A tous ceux qui ont fait les racines de
ma vie.
Nous sommes innombrables qui,
ayant perdu notre équilibre, regardons
vers une place vide et nous penchons
vers elle
c'est pour eux que j'écris
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION
CHAPITRE I - LE DESTIN D'UNE FAMILLE
1°) Origines de la famille Lafont
2°) L'arrivée en Algérie
3°) L'itinéraire en Algérie
CHAPITRE II - LES ISSERS : une plaine tardivement
livrée à la colonisation
1°) Étude générale
de la plaine
2°) Description des territoires communaux
3°) Observations géologiques, atmosphériques et hydrographiques
CHAPITRE III -LE CENTRE DE COLONISATION DE
ZEMOURI
(6.11.1873 - 6.08.1875)
1°) L'enquête préliminaire
2°) Le peuplement de la colonie
3°) La naissance du centre
CHAPITRE IV - LA COLONIE DE ZEMOURI, ANNEXE
DE LA COMMUNE DE
BLAD -GUITOUN (7.08.1875 - 7.04.1886)
1°) L'évolution du centre de colonisation
2°) Les combats de la communauté
3°) Le travail des hommes
CHAPITRE V - LE VILLAGE DE COURBET (1886
- 1914)
1°) L'administration et les services
2°) Une commune rurale
3°) Un village en voie de développement
EPILOGUE
CONCLUSION
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INTRODUCTION
Tracer son itinéraire, tel est le premier devoir de l'historien.
Pour que le voyage dans l'histoire soit en même temps utile et agréable,
il faut qu'il ait été étudié. Avant de l'entreprendre,
on doit on simplement s'y préparer par de bonnes lectures et des
heures de patientes recherches, mais avoir bien déterminé
l'emploi de son temps, de manière à en tirer le plus grand
profit
C'est la raison pour laquelle le thème choisi pour
un mémoire ou une thèse est généralement trop
vaste au départ et qu'au fur et à mesure de l'approfondissement
du travail, on est amené à le rendre plus étroit,
plus précis, voire même à lui donner une orientation
différente. Ce mémoire sur Courbet n'a pas échappé
à la règle, faute d'être nourri par une documentation
locale ou tout au moins accessible, le choix du sujet s'est porté
comme nous le verrons, vers un objet plus limité dans l'espace
et dans le temps
Toutefois l'intérêt du choix du sujet
était trop fort pour en changer, quitte à infléchir
son orientation, mieux valait tout de même le maintenir et s'y tenir.
Si nous avons choisi ce sujet, c'est avant
tout pour rendre hommage à tous ceux qui éprouvent le sentiment
que ressent tout exilé de sa province natale, quand il se remémore
ses premières joies, ses premiers chagrins, le déroulement
de son enfance dans un cadre familier et lorsque l'abandon de la terre
où il apprit le souffle tend les liens qui s'y rattachent sans
les briser.
Ce mémoire est aussi à la
gloire des colons qui ont conquis ce sol si fécond et d'un sang
généreux
il appartient à ces pionniers qui
ont tant travaillé. Au-delà des divergences et des querelles
idéologiques qui ont souvent dénaturé le vrai problème
algérien, faire connaître ce que furent les conditions de
vie des créateurs de ces villages, c'est rendre justice à
leur mémoire et aussi à leurs courageux descendants.
Cependant, avant de s'intéresser à l'histoire de ces gens,
nous croyons aussi utile de rappeler de façon très succincte,
les faits essentiels et les principales époques de la colonisation
en Algérie.
La France, on le sait, ne songeait nullement à conquérir
l'Algérie. Si elle avait su, si on lui avait prédit que
l'expédition d'Alger de 1830 devait la conduire à l'occupation
totale du pays, nul doute qu'elle y eut renoncé. Son seul but en
effet, était de mettre fin aux ravages et à l'insolence
des corsaires Turcs dont Alger était le repaire et l'Algérie
la proie permanente. La France ne s'était pas posée la question
de savoir ce qu'il adviendrait en cas d'occupation définitive du
territoire. Or, pour garder cet important cadeau du destin, il fallait
occuper, c'est-à-dire, occuper totalement ou évacuer. Après
de nombreuses tergiversations, la France décida d'occuper d'abord
à titre précaire puis à titre définitif.
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