultures fourragères et l'entretien d'un cheptel sédentaire.
----------En
ce qui concerne la production dattière en particulier, les recherches
sont orientées sur
-----------
La maturation complémentaire en chambre chaude des fruits immatures
;
-----------
Le conditionnement des dattes par pasteurisation et désinsectisation
;
-----------
La lutte contre les parasites du dattier et de ses produits. Les essais
entrepris ont montré
-----------
qu'en terrain gypseux l'utilisation rationnelle de l'explosif agricole
est à retenir comme moyen puissant de défoncement et de
fissurage du sol, établissant la perméabilité requise
pour le développement des plantations et l'action utile des eaux
d'irrigation ;
-----------
que l'application méthodique des irrigations a un pouvoir dissolvant
sur la roche gypseuse, intensifié par la culture des plantes à
enracinement puissant et profond, telles que la luzerne ;
-----------
que les irrigations de surfaces appliquées concurremment avec un
drainage assez intense permettent l'exportation assez rapide de l'excès
de sels contenu dans les couches superficielles du sol qui, par dessalage,
acquièrent des aptitudes nouvelles aux diverses cultures d'appoint.
----------Parallèlement,
l'enrichissement en humus (engrais animal, engrais verts, fumier artificiel),
augmente ces aptitudes, ce facteur se comportant comme antidote et rétenteur
des matières salines.
----------Les
dattiers cultivés à AIN-BEN-NOUI appartiennent aux variétés
commerciales des Ziban
----------Deglet-Nour,
qui produit les fruits recherchés pour l'exportation ;
----------Rhars
et Mechi-Degla.
Ces deux dernières variétés donnant respectivement
les dattes communes molles et sèches qui constituent le fond de
l'alimentation des populations du pays.
----------Quelques
autres variétés estimées sont aussi représentées,
ainsi que des dattiers mâles de qualité, utilisés
pour la fécondation artificielle des inflorescences des dattiers
femelles.
----------Pour
le moment, l'expérimentation a du être suspendue à
AIN-BEN-NOUI, les ressources en eau, qui atteignaient 1.300 litres-minute
en 1930, étant tombées à 430 litres en octobre 1947.
----------Dans
un avenir prochain, un réaménagement de la source et un
forage artésien sont prévus aux fins de doter cette Station
d'un débit normal. La poursuite des essais et des recherches sera
alors reprise, en ajoutant au programme des travaux l'étude de
la valeur génétique des principales variétés
locales qui comportera des pépinières d'observation des
lignées et de multiplication des formes sélectionnées.
STATION EXPÉRIMENTALE D'EL-ARFIANE (Oued-Rhir)
----------Cette
Station agricole, desservie par la voie ferrée, est situé
à 150 kilomètres au sud de Biskra,. entre M'Raier et Djamaa,
en pleine vallée de l'Oued-Rhir, qui constitue en Afrique du Nord,
avec la région tunisienne du Djerid, un milieu d'élection
pour la production des dattes fines d'exportation.
----------Fondée
en 1923, la Station d'EL-ARFIANE comporte actuellement, sur une dizaine
d'hectares irrigués par deux puits artésiens, une palmeraie
de très belle venue comprenant un millier de palmiers en production.
----------En
1930, un bâtiment assez spacieux a été construit à
l'usage de logement et de bureau.
----------Au
cours de l'année 1947, une partie du programme d'extension des
constructions, portant sur des magasins et ateliers de désinsectisation,
séchoir à dattes et logement du personnel agricole, a été
réalisée. Les travaux seront poursuivis en 1948.
----------Les
recherches expérimentales entreprises à EL-ARFIANE ont eu
pour premier objet
-----------
de déterminer les meilleures conditions d'établissement
d'une palmeraie par dessalage préalable des terres ;
-----------
d'utiliser rationnellement les ressources en eau d'irrigation et d'organiser
le drainage des plantations ;
-----------
de rechercher les meilleures formules de fertilisation des sols ;
-----------
de lutter efficacement contre les ennemis du dattier.
