Cassaigne, le 1er novembre 1954
la vraie première victime civile de la guerre d'Algerie.
avec l'autorisation de l'auteur André Spitéri (ancien du lycée Bugeaud)et de la revue "l'Algérianiste"
"l'Algérianiste", n°100, déc 2002 revue du Cercle Algérianiste
sur site le 28/12/2002...déplacé ici : avril 2012

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                                             CASSAIGNE

Dans l’Ouest algérien, culminant à 302 mètres d’altitude et situé à 45 km au Sud-ouest de son chef lieu départemental Mostaganem, CASSAIGNE était connu pour être le siège de la Commune Mixte de même nom.

 

  Nom du  lieu d’origine SIDI-ALI - Climat semi-aride sec et chaud. 

 

                                                  Le DAHRA comprend une zone de plateaux peu accidentés, ne dépassant guère 500 mètres d’altitude dans l’ensemble (sauf la zone montagneuse qui atteint 800 à 1 000 mètres, couverte de chênes verts et de pins d’Alep), généralement nus ou couverts de broussailles. L’ensemble forme une alternance de plateaux et croupes aux formes molles, brusquement interrompues par des ravins à fortes pentes.                                                                                                     

BOSQUET, CASSAIGNE, OUILLIS et RENAULT sont édifiés dans cette zone.

                                                                                         HISTOIRE

Après avoir été soumise à l’autorité du sultan de TLEMCEN, MOSTAGANEM passa, au 16ème siècle, sous la domination turque, et fut agrandie et fortifiée par KHEIR-ED-DINE. Pendant quelques temps elle prospéra et put compter au nombre des grandes cités du Maghreb. Malheureusement les invasions espagnoles, les incursions des Arabes, l’incurie et l’avidité des gouverneurs turcs paralysèrent son essor.                                                                                                   

 En 1833 quand le général DESMICHELS s’empara de cette ville, les habitants des environs produisaient à peine les objets nécessaires à leur consommation.

Présence Française 1830 – 1962 

Les événements militaires qui s'étaient succédé sans interruption depuis le 4 janvier 1831, date de la prise de possession d'Oran par le général DAMREMONT, n'avaient pas permis de s'occuper sérieusement de colonisation. Ce ne fut guère qu'à la fin de l'année 1845 que, grâce à l'activité et à l'énergie déployées par le général BUGEAUD, aidé des généraux LAMORICIERE et CAVAIGNAC, et du colonel PELISSIER, la province d'Oran se trouva à peu près pacifiée.

                      

Christophe LAMORICIERE (1806/1865)  
   Louis, Eugène CAVAIGNAC (1802/1857) 
  Aimable PELISSIER (1794/1864)

                                                    

              Les progrès considérables accomplis par la colonisation, pendant cette période, sont dus à la vive impulsion que le gouvernement de la République de 1848 a donnée à la colonisation. On se souvient, en effet, que l'Assemblée Nationale avait voté une somme de cinquante millions pour la création de colonies agricoles en Algérie. C'est grâce à cette libéralité qu'il fut possible de créer, de 1848 à 1850, vingt-quatre villages. Nous n'entrerons pas ici dans des détails sur cette création des colonies agricoles; il faudrait un volume pour décrire les péripéties par lesquelles eurent à passer les immigrants de cette époque.     

  Thomas BUGEAUD (1784/1849)
           ABD-EL-KADER (1808/1883)

          Nous nous bornerons à constater que, malgré l'insuffisance des terres mises à leur disposition (8 à 12 hectares), malgré toutes les misères qu'ils eurent à endurer, malgré les maladies qui sévissaient alors avec une grande intensité, malgré l'épidémie du choléra de 1849, qui occasionna des pertes énormes, et malgré le manque d'aptitude de la plupart des colons appelés à peupler ces colonies, les sacrifices que s'imposa la France à cette époque ne sont pas restés sans résultat.                                                                                                                                                                            

La majeure partie des premiers immigrants disparut, mais elle fut successivement remplacée par de nouveaux immigrants plus aptes aux travaux des champs. Ces derniers, en devenant acquéreurs de plusieurs lots, purent parer à l'insuffisance des concessions premières et, aujourd'hui ces villages qui, il y a vingt ans, étaient encore dans un état voisin de la misère, sont en pleine prospérité, et la population qui les compose jouit d'une aisance relative.

Dans les deux périodes qui suivent (1861 à 1866 et 1866 à 1871) la marche de la colonisation fut presque nulle, d'une part, dans la province d'Oran, par suite de la révolte des OULED-SIDI-CHEIK et des FLITTAS (1864), et par suite de la famine (1867), et, d'autre part, dans toute la Colonie, par suite des idées qui se faisaient jour dans les conseils du gouvernement et qui tendaient à transformer l'Algérie en un royaume arabe.

                                 Le retour du gouvernement républicain en France marqua, pour l'Algérie, le point de départ d'une nouvelle impulsion donnée à la colonisation. C'est ainsi que, de 1871 à 1874, douze centres furent créés : SAINT-AIME, AÏNFEKAN, OUED-TARIA, TERNY et ZAROUELA (1872); — Hameau de l'HABRA, CASSAIGNE, BOSQUET, OUILLIS, FRANCHETTI, TEKBALET et AÏN-FEZZA (1873)

Au matin de l'assaut décisif de Malakoff (Crimée), le 8 septembre 1855, le colonel Paul CASSAIGNE, aide de camp de PELISSIER, fut mortellement touché. En hommage le village portera son nom.

Source ANOMCASSAIGNE : Centre de population créé par arrêté du 18 février 1874, sur la route du Dahra, puis chef-lieu de la Commune Mixte éponyme créée par arrêté gouvernemental du 30 décembre 1875.

Agrandi en 1910, il est érigé en commune par arrêté du 23 octobre 1956 (avec une fraction du douar Chouachi), dans le département de Mostaganem.

                                                           

Ce centre est situé à 50 kilomètres de MOSTAGANEM, sur la route du DAHRA qui, partant du PONT-du-CHELIFF, ira aboutir à INKERMANN, après avoir desservi OUILLIS, BOSQUET, RENAULT, ainsi que les centres qui sont encore projetés dans cette contrée. Cette voie de communication, qui sera la grande artère du DAHRA, est ouverte dès à présent, d'une part, jusqu'à CASSAIGNE, et de l'autre RENAULT à INKERMANN ; elle se poursuit actuellement entre CASSAIGNE et RENAULT, qui sont séparés par une distance de 50 kilomètres, dans l'intervalle de laquelle sera créé un centre aussitôt que l'avancement des travaux de la route le permettra. 

 

                                           

                                                                         Les Alsaciens arrivant en Algérie, gravure de CLARETIE, 1874.  

Sur les 50 familles admises au peuplement de CASSAIGNE, on compte 24 familles alsaciennes-lorraines qui paraissent devoir assez bien réussir.

 

                                            

 

La population de CASSAIGNE  était de 326 habitants ; possédant 513 têtes de bestiaux et 174 instruments agricoles ; on a construit dans ce centre 53 maisons et 3 258 arbres ainsi que 24 hectares de vigne ont été plantés et 388 hectares ont été cultivés.

Les travaux effectués à CASSAIGNE ont coûté 68 000 francs ; ils consistent en nivellements, empierrements, plantations et travaux d'eau, lavoir et abreuvoir, et enfin en un réduit comprenant l’école, l’église, le presbytère et la gendarmerie.

 

                                                                           Le Lavoir

Ce réduit est destiné, en cas de danger, à servir de refuge à la population, et chaque centre du DAHRA a été doté d'un ouvrage semblable; cette précaution était indispensable pour une contrée éloignée des points d'où pourraient être envoyés les secours, si l'éventualité s'en présentait.

 

Les terres y sont de bonne qualité, sans être de premier choix. Elles sont surtout très propices à la culture de la vigne et la proximité de la mer rafraîchit un peu les températures, permettant un climat sain et tempéré.

 

                                                   

 COMMUNE MIXTE de CASSAIGNE  (Arrêté gouvernemental du 30 décembre 1875).                -  Source GALLICA

ORGANISATION ADMINISTRATIVE DE L'ALGERIE DES 1860 : 

Partout où les européens sont assez nombreux, c'est le régime CIVIL qui est en vigueur.                                                                 

Dans les zones frontalières, montagneuses et le Sud où les indigènes sont en trop grande majorité, les autorités jugent prudent de maintenir le pouvoir militaire dans les trois provinces (Oranie, Algérois et Constantinois). 

Le territoire civil est dirigé par un Préfet, il comprend :                                                                                                                                            

-des communes de plein exercice avec Maire et un conseil municipal (comme en France). Les principaux centres européens sont dans ce cas.                                                                                                                                                                                                    

-des circonscriptions cantonales où dominent les indigènes, dirigées par un administrateur civil nommé par le Gouverneur Général, actuellement le pouvoir et les fonctions ne sont pas bien définies, en fait l'administrateur

remplace l'ancien officier des bureaux arabes, il n'a aucun droit juridique sur les indigènes.                                                                

Il est assisté par une commission municipale, composée de tous les présidents de Djemmaa, des douars, des communes et notables (caïds, cadis, bachagas, etc…). 

