Alger, la Cathédrale
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IL Y A 100 ANS |
extraits de l'Echo d'Alger du 14-10-1950 - Transmis par
Francis Rambert
mise sur site :avril 2021
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IL Y A 100 ANS La Cathédrale d'Alger était ouverte au culte Dimanche sera célébré le 82° anniversaire de la Dédicace On se méprend parfois sur les origines de la Cathédrale d'Alger, dont les travaux de construction, commencés en 1844, n'ont pu être achevés conformément aux plans prévus à cette époque. Il faut avant tout rappeler que, au moment où éclata, en France, la révolution de 1830, trois édifices seulement étaient réservés au culte catholique àAlger. Le duc de Rovigo entreprit alors des démarches qui devaient aboutir heureusement. En effet, pour témoigner leur reconnaissance au gouverneur général de l'Algérie, les musulmans cédèrent aux catholiques la mosquée de Ketchaoua. Et dans une lettre. pleine de délicatesse, le grand muphti écrivait au représentant de la France : " Notre mosquée changera de culte, sans changer de maître. Vous pouviez la prendre, vous avez préféré la demander. C'est la une marque de condescendance que nous n'oublierons pas ". UN PLATEAU CÉLÈBRE Ketchaoua, qui signifie en langage turc " plateau des chèvres ", était un lieu fréquenté par les bergers qui conduisaient leurs troupeaux. La présence d'une source, que les Romains utilisèrent lorsqu'ils fondèrent Icosium, et l'existence d'une petite mosquée, construite au XIV° siècle à cet endroit, rendirent ce plateau célèbre. En 1794, Hassan Pacha fit démolir cette petite mosquée pour en faire reconstruire une autre dans un style élégant. Longue de 23 m. 50 et large de 18 m. 70, la nouvelle mosquée comportait seize colonnes en marbre blanc ouvragé. dont la plupart existent encore dans la cathédrale actuelle. Dans l'ancien minbar de la mosquée, on découvrit un autel surmonté d'une statue de la Vierge et portant l'inscription arabe suivante : " Dieu envoya un ange à Marie pour lui annoncer qu'elle serait la mère de Jésus. Marie lui répondit : comment cela se ferait-il ? Et l'ange : par la toute-puissance de Dieu ". Comme devait l'écrire plus tard un éminent auteur : " jamais verset du Coran ne se trouva mieux appliqué dans une église chrétienne ". Dédié a saint Philippe, le sanctuaire s'enrichit de nouveaux ornements... et aussi de valeurs spirituelles, puisque bientôt l'édifice n'arrivait plus à contenir les nouveaux fidèles qui assistaient aux offices. ' DES MOSAÏQUES ROMAINES En 1844, le gouvernement décida de construire. sur le même emplacement, une cathédrale digne de la future capitale nord-africaine. Au cours des travaux on découvrit, à une profondeur d'environ 9 mètres, ce qui représentait le niveau du sol a l'époque romaine, de splendides mosaïques. L'une d'elles représentait une colombe tenant entre ses pattes une branche d'olivier. Cette marque que l'on retrouve sur tous les monuments chrétiens témoigne de la présence, à cet endroit, d'un baptistère ou d'un tout autre bâtiment religieux de l'époque romaine. Les fidèles se réunissaient dans l'église de N.-D. des Victoires, récemment ouverte, tandis que les travaux traînaient en longueur. Cette situation aggrave les charges financières de l'archeveché, au point que Mgr Dupuch se vit contraint d'offrir sa démission a Rome. LA CATHÉDRALE EST OUVERTE AU CULTE Enfin, en 1850, après la cérémonie de prestation de serment des hauts magistrats à l'occasion de l'avènement du prince Napoléon, comme président de la République. la cathédrale, encore inachevée, fut officiellement ouverte au culte par Mgr Pavy. Elle fut consacrée le 23 octobre 1868 par le cardinal Lavigerie. Dimanche donc, on fêtera en l'Église métropolitaine, le 82° anniversaire de la Dédicace. |