Alger
, ses cinémas
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-----Nous pouvons commencer par la liste de ces établissements du faubourg le plus populaire dAlger, fanfaron « que je suis ». -----Tout dabord, à tout seigneur, tout honneur, le MAJESTIC . Cet établissement, le plus grand du quartier, de la ville, et même dAfrique du Nord, se situait rue Borélie La Sapie, à langle du square Nelson. A lépoque nous disions quil disposait de cinq mille places (je ne peux confirmer ce chiffre, si certains en savent plus ils peuvent rectifier) ; de toute évidence il était dune très grande capacité. -----Preuve en est donnée que les amateurs de « ciné » qui navaient pas pris soin dacheter leur place à lavance pour se rendre dans une autre salle de la ville, devaient toujours se rabattre sur le Majestic, surtout aux séances du samedi soir et à la deuxième du dimanche après midi, séances les plus courues. Nous pouvons ajouter que ce lieu accueillait également des spectacles de music hall et nombre de chanteurs métropolitains se sont produits sur sa scène , entre autre Sacha Distel (il se disait dailleurs que le public dAlger était connaisseur et que lartiste qui y avait du succès, était assuré den avoir dans les autres villes, la remarque était également vraie pour lOpéra et surtout pour les opérettes jouées au théâtre du square Bresson).
-----Le suivant se nommait le MARIGNAN , situé avenue Durando, à deux pas de lavenue de la Bouzaréa, presque en face du petit escalier reliant ces deux voies, escalier au bord duquel « sévissait » un fameux vendeur de brochettes et de « loubia », établissement où la «gentrie » des beaux quartiers venait sencanailler les soirs dété (nous ne disions pas « gentrie » mais « gentes bonnes »). Cet établissement fut le premier à Alger à proposer les films en « cinémascope » sur un écran gigantesque, avec un son stéréo évidemment .Cétait, sans contexte, le plus beau des cinémas du faubourg mais aussi le plus cossu.
-----Voici le TRIANON, lequel, comme son nom le sous-entend, était, je pense, le plus « mignon » tant par lagencement de sa salle, relativement petite, mais très bien décorée, et dotée de fauteuils confortables ainsi que dune bonne visibilité. Situé avenue de la Bouzaréa, presque en face de la sortie de la rue Rosetti sur la dite avenue, il fut hélas déclassé et transformé en un magasin Monoprix.
-----Il me faut accorder une attention toute particulière au RIALTO cela pour plusieurs raisons : tout dabord pour sa situation place Dutertre , en haut de la Basseta. Ensuite pour sa popularité dans le quartier, et, enfin, parce-que cétait le cinéma de ma petite enfance, celui où ma mère nous accompagnait, le jeudi après midi , mon frère et moi, ainsi quune demi-douzaine de garnements de la rue Léon Roches. Ah! les films de Zorro à épisodes, cela « coupait » juste avant que le train « y lécrase », les films de Tomix avec son cheval blanc, celui Du Dernier Des Fédérés avec son célèbre cri « ailloume si ounbé » que nous reprenions pendant nos « cavalcades » sur la montagnette. Noublions pas les séances comiques avec les fabuleux Bud Abbot et Lou Costello, les Marx Brothers et Laurel et Hardy, bien sur ! Une spectatrice assidue de ce lieu se nommait Mme Journeau et son postérieur était si large, quelle occupait deux places spécialement aménagées (jignore, encore aujourdhui, si elle payait double).
-----Non, ce nest
pas encore terminé ! Nous allons, maintenant, évoquer les
autres salles.
-----Il me semble quun des cinémas de BEO sappelait lEDEN, mais je ne men souviens plus et je narrive même pas à le situer, peut-être est-ce un de ceux qui ont changé de nom ? En y réfléchissant à deux fois, je crois quà lorigine cétait Le Suffren (ex Palace.)
-----Le cinéma la PERLE, lui, se trouvait, si mes souvenirs sont exacts, rue Livingstone ou Vasco de Gama, en face de lusine de tabacs Bastos, je confonds, peut-être, avec le suivant.
-----Enfin, le dernier, avenue Général Verneau, un peu plus haut que la place Desaix, se nommait le PLAZA. Il se situait pratiquement au-dessus du Suffren, dans la partie haute de lescalier déjà cité ; à moins que ce ne soit La Perle, et vice versa. Ces souvenirs datent de plus de cinquante ans ! et loutrage du temps a fait son uvre en remplissant quelques cases de ma « cabote » dun peu de calentita.
-----Bien sur ils nous arrivaient, parfois daller « en ville » pour assister à des séances, mais un peu plus tard, dans notre adolescence, et pas souvent. En effet, il fallait, en plus de la place de « ciné », acquitter le prix du tram ou du trolley, ce qui nétait pas dans nos moyens de « piolards » (fauchés), ou « se taper la caille à pied », autrement dit « pédibus gambus ». -----Je citerai quelques établissements comme Le Versailles, Le Musset, lABC, Le Régent, Le Paris, Le Club, Le Roxy, LEmpire (très grand, lui aussi), Le Debussy, Le Vox le Casino Music Hall, lAletti, etc etc Ceux qui se souviennent compléteront !
Henri BAPCERES, août 2011 : " Le MON CINÉ
se trouvait rue Rochambeau à Bab-el-Oued."; |