mise sur site le 25-10-2003
-La pacification du Sahara et la pénétration saharienne (1852-1930)
CHAPITRE 9 : La période actuelle
Réalisations - Programmes - Espérances

Cahier II du Centenaire de l'Algérie
par
le général O.MEYNIER
Directeur des Territoires du Sud
Publications du Comité National Métropolitain du Centenaire de l'Algérie
Alger, 1930
collection personnelle.

n.b : tous ces textes ont été passés à l'OCR, je ne les pas vérifiés minutieusement. Veuillez pardonner les erreurs éventuelles, vous pouvez même me les signaler.Merci
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CHAPITRE 9

--------Dans le même moment qu'elle poursuivait avec ténacité la lutte contre la famine et la maladie, la direction des Territoires du Sud avait commencé de préparer les bases des programmes de réalisations futures et étudié les voies et moyens pour en poursuivre l'exécution.
--------Il serait inéquitable de ne pas mentionner, dans cette œuvre de préparation indispensable le grand administrateur que fut M. Boulogne, directeur des Territoires du Sud, qui posa magistralement les bases de tout programme dans le Sahara : " La France doit, disait-il, se manifester avant tout aux yeux de tous, sujets français, visiteurs, étrangers, par les mesures de solidarité, d'hygiène sociale, d'instruction publique et par la construction de bâtiments de commandement destinés à imposer à tous, par des témoignages visibles, le respect, sinon l'admiration de notre œuvre".
--------Dans le même temps, du fait seul du fonctionnement de l'organisme financier des Territoires du Sud, des sommes assez importantes s'amoncelaient dans la caisse de réserve, provenant aussi bien de suppléments dé certaines recettes que de l'annulation de dépenses importantes.
--------Lorsque l'année 1925 intervint avec ses signes meilleurs, on put immédiatement se mettre à œuvre et reprendre la mise en valeur du Sahara, entreprise dès 1913-1914.
--------Cet admirable et dévoué fonctionnaire que fut le commandant Duclos qui connaissait à fond choses et gens du sud qu'il avait fréquentés au cours d'une carrière poursuivie dans les affaires indigènes plus de quinze ans durant, mit la machine en mouvement et prépara le cadre budgétaire dans lequel pourraient se mouvoir ses successeurs.
--------D'ailleurs l'état de paix complètement revenu au Sahara depuis 1921 avait permis aux raids automobiles de se poursuivre à travers les Territoires du Sud. Déjà la route de la Saoura, prolongée à partir de Reggan, grâce à la ténacité invincible des frères Estienne, était ouverte au trafic courant. Il était désormais nécessaire de confirmer cette liaison transsaharienne par une collaboration plus étroite avec les autres possessions françaises riveraines du désert et notamment, par une collaboration constante, de maintenir la sécurité désirable dans le Sud.
--------La seule lecture des procès-verbaux des conférences intercoloniales qui se tinrent à Tunis en mars 1926, à Alger en mai 1927, et en juillet 1928 à Rabat, suffit à montrer l'évolution des idées françaises sur une politique de collaboration nationale au Sahara. Les Territoires du Sud abandonnèrent le rôle étriqué et local qui eût pu leur être attribué, pour s'élever à des tâches du plus haut intérêt national.
--------La parole du général Mangin, d'après laquelle la France et son empire africain ne forment plus désormais qu'une seule entité administrative et nationale, ne pouvait se réaliser en fait que si le Sahara était virtuellement supprimé en tant que théâtre d'actes de brigandages menaçant à tout instant la sécurité des possessions riveraines, que s'il ne présentait plus d'obstacle aux liaisons d'efforts et de troupes. Tous les grands chefs des possessions françaises adoptèrent ce point de vue, les programmes d'action, dessinés d'abord à Tunis, gagnèrent chaque année en précision et les résultats furent heureux.
