UN GRAND EVENEMENT CHEZ LES GENS
DU VOYAGE
Trois lionceaux sont nés vendredi sous le chapiteau du
cirque Antonio
La troupe a débuté brillamment samedi soir, au
Champ-de-Manuvre Antonio qui, depuis des années,
rassemble sous son chapiteau la grande foule, du Caire jusquaux
confins du Maroc, a rendu sa traditionnelle visite aux Algérois.
Une visite qui s'impose désormais, car son public lattend
toujours avec un réel Intérêt. Preuve la nombreuse
affluence qui assistait à sa soirée de gala, samedi,
et aux deux représentations de dimanche.
Le cirque Antonio a, en effet, planté les quatre grands
mâts de son chapiteau au Champ-de-Manuvre, face aux
H.L.M., près du Rond-Point. A peine venait-elle de ranger
ses roulottes que Mme Antonio qui veille avec soin à
la ménagerie et à ses pensionnaires' eut
lagréable surprise de voir la cage de sa lionne préférée
augmentée de trois nouvelles unités. Certes, Mme
Antonio les attendait depuis quelques jours, mais elle était
néanmoins heureuse, dautant plus que comme
elle nous Ta dit les trois lionceaux avaient vu le jour
à Alger.
Ces naissances portent maintenant à dix le nombre des fauves
que présentent à chaque spectacle,
alternativement, M. et Mme Antonio.
Les sympathiques directeurs du cirque nous ont conté les
différentes péripéties qui ont marqué
leur randonnée, entreprise depuis lan dernier.
Au Maroc, les débuts du cirque coïncidèrent
avec la première attaque qui devait déclencher les
douloureux événements.
A Tripoli, les circonstances ne furent pas non plus favorables
et, au moment où les « gens du voyage » allaient
mettre le cap sur lÉgypte, Syrie, Turquie
où le cirque Antonio est très demandé
éclata laffaire Neguib et en juillet dernier, à
Ferryville, la fusillade qui fit huit victimes dont le colonel
Durand, se déroula à quelques mètres du chapiteau.
En Algérie, la troupe fut plus heureuse, puisquelle
ne connut aucun ennui et que, bien au contraire, elle fut accueillie
avec enthousiasme par les populations des villes et des centres
visités.
C'est là un gage de succès. D'ailleurs, le programme
que présente actuellement M. Antonio est, comme toujours,
digne des grands cirques.
Nous y reviendrons dans un prochain numéro.