CASSAIGNE est le siège de la Commune Mixte qui est dirigée par un haut fonctionnaire, nommé par le pouvoir central. L’Administrateur, c’est en quelque sorte le Gouverneur local, il préside le Conseil de la commune et concentre tous les pouvoirs. 

« Quant il y a une réunion du Conseil à la commune mixte de CASSAIGNE, tous ses élus étaient présents, ainsi que plusieurs caïds et présidents de Djemaa, dix musulmans au total donc avec l’Administrateur principal et l’Administrateur adjoint, ils (les élus européens) étaient presque à tous les coups majoritaires » précise Monsieur

SALCEDO qui relate l’histoire.                                                                                                                                                                                                

Le premier administrateur serait M. CASTANET devenu sous préfet de TIARET. Et de 1946 à 1954, M. CHOIRAL dont l’ainé d’une famille très nombreuse fréquente le lycée René BASSET  à MOSTAGANEM. Il fut ensuite nommé sous-préfet dans la région de SIDI-BEL-ABBES.                                                                                                                                                               

En 1956, M. CHAVANNE est nommé sous-préfet par le Gouverneur d’Algérie, Jacques SOUSTELLE. Ce sera le premier sous-préfet de CASSAIGNE…et le dernier !

                                                                                          

                                        Jacques SOUSTELLE (1912/1990) fut Gouverneur d’Algérie du 1er février 1955 au 30 janvier 1956.

                      Composition en 1902 : 27 177 habitants dont 732 français – Superficie : 88 951 hectares :

-CASSAIGNE (SIDI-ALI) centre, chef lieu : 736 habitants dont 388 français – Superficie : 1 239 hectares ;                                                                      

-ACHÂACHA (ACHACHE), douar : 5 619 habitants – Superficie : 12 522 ha ;                                                                                                                                  

-BENI-ZENTHIS, douar : 2 915 habitants – Superficie : 9 154 ha ;                                                                                                                                                        -CHOUACHI, douar : 2 673 habitants – Superficie : 10 000 ha ;                                                                                                                                                             

-LAPASSET (AÏN-EL-HAMMAM), centre : 311 habitants dont 253 français – Superficie : 979 ha ;                                                                                      

-M’ZILA, douar : 4 358 habitants – Superficie : 13 351 ha ;                                                                                                                                            

-NEKMARIA, douar : 1 307 habitants – Superficie : 4 665 ha ;                                                                                                                                                               

-PETIT-PORT, centre : 16 habitants dont 6 français – Superficie : 192 ha ;                                                                                                                          

-OUILLIS (AÏN-OUILLIS), centre : 187 habitants dont 137 français – Superficie : 897 ha ;                                                                                            -OULED-MAALLAH, douar : 2 660 habitants – Superficie : 8 672 ha ;                                                                                                                                                 

-SEDDAOUA (partie de : Ouled KHELOUF, DJEBAÏLIA et SOUHALIA), douar : 2 994 habitants – Superficie : 11 207 ha ;                                                          

-TAKOURT (partie de : Ouled KHELOUF, DJEBAÏLIA et SOUHALIA), douar : 1 900 habitants – Superficie : 6 465 ha ;                                                    -TAZGAÏT, douar : 853 habitants – Superficie : 3 598 ha ;                                                                                                                                                              -ZERRIFA (ZERIFA), douar : 648 habitants – Superficie : 5 950 ha.

                                                  La Poste

    –     Auteur Monsieur Roger DUVOLLET   –

Source : CASSAIGNE & PETIT-PORT Extrait de " Pieds-Noirs et autres tribus d'Afrique du Nord", tome 13. Par Père Roger DUVOLLET.

Le territoire de colonisation, qui n'est pas très étendu, 1 283 hectares seulement, a servi à constituer 50 concessions agricoles, dont 24 ont été attribuées à des Alsaciens-Lorrains qui ont reçu comme ceux de BOSQUET : maison, cheptel, instruments aratoires, semences et vivres.

                                                              

CASSAIGNE s'est développé si rapidement que, dès les premières années, il a fallu, pour répondre aux besoins d'extension qui s'étaient manifestés, songer à augmenter le nombre de lots à bâtir. 18 nouveaux furent formés, qui ne tardèrent pas à être tous demandés et occupés. Le village est admirablement situé sur un plateau légèrement incliné d'où l'on aperçoit à la fois le CHELIF et la mer. Il est placé sur les deux côtés de la route du DAHRA, mais en plus grande partie au Nord, un peu au-dessus des sources de SIDI- ALI qui, dans les débuts avaient été seules captées pour son alimentation.

                                                                     

       DAHRA est un mot arabe signifiant « dos ».C’ est un massif montagneux étendu et varié faisant partie de l’Atlas tellien occidental.

Quelques années plus tard, en raison même de son prompt développement, on se vit dans l'obligation de lui procurer de nouvelles ressources en eau. Heureusement que, pas bien loin de là, à 3 km à peine, se trouvait une autre source, celle de SIDI-AFIF qu'il a été facile de capter et d'amener au village, avec cet avantage que celle-ci a pu être conduite dans l'intérieur même du centre. Ce projet a été exécuté en 1879 et les acquisitions des terres ont occasionné une dépense de 25  433 francs.

                                   

Enfin, on a aménagé également une petite source donnant 2 à 3 litres à la minute, l'AÏN-TAOUSNA, qui alimente aujourd'hui un abreuvoir placé sur la route du Dahra, du côté de RENAULT. Cette source formait deux petites mares fétides que les troupeaux indigènes remplissaient de leurs déjections. Distante de 2 ou 3 km du village, elle était pour lui une eau d'insalubrité permanente. En l'aménageant, on a fait disparaître ce cloaque, et on a exécuté un travail profitable à la fois aux colons et aux indigènes.

CASSAIGNE ne s'est pas développé seulement comme population là, comme à BOSQUET, les colons ont travaillé et bûché, et les résultats leur font grandement honneur, comme si, aux abords du village, à l'Est, et au Sud on remarque des terres de première qualité, par contre, au Nord, une partie du territoire est sillonné de ravins et composé de terrains argilo-calcaires assez difficiles à exploiter. 

La Commune-Mixte était située au bas du village, dans une des rues principales qui était bordée de beaux arbres bien taillés au carré, des ficus toujours verts, été comme hiver.

 

                                   

Le Bordj a été construit après la conquête de l'Algérie, les gens qui habitaient à l'extérieur venaient s'y réfugier en cas d'attaque des tribus rebelles. Il était fermé par un grand portail et entouré de murs assez hauts avec des meurtrières. Sur la place, il y avait le logement du Secrétaire de Mairie et celui du Curé, chacun avec une cour et un jardin. Il y avait aussi l'appartement de l'Administrateur-adjoint, le principal ayant son appartement ; siège de la Commune-Mixte, en bas de la rue. Il y avait également les deux appartements des Instituteurs, et les deux écoles des garçons, avec une grande cour des préaux. Bien plus tard, on avait construit un Groupe scolaire de plusieurs classes.

                                                      

Le Curé qui est resté le plus longtemps, depuis 1918 ou 20 jusqu'en 1943, est le curé BRIAND. A cette époque, j'étais mobilisé, écrit toujours M. SALCEDO. A mon retour, j'appris qu'il était parti dans une commune plus petite près de MOSTAGANEM. Son logement était occupé par un Juge de Paix.

Le Curé de CASSAIGNE assurait les quatre paroisses : BOSQUET, LAPASSET, PICARD et CASSAIGNE. Le suivant fut le curé GIMENEZ, natif de LAPASSET où il habitait. Il fut ensuite muté à AÏN-EL-ARBA. Il fut remplacé par le Curé WEBER, de nationalité luxembourgeoise, qui habitait également LAPASSET, spécialiste des accidents d'auto ; il a rejoint son pays après l'indépendance. Le dernier fut le curé KRITER, d'origine alsacienne est parti en 1963. Nous l'avons revu à Mulhouse, il venait de rentrer d'Algérie : « L'église est devenue mosquée ».

 

                                                                                            

Un service vicinal existait jusqu'en 1944 et ensuite ce furent les Ponts et Chaussées. Jusqu'en 1933, l’agent VOYER  s'occupait de la subdivision. Le dernier fut M. ARCAMBAL.                                                                                                                                      

De 1933 à 1945, le premier ingénieur fut M. EGCALIER, puis M. BIC, M. ATTUIL et enfin SPITERI. Ce sont de jeunes ingénieurs dynamiques et sympathiques qui entament de grands travaux routiers. 

Le dernier, M. VOIGNIER, continue le programme de réfection des routes, surtout après le fameux Plan de Constantine qui coûta des milliards! Il fallait liquider les crédits à fonds perdus avant la fin de l'année...

                                              

 

Le premier Maire et le dernier fut Maître VAN BENEDEM, notaire métropolitain, installé depuis peu à CASSAIGNE en remplacement de Maître VALENTIN qui s'est installé à MOSTAGANEM.