--------Sans doute, du côté du Tafilalet, la situation ne s'est pas améliorée. Des événements récents, parmi lesquels l'affaire de Menouarar où le général Clavery trouva la mort - et l'affaire de Djihani qui nous a coûté 50 tués, et de nombreux blessés, sont là pour conseiller la prudence, â défaut d'une solution plus virile qu'il faudra quelque jour envisager.
--------Mais, sous ce rapport, la responsabilité propre du Gouverneur général est dépassée par d'autres beaucoup plus hautes. Et au demeurant, la création aujourd'hui réalisée d'un commandement unique englobant la zone dangereuse des confins algéro-marocains paraît devoir donner une solution, au moins provisoire, de la sécurité dans cette région
--------Au contraire, vers le grand Sahara de la Mauritanie et du Soudan, il entre dans les attributions immédiates du Gouverneur général de faire régner ordre et sécurité. Grâce à l'augmentation d'effectif des Compagnies sahariennes, à leur équipement moderne en moyens de liaison, de transmission, et de transport, elles pourront reporter plus loin le rayon de leur action.
--------Deux nouveaux bordjs, construits à Bou-Bernous dans l'ouest de la Saoura et à Tin-Zaouaten sur la frontière même du Soudan, ont pris le nom des deux derniers gouverneurs généraux : bordj Viollette - Fort Pierre Bordes et les sahariens tiendront à honneur de ne pas laisser des pillards entrer dans la zone qu'ils définissent.
--------Les rencontres fréquentes avec les méharistes soudanais, les échanges de renseignements et de services, se traduiront certainement par une diminution notable des rapts et des pillards.
--------Du point de vue local, l'administration profitant d'une époque de prospérité que la sécheresse de 1925-1926 ne réussit pas à compromettre, s'attacha à réaliser des progrès dans tous les domaines, politique, militaire, social et elle eut la satisfaction de voir ses efforts couronnés de succès
--------Dans un ouvrage de la plus haute importance qui va paraître en 1930, sous le patronage du commissariat général du Centenaire, la situation actuelle des Territoires du Sud sera rapportée avec précision. Chiffres à l'appui on montrera les effets heureux, obtenus par trente ans de pratique, de l'organisation des Territoires du Sud dans des régions qui naguère paraissaient vouées à la misère et à la disparition prochaine.
--------Nous ne pouvons qu'exposer ici très brièvement la somme de résultats obtenus, mais le seul résumé impressionnera, croyons-nous, favorablement.
La population actuelle des territoires du Sud comprend environ 550.000 habitants, répartis sur 2 millions de kilomètres carrés. Sur cette population on ne compte au total que 4.500 Français, soit 1 / 120 environ. Elle est divisée en groupements très inégaux. Dans le Nord, sur les Hauts-Plateaux, tribus nomades assez denses se livrant surtout à l'élevage des moutons et à la cueillette de l'alfa. Plus au Sud' agglomérations urbaines importantes des régions d'oasis, réunissant autour des 7.500.000 palmiers qui font leur richesse, environ 175.000 à 200.000 habitants. Le reste grands nomades (quelques dizaines de milliers) se déplaçant constamment dans le désert à la recherche de pâturages problématiques.
--------C'est sur cette population et ses richesses que s'est d'abord concentré tout l'effort - il fallait la régénérer par le travail, par le mieux-être, par l'hygiène sociale... Il est peu de colonies dans lesquelles l'action administrative ait obtenu des résultats pareils du point de vue de l'hygiène et de l'assistance médicale.
