Dély-Ibrahim - Alger, ses alentours

A Dély-Ibrahim dans la propriété de " Claire-Colline "
60 orphelins se préparent à la vie professionnelle dans un esprit familial

A Dély-Ibrahim dans la propriété de " Claire-Colline "
60 orphelins se préparent à la vie professionnelle dans un esprit familial

Sur le gai plateau de Dély-Ibrahim, dominant l'ancienne ferme de l'Haouch Mimi (ex-ferme Mezères), à l'emplacement historique de l'ancienne gendarmerie, s'élève, au milieu des palmiers et des conifères, l'accueillant et agréable bâtiment de l'orphelinat protestant.

L'œuvre a été fondée en 1845.

Après la réalisation successive de plusieurs tranches de travaux, les locaux, qui abritent actuellement une soixantaine d'enfants, ont été construits en 1902. Et chaque année des améliorations sont apportées.

Nous avons voulu, pour compléter notre enquête sur l'enfance, prendre contact avec les dirigeants de cette œuvre au cours d'une de nos visites à l'orphelinat, appelé à juste titre " Claire-Colline ".

Ce jour-là, nous avons eu la bonne fortune de rencontrer M. Charles Blachère. président ; M. et Mme Nissolle, directeur et directrice, et M. Bénéfice, trésorier.

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Echo d'Alger du 28-12-1950- Transmis par Francis Rambert

mise sur site :mai 2021

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A Dély-Ibrahim dans la propriété de " Claire-Colline "
A Dély-Ibrahim dans la propriété de " Claire-Colline "
60 orphelins se préparent à la vie professionnelle dans un esprit familial

Sur le gai plateau de Dély-Ibrahim, dominant l'ancienne ferme de l'Haouch Mimi (ex-ferme Mezères), à l'emplacement historique de l'ancienne gendarmerie, s'élève, au milieu des palmiers et des conifères, l'accueillant et agréable bâtiment de l'orphelinat protestant.

L'œuvre a été fondée en 1845.

Après la réalisation successive de plusieurs tranches de travaux, les locaux, qui abritent actuellement une soixantaine d'enfants, ont été construits en 1902. Et chaque année des améliorations sont apportées.

Nous avons voulu, pour compléter notre enquête sur l'enfance, prendre contact avec les dirigeants de cette œuvre au cours d'une de nos visites à l'orphelinat, appelé à juste titre " Claire-Colline ".

Ce jour-là, nous avons eu la bonne fortune de rencontrer M. Charles Blachère. président ; M. et Mme Nissolle, directeur et directrice, et M. Bénéfice, trésorier.

Le fonctionnement

Ce que nous voulons connaître, d'abord, c'est le fonctionnement de l'orphelinat.

" Ici. nous dit M. Blachère, nous recevons les enfants orphelins de fait ou réputés tels par la législation et dont l'âge varie entre cinq et douze ans ". Il est évident que nous sommes amenés parfois à faire quelques exceptions. car il nous arrive - la chose est assez fréquente -- de recueillir jusqu'à cinq enfants d'un même foyer.

Après nous avoir donné des renseignements sur les modalités administratives d'admission, le président de l'œuvre précise :
" Jusqu'à quatorze ans, les enfants fréquentent l'école communale du village et se préparent au certificat d'études. Ensuite, quelques uns continuent leurs études dans les cours complémentaires ou dans d'autres établissements scolaires. Les autres, garçons et filles, sont orientés vers l'enseignement technique.

L'idée générale de la profession

Pour les filles. qui ne représentent que le tiers de l'effectif, après avoir été les plus nombreuses il y a encore une quinzaine d'années, des cours d'enseignement ménager sont assurés. Les résultats sont tellement satisfaisants que nous n'arrivons pas à répondre favorablement à toutes les demandes qui nous sont adressées par les familles désireuses d'utiliser les services de nos élèves.

En ce qui concerne les jeunes gens, la direction a voulu inculquer à chacun d'eux l'idée générale de ce que peut être la profession au point de vue artisanal et industriel ".

La visite que nous ferons tout à l'heure nous fera mieux comprendra le but vers lequel tendent les efforts de M. Nissolle et de Mme Nissolle qui sont aidés dans leur tâche de trois surveillants et surveillantes, d'un moniteur. d'un professeur du Collège technique du Ruisseau et du personnel d'intérieur.

Enseignement religieux et esprit familial

Mais si la technique entre pour une grande part dans l'enseignement pédagogique, " le coté spirituel est au-dessus de tout ", nous dit M. Blachère, qui tient à souligner l'importance de l'enseignement religieux.

A cela, il convient d'ajouter la pratique des sports et des jeux. Le vaste jardin, les splendides terrains et la belle piscine permettent aux enfants de se livrer aux sains exercices physiques.

" C'est ici qu'en toutes saisons les enfants de " Claire-Colline " acquièrent ce teint bronzé et cette santé qui les signalent tout de suite à notre attention ", déclarait un jour M. le pasteur Bourguet-Soubeyrin, en nous montrant un groupe joyeux d'élèves.
Le chant est aussi un moyen agréable employé pour le développement des voies respiratoires, et la chorale de l'orphelinat est suffisamment connue pour que nous n'ayons pas à insister.

M. Blachère, qui n'a aucune peine à nous démontrer l'esprit familial qui règne dans l'orphelinat, nous conduit a travers les installations: dispensaire, salles de visite (où, régulièrement, docteurs de médecine générale, chirurgien-dentiste, oculiste, s'intéressent à la santé des enfants) et cuisine (qui vient de recevoir de nouveaux aménagements et notamment un appareil électrique et une cuisinière au gaz de fumier, dont le rendement de 6.500 calories n'enlève rien à son caractère économique).

Nous longeons ensuite la ferme qui fournit les produits à l'orphelinat et où des élèves s'initient aux travaux agricoles et de jardinage.

L'effort et la récompense

Enfin, nous voici devant le centre artisanal au fronton duquel nous lisons autour du cadran solaire, la devise : " Je ne marque que les heures claires. "

L'atelier confié au moniteur. M. Déglon, a été inauguré en janvier.

Il est déjà trop petit pour permettre d'exécuter tous les travaux importants qu'en voudrait y réaliser.

Ajustage, forge, menuiserie, ébénisterie, électricité pratique sont les principales activités, complétées par une instruction générale.
Les résultats ont dépassé, techniquement, toutes les espérances et le but moral qui est de " revaloriser l'idée du travail " a été atteint.

Il y a d'autres motifs de satisfaction. celui par exemple de revoir aux vacances d'anciens élèves qui viennent passer leur congé dans " leur maison ". Et qui remarque-t-on parmi ces " anciens " ? Des instituteurs, une élève de l'École normale des chefs d'entreprises, une infirmière-chef d'une clinique, d'excellents ouvriers ou employés de commerce.

Leur attachement à la " Maison " est la plus belle marque d'affection qu'ils pouvaient nous témoigner, nous ont dit les dirigeants. dont les efforts - on vient de le voir - sont heureusement appréciés et récompensés.