Les médecins, appelés médecins de colonisation, avaient un traitement de fonction et un logement gratuit. Celui qui est demeuré le plus longtemps jusqu'en 1933 ou 34, fut le Docteur MANIER, appelé le Docteur des Pauvres. Les familles avaient beaucoup d'enfants à l'époque, c'était courant et ne payaient rien. Son remplaçant fut le Docteur FOURNIER ; il dut assumer l'épidémie de 1936. Le suivant fut le Dr GUIBERT, un Oranais très jeune. Enfin, le Dr VIOLET, enfant du pays, très peu intéressé ; c'était le docteur de famille que tous aimaient ; il quitta CASSAIGNE en 1961.

                                                                       L’infirmerie

Notable :

Pierre Alphonse RICHE est né à CASSAIGNE en 1888 Professeur à l'école des Beaux-arts d'Oran depuis 1922, il exposait annuellement à la Société des Artistes Indépendants de Paris depuis 1913. Il a su promouvoir l'art sous toutes ses formes et donner ainsi un élan formidable à la culture en groupant les écrivains, musiciens, architectes, peintres, sculpteurs, artistes dramatiques et lyriques de l'Oranie.

                                                

ETAT-CIVIL                                                         - Source ANOM

                                        NDLR : Beaucoup de registres d’état-civil font défaut au site ANOM.

-Première Naissance : 20 janvier 1874 – de SCHMITT Joseph  (Père, cultivateur) ;                                                                                                                                 

-Premier décès : 23 juin 1874 - M. WIRTH Paul (âgé de 5 mois –Père cultivateur) ;                                                                                                                        

-Premier Mariage : (29 juillet 1875) de M.  OTT Vindeling (Cultivateur natif d’Alsace) avec Mlle  BADINA Thérèse (SP native d’Alsace) ;    

SP = Sans Profession

                       L’étude des premiers actes de Mariage nous permet de révéler quelques origines :

                                                                                                                                                                                                                                                                                   

-1876  (19/05) : de M. LAIBLING Joseph (Cultivateur natif d’Alsace) avec Mlle SCHALLER Marie  (SP native d’Alsace) ;                                                                          -1877 (03/02) : de M. DANNER Ignace (Cultivateur natif d’Alsace) avec Mlle DROUIN Marie (SP native de la Meurthe) ;                                                               

-1877  (10/04) : de M. BONNET Auguste (Cultivateur natif du Tarn) avec Mlle BADINA Madeleine (SP native d’Alsace) ;                                                                      -1877 (10/04) : de M. EYMAUZY Jean (Secrétaire natif de la Moselle) avec Mlle MANINE Marie (SP native d’Algérie) ;                                                                         

-1878  (11/05) : de M. BARTH Nicolas (Cantonnier natif d’Alsace) avec Mme OGER Marie (SP native d’Alsace) ;                                                                                

-1878  (07/08) : de M. HOFFMANN Nicolas (Cultivateur natif de la Moselle) avec Mlle WOLFF Marie (SP native de ?) ;                                                                      -1878 (05/11) : de M. KAUFMANN Michel (Cultivateur natif d’Alsace) avec Mlle GIRARD Thérèse (SP native d’Alsace) ;                                                                         

-1879  (25/02) : de M. GREARD Pierre (SP natif de la Manche) avec Mlle SARAGOZA Amalia (SP native d’Espagne) ;                                                                           

-1879 (06/03) : de M. CATELOY Louis (Gendarme natif de la Somme) avec Mlle GIRARDEY Marguerite (Propriétaire native du Doubs) ;                                            

-1879 (16/08) : de M. POIRAULT Jules (Propriétaire natif d’Algérie) avec Mlle LAURENT Madeleine (SP native d’Algérie) ;                                                                

-1879 (27/09) : de M. MARCHAND Joseph ( ? natif des Vosges) avec Mlle MANINE Rosette (SP native d’Algérie) ;                                                                              

-1881 (06/08) : de M. PLAZA Juan ( ? natif d’Espagne) avec Mlle QUESSADA Joséfa (SP native d’Espagne) ;                                                                                           

-1881  (12/11) : de M. FAYON Charles (Cultivateur natif d’Algérie) avec Mlle GACHON Joséphine (SP native de la Drôme) ;                                                            -1882 (15/03) : de M. FERNANDEZ Tadéo (Journalier natif d’Espagne) avec Mlle MENCHON Francisca (SP native d’Espagne) ;                                                            

-1882  (22/06) : de M. LEON Auguste (Journalier natif ?) avec Mlle SAEZ Raymunda (SP native d’Espagne) ;                                                                                     -1882 (13/07) : de M. TREMPERT Edouard (Secrétaire natif de Moselle) avec Mlle MONNAUD Marguerite (SP native de ?) ;                                                                -1882 (28/10) : de M. REFREGIER Auguste (Cultivateur natif de l’Aveyron) avec Mlle LENTZEN Marie (SP native d’Algérie) ;                                                 

-1883  (10/03) : de M. JOUSSEN Jean (Brigadier forestier natif de ?) avec Mlle VALENCHON M. Louise (SP native de ?) ;                                                 

-1883 (07/04) : de M. SELVA Miguel (Journalier natif de ?) avec Mlle MARTINEZ Rita (SP native de ?) ;                                                                                                

-1883 (22/09) : de M. BONNEAU Marie (Propriétaire natif des Deux Sèvres) avec Mlle FABRE LA MAURELLE Marie (SP native de la Savoie) ;                                

-1883 (27/10) : de M. ZAES Matéo (Journalier natif d’Espagne) avec Mlle MARTINEZ Maria (SP native d’Espagne) ;                                                                            

-1883 (27/11) : de M. CAMPISTRON Jean (Entrepreneur natif du Gers) avec Mlle DROUIN Hortense (SP native de la Meurthe) ;                                                       

-1883 (15/12) : de M. LAURENT Eugène (Cultivateur natif d’Algérie) avec Mlle BERNOU Adèle (SP native des Hautes Alpes) ;                                                           -1883 (27/12) : de M. MANINE François (Menuisier natif d’Algérie) avec Mlle GRELIN Adèle (SP native d’Algérie) ; 

                                              Quelques mariages célébrés avant 1906 :

(1890) AUSSEL Hyppolite/DANNER Antoinette ; (1884) BARTEL Maxime/BONNET Augustine ; (1889) BEN HAMOU

Judas/COHEN Rachel ; (1905) BEN AHOUM Jacob/COHEN-SALMON Marie -(1884) BERNARSCONI Albino/LEFEBVRE Augustine ;

(1885) BOOS J. Baptiste /PRONO Marie ; (1887) BOOS Louis/LAURENT Marie ; (1889) BOUTES Jules/ROUSTAND Eugénie ;

(1892) COHEN Mardoché /TEBOUL Djoar ; (1891) COHEN Salmon/BEN AYA Meriem ; (1892) COHEN-SALMON

Messaoud/COHEN-SALMON Messaouda ; (1888) DROSS André/MEYER Marie ; (1889) EVERLET Henri/SARAGOZA Amalia ;

(1905) FERNANDEZ Francisco/MESSEGUER Catalina ; (1888) FIGUIERES J. Paul/BALETE Thérèse ; (1885) GACHON

Jean/DESCHELOTTES Louise ; (1885) GAUTHEROT J. Baptiste/BAUGEARD Henriette ; (1889) HOMBERT Félix/CROSA Maria ;

(1887) HUMMEL Bernard/MATTRIS Madeleine ; (1888) LEFEBVRE Louis/HUMMEL Louise ; (1905) LEFEVRE

Aignan/POUSTOMIS Camille ; (1889) LEJEUNE Félicien/BOCQUEL Emilie ; (1886) MANINE Joachim/ROCHE Célestine ; (1890)

MANINE Pierre/MEHR Marie ; (1887) MATTRIS Charles/LOPEZ Marie ; (1891) MEHR Louis/LORENTZ Joséphine ; (1884)

MEYER Edouard/BADINA Caroline ; (1888) MITTNACHT Jean/MARTINEZ Manuela ; (1892) PELISSIER J. Baptiste/FOURCAUD

Adèle ; (1886) RICHARD Jacques/BRES Alix ; (1884) ROUSTAN Auguste/COLIN Laurentine ; (1885) SAES André/GIRARD

Justine ; (1888) SAEZ Thomas/MARTINEZ Dolorès ; (1905) SAURA ASCENCIO Manuel/ZAES Joséphine ; (1887) SUZZONI Jacques/LORENTZ Marie ; (1890) SALLEE Victorin/LEFEBVRE Marie ;

                                                Quelques décès survenu avant 1906 :

1874 (14/07) : de HUMMEL Algis (5 mois né en Alsace) Père : Cultivateur ;                                                                                                             

1874 (28/09) : de BENOIT Théophile (1 an né en Algérie), Père : Cultivateur ;                                                                                                                

1874 (03/12) : de BERNOU Jacques (75 ans natif des Hautes Alpes – Cultivateur) ;                                                                                     

1875 (08/06) : de HERTZ Rosine (1 an), Père cultivateur ;                                                                                                                                                

1875 (18/08) : de LORENTZ Françoise (6 mois née à Cassaigne). Père Cultivateur ;                                                                                                 

1876 (25/02) : de RAVEZ Séraphin (6 ans) ;                                                                                                                                                                         

1876 (11/04) : de GIRARD Augustine (16 mois née en Algérie). Père Cultivateur ;                                                                                    

1876 (30/07) : de HAURY Marie (52 ans) épouse BURRUS.                                                                                                                                                               

1876 (25/08) : de DANGLIS Philomène (âgée de 15 jours). Père Instituteur ;                                                                                                              

1876 (15/11) : de MIGNE Emilie (âgée d’un mois). Père Bottier ;                                                                                                                              

1877 (09/02) : de MEHRR Winderling (55 ans sans autres précisions) ;                                                                                                                    

1877 (29/03) : de LHERMITE Michel (28 ans – Maçon).                                                                                                                                               

1877 (19/04) : de BARTHELEMY Charles (1 an). Père Cantonnier.                                                                                                                                           

1877 (05/08) : de NOGUIER Achille (6 mois né en Algérie). Père Interprète judiciaire.                                                                                  

1877 (19/08) : de ADAM Henriette (1 an née en Algérie). Père Cultivateur.                                                                                                                 

1877 (17/09) : de HUMBERT Justine (36 ans née en Alsace) épouse GIRARD.

