Cette émigration a été
bien plus importante que les deux précédentes traitées
(Allemande et Suisse). Elle est la conséquence, dans cette première
moitié du 19e siècle, d'une forte pression démographique
et d'une crise économique touchant une partie de l'Europe, ainsi
que de la famine de 1847 dans la Meurthe... Dans ce contexte les Alsaciens
Lorrains sont stimulés également par le transit des migrations
rhénanes, suisses et allemandes, principalement vers l'Amérique,
en 1858, 1139 personnes partent pour l'Amérique, 64 pour l'Algérie
; les Etats-Unis déclarent avoir reçu 433.711 français
de 1821 à 1905 (1).
Le nombre d'Alsaciens Lorrains ayant émigré en Algérie
serait, d'après les statistiques, de plus de 34.000 pour la période
de 1830 jusqu'au début du 20e siècle (2). Ce chiffre approche
celui donné par Fabienne Fischer de 33.435 (3) (p. 112), qui note
également que l'Algérie a de tout temps attiré les
populations alsaciennes et très secondairement celles de la Lorraine.
Le rapport entre les deux régions est d'environ un quart-trois
quarts.
Première vague d'émigration :1830
à 1871
Cette première vague représente environ 22.000 personnes,
se situe plus exactement entre 1830 et 1862 (3).
Elle est plus importante que la seconde (de 1871 à 1904), estimée
à 12.000 personnes, contrairement à l'idée que l'on
se fait sur l'exode massif des années 1871 et 1874, où l'estimation
donnée par M. Guynemer pour ces deux années est de 6.000
personnes (4).
Les exodes les plus importants se situent entre 1830 et 1860. 1843 a été
l'année où le plus grand nombre de départs d'Alsaciens
a été enregistré (2.006 personnes pour le Haut-Rhin)
(5) ; ces départs se ralentissent entre 1860 et 1870 à cause
de la politique impériale de " Royaume arabe " qui veut
substituer la colonisation des capitaux à la colonisation de peuplement
en supprimant les concessions gratuites de terre.
Pourcentage des émigrants
Alsaciens Lorrains en Algérie, rapporté à la
population française de 1845 à 1876.
|
Année
|
%
|
population Fr.
|
Alsaciens Lorrains
|
1845
|
14.06
|
46.339
|
6.515
|
1851
|
21.13
|
66.050
|
13.956
|
1856
|
23.64
|
92.756
|
21.927
|
1866
|
19.71
|
122.119
|
22.098
|
1876
|
19.62
|
155.700
|
30.548
|
On note une présence d'Alsaciens Lorrains
dès 1832, notamment dans les actes d'états-civils de Dely-Ibrahim
et Kouba qui furent les premiers villages de colonisation en accueillant
soixante- treize familles allemandes et quelques familles d'Alsaciens
Lorrains dont la destination première était l'Amérique.
La répartition de cette première vague d'émigration
d'Alsaciens Lorrains se fait principalement dans les régions d'Alger
et d'Oran.Très tôt, le gouvernement exige des futurs colons
la possession d'un pécule suffisant pour permettre leur installation
et éviter qu'ils ne tombent à la charge de l'administration
locale. La justification de telles ressources est l'une des conditions
d'obtention du passage gratuit et d'un titre de concession : depuis 1841,
la somme minimum est fixée à 1.200 francs par famille. En
1851, elle est élevée à 1.500 francs. En 1854 elle
est portée à 3.000 francs.
" A l'automne 1852, seules 12 familles sur 208 candidates au départ
possèdent la somme minimale de 1.500 francs, 84 ont 1.000 francs,
112 n'atteignent pas cette somme et ne peuvent être admises "
(3).
Départ des émigrants. (6)
Les terres allouées aux premiers colons en fonction du quotient
familial et de la disponibilité sont de 4 à 12 ha, insuffisantes,
compte tenu de l'état inculte d'une grande partie de celles-ci.
De ce fait certains délaissent la concession, changent d'activité
ou rentrent au pays. Cet échec est de l'ordre de 50% par endroit...
Seconde vague d'émigration: 1871 à
1904
Par le traité signé le 10 mai 1871 à Francfort, la
France cède à l'Allemagne les départements du Bas-Rhin,
du Haut-Rhin, de la Moselle, ainsi qu'une partie du département
de la Meurthe. Elle doit en outre payer une dette de 5 milliards de franc-or.
Ce traité autorise les habitants des territoires concernés
à choisir leur nationalité avant le 1er octobre 1872 (un
article du 11 décembre 1871 repousse ce délai au 1er octobre
1873). Les Alsaciens Lorrains émigrés en Algérie
depuis 1830 sont également concernés par ce traité
(3).
