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-LE MIROIR AUX ALOUETTES.
-La simplicité se perd. Il n'y a plus de vacances qu'aux Bermudes, Tahiti ou 1'Ile Maurice. Et pourtant l'hexagone offre une variété infinie de formules. Parmi elles, la plus simple est celle des gîtes ruraux.
pnha n°60, septembre 1995

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-------La simplicité se perd. Il n'y a plus de vacances qu'aux Bermudes, Tahiti ou 1'Ile Maurice. Et pourtant l'hexagone offre une variété infinie de formules. Parmi elles, la plus simple est celle des gîtes ruraux.
-------Mais voilà, il faut accepter de renoncer aux grandes plages du bord de mer ou aux sports d'hiver dans les stations en vogue. Les loisirs sains et la grande nature n'en mettent pas plein la vue dans les détours d'une conversation sophistiquée. Renoncer à la télévision, aux "booms" dans les night-clubs, aux casinos (même si on n'y joue
fas), aux déambulations nocturnes devant ou dans les grands palaces, aux clinquants et tintamares en tous genres, c'est prendre le risque de passer pour un pauvre demeuré ou un laissé pour compte.
-------Et pourtant ! L'abandon du lave-vaiselle est déjà un premier signe de liberté. Le réveil au chant du coq, les odeurs de la nature, notamment celles des sous-bois et des fleurs des champs, le murmure des ruisseaux dans la campagne ou du vent dans les ramures, le chant des oiseaux et les cris de toute la faune nocturne, sans compter que le spectacle merveilleux d'une voûte céleste éblouissante et infinie est un trésor fabuleux à la portée de tout le monde et... de toutes les bourses.
-------Dans nos montagnes de Kabylie, cette vie près de la nature avait un sens. On savait l'apprécier. Elle nous comblait de plaisir et de joie. -------La ville ? Nos grands anciens nous recommandaient de nous en méfier. Beaucoup d'entre eux ne savaient pas en parler autrement qu'en l'assimilant à de la prostitution. Ils prétendaient que, tôt ou tard, on finissait toujours par y être corrompu. A la limite, ils admettaient son existence comme un pis-aller, ou un mal nécessaire, - comme la prostitution -, mais recommandaient toujours de ne jamais se couper de la nature, de la campagne, et des activités agrestes, surtout pour se "re-sourcer". Notre cordon ombilical nous rattachait plus à l'habitat individuel horizontal qu'aux blocs collectifs verticaux. Nos loisirs nous amenaient davantage vers le plein air champêtre que vers le confinement dans des zones de population à forte odeur d'air vicié ou de gaz d'échappement.
 

-------Faut-il pour autant jeter la pierre aux citadins dont le gagne-pain les y maintient par la force des choses ? Que non pas. Mais il se trouve que des villes ont un trop plein d'inactifs et que des secteurs d'activités diverses, situés hors des cités, manquent de candidats possédant un tant soit peu de connaissances aussi bien générales que professionnelles. Il y en a des maisons à entretenir ou à restaurer, il y en a des métiers à relancer, il y en a des chemins à parcourir pour trouver ou retrouver l'épanouissement de la paix.
-------Seulement, il faut savoir redevenir simple et solide ; simple dans son cadre de vie et dans ses prétentions, solide dans l'exercice de travaux impliquant des connaissances générales et une formation professionnelle dont la conjugaison procure la force de caractère qui mène à la libération et à la liberté.
-------Le tout est de savoir s'investir et consentir beaucoup de sacrifices pour conquérir cette formation et ces connaissances de base valorisantes mais qui ne tomberont jamais toutes rôties du ciel. Et des gens qui ont un tel bagage et de telles compétences, les journaux sont pleins d'organismes qui les recherchent à travers le monde entier.
-------Admirable mouvement que celui-ci du compagnonnage ; que n'a-t-il les moyens de réaliser cette mission au bénéfice de tous nos jeunes les plus méritants et les plus désemparés ? Nous disons bien les plus méritants... car, dans la vie, il faut d'abord mériter ce qu'on recherche.
-------Et le mérite, ça se mérite, ça s'acquiert et ça se défend.

Wynna Nat Iraten