                                                                           Quelques Décès relevés :

-1874 (14/07) : de HUMMEL Aloïs (âgé de 5 mois natif d’Alsace). Son père était Cultivateur ;                                                                                                           

-1874  (03/12) : de BERNOU Jacques (75 ans natif des Hautes Alpes – Cultivateur) ;                                                                                                                            

-1875  (08/06) : de HERTZ Rosine (âgée d’un an – sans autres précisions) ;                                                                                                                                              

-1875 (16/07) : de BECHU Paul (43 ans – Condamné à l’atelier des TP – natif du Finistère) ;                                                                                                              

-1875 (12/08) : de REFREGIERO Joséphine (âgée de 3 ans). Son père était Cultivateur ;                                                                                                                     

-1875 (18/08) : de LORENTZ Françoise (âgée de 6 mois) ; Son père était cultivateur ;                                                                                                                          

-1875 (24/08) : de CLAUDEL Gabriel (40 ans natif des Vosges –Cultivateur) ;                                                                                                                                         

-1875 (29/08) : de WIRTH Louis (âgé de 4 mois). Son père était cultivateur ;                                                                                                                                          

-1875 (31/08) : de MIGNE Léontine (âgée de 5 mois). Son père était cordonnier ;                                                                                                                                 

-1875  (04/11) : de GACHON Félicien (âgé de 5 jours). Son père était cultivateur ;                                                                                                                                 

-1876  (25/02) : de RAVEZ Séraphin (âgé de 6 ans décédé accidentellement) ;                                                                                                                                         -1876 (11/04) : de GIRARD Augustine (âgée de 16 mois). Son père était Cultivateur ;                                                                                                                          

-1876 (30/07) : de HAURY Marie, épouse BERNARD (52 ans sans autres précisions) ;                                                                                                                           

-1876 (31/07) : de SPITZ Joseph (âgé de 6 mois). Son père était colon ;                                                                                                                                                  

-1876 (25/08) : de DANGLES Philomène (âgée d’un an). Son père était Instituteur ;                                                                                                                         -1876 (15/11) : de MIGNE Emilie (âgée d’un mois). Son père était Bottier ;

                                                  L’école   

LES MAIRES

                                                     Commune de Plein Exercice par arrêté du 23 octobre 1956 :

Le premier Maire et le dernier fut Maître VAN BENEDEM.

                                                                                                                                                                                   

DEMOGRAPHIE

Année 1891 = 635 habitants dont 368 français ;                                                                                                                                                

Année 1954 = 6 676 habitants dont 124 français ;                                                                                                                                                                                

Année 1960 = 8 581 habitants dont 579 français.

                                                

DEPARTEMENT

Le département de MOSTAGANEM fut un département français d'Algérie entre 1957 et 1962, ayant pour code 9F.

Considérée depuis le 4 mars 1848 comme partie intégrante du territoire français, l'Algérie fut organisée administrativement de la même manière que la métropole. C'est ainsi que pendant une centaine d'années, MOSTAGANEM fut une sous-préfecture du département d'ORAN jusqu'au 28 juin 1956, date à laquelle ledit

département fut divisé en quatre parties, afin de répondre à l'accroissement important de la population algérienne au cours des années écoulées.                                                                                                                                                                      

L'ancien département d'ORAN fut dissous le 20 mai 1957 et ses quatre parties furent transformées en départements de plein exercice. Le département de MOSTAGANEM fut donc créé à cette date, et couvrait une superficie de 11 432 km2 sur laquelle résidaient 610 467 habitants et possédait cinq sous-préfectures, CASSAIGNE, INKERMANN, MASCARA, PALIKAO et RELIZANE.

                CASSAIGNE                              

La salle des fêtes                                                                                                                               Le jardin public

L’Arrondissement de CASSAIGNE comprenait  8 centres : BOSQUET – CASSAIGNE – CHOUACHI – LAPASSET – NEKMARIA – OUILLIS – PICARD – PONT DU CHELIFF –

 

  MONUMENT AUX MORTS                     Source : Mémorial GEN WEB

                                        

Le relevé n°57119 de la Commune mixte de CASSAIGNE mentionne les noms de 235 soldats « Morts pour la France » au titre de la Guerre 1914/1918, à savoir :

                                Nous avons mentionné en rouge  les natifs ou habitants du village de CASSAIGNE :

 ABBOUD Ziane (1916) - ADA Mohammed (1915) - AÏSSOU Chachoua (1917) - AKKACHA Abdelkader (1917) - ALIK Ahmed (1918) - ALIOUA Abdelkader (1917) - ALLAL Mohammed (1915) -AMARI Binchaa (1917) - AMATE Mathias (1915) - ARMENGAUD Ulysse (1914) AZZEDDINE Afif (1918) -BAAHMED Mohammed (1915) -BACHA Ahmed (1914) -BACHIR BEY Abdelkader (1914) -BADINA Joseph (1918) BAGHDADI Baghdad (1914) -BAHET Ben Mansour (1914) -BAÏZID Djilali (1914) - BAROUDI Hammou (1914) -BECHAOUI Abdelkader (1915) BECK Henri (1916) -BEHRI Abdelkader (1914) -BEHRI Mohammed (1916) -BEKASSA Mohamed (1918) -BELABBACI Slimane (1918) -BELABBAS

Mohammed (1914) -BELALEM Mohamed (1918) - BELARBIA Abdelkader (1914) -BELARBIA Miloud (1918) -BELASCO Manuel (1915) BELBRAOUAT Miloud (1915) - BELHACEL Abdelkader (1916) -BELHACÈNE Hadj Abdelkader (1914) -BELKAHLA Abdallah (1914) -BELKHIR

Mohamed (1916) -BELMADI Mohamed (1917) -BELMEHAL Mohammed (1918) -BELMEHDI Lakehal (1916) -BELMEHDI Mohammed (1915) BELMILOUD Mohamed (1916) -BELORIBI Kaddour (1918) -BENARBIA Abdelkader (1916) -BENARBIA Mohammed (1916) -BENATIA Hammou

(1916) -BENAZZOUZ Bettahaj (1914) -BENBRAHIM Mehdi (1914) -BENCHAA Mohamed (1918) -BENDAHMANE Mekki (1918) -

BENGUENNOUNA Mohammed (1916) -BENHENNOU Habib (1914) -BENNOUKH Hamou (1915) -BENNOUKH Mohammed (1914) -BENSAALI

Henni (1914) -BENSADA Ahmed (1918) -BENSADIA Kaddour (1915) -BENSALAH Benakriche (1916) - BENSALEM Mohammed (1917) BENTAÏBA Zerrouki (1914) -BENZAHRA Missoum (1918) -BENZAÏT Ahmed (1918)-BENZAÏT Larbi (1914) -BERKANE Mohamed (1915) BERNASCONI Alban (1918) -BERRACIL Zerrouki (1917) -BERRAH Mostefa (1914) - BERRAHMOUNE Kaddour (1915) -BESSAD Mohammed

(1918) -BESSALEM Miloud (1916) -BESSEGGARI Mohamed (1918) - BESSEGHIR Kaddour (1914) -BESSEGHIR Mohammed (1917) -BETTAHAR

Abdelkader (1916) -BOUAKEL Mohammed (1915) - BOUALAM Mohammed (1917) -BOUBEGGAR Boubekeur (1915) -BOUCHAREB Amar

(1918) -BOUDAHMANI Abdelkader (1918) - BOUFATAH Bekhada (1916) -BOUFATAH Mohammed (1915) -BOUFERMA Bentata (1918) -

BOUFERMA Kaddour (1916) - BOUKASSEM Mohammed (1917) -BOUKECHICH Ali (1914) -BOUKERROUCHE Mohammed (1917) BOULADGHEM Abdelkader (1918) -BOULANOUAR Safi (1915) -BOUMANSOURA Mohamed (1918) -BOUMAZA Mohamed (1918) BOUMEDINE Abdelkader (1914) -BOUMEHDI Mohammed (1914) -BOUMEHDI Tahar (1916) -BOUNACEUR Ammar (1916) -BOUOUDA Larbi

(1916) -BOURICH Mohammed (1919) -BOUSMAHA Seddik (1917) -BOUSSADA Belkacem (1916) -BOUTALEB Abdallah (1917) - BOUTBAK

