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Cap-Matifou - Alger : à 26 km,
L’école professionnelle de l’Air de Cap-Matifou dispose de nouvelles installations
Une soufflerie expérimentale et la section « Appareils de bord »
placent l'établissement à la tête de l'enseignement professionnel

Echo d'Alger du 8-5-1953 - Transmis par Francis Rambert

DANS UN DÉCOR D’ACCUEILLANTE VERDURE
L’école professionnelle de l’Air de Cap-Matifou dispose de nouvelles installations
Une soufflerie expérimentale et la section « Appareils de bord »
placent l'établissement à la tête de l'enseignement professionnel

Bien des gens connaissent l’école nationale professionnelle de l’air de Cap-Matifou. Mais ils la connaissent mal : ses bâtiments modernes contrastant avec quelques vieilles constructions - rappel discret de la vocation agricole du domaine où naquit le centre, voici sept ans - ont, en effet, la valeur d’un symbole : celui de l’Algérie à l’avant-garde de l’enseignement professionnel.

Un internat pas comme les autres

Un calme quasi monastique règne sur ses 76 hectares. Six cent cinquante personnes (professeurs, élèves et membres du personnel) habitent pourtant ce village technique.

Il est administré avec une souriante autorité par M. Malaterre, entouré de collaborateurs aussi compétents que dévoués : MM. Longhi, Laurent, Audoire, Pauchet, Chabrol .. Un décor d’accueillante verdure, des terrains de sports et surtout l’absence de toute clôture confèrent à l’école un cachet particulier. En vérité, les quelques centaines de jeunes gens qui s’y préparent aux carrières aéronautiques ne doivent, à aucun moment, de sentir soumis au régime de l’internat.

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mise sur site: juin 2024

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DANS UN DÉCOR D’ACCUEILLANTE VERDURE
L’école professionnelle de l’Air de Cap-Matifou dispose de nouvelles installations
Une soufflerie expérimentale et la section « Appareils de bord »
placent l'établissement à la tête de l'enseignement professionnel

Bien des gens connaissent l’école nationale professionnelle de l’air de Cap-Matifou. Mais ils la connaissent mal : ses bâtiments modernes contrastant avec quelques vieilles constructions - rappel discret de la vocation agricole du domaine où naquit le centre, voici sept ans - ont, en effet, la valeur d’un symbole : celui de l’Algérie à l’avant-garde de l’enseignement professionnel.

Un internat pas comme les autres

Un calme quasi monastique règne sur ses 76 hectares. Six cent cinquante personnes (professeurs, élèves et membres du personnel) habitent pourtant ce village technique.

Il est administré avec une souriante autorité par M. Malaterre, entouré de collaborateurs aussi compétents que dévoués : MM. Longhi, Laurent, Audoire, Pauchet, Chabrol .. Un décor d’accueillante verdure, des terrains de sports et surtout l’absence de toute clôture confèrent à l’école un cachet particulier. En vérité, les quelques centaines de jeunes gens qui s’y préparent aux carrières aéronautiques ne doivent, à aucun moment, de sentir soumis au régime de l’internat.

Un mot, en passant sur les élèves et l’enseignement qu’ils reçoivent : L’E.N.P.A. draine toutes les jeunes vocations, éparses en Afrique du Nord et même dans la métropole.

Elle en précise les tendances, en formant les catégories de spécialistes qu’exige l’aviation ; mais aussi elle se préoccupe de donner à tous ces techniciens une culture générale parallèle.

En un mot, l’E.N.P.A. est un lycée technique. Beaucoup plus même, car les étudiants en « maths spéciales » peuvent y faire un stage avant d’obtenir en France un diplôme d’ingénieur aéronautique.

Sous le signe de la précision

Cette formation technique dès ses débuts est placée sous le signe de la précision : quelques mois après leur entrée, les élèves savent déjà travailler au 1-100e de mm. Cette minutie répond aux besoins de l’aéronautique moderne, beaucoup plus exigeante que les mécaniques terrestres ou maritimes.