----------Depuis
quelques années ces recherches ont été menées
avec une méthode plus rigoureuse par l'observation du comportement
individuel de chaque palmier faisant l'objet d'un fichier numéroté
où tous les renseignements culturaux et expérimentaux sont
indiqués, ainsi que le nombre, le poids et la qualité des
régimes de dattes récoltés.
----------Le
programme expérimental proprement dit comporte les différents
ordres de recherches suivantes
1 ° Génétique
-----------
Sélection des dattiers les plus productifs en vue de leur multiplication
intensive par la voie asexuée (Rejet ar. djebar).
-----------
Poursuite des essais d'hydratation en vue de la fixation de certaines
formes et de leur multiplication par semis.
------------
Etude écologique des différentes variétés
de palmier-dattier.
2" Fertilisation (en liaison avec le
Service agrologique)
-----------
Recherche des formules d'engrais chimiques optima ;----------
-----------
Influence des oligo-éléments (Mn, Bo, Cu, S.) ;
-----------
Fumier artificiel ;
-----------
Engrais verts ;
-----------Emploi
des Phytohormones.
3" Irrigation (en liaison avec le Service
de la Colonisation et de l'Hydraulique)
-----------
Mesure précise des quantités d'eau utilisées au moyen
de jaugeurs, déversoirs, partiteurs ;
-----------
Etude du mouvement des eaux dans le sol par sondages piézométriques
;
-----------
Réglage de l'intensité du drainage ;
-----------
Réutilisation des eaux de colature ;
-----------
Systèmes d'irrigation ;
-----------
Périodicité et débits optima ;
-----------
Limite de tolérance aux concentrations salines.
4° Parasitologie (en
liaison avec le Service de la Protection des Végétaux)
-----------
Lutte contre les parasites et maladies du dattier (baioud, acariose, pourriture
des régimes)
-----------
Lutte contre les parasites des cultures vivrières (courtilières,
hétérodères, aleurode, fourmis) ; - Emploi d'insecticides
nouveaux.
5° Technologie
(en liaison avec le Laboratoire de Technologie de l'Institut Agricole
d'Algérie) -
-----------
Influence du pollen sur la qualité des fruits ;
-----------
Etude technologique de la datte (conditionnement, conservation) ;
-----------
Maturation artificielle des régimes de dattes par les rayons solaires.
6° Cultures vivrières et Plantes
utiles diverses
-----------
Recherche des meilleures variétés, de légumes cultivables
en terrains salés ; Adaptation d'essences fruitières ;
-----------
Acclimatation d'essences et d'espèces végétales utiles.
7° Amélioration des méthodes
de culture
-----------
Taille rationnelle des palmes ;
-----------
Fécondation mécanique des inflorescences femelles ;
-----------
Limitation des régimes ;
-----------
Application mécanique des traitements antiparasitaires ;
-----------
Prélèvement rationnel des rejets (djebar) ;
-----------
Multiplication du dattier en pépinière ;
-----------
Application de la motoculture à la création et à
l'entretien des palmeraies.
----------Les
notations effectuées sur les études et essais entrepris
jusqu'ici permettront, dans un avenir prochain, de tirer des conclusions
et de préciser les meilleures formules à employer quant
à la fertilisation des cultures et aux modes d'irrigation. Toutefois,
les doses annuelles suivantes d'éléments fertiles ont été
déterminées pour l'entretien_ des palmiers en production
: Azote (N) 300 grammes, Acide phosphorique (P' 00) 300 grammes, Potasse
(K` 0), 6oo grammes.
----------En
ce qui concerne la fécondation du dattier, opération délicate
dont dépend la récolte à venir, une amélioration
importante vient d'être apportée à la pratique primitive,
toujours en usage, qui consiste à monter sur les palmiers pour
fixer dans chaque inflorescence femelle, par un lien léger, un
rameau d'inflorescence mâle. Ce travail, long et pénible,
est, par surcroît, une cause d'affaiblissement pour le système
foliaire, surtout lorsque des intempéries, survenant après
une première fécondation. celle-ci doit être renouvelée
pour assurer la récolte.
