mise sur site le 15-08-2003
-Les grands soldats de l'Algérie
CHAPITRE II : LE MARÉCHAL CLAUZEL
L'histoire rendra du moins justice à la hauteur de vues et à la clairvoyance d'un des plus grands soldats de l'Algérie.
n.b : tous ces textes ont été passés à l'OCR, je ne les pas vérifiés minutieusement. Veuillez pardonner les erreurs éventuelles, vous pouvez même me les signaler.Merci
url de la page : http://alger-roi.fr/Alger/cahiers_centenaire/textes/chapitre2.htm

30 Ko / 14 s
précédent
retour
suivant

CHAPITRE II

LE MARÉCHAL CLAUZEL


-------La Révolution de juillet 1830, en substituant la monarchie constitutionnelle à la monarchie absolue, modifia la composition de l'armée d'Afrique. Non seulement Bourmont, peu soucieux de s'exposer en France à des rancunes politiques, s'embarqua à Alger directement pour l'Espagne sur un bateau marchand; mais de nombreux officiers légitimistes quittèrent l'armée. Par contre, les anciens soldats de l'Empire qui étaient restés au service sous le drapeau blanc virent avec joie réapparaître le drapeau tricolore, et beaucoup de leurs camarades qui étaient dans leurs foyers, parmi lesquels Bugeaud, rentrèrent dans les rangs de l'armée.
-------Le général Clauzel avait pris parti pour Napoléon pendant les Cent jours, quoique ayant été nommé inspecteur général de l'infanterie par Louis XVIII; il avait de ce fait été traqué au retour des Bourbons, avait dû émigrer aux États-Unis, n'était revenu en France qu'en juillet 1820, et avait été nommé en 1827 député de Rethel. Il était qualifié par ses campagnes antérieures pour le commandement de l'armée d'Afrique : général de brigade en 1799 à 26 ans, il avait acquis une expérience particulière en 1804 à Saint-Domingue, en 1809 en Illyrie, et surtout de 1810 à 1813 dans les guerres d'Espagne où il avait joué un grand rôle; il n'avait encore que 58 ans.
Le gouvernement de Louis-Philippe était inquiet de la situation morale de l'armée d'Afrique et incertain sur la politique à suivre dans la colonie. Clauzel, qui était plein d'ardeur, d'idées et de courage, calma ses inquiétudes et se mit à la besogne avec la volonté d'aboutir à un résultat pratique. Il reprit l'œuvre commencée par Bourmont, réalisa la création des zouaves, occupa Blida, poussa jusqu'à Médéa, et envoya le général de Damrémont réoccuper Mers-el-Kebir et Oran.
-------Comme le Gouvernement français ne voulait consacrer à l'Algérie ni des effectifs ni des capitaux suffisants pour en faire la conquête, Clauzel imagina un moyen de dominer le pays sans envois de troupes ni dépenses de fonds. Il offrit au bey de Tunis, au cours de négociations menées par M. de Lesseps, consul de France à Tunis, de nommer beys d'Oran et de Constantine deux princes de sa Maison, moyennant des contributions annuelles à verser à la France . C'était en somme établir le protectorat français sur toute l'ancienne Régence d'Alger par l'intermédiaire de Tunisiens musulmans.
-------Clauzel passa rapidement à l'exécution de ce projet, puisque dès le 4 février 1831, il nomma bey d'Oran le prince Achmet, moyennant une contribution de un million, et que 200 hommes de troupes tunisiennes vinrent à Oran amorcer la relève des troupes françaises; il décida la destitution du bey de Constantine, pour faire place à un bey tunisien. En même temps, il continua à améliorer l'administration dont Bourmont avait jeté les bases, en réglementant les impôts, la justice, la propriété, la police, les douanes.
-------Son initiative et son activité impressionnèrent le Gouvernement, qui prêta peut-être aussi l'oreille à une odieuse campagne de dénigrement, allant jusqu'à insinuer qu'il avait reçu de l'argent pour traiter avec Tunis. Malgré son dévouement désintéressé à la tâche qu'il avait entreprise, Clauzel fut remplacé par Berthezène; il reçut du moins, quelque temps après cette mesure imméritée, la dignité de maréchal de France.
