DANS LE SOUS-SOL D'ALGER
Lors du récent concours de psychologie expérimentale,
des expériences furent laites sur la recherche des cavités
souterraines, sous le contrôle de MM. Martel, spéléologue;
Diénert, ingénieur en chef des eaux de la ville de
Paris, et Bonjean, délégué par le Ministère
de l'Agriculture. .Des essais furent tentés qui aboutirent
à des résultats certains chez la majeure partie des
expérimentateurs.
Ayant approfondi et étudié la question, nous avons
essayé en compagnie de M. Chiristofle, architecte des monuments
historiques, les mêmes expériences dans le quartier
de l'ancienne préfecture d'Alger,
Nous partons de la rue d'Orléans ; notre appareil nous conduit,
directement vers une entrée fermée par une porte en
fer dans la direction de la maison portant le n° 3 de la rue
de la Charte, où était anciennement, le Conseil général.
Nous franchissons l'entrée de cet immeuble; puis, passant
au-dessus de la citerne de la maison traversant l'ancien bagne,
nous arrivons dans un sous-sol où nous constatons que des
souterrains se trouvent à sept mètres de. profondeur
suivant deux directions Est et Sud. A droite en entrant, au fond
d'une pièce en sous-sol, nous apercevons l'ouverture d'un
puits dont la margelle en marbre blanc avec gorge, délicatement
évidée indique une origine antique. Des traces d'usure
montrent que l'on ne se servait pas de poulie pour tirer ce qui
se trouvait au fond : des vestiges d'une échelle dont, les
barreaux carrés avaient, été scellés
dans l'épaisseur du mur en pierre de taille, indiquent que
le sous-sol est d'origine plutôt romaine qu'arabe.
En nous dirigeant au fond de cette, pièce obscure nous trouvons
derrière un vieux paravent une grande jarre scellée
dans le mur et, recouverte d'une pierre d'ardoise scellée
au ciment. Nous perçons dans la pierre d'ardoise un trou
d'une longueur de six centimètres et, d'une largeur de quatre
millimètres qui nous suffit pour faire descendre un fil de
cuivre ; celui-ci accuse à plusieurs reprises une profondeur
de sept mètres. Nous remarquons en outre qu'un courant, d'air
se produit par le trou que nous avions pratiqué. Était-ce
une communication avec le premier souterrain ou avec une issue extérieure
non connue? Un fil de magnésium long d'un mètre, jeté
par la petite ouverture,"us permet, de voir un couloir assez
large avec un mur monté en pierres de taille, indice d'une
construction romaine ; sont-ce les substructions d'une ancienne
maison romaine sur laquelle fut édifiée la maison
actuelle ? Là le champ des hypothèses est ouvert,
il en est de même pour ce que sont, ces souterrains et sur
ce qu'ils peuvent contenir. Nous avons recherché dans l'histoire
ce qu'était anciennement cette maison. Voici les quelques
renseignements que nous avons trouvé. Albert Devoulx, dans
son Histoire des Édifices religieux de l'Ancien Alger, nous
dit que celte maison passait pour être hantée par les
Roul ou esprits lutins. La réputation de cette maison est,
ancienne, car dans un acte de 1749-1750, l'immeuble en question
est désigné ainsi : Maison sise près de Sidi-Ala-el-Fassi
et dite " Dar-el Roula (c'est-à-dire Maison de l'Esprit).
Un petit local sis contre cette maison et servant jadis d'école,
a eu sa part de la, mauvaise renommée de .sa voisine car
les documents et la notoriété s'accordent à
l'appeler " Meçid-el-Roula " (l'École de
l'Esprit). Il est à remarquer toutefois que cette désignation
n'existe dans les documents qu'à partir de 1782-1783 pour
l'école.
Que sont ces souterrains et de quelle époque datent ils ?
C'est ce qu'une prochaine visite nous apprendra.
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