La proposition de loi du 4 mars 1871 octroie 100.000 ha de bonnes terres
aux nouveaux colons émigrant en Algérie. Celles-ci proviennent
en grande partie de séquestres des tribus révoltées
de Kabylie en 1871.
Au cours de la dernière semaine de septembre 1872, 1.000 Alsaciens
embarquent pour l'Algérie, leur nombre augmentera dans les jours
suivants. En Alsace, entre 1871 et 1875, 166.117 personnes émigreront
vers la France, l'Amérique et l'Algérie sur une population
de 1.043.178 recensée en 1871 (6). Le plus déterminant pour
les jeunes gens nés entre 1851 et 1855 fut de fuir le service militaire
prussien (7).
Certains s'engageront dans la Légion étrangère où
l'on notera entre 1882 et 1885 un effectif de 45% d'Alsaciens dans les
rangs des deux régiments étrangers (3).
Les conditions offertes par les agents recruteurs pour l'Amérique
attirèrent une grande partie d'émigrants. Du 10 mai 1871
au 23 août 1872 on relève 17.000 départs pour l'Amérique,
soit trois fois plus que pour l'Algérie.
Le contrat proposé à l'émigrant en partance pour
l'Amérique lui permet d'aller à New York pour environ 150
francs depuis Strasbourg, vivres et bagages compris ; ces derniers étant
acceptés jusqu'à 100 kg alors que la limite pour l'Algérie
est fixée à 30 kg. Le voyage vers Toulon ou Marseille reste
très pénible et coûteux du fait que les compagnies
de chemin de fer n'accordent pas les mêmes avantages aux émigrants
en partance pour l'Algérie, malgré un secours de route de
15 centimes par lieue (4 km) qui leur est accordé, soit la somme
de 30 francs environ pour un trajet Strasbourg Marseille. Rappelons que
le salaire d'un journalier de l'époque est entre 0,50 et 1 franc.
Pour l'attribution des lots, l'Amérique accorde une superficie
de 80 ha à l'immigrant ; la possession devenant effective au bout
de cinq années de résidence continue.
Pour combattre cette attirance vers les Etats d'Amérique, plusieurs
projets de colonisation sont proposés au gouvernement par certains
notables alsaciens. C'est le cas de T. Achard et de l'abbé Landmann,
curé de Sélestat; jugés trop onéreux aucune
suite ne leur est attribuée.
Les premiers départs
Les premiers départs, durant l'été 1871, se déroulent
d'une façon plus ou moins anarchique ; certains partent sans passer
par les commissions récemment mises en place à Nancy et
Belfort, ayant, pour la plupart, dépensé leur pécule
et constaté à l'arrivée que rien n'avait été
préparé pour les recevoir (l'exemple du convoi Ziegler avec
167 personnes en février 1872 illustre bien cette situation) (5).
Une première loi, celle du 15 septembre 1871, impose au demandeur
un capital de 5 000 francs, celui-ci devenant alors immédiatement
propriétaire de sa concession. Le transport par mer est gratuit
ainsi que l'installation mais la majorité des candidats n'a pas
les ressources nécessaires pour bénéficier de la
loi. Pour accentuer cette émigration et éviter que ces candidats
ne partent vers l'Amérique, un décret du 16 octobre 1871
permit aux plus démunis de recevoir leur concession moyennant un
loyer de 1 franc par hectare et par an. Ils deviendraient effectivement
propriétaires au bout de neuf ans (8).
Les surfaces de terrains accordées étaient en moyenne de
20 à 30 ha. Pour la première fois (décret du 30 septembre
1878), les étrangers sont exclus des concessions de terres : "
Nous avons à fonder, disait le rapporteur, une colonie française,
non européenne. " Ceux qui partaient étaient le plus
souvent des gens qui n'étaient pas attachés à la
terre comme les paysans, mais plutôt des artisans. Peyerimhoff,
qui fut directeur de la colonisation en Algérie, indique que la
majorité des émigrants étaient des ouvriers d'industrie
(9). On relève dès le début de l'émigration,
dans les registres de passage, du 19 octobre 1841 au 31 décembre
1844, 382 agriculteurs seulement pour 1.046 ouvriers enregistrés
(3). Aussi, devant les difficultés rencontrées, un certain
nombre d'entre eux abandonnent leurs concessions pour se replier sur les
villes ou rentrer en France.
En 1899, sur 1 183 familles installées, 387 possèdent leurs
concessions, 519 s'en séparent, et 277 quittent la colonie (Rapport
au gouverneur Jonnart cité par D.Diener) (10).