Ahmed (1919) -BOUTEFFAH Abdelkader (1914) –BOUTEFFAH Mohamed (1918) -BOUTILLIER Marcelin (1918) -BOUTRIK Kaddour (1914) BOUYOUCEF Benchaa (1915) -BOUZARA Lakhdar (1914) -BOUZIDI Mohammed (1915) -BRAHIM Mohamed (1915) -BRAHIM Mohammed

Ould Mohammed (1914) -BRAHIMI Djilali (1916) -BRAHIMI Tahar (1918) -BRANDEMBURGER Émile (1915) -BRETON Victor (1914) -CHEMIN

Nicolas (1918) -CHERDOUD Hadj Ould Mohamed (1917) -CHERIF Mohammed (1918) -CORIAS Antoine (1919) -DAHEUR Kaddour (1916) DAHEUR Mohammed (1914) -DAMÈNE Ahmed (1918) -DELLABI Benazzedine (1914) -DELLALI Youcef (1916) -DERKAOUI Mohammed (1916) -

DERRAR Benmoussa (1916) -DJEDID Mohammed (1916) -DJELLALI Benchaa (1918) -DRAÏ Hachemi (1914) -DRAN Chemaya (1916) -DROSS

Henri (1918) -DROSS Louis  (1918) -ESPOSITO Manuel (1916) -FADLI Djilali (1915) -FARÈS Faris (1917) -FARSI Ahmed (1916) -FEDJIRI

Abdelkader (1916) -FELLAH Djilali (1916) -FELLAH Mohammed (1915) -FLIH Azzeddine (1914) -FROMENT Fernand (1914) -GHALI Mohamed

(1918) -GHOUAT Ahmed (1914) -GIRAUDON Victor (1914) -GRA Albert (1918) -GUECEB Mohamed (1918) -GUERBY Paul (1916) -HADDOU

Hamed (1916) -HADJAL Ahmed (1914) -HAMMACHE Bellahouel (1916) -HAMOUDI Abdelkader (1915) -HAMZA Abdelkader (1918) -HARAZ

Zerrouki (1914) -KABOUCHE Benmoussa (1916) -KARBACHE Amar (1917) -KÉBAÏLI Mohammed (1915) -KÉCIR Ali (1916) -KÉCIR Ammar (1918)

-KÉCIR Boualal (1915) -KEDDAR Ziane (1916) -KERMAZ Afif (1915) -KERTEL Abdelkader (1914) -KERTEL Ahmed (1917) -KHÉDIM Abdelkader

(1914)  -KHELIFI Miloud (1919) -KHODJA Mohammed (1916) -LAKHAL Salah (1919) -LAURELLI Amédée (1915) -LOISY Louis (1915) -MAAMRI

Abdelkader (1915) -MAGE Louis (1915) -MALKI Mohammed (1915) -MANSEUR Mohammed (1916) -MARCHAL Cyprien (1918) -MAYER Henri

(1915)  -MECHID Kaddour (1918) -MECHID Mohamed (1918) -MEFLAH Larbi (1918) -MEFTAH Abdelkader (1917) -MEFTAH Ameur (1914) -

MEFTAH Boubekeur (1917) -MEGHERBI Ahmed (1917) -MEHDJI Miloud (1915) -MENADI Mohammed (1918) -MENECEUR Djilali (1915) -

MENINE Antoine (1918) -MERADJI Salem (1915) -MESLEM Mohammed (1915) -MESSALI Mehdi (1915) -MESSANI Hadj Belouza (1915) MILOUDI Abdelkader (1918) -MOKDAD Djilali (1918) -MOKEDDEM Hammou (1914) -MORSLI Mohamed (1918) -MORSLI Naceur (1918) MOULAÏ Hacène (1914) -MOUSSAOUI Mohammed (1914) -NAMAOUI Mohammed (1916) -OUADFEL Abdelkader (1914) -OUALI Mohammed

(1915) -OULD BOUDIA Bendehiba (1915) -OULD MOUSSA Hadj Ben Akriche (1914) -OULLADI Hachemi (1915) -OULLADI Hamed (1915) PADILLA Joseph (1918) -PROVOST Etienne (1914) -QUENTIEN Désiré (1914) -REDJIMI Méliani (1914) -RIGHI Kaddour (1916) -SADI Larbi

(1915) -SADI Mahiddine (1916) -SAFI Mohammed (1916) -SETTOUF Abdelkader (1915) -SEVA Joseph (1918) -SEVA Joseph (1916) -SLIMANI

Abdelkader (1915) -SOLTANI Mohammed (1915) -SOLTANI Slimane (1918) -SOUMATI Amar (1915) -TABTI Abdelkader (1915) -TAHIR

Abdelkader (1914) -TAHRI Habib (1915) -TAÏBI Ould Djelloul (1914) -TALEB Bendida (1914) -TAYEB BEY Mohammed (1916) -TAYEB BEY

Slimane (1918) -TEHARI Mohammed (1916) -TOUIL Abdelkader (1918) -WOHLHUTER Georges (1916) -YABI Mohamed (1918) -YOUNSI

Mohammed (1914) -ZERIGUI Habib (1916) -ZERROUKI Kaddour (1917) -ZERROUKI Kaddour Ould Lakchal (1914) -ZERROUKI Laïd (1918) -

ZIANE Cherif (1916) -ZIANE Miloud (1916) -ZITOUNI Mohammed (1915) -  

 

LA TOUSSAINT ROUGE 

 

                                                                                                    

1er  novembre 1954 : A 1 heure du matin, trois bombes ont explosé à ALGER. Après le lever du jour, des attentats sont commis à BATNA, KHENCHELA, BISKRA et en Kabylie ; des entrepôts brûlent. On compte des morts, les dégâts sont estimés à 200 millions de francs. Cette flambée de terrorisme inquiète le gouverneur général et les préfets de l’Algérie.

 

L'autorité française s'appuie sur une communauté européenne dynamique, solidement implantée depuis plus d'un siècle et sur une force de maintien de l'ordre (police, gendarmerie : 25 000 hommes ; armée : 50 000 hommes). Elle n'est pas contestée par les notables, fonctionnaires et commerçants musulmans, mais les sentiments réels de la majorité silencieuse sont mal connus. Toujours est-il qu'en ce 1er novembre 1954 on ne peut imaginer que ces bandes de rebelles, que l'on nomme fellaghas et qui se qualifient de moudjahidin, soient une menace sérieuse. D'ailleurs, elles se dispersent à l'approche de nos troupes, mais l'insécurité s'est installée dans le bled et, surtout, le F.L.N. mène une action politique très efficace à l'intérieur et sur le plan international. La guerre d'Algérie commence.

 

                                                                                                          

CASSAIGNE eut le triste privilège d’avoir un des premiers civils français tués  en 1954, dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre. Un jeune homme nommé FRANÇOIS Laurent venant de MOSTAGANEM, essuie des coups de feu après OUILLIS. Il se dirige vers CASSAIGNE pour avertir la Gendarmerie et sonne au portail qui est fermé.                             

Le jeune homme fut abattu devant ce portail où il demeura jusqu’au matin, car les gendarmes, entendant les coups de feu, n’ouvrirent pas. Le commando avait reçu l’ordre d’attaquer la Gendarmerie pour y prendre les armes. Plus tard les gendarmes firent l’objet de mutations sans qu’un motif ne soit évoqué ; et pour cause !

CASSAIGNE, le 1er NOVEMBRE 1954                  - Auteur André SPITERI -

« …Au petit matin du 1er novembre 1954,  le car de voyageurs circulant entre ARRIS et TIFELFEL, dans l'Aurès, est arrêté par des terroristes : l'instituteur Guy MONNEROT, son épouse (elle survivra) et le caïd de M'CHOUNECHE seront abattus.                                 

Les médias et le Pouvoir attacheront un tel symbolisme de ce double assassinat que tous considèreront que l'instituteur est le premier mort civil européen de la rébellion algérienne.

                                

                              L’assassinat du couple MONNEROT et du Caïd de M'CHOUNECHE Hadj SADOK par Bachir CHIHANI (Site TENES)

Dès lors seront occultés les actes de courage et les sacrifices des courageuses victimes de la nuit qui a précédé cette embuscade. Le récit qui suit, est fait de  nos propres souvenirs associés au témoignage incontestable de JeanFrançois MENDEZ qui fut l'un des deux héros des tragiques événements de CASSAIGNE, en cette nuit du 1er novembre 1954.                                                        

 

Depuis cette date nous nous sommes attaché en vain à informer et à faire des mises au point (Figaro, Pieds-noirs d'Hier et d'Aujourd'hui, et bien d'autres), seul l'Echo des Rapatriés de notre condisciple et ami M.GOEI publia le récit de cette nuit là dans le n° 81 de juillet 1997. 

                                                                                                                                                                                                                                                               

Nous avons recherché sans succès les parents ou amis des protagonistes de ce drame. Notre rencontre très récente avec M. MENDEZ mérite d'être contée : fin avril 2002, lors de l'assemblée générale de Généalogie AlgérieMaroc-Tunisie, nous découvrons dans l'album des collectionneurs, Madame GIL et M. PLEUTIN, une photographie de la gendarmerie de CASSAIGNE ; nous expliquons à nos interlocuteurs les raisons de notre intérêt pour ce document. En mai, au rassemblement de Cagnes-sur-Mer, M. MENDEZ, devant cette photographie, a une réaction identique qui n'échappe pas à notre attentif duo de collectionneurs qui, nous les en remercions sincèrement, permettront une relation entre acteur et témoin, nous aidant ainsi au rétablissement de la vérité. 

