--------Après
le numéro de Juin et le Rassemblement de Paris, la campagne de
sensibilisation menée conjointement avec l'ensemble des associations
et notamment l'ASCA semble avoir porté ses fruits et ceci, malgré
l'adversité de M. ROSEAU. II apparaît que le secrétaire
d'Etat aux Rapatriés M. Laurent CATHALA, s'oriente sur l'étude
de regroupements des cimetières ruraux, dans les nécropoles
de centres urbains. Beaucoup d'hommes politiques de tous bords ont apporté
leur soutien et nous les en remercions, mais il est regrettable de constater
que, à l'instar des autorités algériennes, les associations
dites humanitaires sollicitées n'ont point daigné répondre
à notre appel
.
--------Parmi
les nombreuses lettres de soutien, nous publions quelques extraits révélateurs
du consensus politique sur ce problème douloureux. La réponse
de M. Laurent CATHALA aux questions posées par les députés
et les sénateurs présente une amorce de solution. Mais il
est important que l'ensemble des associations reste vigilant sur la suite
réelle donnée à ce dossier.
Monsieur Alain-Paul BONNET Député
de la Dordogne
PARIS, le 25 Juin 1992
Monsieur le Député,
Votre courrier du 26 Mai 1992 et la lettre de l'association "Horizon-Europe",
concernant la situation des cimetières civils français d'Algérie,
ont retenu toute mon attention. Il s'agit là d'un délicat
problème qui relève de la compétence du Ministère
des Affaires Etrangères, et qui fait l'objet de la part des autorités
consulaires françaises, d'une attention soutenue et toute particulière.
Des crédits leurs sont délégués chaque année,
pour effectuer des réparations qui s'avèrent urgentes et
nécessaires à la sauvegarde de certains cimetières.
Mais en raison de la dispersion et de l'état d'abandon de bon nombre
d'entre eux et des diffcultés que soulève leur entretien,
il est prévu de procéder à une étude visant
à des regroupements de cimetières ruraux notamment dans
des nécropoles de centres urbains. Si en raison de leur coût,
des regroupements massifs sont à écarter, par contre des
opérations ponctuelles, planifiées, et étalées
dans le temps peuvent être envisagées.
Aussi, en concertation avec Monsieur le Ministre d'Etat, Ministre des
Affaires Etrangères et des associations de rapatriés, nous
nous orientons vers ce projet et nous nous emploierons, en tout état
de cause, à trouver la meilleure solution possible, avec les précautions
et toute la délicatesse qui conviennent. A cet effet, une réunion
de travail, au niveau de nos Cabinets, est prévue début
Juillet.
Restant à votre disposition pour vous informer de l'avancement
de nos travaux, je vous prie d'agréer, Monsieur le Député,
l'expression de mes sentiments les meilleurs.
Laurent CATHALA
Secrétaire d'Etat aux Rapatriés
Le 27 Mai 1992
Monsieur le Président,
Votre courrier du 17 Mai a retenu toute mon attention et je vous en remercie.
J'ai pris bonne note de la tenue de ce Rassemblement International des
Pieds-Noirs et Harkis à Paris les 13 et 14 Juin, qui se veut "un
évènement apolitique", "un espace d'échanges
et d'amitiés".
Vous connaissez l'importance, le dynamisme et la vitalité de la
communauté "Pieds-Noirs" et "Harkis" à
Marseille et en Provence ; à ce titre, je suis intervenu, avec
de nombreux collègues sénateurs, auprès du Gouvernement
pour tenter de proposer des solutions définitives aux problèmes
spécifiques qui sont les vôtres.
Concernant le douloureux problème des cimetières chrétiens
et israélites en Algérie, je note votre vision apaisante
de la situation. Je dépose d'ailleurs ce jour une nouvelle question
écrite au Ministre d'Etat, Ministre des Affaires Etrangères
sur ce thème.
Je souhaite vivement obtenir une réponse officielle via le Journal
Officiel de la République Française avant votre Rassemblement
National, afin que vous en ayez la primeur.