Les causes de cet échec sont très diverses : mauvais recrutement,
dépaysement climatique, mauvaise qualité de la terre, sécheresse...
Il faut également rappeler que les conditions d'hébergement,
la plupart du temps médiocres (tentes ou gourbis), sont les causes
de maladies, fièvres et découragement. Dans le village de
la Réunion, 18 enfants sur 102, décèdent en l'espace
de trois mois ; ailleurs ce sont les vieillards que les fièvres
emportent (3). Puis 1874 amène son lot de malheurs avec les sauterelles
qui ravagent les champs dans le pays tout entier.
En France une dizaine de comités se forment pour venir en aide
à cette population sinistrée. Le plus important est celui
créé par le comte d'Haussonville connu sous le nom de "
Société de Protection des Alsaciens Lorrains Demeurés
Français ". Soutien également du " Comité
des Dames de France " patronné par Mesdames Worms et Franchetti.
Cette dernière était la veuve du capitaine Franchetti qui
avait servi plusieurs années en Afrique ; son nom fut d'ailleurs
attribué à une commune oranaise fondée en 1872 et
qui accueillit une douzaine de familles alsaciennes-lorraines (3).
Parmi les premiers territoires de cette implantation citons Camp-du-Maréchal,
Haussonvillers (AzibZamoun), dans la province d'Alger, et Aïn-Tinn
dans celle de Constantine.
Camp-du-Maréchal : Village
créé en 1873 dans une zone marécageuse à 80
km à l'est d'Alger sur la rive gauche de l'oued Sebaou. Les travaux
d'assèchement sur 1.800 hectares de terrain s'étalèrent
jusqu'en 1876 et permirent en 1880 l'installation de 33 familles d'Alsaciens
Lorrains. C'est en ces lieux que le Maréchal Randon, lors de l'expédition
de 1857, avait fait bivouaquer ses troupes d'où le nom donné
à ce village. Sur un piton rocheux, au-delà du Sebaou, se
trouvent les restes d'un bordj turc qui, sous la Régence, joua
un rôle dans les combats que se livrèrent Turcs et Kabyles.
Les céréales et le tabac furent les premières cultures
entreprises par les colons. En 1889 la vigne fut introduite avec succès.
Sa population en 1880 comptait 322 européens (11).
Haussonvillers : Le nom arabe d'Azib-Zamoun,
" ferme de Zamoum ", est celui d'un des lieutenants d'Abdel-Kader.
Le village prit le nom d'Haussonvillers en 1885, en hommage légitime
rendu au plus zélé de ses fondateurs. Le village, distant
de 82 km à l'est d'Alger, domine tout le territoire et offre ainsi
une garantie de salubrité.
Les eaux sont abondantes et les terres embrassent une superficie de plus
de 2.000 ha. Avant de quitter Alger, Mr le Comte d'Haussonville avait
chargé l'ingénieur des ponts et chaussées de dresser
le plan de 60 maisons et d'en surveiller ensuite l'exécution (4).
Les travaux d'édification du village débutèrent en
1873 et permirent de 1873 à 1875 l'installation de 50
familles d'immigrants.
Les maisons sont en bonne maçonnerie, avec couverture en tuiles,
comprenant une cave, rez-de-chaussée de deux pièces, grenier
et appentis pour le bétail ; elles sont carrelées et plafonnées,
l'intérieur est blanchi à la chaux. Quelques-unes, occupées
par les familles les plus nombreuses, possèdent un étage
avec une ou deux pièces de plus.
Chaque famille recevait un lot de 10 ha proche du village et un second
lot de 25 ha plus éloigné qui formaient l'étendue
nécessaire à la subsistance d'une famille. Après
bien des discussions et des réticences le gouvernement général
décida de porter les concessions de 25 à 50 ha. En avril
1871 les 30 européens du village durent se réfugier à
l'intérieur du caravansérail devant la menace des insurgés
Kabyles. Ils eurent la vie sauve grâce à l'intervention du
caïd Ben Zamoun, chef d'une tribu locale (11).
Un monument dédié au comte d'Haussonville fut érigé
à l'entrée du village ; sur l'un des côtés,
le mot " Alsace " est gravé, sur l'autre celui de "
Lorraine ".
Rapport de Mt. A.
