-----Il
arrive souvent qu'un enfant, en grandissant, vous échappe complètement.
Il faut alors une circonstance fortuite pour qu'un retour au bercail donne
la sensation d'un produit nouveau qui vous vient de l'étranger.
Il en est de même avec les inventions que d'autres vous empruntent
et vous déversent, ensuite,comme une nouveauté de leur cru.
-----C'est
à peu près ce qui arrive avec Halloween. Remontons à
la source.
-----Il était
une fois, à la fin du V' siècle, un Pape nommé GELASE,
dont le Pontificat est classé en n°49 sur la liste officielle
de l'ANNUARIO PONTIFICIO. Sa Sainteté a laissé, entre autres
souvenirs restés dans le domaine des traditions populaires, un
geste perpétué sous forme de coutume dont l'aspect, devenu
folklorique, a forcément subi des déformations à
travers les pays, les âges et les générations.
-----Voici
ce qui s'est passé initialement. La ferveur des masses en matière
de foi s'est souvent traduite par des fêtes, des rassemblements,
des processions, des pèlerinages ou autres gestes manifestant la
soumission des croyants. Et c'est précisément au cours de
l'une de ces visites au Pape de l'époque, que le Souverain Pontife
s'est enquis de ce qui s'appelle aujourd'hui "le moral des troupes".
Il s'est avéré que le sort des jeunes enfants, noyés
au milieu de cette foule, méritait une attention particulière.
A partir du cas des enfants, le Pape a estimé que c'était
toute l'assemblée qui devait être l'objet d'un geste spécial.
C'est ainsi que Sa Sainteté a donné des instructions pour
que des crêpes soient servies aux adultes et des sucreries distribuées
aux enfants.
-----Finalement,
pour montrer leur amour envers les enfants, les adultes leur offrirent
également les crêpes qui leur avaient été attribuées.
C'est ainsi que, depuis cet événement, dans les villes et
les villages qui ont entendu parler de cette affaire, s'est instituée
une coutume de distribution, à une certaine date, soit de crêpes,
soit de bonbons, aux enfants qui visitent les maisons de toutes les familles
de la cité.
-----Pendant
toute mon enfance, dans ma Kabylie natale, j'ai toujours vu se perpétuer
cette tradition qui met en scène des groupes composés, séparément,
et, au maximum, d'une dizaine d'enfants, qui déambulent d'une porte
d'entrée d'habitation à l'autre, pour y tambouriner légèrement,
et débiter quelques mots délicats en forme de quémande
respectueuse. Leur récompense était un lot de crêpes
fines, maintenues au chaud par la maîtresse de maison qui se considérait
honorée par ces visites. Cette cérémonie s'appelait
TAÂCHOURT. Quel rapport avec cette rubrique sur les Berbères
et ce titre HALLOWEEN ? Ce Pape GELASE était Berbère. Pour
être juste et tant soit peu complet sur le sujet, il existe aussi
une version laïque rattachant cette manifestation à des rites
païens. C'est possible. Et ce ne serait pas la première fois
que la religion aurait intégré, dans son calendrier, des
habitus déjà ancrés dans des traditions populaires.
Noël en est un exemple typique. Mais après tout, ce qui compte,
c'est la fête.
-----Joyeux
Halloween, et bon Noël.
Wynna Nat-IRATEN.
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