Alger,
Birmandreïs
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Birmandreïs. Une foule
nombreuse et recueillie assistait, hier après-midi, à
l'inauguration, par la municipalité de Birmandreïs, des
rues « Frères-Martel », Guy-Moquet » et «
du 8-Novembre », consacrées à la mémoire
de trois jeunes héros fusillés par les Allemands et
au souvenir des victimes françaises et alliées tombées
lors du débarquement anglo-américain en Afrique du Nord. Aux côtés de MM. André Philip, commissaire d'État ; Félix Gouin, président de l'Assemblée consultative ; Pierre Bloch, délégué général adjoint à l'Intérieur, et Marcel Duclos, président de la délégation spéciale. de la ville d'Alger, on notait la présence de nombreux délégués à l'Assemblée consultative, des députés communistes présents à Alger, parmi lesquels MM. Moquet et Martel, pères des Jeunes martyrs, des membres de la France combattante, de l'Université, ,de la Ligue des droits de l'homme et de l'Association du 8 novembre, ainsi que des officiers généraux et supérieurs de la guerre, de l'air, de la marine et des forces alliées. Le général de Gaulle, M. Le Troquer, commissaire à la Guerre et à l'Air, le général d'armée Catroux, gouverneur général de l'Algérie, s'étaient faits représenter. Les discours Après l'hommage de M. Fourastier, maire de Birmandreïs, et de M. Tallagrand, au nom de la France combattante, c'est M. Félix Gouin, président de l'Assemblée consultative, qui, associant dans une même pensée les morts du 8 novembre et les victimes de la résistance métropolitaine, fit revivre les fleures héroïques des trois Jeunes Fiançais qui avaient lutté jusqu'au sacrifice d, leur vie et conclut : « Jeunesse de France, fleur splendide de beauté et de courage, toi qui étais, à la fois, la joie de nos yeux et l'espoir du monde, nous faisons devant toi, oui nous as légué un si magnifique exemple, le serment solennel de ne jamais oublier ce qui fut à la fois ta raison de vivre et aussi celle de mourir. » Au nom des vingt-sept députés communistes, M. Florimond Bonte, après avoir rappelé que les trois noms inscrits sur les plaques des nouvelles rues de Birmandreïs ne sont que le symbole des milliers de résistants morts pour la France, évoqua à son tour le martyrologe des frères Màrtel et de Guy Moquet, tombés tous trois à l'aurore de la vie. « Mais notre reconnaissance A. leur égard, affirma M. Bonte, ne serait qu'un vain mot, si elle n'était complétée par h' châtiment exemplaire des hommes de Vichy qui les ont livrés aux bourreaux nazis. » Puis, parlant de la résistance française, qui, malgré les tortures et les fusillades, s'amplifie sans cesse, le député de Paris réclama des armes pour que « la France vive et participe au I combat », et lança un appel à l'union de tous les Français qui doit se faire à l'exemple de l'union réalisée en France dans la résistance par ceux à qui nous sommes venus rendre ce suprême hommage »: Devant les plaques des nouvelles rues Après les discours, un cortège imposant, précédé de la musique de l'air exécutant des marches militaires françaises et alliées, se rendit devant les plaques des nouvelles rues, voilées de drapeaux tricolores. La cérémonie, présidée par le maire de Birmandreïs, se déroula en présence des personnalités officielles et d'un nombreux public |
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