--------Un admirable corps de médecins militaires se dévoue à cette œuvre immense. Le médecin militaire, dans le Sud, a une existence dédoublée. Auprès de l'hôpital militaire où sont soignés les soldats et parfois les civils, il doit également diriger les infirmeries indigènes où sont reçus et soignés, hommes, femmes et enfants de la population autochtone. Celle-ci est suivie dans toutes les phases de son existence. Depuis 1926, depuis les réformes du gouverneur général Maurice Viollette, fonctionne avec un succès inespéré un service très surveillé d'assistance aux mères et aux nourrissons. --------À l'école, on suit ces enfants devenus grands. Médecins et instituteurs se liguent pour faire la chasse aux maladies contagieuses et surtout au terrible trachome auquel il y a quelques années encore le Sud devait tous ses aveugles misérables. A côté des salles de consultations, partout réparties dans les villages, de très importantes infirmeries indigènes ont été construites dans lesquelles sont soignés des adultes, hommes et femmes de la région. A ces consultations, les malades se pressent par centaines sinon par milliers, témoignant ainsi de leur confiance dans nos médecins. Enfin ceux-ci, aidés dans leur tâche par des missions de l'Institut Pasteur, souvent conduites par le modeste et savant docteur Foley, poursuivent la maladie dans ses origines mêmes, par des études microbiologiques approfondies.
Aux enfants des centres, on s'efforce de donner des notions suffisantes d'instruction primaire et souvent on leur dispense une instruction professionnelle réduite. Sous ce rapport, l'effort se poursuit sans autre limitation que celle des crédits.
--------L'instruction publique est une des principales rubriques du budget des Territoires du Sud et de celui des communes. Le nombre des classes augmente sans arrêt, mais avec une progression qui nous paraît encore trop lente.
--------Par ailleurs, pour les populations groupées ou nomades, nous nous efforçons d'améliorer les moyens d'existence. Les troupeaux de moutons, pour les transhumants du Nord, sont, grâce à leur viande, à leurs peaux, à leur laine, la principale richesse ; ils sont en voie d'amélioration continue. Dans des centres d'élevage comme celui de Tadmit, on étudie par une sélection savante, et au besoin par l'introduction de méthodes toutes modernes, l'amélioration du cheptel. Les résultats pratiques sont encourageants. Déjà Tadmit est le fournisseur attitré de béliers de toutes les coopératives du nord et du sud et ses produits sont remarqués et recherchés. L'élevage des chèvres et du chameau est de même encouragé par des systèmes de primes aux éleveurs qui rencontrent, auprès des indigènes, le plus réel succès.
--------En matière d'agriculture, la culture du palmier dattier, celle des deglat-nour, en particulier, est l'objet d'une attention constante. Dans les deux stations expérimentales d'Aïn-Ben-Nouï et d'El Arfiane, on étudie les meilleures méthodes de culture du palmier, l'emploi des engrais, l'amélioration des procédés d'irrigation. Et d'ailleurs on s'attache à donner des facilités de circulation aux commerçants pour leurs achats, par la création de pistes spéciales.

 

--------De même, pour procurer aux indigènes de nouvelle ressources, on a étudié, partout où faire se pouvait sans inconvénients, l'exploitation de l'alfa. Dès maintenant plus de 200.000 tonnes sont exportées du Sud, chaque année et les prix de ces textiles ne cessent d'augmenter pour le plus grand profit du budget et des indigènes.
--------Bref, la quantité et la qualité des produits qui aident l'indigène à vivre se trouvent sans cesse accrues. Le capital des richesses du sud qui, avant la guerre, se chiffrait par 2 ou 300 millions, peut-être aujourd'hui évalué à plus de 2 milliards. L'aisance et même la richesse pénètrent peu à peu dans le désert. Il n'est pas jusqu'aux pays touareg du Hoggar et des Ajjers qui ne prennent rang désormais dans cette plus-value économique générale. Sait-on que le Hoggar (comme d'ailleurs le pays des Ajjers) produit dès maintenant plus de blé qu'il n'en consomme et que le pain y coûte moins cher qu'à Alger?

--------À toutes les richesses de nouvelle création il faut donner des moyens de circulation et au commerce des moyens de liaison nouveaux. C'est ce que l'on s'est efforcé de réaliser par la création de tout un réseau de pistes automobilisables, reliant entre eux les principaux centres et, même, par-dessus le Sahara, les groupements importants de l'Afrique du Nord et de l'Afrique Noire. Depuis 1926, le réseau de ces pistes s'est étendu très considérablement.
