mise sur site le 25-10-2003
-La pacification du Sahara et la pénétration saharienne (1852-1930)
CHAPITRE 8 : La grande crise des années 1921-1924
Les premières traversées automobiles du Sahara

Cahier II du Centenaire de l'Algérie
par
le général O.MEYNIER
Directeur des Territoires du Sud
Publications du Comité National Métropolitain du Centenaire de l'Algérie
Alger, 1930
collection personnelle.

n.b : tous ces textes ont été passés à l'OCR, je ne les pas vérifiés minutieusement. Veuillez pardonner les erreurs éventuelles, vous pouvez même me les signaler.Merci
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CHAPITRE 8


--------La période d'après-guerre qui s'étend de 1920 à 1925 environ eût dû être employée à tous les redressements et les plans ébauchés en 1913-1914 eussent gagné à être repris d'initiative gouvernementale. --------Mais dans cette période, un nouveau fléau allait s'abattre sur les Territoires du Sud et plus particulièrement sur !es annexes des Hauts-Plateaux qui en constituaient la plus riche partie. L'année 1920 avait été marquée par une sécheresse assez grande, le cheptel de moutons et de chameaux qui est la principale richesse des tribus, avait été sérieusement éprouvé. Or, les années qui suivirent, 1921 et 1922, ne furent pas non plus assez humides. Ce fut alors l'époque de la grande misère. Les nomades, ne disposant plus que de quelques maigres moutons et chameaux, voyaient disparaître le plus clair de leur alimentation et de leurs ressources L'administration engagea résolument la lutte contre la famine et les maladies endémiques et épidémiques qui l'accompagnent toujours.
--------À vrai dire, concours financiers et secours en vivres de provenances diverses ne manquèrent pas à ces malheureux. Toutes les ressources disponibles du budget furent employées pour ces objets immédiats. La tâche était vaste, mais on en vint à bout et, au total, si le cheptel moutons fut réduit de près des deux tiers et celui des chameaux d'au moins un tiers, du moins le nombre des hommes morts d'inanition demeura assez faible et le chiffre de la population n'en fut pas sensiblement diminué.
--------On ne s'étonnera donc plus si dans toute cette période on se borna, dans les Territoires du Sud, à maintenir le calme dans les tribus sans se lancer dans des améliorations ou de grands travaux onéreux.

--------L'initiative individuelle se substitua du moins, et de la façon la plus heureuse, aux efforts de l'administration pour reprendre les idées de jonction et de collaboration entre Français des deux rives du Sahara.
--------Nous voulons surtout parler des tentatives répétées, méthodiques et finalement couronnées de succès, que quelques firmes automobiles firent pour réaliser la traversée du désert. Le film, l'image et le livre ont rendu célèbres, de la façon la plus intelligente et la plus intéressante, les beaux raids que les autochenilles de Citroën entreprirent à plusieurs reprises au Sahara.

 

--------La traversée d'Alger au Niger, par Ouargla, In-Salah, le Hoggar, Tin-Zaouaten fut réalisée en 1921-1922 par Haardt et Audouin-Dubreuil. L'année suivante ce fut la croisière noire qui conduisit les mêmes voitures, dirigées par les mêmes personnalités, de Colomb-Béchar sur Reggan, Gao et de là jusqu'au Tchad et à Madagascar.
--------Dans le même temps, les automobiles six roues Renault, conduites par M. Gradis et les frères Estienne, réussissaient à leur tour la traversée du Tanezrouft et poussaient jusqu'à Kotonou du Dahomey, emmenant dans la traversée le maréchal Franchet d'Esperey.
--------Aussitôt, on voulut, des deux côtés, tirer des conséquences pratiques de ces deux tentatives... Citroën improvisait en quelques mois, grâce à un état-major africain d'une compétence rare, l'équipement d'une ligne automobile OranN.iger, pourvue de luxueux hôtels, de campings, armée en - voitures puissantes et rapides... A la veille même du voyage d'inauguration qui devait avoir lieu le 187 janvier 1925, le grand industriel dut renoncer à toute son organisation à la suite de quelques incidents survenus en frontière du Tafilalet.
De leur côté, la Compagnie Transatlantique de M. Dal Piaz, la Compagnie Générale Transsaharienne montée par MM. Gradis et Georges Estienne organisaient dans le désert leurs premiers services réguliers.
--------Au début de 1925, il n'en demeurait pas moins que par suite d'événements calamiteux, la situation économique des Territoires du Sud paraissait atteinte. --------Son équipement en établissements d'assistance publique, en écoles, en ouvroirs était arrêté. La mise en valeur du cheptel, des palmeraies était stagnante. Les travaux d'aménagement entrevus jadie
étaient à peine ébauché,
--------Mais l'année s'annonçait meilleure, car des pluies abondantes avaient revivifié les pâturages, permis aux troupeaux de se renouveler. Les populations se reprenaient à espérer. Le moment était venu de reprendre toute l'ceuvre par la base, et, après avoir réparé les lézardes, de préparer un avenir meilleur. Les Territoires du Sud entraient dans une nouvelle période d'organisation qui allait être particulièrement fructueuse