sur site le 16-3-2003
-L'Europe des Berbères
Gsell, Mercier, Boissière, et autres Aucapitaine, ou Carette, ont ouvert un véritable chantier culturel sur l'Afrique du Nord. Leurs travaux s'inscrivent dans le droit fil des analyses, (même si elles sont incomplètes), de l'historien Ibn Khaldoun.
pnha, n°84, nov 1997

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------Gsell, Mercier, Boissière, et autres Aucapitaine, ou Carette, ont ouvert un véritable chantier culturel sur l'Afrique du Nord. Leurs travaux s'inscrivent dans le droit fil des analyses, (même si elles sont incomplètes), de l'historien Ibn Khaldoun.
------Leur comparaison, à titre de complémentarité, a permis au Professeur Boulifa d'en noter les zones d'ombres et de lumières. D'autres recherches restent encore à faire. D'ores et déjà, il apparaît possible d'en tirer quelques leçons aussi bien pour des faits relatifs à la Berbérie, notamment de Kabylie, qu'à d'autres régions situées hors d'Afrique. C'est précisément le cas pour faire la lumière dans cette controverse survenue à propos des populations du Massif des Maures, en Provence, de la Gaule. Tous les historiens qui ont relaté les différentes péripéties advenues en Méditerranée, au cours des 3 guerres puniques, ont précisé que
------* - La première d'entre elles s'est déroulée directement entre Phéniciens et Romains. Elle a vu la victoire du peuple le plus guerrier et le mieux organisé des deux pour le combat, à savoir les Romains ;
------* - La 2è a vu s'affronter les forces des mêmes antagonistes, sauf que les armées de Carthage étaient principalement composées de combattants berbéro-numides rompus aux techniques de la guerre. Dès lors, la victoire est revenue aux Phéniciens, à titre de revanche ;
------* - Le 3è épisode, qui pourrait se dénommer "la belle", s'est, de nouveau, réduit aux seules forces belligérantes carthaginoises et romaines. Tout comme lors de la première rencontre, en tête-à-tête Rome-Carthage, l'affrontement direct et sans apport extérieur s'est, de nouveau, traduit par la victoire des Romains.

------C'est ainsi qu'a été enregistrée la première intrusion des
Berbères dans l'histoire écrite du monde occidental.
Les Romains l'ont compris et, après maints démêlés avec ces Africains, ils ont fini par en faire des alliés. Désormais, ces deux peuples vont s'unir pour conjuguer leurs moyens et faire de "leur Occident" une force qui va s'imposer au monde. C'est ainsi que les Romains vont agir en Berbérie pour en piloter le développement et, de leur côté, les Berbères vont, à plusieurs reprises, diriger l'Empire romain pour le faire rayonner depuis la Mer Noire jusqu'à l'Océan Atlantique, ainsi que de la calotte glaciaire jusqu'aux sables brûlants du désert du Sahara. Dans la même foulée, ces Africains répandront, sur leurs lieux d'implantation, cette nouvelle doctrine religieuse dénommée l'Eglise chrétienne catholique.

 

------Mais les peuples sont comme les chevaux de race : il y en a de dociles et de rétifs. De son côté, la Pax Romana se devait d'être sans faiblesse avec les rétifs. Voilà pourquoi les Empereurs condamnaient sans merci à la persécution mortelle les trublions les plus irréductibles, ou à la simple déportation ceux qui acceptaient des mesures de rachat. Dans cette dernière catégorie se sont trouvées incluses des populations transplantées depuis le Proche-Orient vers l'Europe centrale, Quifs et Cyriaques), des familles et des villages de l'Europe méridionale vers l'Ouest de la Gaule, (fondation de Nantes), des groupements complets de populations de Numidie vers le Sud de la Gaule ou, carrément, en Albion et au Pays de Galles. Les éléments "déportés" vers l'Angleterre y ont été répartis par l'Empereur berbère lui-même, Septime Severe. Quant à ceux dirigés vers la Gaule, ils y ont été insérés territorialement par son fils et futur successeur, né à Lyon, Caracalla, lequel les a agglomérés aux anciens Numides rescapés de la 2è guerre punique qu'ils ont gagnée et après laquelle ils ont décidé de s'installer en Europe pour fonder les 2 colonies connues sous le nom de : la Maurienne, en Alpes de Savoie, et le Massif des Maures, en Provence.
------Quant aux Papes berbères, ils n'ont pas voulu être en reste. Ils ont institué une Eglise à Digne pour rayonner sur la Gaule à l'égale de Carthage sur l'Afrique. A cet effet, ils y ont affecté des Evêques africains, notamment : Marcellin, Vincent, et Domnin, en liaison avec d'autres ecclésiastiques de cette même origine, installés en Aquitaine, et dans le Centre.
------Pour ce qui est du Massif des Maures, la tribu la plus caractéristique a été celle "prélevée" en Kabylie du Djurdjura, et connue sous le nom local de At'Fraoussen, lequel nom a été romanisé, lors de la déportation, en Farassen et Faraxen, avant de donner en gaule : Fraxinet, devenu Freinet, puis, reconverti en : La Garde-Freinet. Sur ce sujet, ceux et celles qui amalgament ces authentiques Maures avec des Sarrasins teintés de religion arabiste, asiatique, et orientaliste, devraient savoir qu'en cette haute époque de la Gaule, l'Islam n'existait pas encore. Leur confusion fait fi d'un millénaire d'histoire humaine. Par contre, ce sont bien ces Maures qui ont christianisé et latinisé les Gaulois ; (lire la Vie des saints et des Bienheureux).

Wynna Nat-Iraten