-------Les généraux qui se succédèrent pendant quelques années à Alger n'eurent ni personnalité bien accusée, ni programme bien défini. D'ailleurs, que pouvaient-ils entreprendre, alors que le Gouvernement désirait avant tout ne pas être entraîné trop loin dans l'occupation du pays, et par suite dans l'augmentation des effectifs, et que l'abandon d'Alger était même discuté à la Chambre et dans la presse ?
Le lieutenant-général Berthezène, choisi pour remplacer Clauzel, avait été un très bon commandant de division, aussi bien à la vieille Garde impériale que dans l'expédition d'Alger; il fut un médiocre commandant en chef, pendant l'année qu'il exerça ses fonctions.
-------Le lieutenant-général Savary, duc de Rovigo, ancien
ministre de la police impériale, qui lui succéda, employa avec les Indigènes une dureté maladroite qui, au lieu de développer l'influence française, la fit reculer; il comprit du moins l'importance des routes et en fit exécuter ; il avait acquis dans la guerre d'Espagne une expérience qui eût pu lui être utile, mais il dut rentrer en France pour maladie.
------ Le lieutenant-général Voirol exerça le commandement par intérim d'avril 1833 à septembre 1834, et montra plus d'équité envers les populations; il put imposer un caïd aux Hadjoutes, qui troublaient la banlieue d'Alger, et faire occuper Bougie par Trézel. Mais, dans la province d'Oran, le général Desmichels, abusé par Abd el Kader dont la puissance commençait à grandir, signa avec lui le traité du 26 février 1834, qui mettait en quelque sorte le " Commandeur des Croyants " sur un pied d'égalité avec le Roi des Français! Voirol repoussa du moins avec une courtoise fermeté les avances du jeune marabout, grisé par ce succès.
-------Cependant la Commission d'enquête, envoyée en Algérie en 1833, ayant conclu au maintien de l'occupation, l'ordonnance du 22 juillet 1834 institua un gouverneur général des possessions françaises de l'Afrique du Nord. Le général Drouët d'Erlon, qui vint prendre le poste en septembre, était trop vieux pour exercer ces fonctions après avoir montré quelque fermeté vis-à-vis de l'émir Abd el Kader, il évolua si bien sous diverses influences qu'il finit par le traiter avec des égards prudents. Le général Trézel, qui avait remplacé Desmichels à Oran, s'étant fait battre à la Macta par Abd el Kader, fut disgracié. Quant à d'Erlon, qui restait humble et inactif vis-à-vis de l'Émir victorieux, tergiversant et hésitant dans l'espoir d'arrangements avec lui, il fut remplacé par le maréchal Clauzel.

Bertrand, comte CLAUZEL
Né à Mirepoix (Ariège) le 12 décembre 1772
Grand croix de la Légion d'honneur le 14 février 1815
Pair de France le 2 juin 1815
Député des Ardennes du 26 juin 1829 au 21 avril 1842
Commandant en chef l'armée expéditionnaire d'Afrique du 12 août 1830 au 21 février 1831
Maréchal de France le 27 juillet 1831
Gouverneur général des possessions françaises dans le nord de l'Afrique du 8 juillet 1835 au 12 janvier 1837
Décédé à Secourieu (Haute-Garonne) le 21 avril 1842


-------Le Gouvernement français n'avait pas l'intention, en nommant Clauzel gouverneur, d'ouvrir une ère de luttes il lui avait même formellement prescrit de ne pas entreprendre, contre les tribus, d'expéditions comme il y en avait eu quelques-unes, sans motifs et sans résultats. Mais l'opinion publique française entendait que l'affront de La Macta fût vengé, et amena le Gouvernement à décider une expédition contre Mascara, capitale d'Abd el Kader.