--------Dés maintenant les trois départements de l'Algérie et, s'ils le veulent le Maroc et la Tunisie, peuvent sans difficulté atteindre l'Afrique Noire dans la région de la Boucle du Niger et dans celle du pays Haoussa vers Zinder.
--------Des services automobiles subventionnés, dont deux sont transsahariens, fonctionnent régulièrement.
Pour donner le premier élan à ce mouvement, des missions ont été chaque année organisées et o chaque fois elles ont victorieusement réussi.
--------Faut-il rappeler le souvenir des missions des Chambres de commerce qui, en 1926, ont conduit de nombreuses notabilités du commerce, de l'agriculture et de la politique algériennes jusqu'à la Boucle du Niger et les ont ramenés ensuite par Dakar et le Maroc jusqu'à leur point de départ, créant ainsi la première amorce de relations commerciales effectives entre les deux rives du désert ?
--------La mission scientifique du Hoggar qui, deux mois durant, a pu explorer le massif central saharien où des automobiles l'avaient conduite; enfin, les missions de l'organisme du chemin de fer transsaharien qui doivent aux pistes déjà tracées et aux reconnaissances faites, d'avoir pu parcourir sans grosses difficultés plus de trente mille kilomètres de routes désertiques en moins de six mois ?
--------Ces missions ont d'ailleurs démontré que seul le chemin de fer transsaharien, avec sa puissance et sa capacité, pourra tenter œuvre commerciale dans le Sahara et ce sera une des prochaines tâches des Territoires du Sud d'aider à sa réalisation.
--------Le réseau radioélectrique dont les premiers postes sont dus à M. Lutaud, a pris sa forme définitive et son fonctionnement devient de jour en jour pus irréprochable.
--------Enfin, les relations par avion, après s'être bornées à des raids sans lendemain, s'orientent peu à peu vers l'exploitation commerciale. La Compagnie Transafricaine du commandant Dagnaud a arrêté les grandes lignes de son fonctionnement et, dès 1930, ses avions s'élanceront chaque semaine, d'Alger vers le Niger et sur le Tchad, en attendant d'atteindre d'un seul vol, par-dessus le Hoggar et le Tchad, le Congo et Madagascar...
--------Dans le cinquième volume de l'exposé de la situation des Territoires du Sud, dont nous parlions plus haut, figurera la pièce capitale et constructive de ce livre écrit avec amour et enthousiasme par les auteurs de ses différentes parties. On me permettra d'en donner ici le résumé, comme condensant les grandes lignes de la politique saharienne de demain. C'est un programme d'action pour une durée de dix années.
--------Construit d'après les directives personnelles du Gouverneur Général, M. Pierre Bordes, et après des discussions approfondies entre les différents chefs de services responsables, ce programme forme un tout sur lequel il sera possible de travailler dans la prochaine période. Il comprend une première partie dans laquelle la science pure et appliquée est chargée de tracer la voie aux réalisations pratiques.
--------L'étude géographique et géologique du Sahara se poursuivra sous la direction de spécialistes éminents, réunis en un institut de recherches sahariennes et donnera de solides bases à la préparation d'un avenir meilleur, tandis que les recherches ethnographiques livreront peut-être, par le secours de l'histoire, le secret des âmes indigènes.
--------Dans une deuxième partie, on posera d'abord les grandes lignes de la lutte contre la maladie, de la préservation et de l'amélioration de l'individu par un nouveau et plus complet développement donné aux oeuvres sociales d'assistance médicale et d'enseignement public. Il faut que partout où se réunit une agglomération humaine suffisante, l'école et l'ouvroir voisinent avec l'infirmerie indigène et les locaux administratifs de commandement et d'administration par qui sont mieux assurés le fonctionnement de la justice et des divers services dont celui des postes est particulièrement important.
--------D'ailleurs, d'accord avec l'initiative privée, nous poursuivons sans cesse le perfectionnement des moyens que la sévère nature a si parcimonieusement mesurés aux indigènes.
