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site le 14/02/2002
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--------Dans
cette bonne vieille grande Kabylie, il a toujours couru une légende
sur "les chèvres d'Orféa". Personne ne sait si le
nom d'Orféa représente l'identité d'un quelconque propriétaire
ou d'un village auquel ces animaux auraient appartenu. Mais le fait est
que, chaque fois que cette histoire est venue en discussion, immanquablement,
les interlocuteurs se sont divisés en clans : ceux qui prenaient fait et cause pour la liberté de pacage de ces gentilles petites bêtes afin de les rendre productives en lait et bonne chair, et ceux qui en tenaient pour la protection de la nature contre ces ravageuses dévastatrices. Les palabres ont même souvent dégénéré en bagarres alors que ni les animaux ni le patrimoine en question n'appartenaient aux antagonistes. Cette anecdote a souvent caractérisé l'esprit et le comportement des Kabyles, prompts à s'enflammer pour des causes qui ne sont pas les leurs. Ils en oublient facilement de se concentrer sur ce qui leur fait cruellement défaut. --------Cela s'est vérifié sur des siècles et des millénaires. Lorsqu'il y a plusieurs milliers d'années, en Egypte, c'est à dire en cette partie Est de l'Afrique berbère, un différend s'instaurait entre les deux composantes de la population locale, à savoir les Tjehenou sédentaires et les Tjemehou nomades, il se trouvait toujours quelques groupes de Mashawash berbères numido-libyens pour aller s'y interposer en justiciers. Plus tard, lorsque les Grecs ont entrepris la colonisation du Proche-Orient à travers l'occupation ionienne, des corps expéditionnaires berbères sont allés en découdre avec les intrus. A l'occasion des démêlés entre Phéniciens et Romains, voici plus de deux mille ans, ce sont les troupes numides de Massinissa qui ont permis aux Carthaginois de Hannibal de gagner la deuxième guerre punique. ,Cet épisode a marqué l'esprit des Berbères de façon très particulière puisque leur engagement dans cette aventure aux côtés des Phéniciens était lié à une promesse faite par le Sénat de Carthage de leur attribuer la citoyenneté carthaginoise en cas de victoire commune contre les Romains. --------Hélas ! Hélas!, une fois cette victoire acquise , les Berbères se sont trouvés renvoyés dans leur foyer comme des mal-propres et sans la citoyenneté promise.Et que croyez-vous qu'il soit advenu avec la France après les deux guerres mondiales de 1914-1918 et 1939-1945 ? --------Exactement " kif-kif".Drôle de similitudes à deux millénaires d'intervalle. --------Quelles ont été les conséquences de ces reniements ? Sans le secours et le concours actif des Berbères les Phéniciens ont fini pas perdre leur colonisation nord-africaine ; sans compte que Carthage, phare-symbole, a été détruite. --------Sans le secours et le concours des Berbères, les Français ont fini par perdre leur colonisation nord africaine ; sans compter que le français, phare-symbole, est en cours de démolition. |
--------Après
la disparition de Carthage que Massinissa trahi, avait tout de même
regrettée pour des raisons sentimentales, le vieux monarque avait
pris soin de consolider auprès de ses compatriotes, la Démocratie
en instituant des Assemblée délibératives, et la
République, en séparant les trois pouvoirs : législatif,
exécutif, judiciaire. C'est précisément ce que la
France s'est dépchée de démolir lors de sa guerre
d'Algérie en 1830, en instituant des Bureaux arabes d'administration
omnipotente là où l'autorité s'exerçait, depuis
la nuit des temps, à travers un système de Démocratie
et de République. Inutile de parler de la suite, elle est cruellement
présente dans tous les esprits. Wynna Nat-Iraten |