 

                       

 

LA NUIT du 31 octobre au 1er Novembre

Nous avons passé l'après-midi du 31 octobre chez nos amis CHOIRAL. Il est administrateur adjoint de la Commune mixte de CASSAIGNE, plus particulièrement chargé des questions de sécurité.

 

Nos habituelles parties de cartes et bavardages ont été interrompus par la visite du Caïd d’OUILLIS (plus tard il sera assassiné). Notre hôte est inquiet car la présence de nombreux étrangers à la région lui a été signalée. En nous séparant, il nous demande si nous sommes armés, mon épouse répond négativement, évoquant en  bonne cuisinière les outils de cuisine. Peu après minuit, c'est donc le 1° Novembre 1954, nous sommes réveillés par un coup de feu puissant, suivi d'un second (en fait il en eut deux confondus). Nous pensons alors à quelque bagarre entre "indigènes", mais les bruits de la rue nous parvenant de plus en plus forts, nous nous rendons à la fenêtre de mon bureau donnant sur l'une des rues principales. 

                                                                                                                                                                                                               

En face de chez nous, sur le trottoir, se tiennent, RODRIGUEZ ouvrier des Ponts et Chaussées, armé de son fusil de chasse (il sera plus tard enlevé par le F.L.N.), HUE son voisin, le banquier de la Compagnie Algérienne et un jeune homme. Sur la hauteur devant le "bordj" notre ami CHOIRAL demande aux gens de rentrer chez eux. A terre devant notre fenêtre très basse sur la rue, une voix nous dit en arabe d'en faire autant (il y a là un garde de nuit qui, nous le saurons plus tard, a été assommé, et son fusil volé). Convalescent d'une opération subie quelques jours auparavant, bien que la nuit soit très douce, nous retournons nous coucher.          

 

                                                                       

 

Dans le calme revenu peu après, nous entendons le bruit caractéristique de la voiture (une Floride, la seule du village) du docteur GUILBERT grimpant vers la gendarmerie à environ cent mètres de chez nous.

Chaque matin devant nous reposer, nous écoutons en ondes courtes les informations de Radio Monte-Carlo. Vers sept heures nous entendons avec surprise: « Ici tango-victor, alpha tango, ferme de JEANSON attaquée, ferme MONSONEGO attaquée ; suivent d'autres lieux avec des coordonnées en lettres et chiffres pour diverses exactions ».  La réception se fait sur une longueur d'onde "harmonique" de celle de la gendarmerie, très proche.

 

Nous comprenons alors la réalité et la gravité des incidents de la nuit et le bien-fondé des inquiétudes de notre ami l’administrateur. A ce point du récit, nous devons  nous reporter au témoignage de Jean François MENDEZ tel qu'il nous  l'a confié et avait été recueilli par le journaliste Léo PALACCIO et publié dans l'Echo du Soir (d'Oran) du 9 novembre 1954. 

                                                                                                                                                                                                                                                        

Laurent FRANCOIS, 22 ans à peine libéré de son service militaire, et son ami Jean-François MENDEZ, 20 ans,  tous deux originaires de PICARD, dernier village sur le littoral à l'Est de l'Oranie, reviennent après  minuit, en "4 CV", d'une soirée dansante passée au "Grand Hôtel" de Mostaganem. Ils ont décidé de faire un détour par CASSAIGNE car la RN 11, route directe du littoral, est en chantier. Peu après le carrefour de la R.N. 11 et du C.D. 8, leur nouvel itinéraire, se trouve la ferme MONSONEGO. Soudain, ils voient surgir dans la lumière des phares un homme, en slip et tricot, gesticulant; il leur crie d'aller chercher du secours. La 4 CV stoppe, Jean-François ouvre la portière, deux coups de feux claquent, l'homme s'enfuit dans les vignes, la voiture redémarre. Le pare-brise et la vitre du chauffeur ont été brisés. MENDEZ éponge avec ses mouchoirs le sang de son copain qui a été touché au front.

 

La 4 CV  fonce vers CASSAIGNE et sa gendarmerie, elle s'arrête à quelques mètres de la porte cochère : Laurent frappe à coups redoublés, Jean-François tire la chaîne de la cloche. Le silence paraît des heures, quand soudain un premier tir d'arme de guerre retentit, Laurent dans la lumière des phares est atteint à la tête et s'écroule en hurlant; deux autres tirs quasi simultanés visent Jean-François qui  s'était jeté à terre et s'acharnait à cogner du pied au portail, toujours clos.

 

La prison toute voisine s'éclaire, il semble qu'à ce moment là les terroristes se sachant découverts aient décroché; JeanFrançois se lève et court vers le village chercher du secours, il dévale le talus du petit bois de pins entourant le Monument aux Morts et se retrouve face à RODRIGUEZ qui a déjà revêtu sa djellaba et pris son fusil de chasse, deux autres gardiens de nuit sont là dont l'un viendra, mal en point s'allonger, sous notre fenêtre. RODRIGUEZ  (il sera plus tard enlevé par le FLN) et JEANFRANCOIS vont chercher le docteur GIBERT. 

 

A leur retour à la gendarmerie, le portail s'ouvre enfin à la demande du médecin, LAURENT gît toujours inanimé. Il rendra son dernier soupir durant son transport à l'hôpital de MOSTAGANEM. Il sera inhumé à PICARD au cours d'une simple cérémonie où aucune personnalité n'y assista. Nous dirons que pour beaucoup « ça n'était encore qu'un banal fait-divers ».

                                                                                                                                                                                                                                                       

Pendant ce temps à OUILLIS, à une quinzaine de kilomètres de là, village traversé par  les jeunes gens quelques instants plus tôt, les gardes MEHGINI et CERVERO, après des échanges de coups de feu, mettent en fuite des terroristes qui se préparaient à déposer des explosifs dans un trou creusé au pied du transformateur électrique qui alimente le DAHRA.

                                                                                                                                                                                                                                                        

 

                                                     OUILLIS photo issu du site : http://roland.boucabelle.free.fr/le_village_7.htm

 

Si l'entreprise avait réussi OUILLIS, BOSQUET, LAPASSET, PICARD et CASSAIGNE auraient été plongées dans l'obscurité. On comprit le plan des terroristes lorsqu'on découvrit des échelles dressées contre les murs de la gendarmerie de CASSAIGNE : ils attendaient l'arrêt du courant pour attaquer la gendarmerie qu'ils avaient au préalable privée de téléphone. S'ils s'étaient emparés des armes et munitions quel eut été l'ampleur du massacre des civils désarmés ?

 

Ces actions terroristes concertées ont été déjouées  par des actes de civisme et de courage, simultanés par une heureuse providence;  leurs auteurs ont droit à notre éternelle reconnaissance. Nous ne savons si les valeureux gardes-champêtres furent récompensés? Jean-François MENDEZ  reçut la médaille de Vermeil du courage, 

Laurent FRANCOIS, cité à l'ordre de la Nation, obtint la Légion d'Honneur à titre posthume.                                                      

 

Quant à nous, reconnaissons lui au moins le titre mérité mais peut-être dérisoire de première victime civile Française de la Guerre d'Algérie. 

                                  CASSAIGNE                              

NOTA: Lors de nos diverses interventions nous avons rappelé, toujours en vain, le sacrifice du garde forestier BRAUN qui, à la Mare d'Eau  prés de SAINT-DENIS-DU-SIG, fut abattu pour avoir refusé de donner ses armes; coïncidence il était le beau frère de l'oncle de Laurent FRANCOIS.

Signe révélateur du climat de l’Oranie à cette date, les fellahs du coin, quelques jours plus tard, remettent entre les mains des autorités les agresseurs qu’ils ont eux-mêmes interceptés (Source Général Pierre MONTAGNON).

 

EPILOGUE : JORF n° 265 du 16 octobre 1955 - Citation à l’Ordre de la Nation de FRANCOIS Laurent :

                                                               

Laurent FRANCOIS né le 6 février 1932 - Assassiné le 1er novembre 1954 vers 1h.30

« Belle figure de la Jeunesse Française, Hardi, Courageux, Dévoué.

Après avoir été attaqué par des terroristes, s’est rendu spontanément, et malgré le danger qu’il courait, à la gendarmerie de CASSAIGNE, afin de donner l’alerte.

Est tombé sous les balles des rebelles, payant de sa vie son dévouement à ses concitoyens.                                                                       

A permis par son sacrifice, de faire échouer le plan criminel d’un groupe de hors-la-loi. »

Fait à PARIS, le 12 octobre 1955 :   Par le Président du Conseil des Ministres  Edgard FAURE                                                                                 

Le Ministre de l’Intérieur : Maurice BOURGES-MAUNOURY.

NDLR : MERCI à Régis GUILLEM d’avoir transmis cette documentation qui nous permet de rétablir une vérité longtemps occultée.