Clauzel, arrivé à Alger le 10 août 1835, en pleine épidémie de choléra, crut bon de retarder l'expédition et de faire venir des renforts indispensables La colonne de 10.000 hommes sous ses ordres, que le duc d'Orléans était venu rejoindre, quitta le camp du Tlelat le 29 novembre ; elle comprenait dans son effectif 600 cavaliers indigènes, 300 fantassins turcs, quatre compagnies de zouaves de La Moricière, et 800 chameaux destinés à remplacer éventuellement les voitures pour le transport des vivres et des blessés, éléments qui constituaient une innovation.
-------Clauzel entra le 6 décembre dans Mascara, pillée et dévastée par les indigènes; mais il la quitta dès le 9 décembre, pour rentrer à Mostaganem et Oran, abandonnant ainsi le bénéfice de l'expédition.
Comme Mustapha ben Ismaël, allié des Français, était assiégé dans Tlemcen avec les Koulouglis par des partisans d'Abd-el-Kader, Clauzel résolut d'aller les délivrer. Parti d'Oran le 8 janvier 1836 avec 7 500 hommes, il arriva devant Tlemcen en 5 jours et demi, sans tirer un coup de fusil, Abd- el -Kader ayant refusé le combat. Le 15 janvier, il envoya le général Perrégaux cerner le camp de l'Émir; Abd-el-Kader, personnellement poursuivi dans une course effrénée par le commandant Yusuf et des cavaliers indigènes dé la colonne française, faillit être pris, et n'échappa que grâce à la qualité de son cheval. Tlemcen ne fut pas abandonnée comme Mascara; Clauzel y laissa avec les Koulouglis 500 hommes commandés par le capitaine Cavaignac, et regagna Oran. Mais n'ayant pas de fonds pour payer les frais de son occupation, il fut obligé de lever, sur ses alliés de Tlemcen eux-mêmes, un impôt dont la perception produisit le plus déplorable effet.
-------Des tournées de pacification effectuées par le général Perrégaux dans la vallée du Chélif et par Clauzel à Médéa restèrent sans résultats pratiques, parce qu'aucune garnison ne fut laissée, fauté d'effectifs, dans les régions traversées. Le malheureux bey pompeusement installé à Médéa fut pris par les partisans d'Abd el Kader, envoyé au Maroc, où, après six mois de tortures et d'exposition publique, il fut pendu comme ami des Chrétiens.
-------Dans la province d'Oran, Clauzel n'avait pas réussi, lors de son occupation de Tlemcen, à relier cette ville avec le petit îlot de Rachgoun, à l'embouchure de la Tafna, par où il espérait ravitailler cette ville. Il chargea le général d'Arlanges, commandant à Oran, d'atteindre Rachgoun par terre avec 3 500 hommes; d'Arlanges arriva au mois d'avril 1836 à l'embouchure de la Tafna, mais y fut cerné. C'est alors que le ministre de la Guerre envoya de France Bugeaud, avec trois régiments, débloquer le camp. Bugeaud débarqua à la Tafna avec les renforts, rétablit les communications avec Tlemcen et Oran et battit complètement à la Sikkak Abd-el-Kader, le mettant pour quelque temps hors de cause.

 

-------Le maréchal Clauzel avait l'intention d'occuper toutes les villes importantes du Tell et de les relier à la mer, puis de créer dans chaque province un camp central, d'où les colonnes mobiles rayonneraient pour pacifier le pays. Il estimait le moment venu de prendre Constantine Le Gouvernement envisageant plutôt des réductions d'effectifs que des augmentations. Clauzel décida néanmoins, avec sa confiance habituelle, de tenter l'opération.
-------Poussé par le commandant Yusuf, qui, nommé par lui bey de Constantine, avait hâte de prendre ses fonctions, il entreprit l'expédition sans préparation suffisante, avec des moyens trop faibles et surtout à une époque trop tardive. La colonne, forte de 8.000 hommes environ, fit route sous une pluie incessante, arriva le 20 novembre devant Constantine, y établit ses bivouacs dans la boue, sans feu, et échoua dans ses assauts, faute d'une préparation d'artillerie suffisante. A bout de munitions, elle dut se replier sur Bône dans des conditions lamentables, poursuivie par les indigènes que le commandant Changarnier contenait héroïquement avec son bataillon à l'arrière-garde. Elle rentra le 1er décembre à Bône, où plusieurs milliers d'hommes tombèrent malades des fatigues subies, beaucoup pour ne plus se relever.
