Une ville d'Algérie : Bougie
Une biscuiterie moderne débite à Bougie
plus de 2.000 kg. de biscuits par jour

Echo d'Alger du 27-3-1951 - Transmis par Francis Rambert

Une biscuiterie moderne débite à Bougie
plus de 2.000 kg. de biscuits par jour

Bougie, ville et station de tourisme de 28.947 habitants et chef-lieu d'arrondissement sur la côte ouest du golfe admirable qui porte son nom, au débouché de l'oued Soummarn dont la vallée profonde sépare les deux Kabylies, la région de Bougie étant l'un des points de la côte barbaresque où il pleut le plus, la végétation se développe dans les conditions les meilleures : c'est par excellence le pays de l'olivier, du figuier, du caroubier, du câprier, des chênes, La vigne y donne d'excellents vins et le mandarinier des fruits appréciés La région est, de plus, riche en minerais variés.
Le Guide bleu qui présente ainsi Bougie, l'un des ports les plus pittoresques de l'Algérie, ne fait pas état de son activité industrielle. Ce n'est pas étonnant car cette industrie est jeune.
Depuis l'an dernier, les boulomanes qui fréquentent le boulodrome " de la plaine " comme on dit à Bougie, ont le privilège de se livrer à. leur délassement favori dans une atmosphère parfumée. Ce parfum n'émane pas de fleurs ou d'arbres voisins mais d'une biscuiterie.

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Nota: actuellement, il existe plusieurs biscuiteries à Bougie.


mise sur site mars 2022

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Une biscuiterie moderne débite à Bougie

Industrialisation de l'Algérie
Une biscuiterie moderne débite à Bougie
plus de 2.000 kg. de biscuits par jour

Bougie, ville et station de tourisme de 28.947 habitants et chef-lieu d'arrondissement sur la côte ouest du golfe admirable qui porte son nom, au débouché de l'oued Soummarn dont la vallée profonde sépare les deux Kabylies, la région de Bougie étant l'un des points de la côte barbaresque où il pleut le plus, la végétation se développe dans les conditions les meilleures : c'est par excellence le pays de l'olivier, du figuier, du caroubier, du câprier, des chênes, La vigne y donne d'excellents vins et le mandarinier des fruits appréciés La région est, de plus, riche en minerais variés.
Le Guide bleu qui présente ainsi Bougie, l'un des ports les plus pittoresques de l'Algérie, ne fait pas
état de son activité industrielle. Ce n'est pas étonnant car cette industrie est jeune.
Depuis l'an dernier, les boulomanes qui fréquentent le boulodrome " de la plaine " comme on dit à
Bougie, ont le privilège de se livrer à. leur délassement favori dans une atmosphère parfumée. Ce parfum n'émane pas de fleurs ou d'arbres voisins mais d'une biscuiterie.

Des biscuits pour l'Afrique du Nord
Créée en novembre 1949, une biscuiterie a déjà produit des tonnes de petits-beurres pour le marché
nord-africain.
L'idée de cette création - comme celle de nombreuses autres industries - est née pendant la guerre
où l'Algérie coupée de la métropole a été privée de tout ; elle s'est concrétisée dès que possible, dès que les machines furent construites.
C'est M André Gueit, président de l'Aéro-Club bougiote, épris de modernisme et de vitesse, qui conçut ce projet de créer une biscuiterie modèle. Le biscuit est une denrée périssable, perdant énormément de sa saveur lorsqu'il n'est plus très frais. D'où l'utilité de le produire sur place.
Le souci qui a guidé l'aménagement de cette biscuiterie est le pratique et le moderne, Avant de se
lancer dans une telle entreprise : l'industriel bougiote a visité des biscuiteries modèles dans la métropole, pris contact avec des constructeurs de fours électriques et quand il a été bien documenté, il a, encouragé par les services pour l'industrialisation de l'Algérie, commandé son matériel et fait bâtir son usine.

Une biscuiterie moderne
La biscuiterie se présente sous la forme d'un bâtiment gris de 80 mètres de long sur 18 mètres de large.
En dehors de quelques bureaux, l'usine tient dans une immense salle que l'on embrasse d'un seul
regard d'une fenêtre du couloir conduisant aux bureaux.

2.500 paquets par heure
Ce qui retient l'attention dès l'abord c'est un immense four électrique de 36 mètres de long qui
fonctionne pour ainsi dire tout seul : on bourre le four d'une pâte préparée dans des mélangeurs, pâte faite de farine, parfums, matières grasses. etc... et, à l'autre bout, 36 mètres plus loin. sortent les biscuits tout prêts à être mis en boites. Cet appareil, que nos grands-pères trouveraient magique, moule, cuit, classe et refroidit les biscuits. Il débite de 2.100 à. 2.500 paquets par heure.
Les biscuits sortis de là sont mis en boites où, s'il s'agit de petits-beurres, ils sont préalablement empaquetés avec de la cellophane par une machine électrique qui travaille " sans bavure " et façonne de mignons paquets de cinq.
Le personnel de l'usine n'est pas nombreux : un contremaître attentif et compétent, quelques ouvriers et ouvrières, les uns s'occupant des machines. les autres de l'empaquetage: enfin des chauffeurs et manœuvres sont chargés de la livraison des biscuits.

Rendement actuel et futur
Actuellement cette biscuiterie produit de 2.000 à 2.300 kilos de biscuits par jour. Des éléments qui
bientôt rallongeront le four de 16 mètres en doubleront presque le rendement. Incessamment, il attend également une autre chaîne continue avec étuve pour pâtisserie industrielle qui aura. 40 mètres de long. La biscuiterie pourra alors atteindre un rendement journalier de dix tonnes.
Le plus grand souci du créateur de la biscuiterie de Bougie est cependant moins la quantité que la
qualité. Il sélectionne très minutieusement ses farines qu'il obtient de blés de Redjaz et s'efforce de
maintenir le parfum caractéristique de ses biscuits, pa un secret qui ne ressemble à aucun autre.
Les deux tonnes de biscuits produits journellement par la biscuiterie de Bougie sont écoulés régulièrement ce qui prouve que la qualité de ce nouveau produit est satisfaisante et constante. ce qui fait dire aux Bougiotes : quand on quitte Bougie maintenant " on ne s'embarque jamais sans biscuits ".