                                                                                                                                                                                          

CONDAMNATIONS 

Le 23 juillet 1955, sentence prononcée :                                                                                                                              -à la peine capitale : BELKONIENE Taïeb, SAHARAOUI Abdelkader et TEHAR Ahmed.                                                                                              

-Travaux forcés à perpétuité : BELHAMITI.                                                                                                                                                                          

-20 ans de travaux forcés : BELKONIENE Mohamed, CHOUARFIA.

ORAN : LA PREMIERE VICTIME

Nous savons aujourd’hui que la première victime de cette Toussaint meurtrière fut un chauffeur de taxi assassiné à Oran. Il s’agit de Monsieur Georges, Samuel AZOULAY :

                                                                                              L’attaque de l’arsenal d’Eckmühl, ORAN : cette opération n’a pu se réaliser suite à deux évènements imprévus, l’exécution de Georges, Samuel AZOULAY, chauffeur de taxi, par Ali Chérif CHERIET le 31 octobre 1954 à 23 heures, soit deux heures avant le déclenchement du 1er  Novembre et l’absence du sergent Ghaouti MABED qui devait être de garde ce soir-là devant la caserne :

« Le 31 octobre 1954 à 22h, Ali Chérif CHERIET, responsable de l’opération programmée pour l’intrusion d’un commando pour entrer dans la caserne militaire d’Eckmühl (66e  Régiment de tirailleurs algériens, Oran) devait récupérer une voiture pour cette opération. Il interpelle avec ses trois compagnons près de BOULANGER  (quartier d’Oran) un taxi dont le propriétaire se nommait Georges AZOULAY. Ils lui demandent de filer vers l’extérieur de la ville. Devinant leur nervosité ou comprenant les échanges entre ses clients (juif d’origine, il devait sûrement comprendre l’arabe), il refuse d’obtempérer et fonce vers le commissariat central. Ali Chérif CHERIET lui tire une balle dans la tête, dépose le corps dans un jardin public et file vers la caserne. Le sergent algérien qui devait être de garde devant la caserne n’ayant pas donné signe de vie à cause du timing, l’opération est annulée ».

Arrêté à Oran le 11 novembre 1954, Ali Chérif CHERIET est condamné puis guillotiné le 28 janvier 1958 à la prison d’Oran.

                                                             NOS  MORTS de la TOUSSAINT Rouge                                                         Civils :                                                                                                                                                            

AZOULAY Georges, chauffeur de taxi ;                                                                                                                                                                                       

BEN AMAR Haroun, agent de police ;                                                                                                                                                                                

BRAUN François, garde forestier ;                                                                                                                                                                                               

FRANCOIS Laurent (22 ans) en tentant d’alerter la gendarmerie de CASSAIGNE (Il sera cité à l’ordre de la Nation pour son

courage) ;                                                                                                                                                                                                                                                                      

MONNEROT Guy, instituteur ;                                                                                                                                                                                                          

SADOK Ben Hadj, Caïd ;

Militaires :

AUDAT Pierre ;                                                                                                                                                                                                                           

COCHET Eugène, brigadier-chef ;                                                                                                                                                                                                               

DARNEAUD Roland, Lieutenant ;                                                                                                                                                                                                               

MARQUET André.

                                                                           

                                                                  Toutes nos pensées émues leurs sont dédiées.

EPILOGUE SIDI ALI

 

2015 = 40 000 habitants.

                                                                                                                                                                     

SYNTHESE réalisée grâce aux Auteurs précités mais aussi aux sites ci-dessous :

Journal Pieds-Noirs d’hier et d’aujourd’hui n° 191 de décembre 2010.                                                                                           

http://encyclopedie-afn.org/                                                                                                                                                                     https://fr.geneawiki.com/index.php/Alg%C3%A9rie_-_Cassaigne                                                                                https://www.persee.fr/doc/geo_0003-4010_1898_num_7_31_18092                                                    http://www.mekerra.fr/images/ouvrages-algerie/situation-dept-oran-1879.pdf                                                                                                       http://diaressaada.alger.free.fr/l-mes_cartes-postales/Population/Oran/Oranie.html   https://fr.geneawiki.com/index.php/Alg%C3%A9rie_-_Cassaigne                http://popodoran.canalblog.com/archives/2014/04/05/29601745.html   http://www.republiquedemacedoine.org/alger50new/images/alger-ouvrages/1879-situation-dept-oran-nouvion-M.pdf

http://roland.boucabelle.free.fr/cassaigne.htm                                                                                                                                                                    http://www.oran-memoire.fr/arts.html                                                                                           

https://www.ladepeche.fr/article/2014/11/01/1983123-il-y-a-60-ans-commencait-la-guerre-d-algerie.html

http://p8.storage.canalblog.com/89/34/702570/112965184.pdf                                                          https://books.google.fr/books?isbn=2756408751

 

 BONNE JOURNEE A TOUS.                                                                                        

Jean-Claude ROSSO

nuit qui a précédé cette embuscade. Le récit qui suit, est fait de nos propres souvenirs associés au témoignage incontestable de Jean- François MENDEZ qui fut l'un des deux héros des tragiques événements de CASSAIGNE, en cette nuit du 1er novembre 1954.Depuis cette date nous nous sommes attaché en vain à informer et à faire des mises au point (Figaro, Pieds-noirs d'Hier et d'Aujourd'hui, et bien d'autres), seul l'Echo des Rapatriés de notre condisciple et ami M.GOEI publia le récit de cette nuit là dans le n° 81 de juillet 1997.Nous avons recherché sans succès les parents ou amis des protagonistes de ce drame. Notre rencontre très récente avec M. MENDEZ mérite d'être contée : fin avril 2002, lors de l'assemblée générale de Généalogie Algérie- Maroc-Tunisie, nous découvrons dans l'album des collectionneurs, Madame GIL et M. PLEUTIN, une photographie de la gendarmerie de CASSAIGNE ; nous expliquons à nos interlocuteurs les raisons de notre intérêt pour ce document. En mai, au rassemblement de Cagnes-sur-Mer, M. MENDEZ, devant cette photographie, a une réaction identique qui n'échappe pas à notre attentif duo de collectionneurs qui, nous les en remercions sincèrement, permettront une relation entre acteur et témoin, nous aidant ainsi au rétablissement de la vérité.LA NUIT du 31 octobre au 1er Novembre

Nous avons passé l'après-midi du 31 octobre chez nos amis CHOIRAL. Il est administrateur adjoint de la Commune mixte de CASSAIGNE, plus particulièrement chargé des questions de sécurité.Nos habituelles parties de cartes et bavardages ont été interrompus par la visite du Caïd d'OUILLIS (plus tard il sera assassiné). Notre hôte est inquiet car la présence de nombreux étrangers à la région lui a été signalée. En nous séparant, il nous demande si nous sommes armés, mon épouse répond négativement, évoquant en bonne cuisinière les outils de cuisine. Peu après minuit, c'est donc le 1° Novembre 1954, nous sommes réveillés par un coup de feu puissant, suivi d'un second (en fait il en eut deux confondus). Nous pensons alors à quelque bagarre entre "indigènes", mais les bruits de la rue nous parvenant de plus en plus forts, nous nous rendons à la fenêtre de mon bureau donnant sur l'une des rues principales.En face de chez nous, sur le trottoir, se tiennent, RODRIGUEZ ouvrier des Ponts et Chaussées, armé de son fusil de chasse (il sera plus tard enlevé par le F.L.N.), HUE son voisin, le banquier de la Compagnie Algérienne et un jeune homme. Sur la hauteur devant le "bordj" notre ami CHOIRAL demande aux gens de rentrer chez eux. A terre devant notre fenêtre très basse sur la rue, une voix nous dit en arabe d'en faire autant (il y a là un garde de nuit qui, nous le saurons plus tard, a été assommé, et son fusil volé). Convalescent d'une opération subie quelques jours auparavant, bien que la nuit soit très douce, nous retournons nous coucher.
Dans le calme revenu peu après, nous entendons le bruit caractéristique de la voiture (une Floride, la seule du village) du docteur GUILBERT grimpant vers la gendarmerie à environ cent mètres de chez nous.
Chaque matin devant nous reposer, nous écoutons en ondes courtes les informations de Radio Monte-Carlo. Vers sept heures nous entendons avec surprise: " Ici tango-victor, alpha tango, ferme de JEANSON attaquée, ferme MONSONEGO attaquée ; suivent d'autres lieux avec des coordonnées en lettres et chiffres pour diverses exactions ". La réception se fait sur une longueur d'onde "harmonique" de celle de la gendarmerie, très proche.Nous comprenons alors la réalité et la gravité des incidents de la nuit et le bien-fondé des inquiétudes de notre ami
l'administrateur. A ce point du récit, nous devons nous reporter au témoignage de Jean François MENDEZ tel qu'il nous l'a confié et avait été recueilli par le journaliste Léo PALACCIO et publié dans l'Echo du Soir (d'Oran) du 9 novembre 1954.Laurent FRANCOIS, 22 ans à peine libéré de son service militaire, et son ami Jean-François MENDEZ, 20 ans, tous deux originaires de PICARD, dernier village sur le littoral à l'Est de l'Oranie, reviennent après minuit, en "4 CV", d'une soirée dansante passée au "Grand Hôtel" de Mostaganem. Ils ont décidé de faire un détour par CASSAIGNE car la RN 11, route directe du littoral, est en chantier. Peu après le carrefour de la R.N. 11 et du C.D. 8, leur nouvel itinéraire, se trouve la ferme MONSONEGO. Soudain, ils voient surgir dans la lumière des phares un homme, en slip et tricot, gesticulant; il leur crie d'aller chercher du secours. La 4 CV stoppe, Jean-François ouvre la portière, deux coups de feux claquent, l'homme s'enfuit dans les vignes, la voiture redémarre. Le pare-brise et la vitre du chauffeur ont été brisés. MENDEZ éponge avec ses mouchoirs le sang de son copain qui a été touché au front.La 4 CV fonce vers CASSAIGNE et sa gendarmerie, elle s'arrête à quelques mètres de la porte cochère : Laurent frappe à coups redoublés, Jean-François tire la chaîne de la cloche. Le silence paraît des heures, quand soudain un premier tir d'arme de guerre retentit, Laurent dans la lumière des phares est atteint à la tête et s'écroule en hurlant; deux autres tirs quasi simultanés visent Jean-François qui s'était jeté à terre et s'acharnait à cogner du pied au portail, toujours clos.La prison toute voisine s'éclaire, il semble qu'à ce moment là les terroristes se sachant découverts aient décroché; Jean- François se lève et court vers le village chercher du secours, il dévale le talus du petit bois de pins entourant le Monument aux Morts et se retrouve face à RODRIGUEZ qui a déjà revêtu sa djellaba et pris son fusil de chasse, deux autres gardiens de nuit sont là dont l'un viendra, mal en point s'allonger, sous notre fenêtre. RODRIGUEZ (il sera plus tard enlevé par le FLN) et JEAN- FRANCOIS vont chercher le docteur GIBERT.