-------Cet échec, dû surtout à l'imprévoyance, fit en France un déplorable effet, et amena le remplacement de Clauzel par le lieutenant-général de Damrémont, le 12 février 1837.
-------Si le maréchal Clauzel n'a pas obtenu, en Algérie, la réussite qu'il méritait, c'est beaucoup en raison des hésitations et des craintes du Gouvernement. Il a exprimé presque toutes les grandes idées qui ont triomphé par la suite, formulé presque tous les projets qui ont été réalisés; mais il n'a pas eu les moyens de mener à bien ce qu'il avait conçu.
-------La création des zouaves, première ébauche de notre armée indigène nord-africaine, lui parut un moyen de pouvoir rendre à la France des effectifs métropolitains, mais aussi un moyen d'arriver à un résultat d'ordre plus général, le rapprochement des Français et des Indigènes. La colonisation le préoccupa dès son arrivée. Il voulait commencer par la Mitidja, qu'il considérait comme " un point central, à proximité du Gouvernement, des magasins et du port, où tout peut être reçu, chargé, vendu ou expédié ".
-------Il pensait surtout aux moyens d'établir des Européens dans le pays : " Cela dépend entièrement du Gouvernement, écrivait-il. S'il prend de bonnes dispositions, il inspirera confiance, et l'on verra lés hommes et les capitaux qui se portent annuellement en Amérique, aller chercher à Alger des établissements moins éloignés de l'Europe, sur ce sol fertile et bien protégé. S'il adopte des mesures équivoques, empreintes d'indécision ou de timidité, l'émigration européenne continuera son mouvement vers le Nouveau-monde, et la France dépensera beaucoup d'argent sans autre résultat que la vaine gloire d'avoir une province d'Afrique ".
-------
Il avait formulé, bien avant son gouvernement de 1835 un projet de colonisation militaire : " Nos armées, écrivait-il en 1833, comptent beaucoup plus de prolétaires que de propriétaires; et il est permis de croire que, sur 3.000 hommes qui reviennent d'Afrique chaque année, les soldats prolétaires préféreraient pour la plupart rester avec la perspective d'acquérir une petite propriété, que de retourner en France pour n'y rien posséder. On verrait ainsi la colonie s'augmenter, tous les ans, d'un certain nombre de colons militaires, auxquels on n'aurait à donner que de la terre (environ 6 arpents par homme), quelques instruments pour la travailler, et six mois de vivres. Le Trésor serait bientôt couvert de cette faible dépense par l'élévation du produit des droits de tout genre qui résulterait de l'augmentation du nombre des colons ".
-------Il définissait les divers moyens de fournir de la terre aux colons, soit en leur accordant " une concession gratuite ", comme il l'avait vu faire en Amérique, soit en achetant des propriétés aux Indigènes : " Ainsi la difficulté de coloniser, concluait-il, ne vient pas de la difficulté de se procurer des colons, des capitaux; elle vient tout entière du silence que le Gouvernement s'obstine à garder sur ce grave sujet, et du peu de cas qu'il a paru faire de la colonie. Elle renferme cependant un immense avenir pour la France, sous le triple rapport de l'utilité sociale, de la puissance politique et de la richesse commerciale. "
-------On s'aperçoit, en lisant ces lignes, combien est grande l'injustice qui n'a retenu, du commandement de Clauzel en Algérie, que l'échec de Constantine. Il est vrai que, dès cette époque, la terre d'Afrique a fait naître, contre ceux qui y servaient la France, des inimitiés, et même des haines que leur éloignement ne pouvait pas toujours leur permettre de combattre. Clauzel a été le premier des grands soldats qui ont été desservis et calomniés à Paris, tandis qu'ils s'employaient tout entiers à leur patriotique besogne. Avec un gouvernement lui faisant confiance et lui accordant les moyens suffisants, quels résultats n'eût-il pas obtenus ?
