-Alger, la casbah :
DANS LE SOUS-SOL D'ALGER, rue de la Charte
L'Afrique du Nord illustrée 19-7-1913 - Transmis par Francis Rambert

DANS LE SOUS-SOL D'ALGER
Lors du récent concours de psychologie expérimentale, des expériences furent laites sur la recherche des cavités souterraines, sous le contrôle de MM. Martel, spéléologue; Diénert, ingénieur en chef des eaux de la ville de Paris, et Bonjean, délégué par le Ministère de l'Agriculture. .Des essais furent tentés qui aboutirent à des résultats certains chez la majeure partie des expérimentateurs.

Ayant approfondi et étudié la question, nous avons essayé en compagnie de M. Chiristofle, architecte des monuments historiques, les mêmes expériences dans le quartier de l'ancienne préfecture d'Alger,

Nous partons de la rue d'Orléans ; notre appareil nous conduit, directement vers une entrée fermée par une porte en fer dans la direction de la maison portant le n° 3 de la rue de la Charte, où était anciennement, le Conseil général. Nous franchissons l'entrée de cet immeuble; puis, passant au-dessus de la citerne de la maison traversant l'ancien bagne, nous arrivons dans un sous-sol où nous constatons que des souterrains se trouvent à sept mètres de. profondeur suivant deux directions Est et Sud. A droite en entrant, au fond d'une pièce en sous-sol, nous apercevons l'ouverture d'un puits dont la margelle en marbre blanc avec gorge, délicatement évidée indique une origine antique. Des traces d'usure montrent que l'on ne se servait pas de poulie pour tirer ce qui se trouvait au fond : des vestiges d'une échelle dont, les barreaux carrés avaient, été scellés dans l'épaisseur du mur en pierre de taille, indiquent que le sous-sol est d'origine plutôt romaine qu'arabe.

En nous dirigeant au fond de cette, pièce obscure nous trouvons derrière un vieux paravent une grande jarre scellée dans le mur et, recouverte d'une pierre d'ardoise scellée au ciment. Nous perçons dans la pierre d'ardoise un trou d'une longueur de six centimètres et, d'une largeur de quatre millimètres qui nous suffit pour faire descendre un fil de cuivre ; celui-ci accuse à plusieurs reprises une profondeur de sept mètres. Nous remarquons en outre qu'un courant, d'air se produit par le trou que nous avions pratiqué. Était-ce une communication avec le premier souterrain ou avec une issue extérieure non connue? Un fil de magnésium long d'un mètre, jeté par la petite ouverture,"us permet, de voir un couloir assez large avec un mur monté en pierres de taille, indice d'une construction romaine ; sont-ce les substructions d'une ancienne maison romaine sur laquelle fut édifiée la maison actuelle ? Là le champ des hypothèses est ouvert, il en est de même pour ce que sont, ces souterrains et sur ce qu'ils peuvent contenir. Nous avons recherché dans l'histoire ce qu'était anciennement cette maison. Voici les quelques renseignements que nous avons trouvé. Albert Devoulx, dans son Histoire des Édifices religieux de l'Ancien Alger, nous dit que celte maison passait pour être hantée par les Roul ou esprits lutins. La réputation de cette maison est, ancienne, car dans un acte de 1749-1750, l'immeuble en question est désigné ainsi : Maison sise près de Sidi-Ala-el-Fassi et dite " Dar-el Roula (c'est-à-dire Maison de l'Esprit).

Un petit local sis contre cette maison et servant jadis d'école, a eu sa part de la, mauvaise renommée de .sa voisine car les documents et la notoriété s'accordent à l'appeler " Meçid-el-Roula " (l'École de l'Esprit). Il est à remarquer toutefois que cette désignation n'existe dans les documents qu'à partir de 1782-1783 pour l'école.

Que sont ces souterrains et de quelle époque datent ils ? C'est ce qu'une prochaine visite nous apprendra.

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maidéc.2021

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Rue de la Charte - plan de 1870
Rue de la Charte - plan de 1870


Rue de la Charte - plan de 1870