----------Après
des essais concluants effectués en 1946 sur de jeunes palmiers,
la fécondation a pu être réalisée en grand,
pour la campagne 1947, sur 300 palmiers adultes de 7 à 8 mètres
de hauteur.
----------Le
pollen, élément mâle, a été appliqué
mécaniquement du sol au moyen d'une poudreuse à double effet
alimentant une tubulure d'aluminium très fin de 2o millimètres
de section. L'extrémité de cette tubulure est coudée
à 120° et terminée par deux lèvres parallèles
pour assurer la dispersion du produit.
----------C'est
ainsi que 2.331 inflorescences ont été fécondées
avec 1.905 grammes de pollen, soit environ i gramme par unité,
c'est-à-dire le double de ce que l'on emploie en fécondant
à la main.
----------La
proportion de dattes non fécondées dans l'essai n'a été
que de i % tandis qu'elle a atteint 4,4 % chez les témoins.
----------Il
est à présumer que ce procédé va trouver rapidement
son application dans la pratique courante en raison de la rapidité
d'exécution et de l'efficacité qu'il confère aux
travaux de fécondation. Il permet en outre la protection des jeunes
régimes exposés en été à l'acariose
qui, chaque année, déprécie une notable partie de
la production.
----------En
ce"qui concerne les productions vivrières, les principaux
légumes susceptibles d'être cultivés dans les terrains
salés ont été essayés et les variétés
les plus productives ont fait l'objet d'un travail dont la publication
est envisagée.
----------Enfin,
la sélection des pieds-mères des principales variétés
de dattiers destinés à la multiplication intensive par rejets,
inscrite au programme, retient particulièrement l'attention en
vue de répondre aux besoins des plantations nouvelles à
effectuer dans le cadre du plan de Paysanat musulman en voie de réalisation.
|
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Station expérimentale
d'élevage ovin de TADMIT
----------La création
de cette Station expérimentale remonte à 1918, époque
à laquelle elle fut installée sur le domaine de l'ancien
pénitencier agricole de Tadmit, qui tire son nom de l'oued qui
le traverse.
----------Cet
établissement est situé dans l'Atlas Saharien, à
1.030 mètres d'altitude et à 7o kilomètres au sud-ouest
de Djelfa (Sud algérois), dans les parcours du " Pays du Mouton
", où évoluent les tribus pastorales qui vivent de
l'élevage transhumant.
----------La
Station est dirigée par un Ingénieur des Services Agricoles
qui applique le programme zootechnique précisé par l'Inspecteur
Chef du Service Algérien de l'Elevage. Il est secondé par
un ChefBerger qui suit les troupeaux dans leurs déplacements et
par un Chef de culture.
----------Le
programme à réaliser est le suivant :
----------1°
Créer et entretenir un troupeau d'ovins, le plus nombreux possible,
composé d'animaux choisis parmi les meilleures variétés
du pays ;
----------2°
L'améliorer par la seule sélection ;
----------3°
Fournir aux éleveurs des géniteurs de valeur ;
----------4°
Etudier tous les problèmes qui touchent au perfectionnement de
l'industrie ovine
----------5°
Diffuser les méthodes d'amélioration compatibles avec les
conditions pastorales du Sud.
----------Dès
le début, il a été convenu que les produits de ce
troupeau ne devaient pas être obtenus par un " élevage
en chambre " et que les ovins de la Station étaient à
maintenir dans les conditions d'existence habituelle de l'élevage
transhumant, c'est-à-dire nomadiser du Sahara aux Hauts-Plateaux.
CONSTITUTION DU TROUPEAU
----------Le
troupeau initial du pénitencier fut réduit à 250
animaux par élimination de non-valeurs. Les achats successifs et
la reproduction élevèrent son effectif à 2.200 têtes
en 1922 et à plus de 4.000 têtes en 1928, malgré,
la mortalité exceptionnelle des agneaux provoquée par l'hiver
rigoureux de 1926-1927.
