Cap-Matifou à 26 km d'Alger :
Le préventorium de Matifou
Afrique du nord illustrée du 9-8-1930 - Transmis par Francis Rambert

Le préventorium de Matifou

Parmi les œuvres sociales auxquelles se dévouent! tant de nobles cœurs, l'œuvre des préventoriums est, à n'en pas douter, l'une des plus intéressantes et des plus utiles.

Il ne s'agit pas ici de guérir un mal dont on connaît les terribles effets, mais bien, pour employer une expression populaire, de le " tuer dans l'œuf ".

Dans le combat prophylactique mené contre la tuberculose, le laboratoire possède, avec le préventorium, un auxiliaire précieux et efficace.

Le grand air, la lumière, une nourriture suffisante, la culture physique sont les ennemis certains du bacille de Koch qui trouve chez les êtres normalement constitués, vigoureux et sains, un terrain peu propice à sa dangereuse évolution.

Malheureusement, les exigences inéluctables de l'existence actuelle ne permettent pas toujours d'observer des principes d'hygiène préventive, et les familles nombreuses sont souvent obligées de vivre dans des locaux restreints et mal aérés. Dans certains quartiers populeux d'Alger, par exemple, des maisonnées de six et huit enfants s'entassent dans des appartements de deux à trois pièces, humides, étroites, sans soleil. Que la maladie fasse son apparition dans ces foyers infortunés, elle pourra tout à son aise s'y développer et poursuivre sa besogne destructive.

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mise sur site : avril 2021

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Le préventorium de Matifou

Parmi les œuvres sociales auxquelles se dévouent! tant de nobles cœurs, l'œuvre des préventoriums est, à n'en pas douter, l'une des plus intéressantes et des plus utiles.

Il ne s'agit pas ici de guérir un mal dont on connaît les terribles effets, mais bien, pour employer une expression populaire, de le " tuer dans l'œuf ".

Dans le combat prophylactique mené contre la tuberculose, le laboratoire possède, avec le préventorium, un auxiliaire précieux et efficace.

Le grand air, la lumière, une nourriture suffisante, la culture physique sont les ennemis certains du bacille de Koch qui trouve chez les êtres normalement constitués, vigoureux et sains, un terrain peu propice à sa dangereuse évolution.

Malheureusement, les exigences inéluctables de l'existence actuelle ne permettent pas toujours d'observer des principes d'hygiène préventive, et les familles nombreuses sont souvent obligées de vivre dans des locaux restreints et mal aérés. Dans certains quartiers populeux d'Alger, par exemple, des maisonnées de six et huit enfants s'entassent dans des appartements de deux à trois pièces, humides, étroites, sans soleil. Que la maladie fasse son apparition dans ces foyers infortunés, elle pourra tout à son aise s'y développer et poursuivre sa besogne destructive.

Jusqu'ici il était assez difficile, en Algérie, d'obvier à de telles situations : la récente création d'un préventorium au Cap-Matifou - due à la sollicitude de M. Pierre Bordes, auquel on ne fait jamais appel en vain lorsqu'il s'agit de l'intérêt et du bien être de ses administrés - vient de combler cette regrettable lacune. Habilement organisé par MM. les docteurs Raynaud, Gavart et leurs principaux collaborateurs, le Préventorium de Matifou est sur le point de fonctionner.
Nous avons pu joindre, ces jours-ci, le docteur Gavart qui a bien voulu nous donner, pour nos lecteurs quelques intéressantes précisions.

" Il y a déjà longtemps que nous avions l'idée d'aménager un préventorium destiné à recevoir les enfants pré-tuberculeux ou ayant un déficit au point de vue physique. Mais ce projet, très long à élaborer, n'a pu être définitivement réalisé que grâce au puissant concours de M. le Gouverneur général.

Le choix d'un emplacement était particulièrement embarrassant. Nous avons fini par jeter notre dévolu sur l'ancien lazaret. Outre que nous avions là, sous la main, des bâtiments qui ne demandaient qu'à être restaurés, le lieu est parfaitement situé. D'une superficie de quinze hectares, il forme un triangle dont les deux côtés sont baignés par la mer et dont la base fait face à la campagne. Les travaux de réparations, dirigés par M. Salvador, s'élèvent à la somme de 700.000 fr.

Le préventorium est ouvert aux jeunes européens et indigènes des deux sexes, âgés de 3 à 13 ans. En aucun cas, les contagieux ne sauraient y être admis. A cet effet, les enfants doivent passer une visite médicale à Alger avant d'être définitivement agréés.

La gratuité du traitement est accordé aux indigents. Les autres ne paient qu'une pension restreinte, et pour éviter des frais trop élevés aux familles, les trousseaux exigés sont réduits au strict nécessaire.

Les dortoirs ont été étudiés avec soin. Spacieux, largement éclairés par de grandes fenêtres vitrées, ils sont entourés de préaux où les petits pensionnaires pourront s'amuser les jours de pluie.

La cure au préventorium consiste surtout en une pratique régulière et rationnelle de l'héliothérapie et de l'hydrothérapie.

J'ajouterais qu'il est prévu, pour la rentrée d'octobre, une école en plein air.

Pour l'instant, le Préventorium de Matifou accepte les enfants des trois départements algériens, en attendant la création des préventoriums d'Oran et de Constantine. Cette année, nous comptons sur une cinquantaine de pensionnaires, mais nous en prévoyons au moins deux cents pour l'an prochain. "

Évidemment, on a fait là un très grand effort et nous demeurons persuadé que les philanthropes sauront l'encourager comme il convient.