-------S'il avait voulu occuper Constantine, après avoir occupé Tlemcen, c'est parce qu'il comprenait l'importance primordiale de ces d'eux bastions : " Tlemcen, écrivait-il, est la porte par laquelle le Maroc vous enverra tous les ambitieux qui voudront troubler votre possession; Constantine est celle par où passeront toutes les tentatives de Tunis suscitées par nos rivaux. Si vous n'occupez pas ces deux Gibraltar de la Régence d'Alger, vous n'en serez jamais les maîtres. " En ce qui concerne l'expédition de Constantine, il s'élevait contre l'accusation d'avoir " perdu son armée " ; car, disait-il, une perte de 454 hommes sur 7.000, c'est-à-dire un peu moins d'un quinzième, " à travers les pluies, les gelées et parmi des nuées d'Arabes ", c'était une proportion inférieure à celle de bien des escarmouches
-------Ses campagnes à travers l'Europe, son émigration en Amérique, avaient élargi ses vues au delà de celles de la plupart de ses contemporains, de ceux surtout qui préconisaient l'abandon de l'Algérie, et auxquels il s'adressait en ces termes : " Posséder en face de notre littoral européen un littoral africain non moins étendu; être postés sur les deux flancs de cette mer, de manière à la contenir dans notre obéissance; pouvoir protéger notre commerce du nord et du midi de cette vaste route où voyagent tant de richesses; avoir, en cas de guerre, des ports et des arsenaux qui se regardent et se secourent; être les maîtres de porter le combat à droite ou à gauche; avoir, en cas de revers, des asiles devant et derrière; c'était une position qui me semblait si belle, si forte, si supérieure, que prévoir qu'on voudrait l'abandonner m'eût semblé une injure au bon sens le plus grossier. "
-------Il fut, à son retour en France, en butte à d'odieuses attaques, malgré ses 44 ans de glorieux services. Dans la brochure qu'il publia pour se défendre, il s'exprimait en ces termes : " Comprendre qu'une vie irréprochable ne me valait pas mieux qu'une vie de trahison, qu'une pauvreté patente me comptait moins que ne l'eût fait une fortune volée,... a été pour moi une épouvantable désolation... On a laissé une carrière de victoires trébucher sur un revers sans vouloir lui laisser prendre un dernier laurier; on a pensé sans doute que j'étais assez tombé pour m'empêcher de me relever. Non, non, je me relève, moi. Je me relève pour rentrer la tête haute dans mes foyers je me relève ! et sur le seuil de cette maison paternelle où je retourne, je poserai entre moi et la calomnie ma vieille épée de combat. Regardez-la bien; elle n'a ni or ni diamants à sa monture; elle n'a que du sang sur la lame : c'est le sang des ennemis de la France. "
-------La malchance de Clauzel a été de venir trop tôt, de former des plans que les hommes au pouvoir ne pouvaient pas encore comprendre, pour l'exécution desquels ils ne lui fournirent pas d'aide efficace, et qui lui suscitèrent nombre d'ennemis et de détracteurs. II voulait établir du premier coup l'autorité française sur l'Algérie, en occupant les principaux centres, et en favorisant par tous les moyens la colonisation; il avait entrevu la merveilleuse destinée réservée à ce pays, et voulait en hâter la réalisation. Guizot donnait la vraie raison de sa disgrâce à la séance de la Chambre du 22 avril 1837 : " Le maréchal Clauzel, disait-il, a été rappelé non parce qu'il a été malheureux, mais parce qu'il était en Afrique le représentant du système d'occupation universelle et guerroyante; occupation militairement organisée sur tous les points importants de la Régence. "
-------L'histoire rendra du moins justice à la hauteur de vues et à la clairvoyance d'un des plus grands soldats de l'Algérie.