----------Parallèlement,
il avait été vendu au commerce, pendant cette période,
1.780 moutons ou brebis réformés et livrés aux Syndicats
d'élevage ; aux Commissions pastorales et aux particuliers 783
béliers sélectionnés.
----------Les
animaux qui constituent le troupeau correspondent à trois variétés
----------a)
Les descendants du troupeau initial de la Station, dite " variété
de TADMITT ", qui se distingue par la finesse de la laine.
----------b)
La variété des Ouled-Aïssa, connue sous le nom de "
Raimbi ", caractérisée par la couleur fauve
clair de la tête.
----------c)
La variété dite des " Zahrez " qui présente
le meilleur type du mouton des Ouled-Naïl, dont l'aire géographique
s'étend de l'Annexe des Ouled-Djellal à la région
de Chellala.
----------Ce
troupeau constitue par son homogénéité et sa valeur
un des plus beaux ensembles que l'on puisse rencontrer en Algérie.
RESULTATS DE LA SELECTION
----------A
la base des remarquables résultats obtenus se place une sélection
étroite et méthodique qui porte sur la conformation au point
de vue boucherie et sur les qualités de la laine.
----------Les
éliminations se font par mensurations, pesées et examen
individuel des laines.
----------Compte
tenu de l'âge et du sexe des animaux, il est procédé
à la règle à curseur à la mesure de la longueur
du corps de la pointe de l'épaule à la pointe de la fesse
et de la largeur de la poitrine et de la croupe. Tout animal dont les
mensurations n'atteignent pas. ces moyennes est réformé
comme reproducteur et, par la suite, destiné à la vente.
----------A
ces données s'ajoutent les caractères inhérents à
l'abondance et à la finesse de la toison.
----------En
outre, les animaux qui présentent un garrot saillant et des gigots
trop longs et trop minces, indices d'un squelette trop développé
et d'insuffisance musculaire, sont éliminés du troupeau
de sélection comme inférieurs pour la boucherie.
Sur une période de cinq années, de 1922 à 1927, l'application
de la méthode des mensurations a fait ressortir les améliorations
suivantes
----------AMPLEUR.
- Chez les béliers de deux ans, la longueur du corps moyenne a
augmenté de plus
de 7 centimètres ; la largeur de la poitrine s'est accrue de 2
cm. 2 et celle de la croupe de 1 cm.
----------Chez
les brebis de deux ans, la longueur du corps a augmenté de 2 cm.
4, les largeurs de poitrine et de croupe se sont accrues l'une de près
de 1 cm. 9 et l'autre de 1 cm. 6.
----------POIDS.
- Le poids moyen des béliers et des brebis, après douze
heures de jeûne, a révélé une augmentation
respective de 4 K. 100 et 5 K. 6oo.
----------LAINE.
- Le poids moyen des toisons a augmenté pendant cette période
de 204 grammes chez les béliers et de 200 grammes chez les brebis.
----------Quant
à l'amélioration de la finesse des laines, le classement
méthodique des toisons permet de traduire l'efficacité de
la sélection par les chiffres suivants
|
prime
|
fine
|
1/2 fine
|
commune
|
1922
|
0%
|
20%
|
30 %
|
6o %
|
1927
|
4 %
|
56,8%
|
26,9 %
|
13 %
|
----------Les effets
de la sélection se sont d'autre part traduits par un pourcentage
élevé des naissances (95 %e en moyenne) et des survivants
(9o % à l'ADMIT, 70 % chez les nomades) ; en outre, la résistance
à la disette, aux intempéries et à la maladie ne
s'est traduite à TADMIT, pendant le dur hiver 1926-1927, que par
7 % de pertes sur les adultes contre 30 % chez les nomades, montrant bien
l'efficacité de la méthode appliquée.
CESSION DE BELIERS SELECTIONNES
----------Ces
animaux font l'objet d'un choix particulièrement minutieux puisque
chacun d'eux est appelé à féconder une cinquantaine
de brebis par saison.
----------C'est
ainsi qu'en 1928, sur les 530 jeunes mâles qui, dès leur
naissance, avaient été remarqués, 142 seulement ont
été jugés aptes à devenir des reproducteurs
de qualité.