A leur retour à la gendarmerie, le portail s'ouvre enfin à la demande du médecin, LAURENT gît toujours inanimé. Il rendra son dernier soupir durant son transport à l'hôpital de MOSTAGANEM. Il sera inhumé à PICARD au cours d'une simple cérémonie où aucune personnalité n'y assista. Nous dirons que pour beaucoup " ça n'était encore qu'un banal fait-divers ".Pendant ce temps à OUILLIS, à une quinzaine de kilomètres de là, village traversé par les jeunes gens quelques instants plus tôt, les gardes MEHGINI et CERVERO, après des échanges de coups de feu, mettent en fuite des terroristes qui se préparaient à déposer des explosifs dans un trou creusé au pied du transformateur électrique qui alimente le DAHRA.OUILLIS photo issu du site : http://roland.boucabelle.free.fr/le_village_7.htmSi l'entreprise avait réussi OUILLIS, BOSQUET, LAPASSET, PICARD et CASSAIGNE auraient été plongées dans l'obscurité. On comprit le plan des terroristes lorsqu'on découvrit des échelles dressées contre les murs de la gendarmerie de CASSAIGNE : ils attendaient l'arrêt du courant pour attaquer la gendarmerie qu'ils avaient au préalable privée de téléphone. S'ils s'étaient emparés des armes et munitions quel eut été l'ampleur du massacre des civils désarmés ?Ces actions terroristes concertées ont été déjouées par des actes de civisme et de courage, simultanés par une heureuse providence; leurs auteurs ont droit à notre éternelle reconnaissance.
Nous ne savons si les valeureux gardes-champêtres furent récompensés? Jean-François MENDEZ reçut la médaille de Vermeil du courage,
Laurent FRANCOIS, cité à l'ordre de la Nation, obtint la Légion d'Honneur à titre posthume.Quant à nous, reconnaissons lui au moins le titre mérité mais peut-être dérisoire de première victime civile Française de la Guerre d'Algérie.
CASSAIGNE

NOTA: Lors de nos diverses interventions nous avons rappelé, toujours en vain, le sacrifice du garde forestier BRAUN qui, à la Mare d'Eau prés de SAINT-DENIS-DU-SIG, fut abattu pour avoir refusé de donner ses armes; coïncidence il était le beau frère de l'oncle de Laurent FRANCOIS.Signe révélateur du climat de l'Oranie à cette date, les fellahs du coin, quelques jours plus tard, remettent entre les mains des autorités les agresseurs qu'ils ont eux-mêmes interceptés (Source Général Pierre MONTAGNON).
EPILOGUE : JORF n° 265 du 16 octobre 1955 - Citation à l'Ordre de la Nation de FRANCOIS Laurent :Laurent FRANCOIS né le 6 février 1932 - Assassiné le 1er novembre 1954 vers 1h.30" Belle figure de la Jeunesse Française, Hardi, Courageux, Dévoué.
Après avoir été attaqué par des terroristes, s'est rendu spontanément, et malgré le danger qu'il courait, à la gendarmerie de CASSAIGNE, afin de donner l'alerte.
Est tombé sous les balles des rebelles, payant de sa vie son dévouement à ses concitoyens. A permis par son sacrifice, de faire échouer le plan criminel d'un groupe de hors-la-loi. "Fait à PARIS, le 12 octobre 1955 : Par le Président du Conseil des Ministres Edgard FAURE
Le Ministre de l'Intérieur : Maurice BOURGES-MAUNOURY.NDLR : MERCI à Régis GUILLEM d'avoir transmis cette documentation qui nous permet de rétablir une vérité longtemps occultée.
CONDAMNATIONSLe 23 juillet 1955, sentence prononcée :
-à la peine capitale : BELKONIENE Taïeb, SAHARAOUI Abdelkader et TEHAR Ahmed.
-Travaux forcés à perpétuité : BELHAMITI.
-20 ans de travaux forcés : BELKONIENE Mohamed, CHOUARFIA.ORAN : LA PREMIERE VICTIMENous savons aujourd'hui que la première victime de cette Toussaint meurtrière fut un chauffeur de taxi assassiné à Oran. Il s'agit de Monsieur Georges, Samuel AZOULAY : L'attaque de l'arsenal d'Eckmühl, ORAN : cette opération n'a pu se réaliser suite à deux évènements imprévus, l'exécution de Georges, Samuel AZOULAY,

chauffeur de taxi, par Ali Chérif CHERIET le 31 octobre 1954 à 23 heures, soit deux heures avant le déclenchement du 1er Novembre et l'absence du sergent Ghaouti MABED qui devait être de garde ce soir-là devant la caserne :" Le 31 octobre 1954 à 22h, Ali Chérif CHERIET, responsable de l'opération programmée pour l'intrusion d'un commando pour
entrer dans la caserne militaire d'Eckmühl (66e Régiment de tirailleurs algériens, Oran) devait récupérer une voiture pour
cette opération. Il interpelle avec ses trois compagnons près de BOULANGER (quartier d'Oran) un taxi dont le propriétaire se nommait Georges AZOULAY. Ils lui demandent de filer vers l'extérieur de la ville. Devinant leur nervosité ou comprenant les échanges entre ses clients (juif d'origine, il devait sûrement comprendre l'arabe), il refuse d'obtempérer et fonce vers le commissariat central. Ali Chérif CHERIET lui tire une balle dans la tête, dépose le corps dans un jardin public et file vers la
caserne. Le sergent algérien qui devait être de garde devant la caserne n'ayant pas donné signe de vie à cause du timing, l'opération est annulée ".Arrêté à Oran le 11 novembre 1954, Ali Chérif CHERIET est condamné puis guillotiné le 28 janvier 1958 à la prison d'Oran. NOS MORTS de la TOUSSAINT Rouge Civils :AZOULAY Georges, chauffeur de taxi ; BEN AMAR Haroun, agent de police ; BRAUN François, garde forestier ;
FRANCOIS Laurent (22 ans) en tentant d'alerter la gendarmerie de CASSAIGNE (Il sera cité à l'ordre de la Nation pour son courage) ;
MONNEROT Guy, instituteur ; SADOK Ben Hadj, Caïd ;
Militaires :AUDAT Pierre ;
COCHET Eugène, brigadier-chef ; DARNEAUD Roland, Lieutenant ; MARQUET André.

EPILOGUE SIDI ALI

Toutes nos pensées émues leurs sont dédiées.
2015 = 40 000 habitants.

SYNTHESE réalisée grâce aux Auteurs précités mais aussi aux sites ci-dessous :Journal Pieds-Noirs d'hier et d'aujourd'hui n° 191 de décembre 2010. http://encyclopedie-afn.org/ https://fr.geneawiki.com/index.php/Alg%C3%A9rie_-_Cassaigne https://www.persee.fr/doc/geo_0003-4010_1898_num_7_31_18092 http://www.mekerra.fr/images/ouvrages-algerie/situation-dept-oran-1879.pdf
http://diaressaada.alger.free.fr/l-mes_cartes-postales/Population/Oran/Oranie.html https://fr.geneawiki.com/index.php/Alg%C3%A9rie_-_Cassaigne http://popodoran.canalblog.com/archives/2014/04/05/29601745.html http://www.republiquedemacedoine.org/alger50new/images/alger-ouvrages/1879-situation-dept-oran-nouvion-M.pdf http://roland.boucabelle.free.fr/cassaigne.htm
http://www.oran-memoire.fr/arts.html
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