Dans l'attente,
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l'assurance
de mes sentiments dévoués.
Robert VIGOUROUX
Maire de Marseille Sénateur des Bouches du Rhône.
Paris, le 29 Juin 1992
Monsieur le Président,
C'est avec un particulier intérêt que j'ai pris connaissance
de votre lettre relative à la situation des Pieds-Noirs et
Harkis
Concenant les cimetières chrétiens et israélites
en Algérie, mon attention a déjà été
appelée sur la question. Alors Président du Groupe de l'Union
du Centre à l'Assemblée Nationale, j'avais attiré
l'attention du Ministre des Affaires Etrangères sur ce douloureux
problème. Il m'avait été indiqué que le gouvernement
français interviendrait auprès du gouvernement algérien.
Je vais renouveler mon appel auprès du Quai d'Orsay. Je crois qu'il
est important que, s'agissant d'un domaine aussi important sur le plan
moral, la réciprocité soit assurée. En effet, il
existe dans notre pays des cimetières musulmans qui bénéficient
des mêmes dispositions d'entretien que les cimetières chrétiens
ou israélites.
Avec mon soutien, je vous prie de croire, Monsieur le Président,
à mes sentiments très distingués et les meilleurs.
Pierre MEHAIGNERIE
Centre des démocrates sociaux.
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Le 2 Juin 1992
Monsieur le Président,
J'ai bien reçu votre lettre du 17 Mai par laquelle vous avez bien
voulu porter à ma connaissance que, à l'initiative de plus
de 180 associations de rapatriés d'Afrique du Nord, un rassemblement
mondial des Pieds-Noirs et Harkis aura lieu à Paris les 13 et 14
Juin prochain.
Je vous remercie vivement et tiens à vous dire combien je me réjouis
de cette initiative.
Je partage aussi le souci qui est le vôtre concernant la sauvegarde
des cimetières chrétiens et israélites en Algérie,
et je suis à votre disposition pour vous aider dans les démarches
que vous pourriez effectuer à ce sujet.
Bernard STASI
Monsieur le Président,
Je souhaite que puisse se renforcer le dialogue Nord-Sud
et que puisse être trouvée une solution juste et humaine
au problème des cimetières d'Algérie.
Il serait donc utile que je puisse vous rencontrer afin d'évoquer
ces dossiers. Croyez bien que dans cet esprit, je me tiens à votre
entière disposition.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, en l'assurance de
mes sentiments les meilleurs,
Bien à vous,
Christian ESTROSI
Député des Alpes Maritimes
Chargé des rapatriés au RPR
Saint-Cloud, le 5 Juin 1992
Monsieur le Président
Je connais l'émotion et la douleur de nos compatriotes Pieds-Noirs
et Harkis, qui, en perdant leur terre natale ont perdu leurs morts, dont
les tombes ont été souvent profanées. Aujourd'hui,
il est certainement nécessaire de tourner cette page douloureuse
de notre histoire, à condition, toutefois, de parvenir à
régler définitivement la question de la juste indemnisation
des rapatriés, et de l'intégration réelle des Harkis
et fils de Harkis. Le non respect des illusoires Accords d'Evian ne facilite
pas cette tâche...
Cependant, il est vrai, la France et l'Algérie pourraient établir
une coopération utile, ne serait-ce que sur le plan économique,
afin que l'immigration puisse être tarie à sa source, grâce
au développement à la modernisation de l'Algérie.
Pour cela, je souhaite que l'Algérie trouve t enfin un gouvernement
qui ait la confiance du peuple et donc la stabilité indispensable
à la reprise éventuelle d'une aeuvre commune.
Le Front National est prêt à reprendre au Parlement Européen
ou à l'Assemblée Nationale les revendications légitimes
qui sont les vôtres, particulièrement celles concernant les
tombes chrétiennes et israélites.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l'assurance
de mes meilleurs sentiments.
Jean-Marie LE PEN
Président du Front National
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