Guynemer en 1873 (4)
A. Guynemer, ancien Sous-Préfet de Saverne et membre de la "
Société de Protection des Alsaciens Lorrains Demeurés
Français ", visite, de décembre 1872 à janvier
1873, la quarantaine de villages créés depuis décembre
1871, date de la création du premier village " Belle Fontaine
" situé à 48 km d'Alger sur une hauteur et en vue de
la mer. Création de 41 concessions de 28 ha, dont 30 sont allouées
à des familles d'Alsace Lorraine et 11 à des familles algériennes.
Chaque famille a été installée à son arrivée
dans des baraques en planches construites par le génie, puis le
gouvernement leur a fait construire des maisons en pierre. Chaque famille
a reçu de l'administration une paire de boeufs, une charrue et
800 kg de semences, de quoi ensemencer 8 ha. Une école est déjà
installée, la mairie et l'église sont en cours d'édification.
L'eau vient d'une source abondante et excellente qui a donné à
ce village le nom de Belle Fontaine.
Chaque visite de village fait l'objet d'un rapport complet sur les coûts
et réalisations à venir. Il est accompagné dans cette
tournée par le préfet ou un officier quelques fois très
connu, comme le chef de bataillon Flatters commandant le cercle de Bougie
lors de sa visite au village de " La Réunion ", créé
en avril 1872 avec 40 Alsaciens Lorrains et 10 Algériens. Ce rapport
nous donne le chiffre de 3.261Alsaciens Lorrains émigrés
d'octobre 1871 au premier mars 1872.
Le nom de Guynemer a été donné en 1874 à un
village de colonisation d'Alsaciens Lorrains de Kabylie, situé
à quatre kilomètres de Tizi-Ouzou.
Emplacement arrêté par Mr Guynemer lors de son passage en
1872 et appartenant à Jean Dollfus, ancien maire de Mulhouse. Trente
colons s'y installèrent et reçurent chacun une concession
de 40 ha d'un sol argileux et pierreux, d'un mauvais rendement qui entraîna
le départ de la quasi totalité d'entre eux. Il ne restait
plus qu'un seul colon en 1948.
L'industrie cotonnière
Au 19e siècle le coton est la principale activité de la
ville de Mulhouse. Les industriels de la région l'importent d'Amérique
dans sa totalité, mais la guerre de sécession réduit
cette importation à 11.000 tonnes alors que les besoins sont dix
fois supérieurs à ce chiffre.
C'est alors que des industriels mulhousiens, notamment la " Maison
Dollfus ", se tournent vers l'Algérie.
L'Etat promet en 1853 l'achat de toute la production de coton au prix
fixé par le décret de mars 1852. Cette production se développe
avec une qualité égale à celle produite en Amérique.
La reprise des exportations de cette dernière, qui a retrouvé
la paix, entraîne avec la crise du textile de 1867 et l'annexion
de l'Alsace-Lorraine, le déclin du coton algérien (3).
La famille Dollfus
C'est Jean Dollfus, conseiller général et maire de Mulhouse
de 1863 à 1869, qui s'engage le premier dans la promotion de la
culture du coton en Algérie et fonde le village de Bou Kalfa pour
ses ouvriers.
Trois autres Dollfus sont aussi célèbres :
- Charles Dollfus, prend vers 1880 la direction du domaine agricole d'Amourah,
petite ville florissante, qui portera le nom de Dollfusville. Il développera
tout autour un important vignoble.
- Gustave Dollfus acquiert, entre Collo et Djidjelli, 10.000 ha dans la
forêt de l'Oued el Kebir et se consacre à l'exploitation
du liège. A El Hanner il construit des usines, des moulins, des
scieries, des ateliers ainsi que des maisons pour les ouvriers. Il édifie
une chapelle, une école et à Abd el Aziz un sanatorium.
Il fait également percer des routes vers la mer et l'intérieur
et collabore à l'étude et à la construction du chemin
de fer d'intérêt local, à l'assainissement des plaines
insalubres. Pour les plus nécessiteux, il organise la distribution
d'orge ou d'un peu d'argent sous forme de dons ou d'avances. Résidant
à Djidjelli, il participe financièrement à la fondation
d'un journal local en 1890, " l'Impartial de Djidjelli " et
collabore au " Chêne- Liège " fondé à
Bône en 1895. Gustave Dollfus devient l'un des plus importants propriétaires-
récoltants d'Algérie et récolte annuellement entre
12.000 et 15.000 m3 de liège. En 1907 la ville de Djidjelli inaugure
un square à la mémoire de Gustave Dollfus.
- Jules Dollfus acquiert le domaine agricole de Lismara à Saf-Saf
près de Tlemcen. En 1895 il y crée un important vignoble
de 236 ha et 400 ha de céréales. Lui aussi contribue à
l'amélioration des conditions de vie des ouvriers en créant
une épicerie, une boulangerie, une école, un cinéma...
