Dély-Ibrahim - Alger, ses alentours

Misère et vicissitude de la gloire
Il faut remettre en état le monument du colonel Boutin à Dély-Ibrahim

Misère et vicissitude de la gloire
Il faut remettre en état le monument du colonel Boutin à Dély-Ibrahim

La publication récente du livre de Léo Berjaud " Boutin, agent secret de Napoléon " a ramené l'attention du public, avide de connaître tout ce qui peut intéresser l'histoire de l'Algérie, sur le personnage extraordinaire que fut le colonel du genie Vincent-Yves Boutin,

En 1808, cet officier, envoyé secrètement en Algérie par l'empereur, ramena, malgré sa capture par les Anglais et en dépit d'aventures invraisemblables les seuls documents précis qui permirent aux armées françaises du général de Bourmont la rapide conquête d'Alger. On peut même dire que les seules erreurs de manœuvre au cours de la marche d'approche furent commises par les généraux qui ne suivirent pas à la lettre les instructions de ce génial topographe

Boutin périt assassiné au cours d'une autre mission en Syrie, après avoir connu des aventures les plus romanesques auxquelles lady Stanhope, nièce de William Pitt, la " Circé du Désert ", fut plus ou moins intimement mêlée.

Un juste mais tardif hommage fut rendu à cet obscur héros par le Comité du Centenaire de l'Algérie en 1930.
.................

N.B : CTRL + molette souris = page plus ou moins grande
TEXTE COMPLET SOUS L'IMAGE


Echo d'Alger du 15-2-1952- Transmis par Francis Rambert

mise sur site :juin 2023

500 Ko -
retour
 

Misère et vicissitude de la gloire
Misère et vicissitude de la gloire
Il faut remettre en état le monument du colonel Boutin à Dély-Ibrahim

La publication récente du livre de Léo Berjaud " Boutin, agent secret de Napoléon " a ramené l'attention du public, avide de connaître tout ce qui peut intéresser l'histoire de l'Algérie, sur le personnage extraordinaire que fut le colonel du genie Vincent-Yves Boutin,
En 1808, cet officier, envoyé secrètement en Algérie par l'empereur, ramena, malgré sa capture par les Anglais et en dépit d'aventures invraisemblables les seuls documents précis qui permirent aux armées françaises du général de Bourmont la rapide conquête d'Alger. On peut même dire que les seules erreurs de manœuvre au cours de la marche d'approche furent commises par les généraux qui ne suivirent pas à la lettre les instructions de ce génial topographe
Boutin périt assassiné au cours d'une autre mission en Syrie, après avoir connu des aventures les plus romanesques auxquelles lady Stanhope, nièce de William Pitt, la " Circé du Désert ", fut plus ou moins intimement mêlée.
Un juste mais tardif hommage fut rendu à cet obscur héros par le Comité du Centenaire de l'Algérie en 1930.
Sur l'initiative de M. Cuvellier, géomètre en chef du Service topographique, un comité s'était constitué pour l'érection d'un monument à Yves Boutin, qui fut inauguré le 7 juin 1930, en présence de M. le commissaire général du Centenaire, Gustave Mercier et de M. le gouverneur général Pierre Bordes.
Ce monument, constitue par une sorte de minaret de style néo-mauresque assez discutable, a été érigé à Dély-Ibrahim. Il est couronné par une plate-forme d'observation sur laquelle .étaient disposées des cartes cavalières faisant le tour d'horizon, permettant de renseigner le paysage et de suivre la progression des troupes depuis Sidi-Ferruch, jusqu'aux hauteurs dominant le Fort-l'Empereur.
Nous sommes allés il y a peu de temps en compagnie de Léo Berjaud, rendre visite à. M. Casanova.
maire de Dély-Ibrahim, qui nous a accompagnés au monument.
Hélas ! le temps et les vandales sont passés par là.
La plaque commémorative portant le nom et retraçant la carrière d'Yves Boutin a été descellée et rompue en plusieurs morceaux. Rien ne signale donc plus au passant la raison d'être de cet édifice. Les cartes cavalières de la plate-forme ont été pillées par le public iconoclaste et il ne reste plus que les supports de fer qui soutenaient les tablettes.
Enfin, l'ensemble de la construction nécessite d'urgentes réparations que la commune de Dély-Ibrahim ne peut entreprendre faute de crédits suffisants.
Certes, il était méritoire d'avoir voulu racheter l'oubli dans lequel était tombé ce grand précurseur par l'érection d'un monument commémoratif et combien il est vrai de dire a ce propos que " la gloire est un astre tardif qui se lève sur des tombeaux ", faut-il encore avoir le minimum de pudeur de perpétuer le geste par un entretien décent.
Il doit bien exister un chapitre du budget consacré à l'entretien des monuments historiques et, vraiment, quelle autre construction peut revendiquer l'honneur d'être la première en date dans la commémoration de l'histoire de l'Algérie française.