ETUDE DES PROBLEMES OVINS
----------Parmi
les problèmes relatifs à l'amélioration ovine étudiés
à TADMIT, il convient de citer
----------1°
Le dispositif d'une baignoire pour traiter la gale des moutons, affection
dont la répercussion économique est considérable.
Ce dispositif, réalisé avec un souci de stricte économie
en eau et de réduction du prix de revient, permet de baigner 2.400
moutons par jour avec 3 Mètres cubes de liquide et une dépense
de quelques francs par tête. Ce type de baignoire, dit de "
TADMIT ", a été adopté par de nombreuses unités
administratives.
----------2°
L'amélioration de la récolte de la toison a été
réalisée par l'emploi de tondeuses mécaniques à
l'utilisation desquelles les ouvriers locaux s'habituent assez rapidement.
La tonte mécanique a pour avantages de donner plus de régularité
à la coupe, d'éviter les blessures et d'augmenter le poids
de la laine recueillie. D'autre part, le classement des toisons en quatre
catégories : prime, fine, demi-fine et commune se traduit par une
plus-value notable par rapport aux prix obtenus pour les laines en mélange
" indigène ou colon ".
----------3°
La sélection n'acquiert sa véritable efficacité qu'à
condition d'empêcher, par la castration, les mauvais béliers
de reproduire. A TADMIT, on utilise la pince Burdizzo qui procède
par écrasement des vaisseaux sanguins à travers la peau,
sans hémorragie et sans blessure. Ce procédé s'est
déjà largement vulgarisé.
----------4°
Une pratique que la Station tend également à répandre
parmi les éleveurs est l'amputation de la queue. ----------Cette
opération, sans aucun danger lorsqu'elle est effectuée dans
la première semaine de la naissance, supprime un organe inutile
et évite la salissure de la toison par les excréments liquides
abondants pendant l'hiver et le début du printemps, alors que les
herbes sont aqueuses. Par ailleurs, cette amputation favorise l'accroissement
des gigots et facilite les accouplements, contribuant ainsi à augmenter
le pourcentage des naissances.
----------5°
Un problème qui paraissait très intéressant pour
l'élevage ovin a retenu l'attention dès 1924 préciser
l'influence de la greffe testiculaire sur la production lainière
et le développement corporel des ovins.
----------Les
jeunes issus de greffés accusaient plus de poids et donnaient plus
de laine que les individus fils de béliers normaux, mais il ne
semble pas que la transmission héréditaire de ces caractères
soit possible.
----------6°
Depuis les grandes années de mortalité de 1930 et 1931,
la production et le stockage de fourrage d'appoint sont entrée
dans la pratique courante à TADMIT, où la réalisation
d'un programme de travaux hydrauliques est poursuivie pour permettre les
cultures irriguées nécessaires.
----------Concurremment,
la mise en défense et la régénération des
pâturages a été mise à l'étude avec
le concours de l'Université d'Alger.
DIFFUSION DES METHODES D'AMELIORATION
----------Chaque
année, des démonstrations sont faites sur les opérations
de sélection : castration, amputation de la queue, bain antigaleux,
tonte et classement des laines. A la seule baignoire de TADMIT, 20.000
ovins de la région subissent le traitement antiparasitaire. Cette
propagande en faveur des méthodes rationnelles d'élevage
portera encore mieux ses fruits lorsque le facteur dominant d'amélioration,
qui réside dans l'alimentation de complément, pourra être
résolu.
----------A
cet égard, il est permis d'attendre un grand progrès de
l'organisation de Secteurs d'Améliorations Rurales d'Elevage où
l'on s'attachera à résoudre dans leur ensemble les problèmes
propres à pallier les disettes périodiques, cause première
de précarité de l'industrie pastorale dans sa forme ancienne.
Dans ce sens, la Station de TADMIT constitue un centre de diffusion et
de formation qui a déjà reçu de nombreux stagiaires
et qui est à même d'entreprendre l'initiation des moniteurs
d'élevage qui seront indispensables.
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