--------Il faudra que, par la construction de nouvelles stations expérimentales d'élevage, on poursuive résolument l'amélioration du cheptel indigène. Pour faire pénétrer les nouvelles méthodes, on multipliera les stages d'instruction et surtout les distributions de géniteurs sélectionnés ; on encouragera la création de coopératives de tonte et de vente.
--------Mêmes efforts pour étendre l'exploitation de l'alfa que l'on facilitera par la mise en valeur de nouveaux périmètres et, au besoin, la construction de chemins de fer destinés à permettre, dans de bonnes conditions, l'exploitation du précieux textile.
--------Enfin, en matière d'agriculture, on s'attachera à favoriser le développement de nouvelles palmeraies partout où les ressources en eaux le permettront. De ce point de vue, on peut prévoir, pour les prochaines années, le développement prodigieux de plantations situées au pied de l'Atlas, notamment à l'Ouest de Biskra. El-Goléa, de son côté, où l'on a recommencé avec succès les recherches d'eau, promet de reprendre la prospérité qu'elle eut jadis. Le Tidikelt, le Touat et le Gourara à leur tour prendront la place de pays exportateurs lorsque l'envoi d'engrais et les prospections d'eau auront donné leur rendement.
--------Tout cela sera obtenu du service des forages, actionné, réorganisé et reporté vers le Sud, alors qu'il cédera sans doute vers le Nord la place à des entreprises privées puissamment armées.
--------D'ailleurs le plan d'aménagement des pistes, routes et chemin de fer se poursuit de jour en jour.
En somme, il s'agira de faire confluer partout où cela sera pratique, routes et chemin de fer vers la grande artère principale que dessinera le chemin de fer transsaharien. Les Territoires du Sud n'attendent plus que la création de cet organe pour multiplier vers lui les confluents apportant de petites richesses qui au total fourniront un trafic très appréciable.
--------Tous ces travaux sont d'ores et déjà commencés. --------L'on travaille fébrilement dans ce Sahara jusqu'alors assoupi. Le visiteur qui, durant les fêtes prochaines, se rendra à Touggourt, Ouargla et El-Goléa, à Laghouat et Ghardaïa, à Méchéria, Béni-Ounif et même Aïn-Sefra pourra constater cette activité et ces résultats. Partout il verra des bâtiments neufs et spacieux, des écoles, des infirmeries indigènes des diverses administrations et il devinera sur les pistes parcourues si rapidement en automobile, la présence de chantiers de travailleurs placés de tous les côtés.
Zone de transition entre l'Afrique du Nord et l'Afrique Noire. C'est en prenant pour principe directeur cette grande idée, que tous les programmes s'orienteront vers le développement de la richesse et de la valeur morale des populations.
--------Peut-être, parmi nos visiteurs de' 1930, quelqu'un aura-t-il connu le Sahara de jadis, avec ses populations faméliques et misérables, n'ayant qu'une idée, celle de ne point mourir de faim. A celui-ci, nous demandons de tâter le pouls des Sahariens de nos jours. Partout, il trouvera l'aisance, sinon le confort, introduits grâce au travail dirigé. Partout il verra des physionomies heureuses et, même si quelques misères sont encore étalées devant lui, il sentira vibrer, parmi ces braves gens, l'espoir de lendemains . meilleurs, dû à la confiance qu'ils ont dans leurs chefs et dans leurs facultés de travail et de création.
--------L'organisme des Territoires du Sud a joué un rôle éminent dans la pacification, dans la pénétration et dans la mise en valeur de ces régions Le législateur de 1902 a voté une loi dont la seule application a introduit le calme, la prospérité, le bonheur dans toute une partie de la France africaine.
--------A celui de 1930, de juger si cette oeuvre doit être supprimée ou inconsidérément rognée, ou bien si, par une simple adaptation de l'organe existant, il n'arrivera pas mieux aux fins de justice et de prospérité qu'il poursuit en faveur des pauvres populations sahariennes.

Alger, janvier 1930.