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site le 10/10/2002
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-----La
nouvelle qui va suivre est bouleversante. -----Des êtres humains vivent à titre de Français, (alors que la France leur dénie cette qualité), dans les montagnes de Kabylie. Sur place, la nationalité algérienne leur est refusée. Si bien qu'en matière de citoyenneté, personne ne peut dire laquelle est légalement la leur. -----Pour tirer au clair leur situation, les intéressés, soigneusement confinés dans leurs villages et de façon intentionnelle par les autorités locales, écrivent des courriers qui n'atteignent pas leurs destinataires. Quant à celui qu'ils reçoivent, il semblerait qu'il soit soumis à de nombreuses manipulations. Sans faire l'objet d'aucune agression caractérisée, les intéressés sont mis à l'écart et isolés des autres membres de leur communauté. S'il leur arrive de parler à quelqu'un, ils n'en obtiennent aucune réponse. La consigne est de ne pas les regarder et de faire comme s'ils n'existaient pas. Lorsqu'ils entrent dans un magasin pour acheter une denrée, ils annoncent ce qu'ils désirent se procurer, tout en posant leur argent sur le comptoir. La marchandise leur est alors livrée au même endroit accompagnée de la monnaie qui leur revient, sans qu'un seul mot, ni même un seul regard, ne leur ait été accordé. Leurs uniques relations avec le monde extérieur sont d'ordre unilatéral à travers la radio et la télévision. Cela dure ainsi depuis des années. -----C'est inhumain. -----Que s'est-il passé ? Quels en sont les antécédents ? -----Certains de ces malheureux sont des anciens combattants qui ont sacrifié leur sang et engagé leur vie pour la libération de ce qu'on leur avait dit être leur "Mère-Patrie", la France. D'autres ont servi dans des fonctions administratives plus ou moins exposées pendant l'occupation coloniale. Leurs titres leur ont permis d'accéder au rang de citoyen français. Leurs services leur ont donné droit à pension. Durant la guerre d'indépendance, outre leur allégeance aux deux bords, tous leurs soucis tournaient autour d'une même délicate précaution : comment ménager les uns sans paraître desservir les autres ? Bref, le sort les a épargnés et ils sont restés en vie. -----Depuis la fin du conflit armé, leur existence a tourné au cauchemar. Les autorités algériennes évitent soigneusement de les recenser parmi les membres de la communauté nationale locale. Elles s'appuient sur les accords imposés par le Général Charles De Gaulle, lesquels spécifiaient le respect d'une "condition privilégiée des nationaux de chaque pays sur le territoire de l'autre". (cf : MEMOIRES d'ESPOIR, Editions PLON). -----En conséquence, il s'agit là d'une preuve alibi. |
-----Hélas ! Les malheurs
engendrent souvent d'autres déboires. Ainsi lorsqu'une peccadille
fait comparaître ces exclus devant les tribunaux locaux, le scénario
dépasse tout ce que le Roi Ubu aurait pu imaginer. Ces prévenus
tentent de s'exprimer dans les deux langues qu'ils connaissent : le français
et/ou le kabyle. Les membres du tribunal, eux aussi kabyles, depuis le
Président jusqu'aux greffiers en passant par tous les assesseurs,
pratiquent et comprennent ces deux langues. Mais, les institutions algériennes
exigent que tous les débats se déroulent en arabe classique
; il est donc obligatoirement fait appel à un "interprète".
Dès lors, il arrive aux initiés de constater certaines distorsions
dans la forme et, par conséquent, le fond des propos prêtés
aux prévenus s'en trouve modifié sans que ceux-ci en soient
conscients ou informés. . Kab Nat-Iraten |