CHAPITRE IV
LA CHASSE ET LA PÊCHE
EN ALGÉRIE
1. - La Chasse
----a)
Dans l'Algérie du Nord. - Dans la partie
septentrionale de l'Algérie, la chasse se pratique dans les mêmes
conditions et d'après les mêmes lois que dans la Métropole.
Il faut ajouter que, grâce à la diversité de ses cultures,
grâce à son sol accidenté, grâce à la
douceur de son climat, au boisement de ses coteaux, à l'abondance
de ses forêts, l'Algérie constitue un pays de chasse idéal.
La faune est très variée et abondamment représentée.
----Le lièvre
se rencontre un peu partout. Dans les steppes du Sud, on peut le chasser
en battue, soit avec le lévrier, soit au faucon. Quand les grands
chefs indigènes veulent faire honneur à leurs hôtes,
ils organisent ces sortes de chasses, qui leur permettent de déployer
une fastueuse hospitalité.
-----Le lapin pullule dans le département
d'Alger ; il est rare dans celui de Constantine. Le renard fréquente
les berges des oueds. Les chacals existent partout. La hyène se
trouve plutôt dans le Sud, mais comme elle ne sort que la nuit,
on la rencontre rarement. Le sanglier est extrêmement abondant,
surtout dans les forêts de Kabylie. On rencontre encore quelques
panthères ; le plus souvent elles évitent l'homme et se
contentent de ravager les troupeaux.
----Le principal
gibier à plume est la perdrix. On la trouve dans toute l'Algérie.
La caille, au moment des migrations, est très abondante; les bécasses
également Il y a beaucoup de palombes, surtout dans la forêt
de Yakouren. La tourterelle se voit dans toutes les régions ; vers
la fin du printemps et au commencement de l'été, elle fréquente
les abords des puits et des points d'eau.
-----On trouve des quantités de bécassines
dans les marais. Les canards, sarcelles, hérons et grues cendrées
abondent. Le lac de Fezzara, de réputation mondiale, abrite à
peu près toutes les espèces connues de canards et de sarcelles.
Les grives sont fort nombreuses. Tous les ans, en Kabylie, on en fait
de véritables hécatombes. Elles constituent d'ailleurs un
véritable fléau pour un pays où l'on cultive l'olivier
de façon intensive. Les vanneaux sont très abondants, ainsi
que les pluviers et les étourneaux.
-----Quand on fait une excursion dans le
Sahara algérien, on a souvent l'occasion de chasser l'outarde,
la poule de Carthage, le canga. Dans les montagnes qui avoisinent El Kantara,
dans le massif de Mettlili, par exemple, on trouve la gazelle et parfois
le mouflon ; mais la chasse en est momentanément suspendue.
-----Toutes les armes et toutes les munitions
se trouvent dans les principaux centres de l'Algérie, à
Alger notamment. Les permis de chasse généraux, délivrés
en France, sont aussi valables pour l'Algérie. Le prix des permis
délivrés en Algérie est le même que celui des
permis délivrés en France.
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------b)
Territoires du Sud. - Dans les territoires du Sud, la chasse est
autorisée dans les mêmes conditions que dans l'Algérie
du Nord. En conséquence, chaque année, intervient un arrêté
du Gouverneur général, agissant en tant que Préfet
des territoires du Sud, qui fixe les dates d'ouverture et de fermeture
de la chasse dans les territoires. Les dates en question se rapprochent
le plus possible de celles adoptées dans le Tell, par les Préfets
des départements. Toutefois, pour protéger le jeune gibier,
notamment les perdreaux, qui, en août, ont encore le vol difficile
et vivent autour des sources, il a été admis, depuis 1929,
que, dans les territoires du Sud, l'ouverture de la chasse serait un peu
retardée et fixée, chaque année, vers le 15 septembre.
Par contre, la fermeture, dans ces mêmes régions, ne serait
prononcée que dans la deuxième quinzaine de janvier, au
lieu de la première. Il convient d'ailleurs de faire remarquer
que le gibier tué pendant les fortes chaleurs est inutilisable.
------Un arrêté du Gouverneur
général, en date du 17 janvier 1928, interdit, de façon
absolue, tant dans les territoires du Sud que dans l'Algérie du
Nord, la chasse à la gazelle pendant une période de trois
ans, à compter du 1er octobre 1927. Un autre arrêté
étend l'interdiction de la chasse, à toutes espèces
d'antilopes, ainsi qu'au mouflon. Comme conséquence, il est interdit,
pendant ladite période de trois ans, de vendre, d'acheter, de transporter
ou de colporter les corps de ces animaux ou leurs dépouilles.
-----Un autre arrêté étend l'interdiction de
la chasse, à toutes espèces d'antilopes, ainsi qu'au mouflon.
-----Comme conséquence, il est interdit,
pendant ladite période de trois ans, de vendre, d'acheter, de transporter
ou de colporter les corps de ces animaux ou leurs dépouilles.
-----Pour éviter la disparition du
gibier dans les Territoires du sud, le Gouverneur général
a institué, à titre d'essai, dans certaines régions
de ces territoires, appartenant au domaine de l'État et pour une
période de trois ans, des réserves de chasse, où
le gibier sédentaire est à même de se réfugier
et de se reconstituer. A la suite des résultats satisfaisants obtenus,
plusieurs de ces réserves ont été ouvertes à
la chasse, avant l'expiration des délais prévus.
-----I1 existe, dans les territoires du sud,
les mêmes variétés de gibier que sur les Hauts-Plateaux
de l'Algérie du Nord ; à ces variétés s'ajoutent
les gazelles du Sahara et les mouflons des montagnes.
------Les permis de chasse sont délivrés
par les commandants militaires des Territoires du Sud, dans les mêmes
conditions que par les préfets de l'Algérie du Nord :
-----1 ° permis valables dans l'ensemble
du territoire algérien;
-----2° permis départementaux.
Ces derniers sont valables non seulement dans le territoire pour lequel
ils ont été délivrés, mais aussi dans le département
limitant au nord ce territoire. Inversement, les permis de chasse délivrés
par les préfets de chaque département sont valables dans
le territoire qui prolonge ce département au sud.
-----La création d'un permis spécial
pour la chasse des gazelles, notamment, et ne s'appliquant qu'à
la mise à mort d'un nombre limité d'animaux, est actuellement
à l'étude.
II. - La Pêche
-----En Algérie,
la pêche fluviale est pour ainsi dire inexistante. On trouve bien
des barbeaux dans les ruisseaux ou rivières, mais le régime
particulier des cours d'eau n'est pas favorable à la reproduction
du poisson. Seule la pêche côtière pourrait être
pratiquée en Méditerranée, dans les mêmes conditions
que sur les côtes de France. Jusqu'ici, rien n'a été
organisé dans cet ordre d'idées.
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