Ben Aknoun - Châteauneuf, El-Biar
M. NAEGELEN a posé la première pierre du futur lycée d'enseignement franco musulman
" La France aura la fierté d'avoir instauré dans ce pays l'instruction des hommes et des femmes, la
double culture et la synthèse de l'Orient et de l'Occident "

Echo du 1-3-1951 - Transmis par Francis Rambert

ÉVENEMENT RICHE DE CONSÉQUENCES
POUR L'ÉVOLUTION CULTURELLE DE CE PAYS
M. NAEGELEN a posé la première pierre du futur lycée d'enseignement franco musulman
" La France aura la fierté d'avoir instauré dans ce pays l'instruction des hommes et des femmes, la
double culture et la synthèse de l'Orient et de l'Occident "
M. E NAEGELEN

Le ministre Naegelen a posé hier matin, à la cité universitaire de Ben Aknoun., la première pierre du premier lycée d'enseignement franco-musulman.
Désormais. le jeune musulman pourra, tout en conservant l'enseignement islamique, entrer dans nos
universités et se spécialiser dans la branche de son choix.
" La France, a déclaré le Gouverneur général, aura la fierté d'avoir instauré dans ce pays ce qu'il n'a
guère connu dans le passé : l'instruction des hommes et des femmes, la double culture et la synthèse de l'Orient et de l'Occident. "
TROIS CENT QUINZE INTERNES
Le Gouverneur général, accueilli par les autorités et les étudiants, examine tout d'abord les plans du
nouvel édifice et écoute avec intérêt, les explications de l'architecte, M. Lathuillière, avant de poser la première pierre.
Le nouveau lycée franco-musulman. qui pourra recevoir environ 500 élèves. mettra 315 lits à la disposition des internes.
Cet établissement préparera, avec les programmes de culture moderne et en respectant la culture traditionnelle, au baccalauréat.
Ainsi se réalise le vœu de M. Ibnou Zekri, directeur de la medersa,


N.B : CTRL + molette souris = page plus ou moins grande
TEXTE COMPLET SOUS L'IMAGE

mise sur site : mai 2022

900750
retour
 


M. NAEGELEN a posé la première pierre du futur lycée d'enseignement franco musulman




M. NAEGELEN a posé la première pierre du futur lycée d'enseignement franco musulman


M. NAEGELEN a posé la première pierre du futur lycée d'enseignement franco musulman
ÉVENEMENT RICHE DE CONSÉQUENCES
POUR L'ÉVOLUTION CULTURELLE DE CE PAYS
M. NAEGELEN a posé la première pierre du futur lycée d'enseignement franco musulman
" La France aura la fierté d'avoir instauré dans ce pays l'instruction des hommes et des femmes, la
double culture et la synthèse de l'Orient et de l'Occident "
M. E NAEGELEN