Une récente visite à Cap-Matifou nous a permis de constater que l’école, sous l’impulsion d’une direction dynamique, a encore bénéficié de nouvelles Installations : elle avait déjà un banc d’essai de 800 CV et une gamme de réacteurs qui en faisaient un modèle du genre. Elle a maintenant mieux encore : une soufflerie expérimentale et surtout une nouvelle section d’enseignement : les appareils de bord.Une soufflerie aérodynamique d'un type unique en A.F.N.

Disons tout de suite que la dernière acquisition de l’école n’est pas comme pourrait le faire penser ce terme de soufflerie, une gigantesque machine de recherches. Un ensemblage de tuyaux d’orgue et d'alvéoles où s’engouffrent des cyclones déchaînés par l'homme. Du tout : il s’agit d'un outil d’études et de travaux pratiques.

Elle est d’ailleurs d'un type dit « Gottingen .» (à circuit fermé) ; il en existe deux exemplaires semblables en Europe : l’un à l’École des arts et métiers de Châlons-sur-Marne ; l’autre à la Faculté des sciences de Zurich. Ses caractéristiques principales sont les suivantes : Longueur de la veine guidée, 13 m. 15 ; diamètre de la veine de mesure, 510 mm. : longueur de la veine de mesure, 350 mm. ; vitesse minimum du fluide, 30 m.-s„ soit 108 km. à l’heure ; vitesse maximum du fluide, 50 m.-s., soit 180 km.-h. ; puissance du moteur actionnant la turbine, 32 CV.

La balance de mesures est du type Lafay, elle a été construite dans les ateliers de l'école et elle permet de déterminer les valeurs en grandeur et en direction de la résultante générale des forces aérodynamiques.

Dans la zone où s’effectuent les mesures, la veine est libre, ce qui permet de les effectuer à la pression atmosphérique.
Son but est de concrétiser les notions par trop abstraites - pour le technicien moyen - de l’aérodynamique. Les théories et les formules ardues de cette science, toute nouvelle, sont en quelque sorte visualisées. Pour le plus grand bien des élèves.
Cocktail technique : horlogerie, mécanique, électricité et électronique...

Passons maintenant à la dernière-née des spécialités de l’ENPA : les appareils de bord. Le rôle de ces instruments revêt de nos jours une Importance capitale dans la navigation aérienne. Mais cette branche - ne court pas les écoles professionnelles, tant s’en faut - participe, aussi bien de l’horlogerie, de la petite mécanique de précision, que de l’électricité et de l’électronique.
En somme, un véritable cocktail de connaissances techniques.

L’ENPA du Cap-Matifou est, à l’heure actuelle, le seul centre national formant ces « super-spécialistes ». Certes, cette section est toute nouvelle. Quelques semaines à peine.

Mais déjà elle s'enorgueillit, à juste titre, de posséder une gamme d’appareils peu commune : colonnes à mercure, cloche à vide, anémomètres, variomètres, machmètres (pour les avions à réaction). Citons encore les bancs d’essais et d’équilibrage, les tables tournantes et oscillantes, destinés à vérifier et à mettre au point le matériel inséparable du pilote : gyrocompas, conservateurs de cap, horizons artificiels, pilotes automatiques, etc... Le grand souffle de l'aviation
Le champagne de l’amitié réunissait, à l’issue de la visite, M. Malaterre, quelques-uns de ses professeurs et une promotion d’élèves.

Cette petite réunion avait une haute signification, car il nous a été loisible de bavarder avec ces jeunes tous frais émoulus d’une école moderne.

La plupart d’entre eux rêvent d’aller à Colomb-Béchar se familiariser avec les mystérieux « Téléguidés » de la base. Ils ont encore, au terme de six années d’études, soif d’apprendre. Soif d’apprendre tout ce qui concerne l’aviation, dont le grand souffle n’a cessé depuis un demi-siècle d’engendrer de fidèles adeptes des savants, des héros et des martyrs.