Dély-Ibrahim - Alger, ses alentours
UNE VISITE A L' ORPHELINAT PROTESTANT DE DELY-IBRAHIM

UNE VISITE A L' ORPHELINAT PROTESTANT DE DELY-IBRAHIM

Le bey de Constantine était à peu près indépendant du dey d'Alger, et ses devoirs de vassalité se bornaient à un vague concours en temps de guerre, ainsi qu'au paiement d'un tribut que venait annuellement livrer une caravane.

Le maghzen avait coutume d'assigner à celle-ci, comme résidence temporaire, le bordj de Dély-Ibrahim. Les troupes françaises ont pris possession de cette construction le soir de la bataille qui s'est livrée à cet endroit au moment de la marche sur Alger, et l'on y montra longtemps la petite chambre où a couché, pendant quelques nuits, le jeune lieutenant qui devint par la suite le maréchal de Mac-Mahon.

Vers 1852 le général Randon, alors gouverneur de l'Algérie, mit cette vieille bâtisse qui, entre temps, avait servi de caserne de gendarmerie, à la disposition du Consistoire protestant, pour y transporter un orphelinat qui, jusqu'ici, avait végété dans la ville arabe. Le don du gouverneur comprenait aussi un peu de terrain aux alentours, de manière à permettre aux jeunes garçons d'apprendre les premiers éléments de l'agriculture. C'était l'époque où la colonisation était à ses débuts et où les défrichements n'abattaient pas seulement des palmiers-nains, mais encore de trop nombreuses existences humaines.

Aussi le nombre des orphelins devint-il bientôt tel que la place vint à manquer dans le bordj, et les administrateurs de l'œuvre durent songer à en trouver, ce qui fut fait par la concession qu'ils obtinrent, un peu plus tard, d'un domaine voisin, comprenant environ 130 hectares et connu sous le nom de Haouch Mazères.
Il v eut alors une période pendant laquelle on compta jusqu'à 126 enfants dans l'orphelinat. Ce maximum avait été atteint en 1860.

*** La qualité médiocre des photos de cette page est celle de la revue. Nous sommes ici en 1909. Amélioration notable plus tard, dans les revues à venir. " Algeria " en particulier.
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TEXTE COMPLET SOUS L'IMAGE.

Afrique du nord illustrée du 4-12-1909 - Transmis par Francis Rambert

mise sur site : mai 2021

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UNE VISITE A L' ORPHELINAT PROTESTANT DE DELY-IBRAHIM
UNE VISITE A L' ORPHELINAT PROTESTANT DE DELY-IBRAHIM

UNE VISITE A L' ORPHELINAT PROTESTANT DE DELY-IBRAHIM

Le bey de Constantine était à peu près indépendant du dey d'Alger, et ses devoirs de vassalité se bornaient à un vague concours en temps de guerre, ainsi qu'au paiement d'un tribut que venait annuellement livrer une caravane.

Le maghzen avait coutume d'assigner à celle-ci, comme résidence temporaire, le bordj de Dély-Ibrahim. Les troupes françaises ont pris possession de cette construction le soir de la bataille qui s'est livrée à cet endroit au moment de la marche sur Alger, et l'on y montra longtemps la petite chambre où a couché, pendant quelques nuits, le jeune lieutenant qui devint par la suite le maréchal de Mac-Mahon.

Vers 1852 le général Randon, alors gouverneur de l'Algérie, mit cette vieille bâtisse qui, entre temps, avait servi de caserne de gendarmerie, à la disposition du Consistoire protestant, pour y transporter un orphelinat qui, jusqu'ici, avait végété dans la ville arabe. Le don du gouverneur comprenait aussi un peu de terrain aux alentours, de manière à permettre aux jeunes garçons d'apprendre les premiers éléments de l'agriculture. C'était l'époque où la colonisation était à ses débuts et où les défrichements n'abattaient pas seulement des palmiers-nains, mais encore de trop nombreuses existences humaines.

Aussi le nombre des orphelins devint-il bientôt tel que la place vint à manquer dans le bordj, et les administrateurs de l'œuvre durent songer à en trouver, ce qui fut fait par la concession qu'ils obtinrent, un peu plus tard, d'un domaine voisin, comprenant environ 130 hectares et connu sous le nom de Haouch Mazères.
Il v eut alors une période pendant laquelle on compta jusqu'à 126 enfants dans l'orphelinat. Ce maximum avait été atteint en 1860.

Fort heureusement, la situation de l'Algérie est allée en s'améliorant, aussi bien sous le rapport de la santé publique que sous celui des conditions matérielles de l'existence. Le nombre des enfants pour lesquels on faisait appel à la charité de leurs coreligionnaires est allé en diminuant, et depuis quelque trente ans, l'effectif des orphelins n'a pas dépassé une moyenne de 50.

Quelles sont les ressources avec lesquelles on les élève ? Ce sont, tout d'abord, le loyer que l'on retire de la location du Haouch Mazères et de quelques parcelles de terrain ; puis, quelques subventions officielles, le tout produisant environ 6,500 fr. Le reste est fourni par des souscriptions dont le montant s'élève, en année moyenne, à 10.000 fr.

Il existe, en outre, un service spécial, dit fonds d'amortissement, destiné à éteindre une dette hypothécaire au moment où l'on a reconstruit l'orphelinat.

Car le bordj du dey Hussein n'est plus qu'un souvenir. Vieux déjà en 1830, il fut lézardé de haut en bas par le tremblement de terre de 1862, et sa vétusté s'était accentuée au point de provoquer, de la part d'un expert délégué par le Préfet, le conseil comminatoire " d'évacuer au plus tôt une maison menaçant ruine. "
Le Comité d'Administration dut se décider à faire campagne pour trouver des fonds. En 10 ans, il est arrivé au but, et nous avons eu le plaisir de visiter des locaux neufs, bien disposés en vue de leur destination. Devant la maison est un grand jardin sans clôture. Les murailles sont couvertes de plantes grimpantes en fleurs qui donnent à l'ensemble un aspect infiniment gai. Les orphelins, garçons et filles, nous ont paru aussi heureux que peuvent l'être des enfants auxquels manque le foyer paternel.

L'instruction leur est donnée à l'école du village, l'administration de l'établissement avant renoncé depuis longtemps au système de l'école privée. Les résultats ont été bons pour tout le monde ; pour les enfants qui ne peuvent que gagner à ne pas vivre en dehors de tout contact avec le dehors ; pour l'école dont l'appoint de l'orphelinat a augmenté l'importance, et, enfin, pour l'œuvre, ainsi déchargée du souci de l'entretien d'un personnel spécial.

Dély-Ibrahim fait certainement œuvre utile, en enlevant à la rue toute une population de petits déshérités qui, sans lui, tomberaient à la charge de l'Assistance publique. Nous avons la conviction que l'éducation que reçoivent ces enfants leur permettra un jour de devenir de bons et utiles citoyens de la France d'outre-mer,