Le ministre Naegelen a posé hier matin, à la cité universitaire de Ben Aknoun., la première pierre du premier lycée d'enseignement franco-musulman.
Désormais. le jeune musulman pourra, tout en conservant l'enseignement islamique, entrer dans nos
universités et se spécialiser dans la branche de son choix.
" La France, a déclaré le Gouverneur général, aura la fierté d'avoir instauré dans ce pays ce qu'il n'a
guère connu dans le passé : l'instruction des hommes et des femmes, la double culture et la synthèse de l'Orient et de l'Occident. "
TROIS CENT QUINZE INTERNES
Le Gouverneur général, accueilli par les autorités et les étudiants, examine tout d'abord les plans du
nouvel édifice et écoute avec intérêt, les explications de l'architecte, M. Lathuillière, avant de poser la première pierre.
Le nouveau lycée franco-musulman. qui pourra recevoir environ 500 élèves. mettra 315 lits à la disposition des internes.
Cet établissement préparera, avec les programmes de culture moderne et en respectant la culture traditionnelle, au baccalauréat.
Ainsi se réalise le vœu de M. Ibnou Zekri, directeur de la medersa,
M. IBNOU ZEKRI
Dans son allocution, M. Ibnou Zekri remercie le gouvernement français qui s'est penché avec sollicitude sur ce problème et rend hommage å M. Naegelen pour ses efforts en faveur du projet d'unification de l'enseignement.
Après avoir fait l'historique des medersas, depuis un siècle, l'orateur ne cache pas ses regrets en
pensant qu'il faudra bientôt s'éloigner du vieux bâtiment de Sidi-Abderrhaman et de son mausolée,
mais il dit aussi la satisfaction qu'il éprouve par le choix du nouvel emplacement.
" Là, dit-il s'unissent les bonnes volontés, là s'unissent nos âmes faites pour s'entendre. "
M. LE RECTEUR GAU
A son tour, M. le recteur Gau rend un vibrant hommage à M. Naegelen et souligne l'importance
de l'événement de ce jour, " le plus riche de conséquence pour l'évolution culturelle de ce pays ". Et il rappelle les efforts déployés par le Gouvernement général pour la réforme des medersas.
Bientôt sortira une élite qui aura acquis une double formation et une double culture.
Le recteur, se tournant vers M. Naegelen. déclare : " Vous n'avez pas seulement travaillé à abattre
les barrières qui séparaient deux cultures, mais a faire concourir ces deux cultures au progrès commun pour le bien de tous ".
LA RÉPONSE DE M. NAEGELEN
" J'éprouve, dans le geste symbolique que je viens d'accomplir et qui consacre la naissance d'une magnifique école française, une joie qu'il m'est difficile d'exprimer et que partageront tous les hommes de bonne foi et tous les serviteurs de 1'Algérie et de la France ", dit M. Naegelen.
Évoquant l'effort de la France dans le domaine de l'instruction. Il ajoute :
" L'enseignement des medersas n'a pas cessé de se rapprocher des normes françaises de l'enseignement secondaire et leur personnel est maintenant intégré dans les cadres du second degré.
Nos medersas ont formé l'élite intellectuelle arabe-française de ce pays et je me plais à rendre hommage à ces fonctionnaires de la Justice, de l'Enseignement, de l'Administration civile, d'origine musulmane qui, dans les villes comme dans les bleds les plus reculés, représentent l'idée française.
Il est normal que nous ayons le souci de garder a l'Algérie cette pépinière de fonctionnaires spécialisés. mais il est aussi normal que nous songions à lui offrir des débouchés mieux adaptés aux exigences du temps. "
Aussi M. Naegelen est-il heureux d'annoncer que le décret qui consacre cette réforme a reçu l'accord de tous les ministres intéressés et de faire part de cette nouvelle qui lui est parvenue la veille au soir.
" Désormais, poursuit-il, dans les lycées d'enseignement franco-musulman, le jeune musulman recevra une formation qui sera sanctionnée par le baccalauréat, ce qui lui permettra, s'il le désire, d'entrer dans nos universités et de se spécialiser dans la branche de son choix. Je conseillerai même aux jeunes Français d'origine d'aller, eux aussi, sur les bancs de ces lycées franco-musulmans, acquérir une culture arabe et française et se préparer dans les meilleures conditions àl une carrière algérienne d'administrateur, de magistrat, de professeur, d'avocat ou de médecin. "
M_ Naegelen pense aussi à la femme et à la jeune fille musulmane qu'il voudrait voir bénéficier de
cette nouvelle institution. Il voit dans l'ancienne medersa, devenue libre, le premier lycée d'enseignement franco-musulman de jeunes filles et formule le vœu que ce deuxième projet se réalise rapidement.
LES PERSONNALITÉS
Autour de M. Naegelen. accompagné du capitaine Granger, nous avons noté parmi les personnalités:
MM. Marcel Béiaïche, vice-président de l'Assemblée algérienne, et de nombreux élus : M. Roux, préfet d'Alger, accompagné de M. Genton, directeur du cabinet ; le recteur Gau ; le professeur Sarrouy, doyen de la Faculté de médecine et de pharmacie ; Breton. doyen de la Faculté de droit ; Royer, doyen de la Faculté des sciences ; Ferrando, maire d'El-Biar ; Ibnou Zekri. directeur de la medersa ; Bouvier, inspecteur des medersas ; le cadi Tchanderli ; Bernasconi, avocat général, représentant le procureur général ; Durand, premier président de la cour d'appel ; le commandant
Core, représentant le général commandant la Ve région aérienne ; les grands muphtis Baba Ameur et El Hassimi.