Djelfa

Extrait des guides bleus Hachette, édition 1955

sur site : avril 2012

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D'Alger à LAGHOUAT.
290 k. *Le Rocher-de-Sel (ch. de fer, p. 21), halte au débouché du passage que s'est frayé l'oued Melah dans le djebel Sahari, avant-mont du massif des Ouled Naïl.

Le nom de Rocher, ou plus proprement de Pierre de Sel (Hadjer el Melah), vient de l'existence en ce point d'un gîte salifère. Le sel, fort abondant, forme des talus abrupts qui atteignent 35 m. de hauteur. Ce sel est gris bleuâtre en masse, et zoné de diverses nuances à peine distinctes les unes des autres. La face supérieure de l'amas est recouverte presque partout par un magma composé de fragments à angles vifs
d'une roche de couleur variable, jaune, verte, rouge, violette, réunis par un ciment grisâtre.

L'exploitation des mines de sel gemme creusées aux flancs et au centre du Rocher de Sel, font l'objet d'une adjudication importante. Le sel qui est extrait de ces mines alimente en grande partie les besoins des populations locales et celles des annexes de Laghouat et de Ghardaia.
Plusieurs sources salées émergent du Rocher et vont se jeter dans l'oued Melah ; elles font l'objet d'exploitations rudimentaires.

Le terrain devient un peu plus accidenté. Des bois (pins et chênes kermès) apparaissent au loin sur le flanc des montagnes: on traverse les monts des Ouled Naïl, dont le versant N. est boisé, le versant S. dénudé, sans arbres ; le sol est seulement couvert d'armoise. - A g. (3 k.) Aïn Maabed, hameau à proximité d'une zone broussailleuse. - On suit à distance le cours de l'oued Melah, nommé en amont oued Djelfa.

303 k. Smila (caravansérail ; bonne eau), station à 1.018 d'alt. - On se rapproche de la rivière pour franchir la coupure entaillée à l'E. du djebel Senalba (1.475 m. ; à dr.). - Sur la rive g. de l'oued, en face d'un mamelon qui porte un moulin, s'étendent un cimetière et une station préhistoriques, dont les tombes pour la plupart ont la forme de dolmens.

320 k. Djelfa (ch. de fer, p. 21 ; - services automobiles pour Médéa, Blida et Alger ; Laghouat ; Bou Saada, M'Sila et Bou Arreridj - hôt. Central, 20 ch., rest. ; rest. Relais du Senalba), ch.-1. de cercle d'une commune mixte de 113.500 hab. dispersés sur plus de 2.750.000 hect., dont 1 million en terrain de parcours communs aux tribus. Ce centre eut pour origine un poste militaire construit en 1852 au noeud des routes de Laghouat, d'Aflou et de Bou Saada. Marchés le dim. et le lundi. Situé à 1.153 m. d'alt., le climat y est très froid en hiver, chaud en été. École-ouvroir de filles (tapis). La petite ville, entourée d'une enceinte fortifiée, est découpée par de larges avenues à angle droit.Entre la route N. 1 et les services administratifs de la commune mixte, s'étend une zone boisée d'essences arbustives très diverses appelée localement la Pépinière, dont la beauté et le charme sont de nature à faire oublier le sentiment de rudesse et d'austérité que peut laisser aux touristes la traversée du centre proprement dit.

Djelfa est le principal marché (le lundi) de la confédération des Ouled Naïl ensemble de fractions issues de la grande tribu arabe des Zoghba, qui occupe un très vaste territoire, des Ziban à l'E. jusqu'au djebel Amour à 1'0., et du Hodna au N. jusqu'au M'zab au S. Les Ouled Naïl ont beaucoup de troupeaux ; leurs femmes filent et tissent habilement la laine. Celles-ci ont une mauvaise réputation assez justifiée, mais souvent rop étendue, car on désigne indistinctement sous le nom d'Ouled Naïl beaucoup de femmes qui ne sont pas de cette tribu. - Les Ouled Naïls ont dans la région de Djelfa les quelques villages ou dechras qui leur servent de places de dépôt : Ksar Charef, Zenina, Hamra, Zaccar, Mesaad (V. ci-dessous), etc.

DE DJELFA A AFLOU (155 k. S.-O. ; piste). -