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ON VA CONSTRUIRE DES CITÉS
INDIGÈNES A ALGER (
prévu en 1923, inauguré en 1930) Les sensations d'art quee nous procure par son orientalisme et son pittoresque, l'aspect si original du quartier de la Casbah ne sauraient nous laisser ignorer les galetas sans air et sans lumière qui le composent et dont l'insalubrité entretient à l'état endémique, toutes sortes d'épidémies. Une foule innombrable d'êtres humains s'entasse dans ces réduits infâmes, où s'exerce une intolérable promiscuité. Dans le but de décongestionner cette partie de la ville, d'améliorer les conditions d'hygiène et concourir en même temps au relèvement moral des indigènes, l'Office Public algérois d'Habitations a Bion Marché a eu l'heureuse idée de faire bénéficier ces derniers de son effort méritoire en projetant la construction de maisons collectives qui leur sont spécialement destinées. L'Office Public d'Habitations à Bon Marché envisage donc la création en plusieurs étapes de 200 logements qui seront spécialement affectés aux familles indigènes. N.B : CTRL + molette souris = page plus ou moins grande TEXTE COMPLET SOUS L'IMAGE. |
A leur tour les familles laborieuses indgènes
d'Alger vont posséder, grâce à l'heureuse initiative
de M. Pierre Bordes, gouverneur général de l'Algérie,
leur cité à bon marché, dont nous reproduisons
ci-dessus la photographie. C'est la première fois que pareille tentative de maisons collectives pour indigènes est faite en Algérie. Ce groupe d'habitations édifiées sur un terrain comprenant 4.500 mètres carrés et situé sur les hauteurs de la Casbah, à proximité du boulevard de Verdun, comprendra trois immeubles, véritables gratte-ciels d'où se découvre une vue superbe embrassant toute la ville et ses environs. (suite dans l'article) |
La " Cité Indigène
" d'Alger. La crise du logement est, de tous les problèmes qui se sont posés depuis la guerre, celui qui a le plus préoccupé l'opinion publique et les milieux compétents. Notre intention n'est pas ici de rechercher les i causes de cet état de choses ni de dénoncer les véritables coupables. Nous constaterons seulement que beaucoup de propriétaires ont manifesté trop souvent une mauvaise foi évidente, sous le prétexte maintenant traditionnel qu'ils étaient accablés de charges et d'impôts. Et cet état d'esprit, loin d'apporter une solution à la situation pénible dans laquelle se débattaient nombre de petits locataires, ne faisait au contraire qu'aggraver la difficulté. Des mesures énergiques s'imposaient. On vota des lois. On fit des procès. Les dossiers s'amoncelèrent sur les étagères poussiéreuses des Administrations. Cela ne suffisait pas et la création d'un Office d'Habitations à Bon Marché vint heureusement mettre un terme à ce régime de tâtonnement. Des immeubles spacieux, pourvus du dernier confort, s'élevèrent un peu partout en France et aux Colonies. Ces véritables cités, qui mettent à la disposition du public des logements dont le prix est minutieusement établi, sont de plus en plus en vogue et il semble qu'il y ait là une précieuse indication pour les projets d'extension des grandes villes modernes. En Afrique du Nord, à Alger notamment, les habitations à bon marché répondent à une nécessité absolue. Nos édiles l'ont compris qui ont décidé leur construction sur une vaste échelle. Mais, jusqu'ici, les indigènes n'avaient pu bénéficier des mêmes privilèges que les Européens. Grâce à une décision heureuse, cette regrettable lacune est aujourd'hui comblée et la Cité Indigène d'Alger, mise en chantier il y a quelques mois, va être inaugurée officiellement ces jours-ci. Édifiée tout près de la Médersa sur un terrain de 4.500 mètres carrés, elle se compose de trois immeubles. Chaque immeuble comprend soixante quatre logements de deux, trois et quatre pièces, avec eau courante, gaz et électricité. Dans les sous-sols on prévoit l'aménagement d'un dispensaire, toujours à l'usage des indigènes. Cette très belle réalisation est due aux efforts conjugués de MM. Preuilh, architecte, et Amroune Abdelkader, entrepreneur, auxquels nous sommes heureux d'adresser nos sincères compliments. |
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ON VA CONSTRUIRE DES CITÉS INDIGÈNES A ALGER Les sensations d'art quee nous procure par son orientalisme et son pittoresque, l'aspect si original du quartier de la Casbah ne sauraient nous laisser ignorer les galetas sans air et sans lumière qui le composent et dont l'insalubrité entretient à l'état endémique, toutes sortes d'épidémies. Une foule innombrable d'êtres humains s'entasse dans ces réduits infâmes, où s'exerce une intolérable promiscuité. Dans le but de décongestionner cette partie de la ville, d'améliorer les conditions d'hygiène et concourir en même temps au relèvement moral des indigènes, l'Office Public algérois d'Habitations a Bion Marché a eu l'heureuse idée de faire bénéficier ces derniers de son effort méritoire en projetant la construction de maisons collectives qui leur sont spécialement destinées. L'Office Public d'Habitations à Bon Marché envisage donc la création en plusieurs étapes de 200 logements qui seront spécialement affectés aux familles indigènes. La première étape comprend l'édification de cinq maisons à étages sur un terrain communal situé à la limite Nord-Ouest du quartier de la Casbah. entre le boulevard Valée et les rues Ramon-Lull et des Maugrebins. Comme l'indiquent les plans et façades des immeubles projetés, que nous reproduisons ci-dessus, les cinq maisons à édifier sur cet emplacement seraient de style mauresque et composeraient ainsi, en s'ajoutant à la Medersa et à l'École communale voisine, de mêmes lignes architecturales, un ensemble d'aspect séduisant et d'un caractère nettement local. En outre, ces constructions formeraient un écran qui masquerait une partie peu attrayante de la ville indigène. La surface totale du terrain communal à utiliser est de 2.600 mètres carrés environ. Les bâtiments projetés occuperont uni superficie de 1.680 mètres carrés avec les voies qui entourent et traversant la parcelle communale, la surface de terrain libre autour des constructions sera supérieure à la superficie couverte. En comprenant la valeur du terrain, la création de la nouvelle cite indigène doit entraîner une dépense de 2.930.000 francs. Les immeubles donneront ensemble 67 logements de 3 pièces et 10 logements de 2 pièces avec cuisine, salle à manger et dépendances, dont les loyers ont été fixés à 728 et 910 francs par an. Dans les locaux du rez-de-chaussée qui ne conviendraient pas à l'habitation, on envisage la disposition de magasins, de bureaux et autres établissements où pourront être installées certaines uvres sociales répondant particulièrement aux besoins du monde indigène : bibliothèque à l'usage des étudiants de la Medersa. annexe de l'École de préapprentissage de la rue Marengo. salles de réunion, café maure modèle, etc.... La création de la cité indigène, qui est ainsi d'une haute portée sociale. mérite donc une participation active des Pouvoirs Publics, Aussi n'avons-nous pas été étonnés d'apprendre que M. le Gouverneur général avait déjà assuré l'office de son concours et aussi plusieurs notabilités indigènes qui, en la circonstance, peuvent faire uvre éminemment utile en faveur de leurs coreligionnaires de condition modestes. |
:Groupe d'Immeubles indigènes
- Bd de Verdun rue des Maugrebins et Ramon Rull - Office d'HBM - |