" (3).
La famille Lavie :
François Marc Lavie, fils du docteur Lavie, député
de l'Alsace à l'Assemblée Constituante de 1789, vient en
Algérie avec toute sa famille dès le début de la
colonisation. Il s'installe tout d'abord à Bône puis à
Constantine.
Il est le premier à ouvrir la voie à la colonisation et
à l'industrie par la découverte et la vulgarisation de procédés
qui ont pour résultat de livrer à la consommation les farines
de blés durs du pays. Au début de la conquête, l'armée
et la population n'ont pour aliments que des farines venues à grands
frais de la métropole. Lavie achète des moulins arabes en
mauvais état situés aux cascades du Rhummel. Il y installe
une usine qui devient l'une des plus importantes du pays. Il crée
également une magnifique ferme dans le centre alors naissant d'El
Arrouche.
Après sa mort, survenue en 1863, son fils Pierre, né à
Danjoutin en 1828, prend la suite en développant la minoterie de
son père. Ses produits obtiennent 10 médailles d'or et d'argent
dans les différentes expositions de 1860 à 1867. Il est
successivement juge au tribunal de commerce et président de 1859
à 1868, conseiller municipal de Constantine après 1870.
Il est ensuite nommé au conseil supérieur de l'Algérie
de 1875 à 1877 et président départemental en 1886.
Sa soeur Rosalie prend une part active dans la gestion des minoteries,
mais elle est surtout connue pour son action au sein de l'asile pour orphelins
alsaciens lorrains qu'elle crée à Constantine en 1879 (3).
D'autres Alsaciens Lorrains s'illustrèrent comme Jacques Nesse]
ou Léon Lefébure. Sans équivaloir le grand courant
migratoire espagnol ou italien, la communauté alsacienne et lorraine
d'Algérie se révèle cependant comme l'une des composantes
majeures de la population française d'Algérie en cette fin
de siècle " (3).
Plusieurs passages de cet article, nous renvoient au livre de Fabienne
Fischer " Alsaciens Lorrains en Algérie " éditions
Gandini ; l'un des ouvrages références concernant cette
émigration.
Yves Marthot
Sources :
Ces ouvrages sont consultables au CDHA.
(1) GONNARD. - L'émigration française.
(2) PERVILLE G. - Bulletin de l'association Alsace, mémoire du
mouvement national. N°4, novembre
2003. (3) FISCHER F - Alsaciens et Lorrains en Algérie, Ed. Gandini,
Nice, 2002.
(4) GUYNEMER A. - Situation des Alsaciens et Lorrains en Algérie,
Ed. A.Chaix, Paris,
mars 1873 et juillet 1875.
(5) L'Alsace contemporaine, Etudes politiques, économiques et sociales.
(6) GRAD C. - L'Alsace, Ed Hachette, Paris, 1909.
(7) WAHL A. - L'option et l'émigration des Alsaciens Lorrains (1871-1872),
Ed. Ophrys, Paris, 1974.
(8) LARDILLIER A. - Le peuplement français en Algérie de
1830 à 1900, L'Atlanthrope, Versailles, 1992.
(9) BAROLI M. - La vie quotidienne des français en Algérie
(1830-1914), Ed. Hachette, 1967.
(10) DEMONTES V - L'Algérie économique, Alger, 1923.
(11) CARATERO P. - Les Centres de peuplement et de colonisation de grande
Kabylie Presses Clermontoises, 1998.
(12) Algéria N° 29, juillet 1935.
(13) YACONO X - Histoire de l'Algérie, Ed. L'Atlanthrope, Versailles,
1993.
(14) PASTOR R. " A.EN Collections ".
(15) LANIER L. - L'Afrique, Ed. Belin frères, Paris, 1893.
D ELAHACHE G. - Alsaciens d'Algérie, Hachette, 1914.
LAUDE L. - Les Alsaciens Lorrains en Algérie et les nouveaux villages
fondés par la Société de protection, 1875.
LAY BOURN N - L'émigration des Alsaciens Lorrains du 18ème
au 20ème siècle, 1990.
GARCIA R. - L'Arrachement, tome 1, Ed. Gilleta, Nice, 1982.
LANIER L. - L'Afrique, Ed. Belin frères, Paris, 1893.
LANDE L. - Les Alsaciens et Lorrains en Algérie, Revue des Deux-Mondes,
ler septembre 1875. DEMONTES V - Le peuple algérien : essai de
démographie algérienne, Alger, 1906
|