boulevard Bru
La CATASTROPHE de "LA CARRIÈRE " à Belcourt
A Alger, un éboulement de terrain fait de nombreuses victimes.

A peine le souvenir du sinistre de la rue des Consuls commençait-il à s'estomper qu'une nouvelle catastrophe vient endeuiller Alger. Un éboulement de terrain s'est produit, samedi soir 27 décembre, au chemin Laurent-Pichat, ensevelissant un grand nombre d'indigènes sous une masse de rochers et de terre.

Il semble que ce grave accident soit dû aux infiltrations des pluies subites et torrentielles qui ont causé tant d'autres dégâts. Une partie de la colline dont la base était minée s'est détachée d'un seul bloc en une cassure très nette qui laisse voir, à mi-hauteur une bande calcaire. La masse des terres éboulées, formée d'énormes rochers et de tuf, peut être évaluée à plusieurs centaines de mètres cubes. Elle a glissé verticalement d'une hauteur moyenne de 20 mètres ensevelissant un café maure et trois baraquements. Le nombre certainement très élevé des victimes (on l'évalue à cinquante) est dû à la présence, au moment de la catastrophe, d'une noce indigène célébrée dans les gourbis se trouvant juste au-dessous de la villa Sésini. Le marié a eu, par miracle, la vie sauve. Quant à la jeune épousée, âgée de dix-sept ans, son cadavre a été retiré le premier des décombres. Il faudra attendre la fin du déblaiement pour être fixé sur le nombre des victimes.

Or, étant donné la déclivité du terrain et l'imposante masse de terres et de rochers recouvrant les cadavres, les recherches sont rendues difficiles et des précautions indispensables doivent être prises pour donner aux sauveteurs toutes garanties de sécurité.

Dès samedi soir, des équipes de terrassement fournies par les pompiers et la troupe, ont essayé de porter secours aux victimes. Malheureusement la certitude qu'aucune vie humaine ne pouvait être sauvée dès le début des opérations fit abandonner les recherches durant la nuit. Ce ne sont donc que des cadavres que l'on pourra retirer des décombres.

*** La qualité médiocre des photos de cette page est celle de la revue. Nous sommes ici en 1931. Amélioration notable plus tard, dans les revues à venir. " Algeria " en particulier.
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TEXTE COMPLET SOUS L'IMAGE.

Voir ce qu'en dit l'ÉCho d'Alger sur la même catastrophe.
Afrique du nord illustrée du 3-1-1931 - Transmis par Francis Rambert

mise sur site : juin 2021

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A Alger, un éboulement de terrain fait de nombreuses victimes.

A Alger, un éboulement de terrain fait de nombreuses victimes.

A peine le souvenir du sinistre de la rue des Consuls commençait-il à s'estomper qu'une nouvelle catastrophe vient endeuiller Alger. Un éboulement de terrain s'est produit, samedi soir 27 décembre, au chemin Laurent-Pichat, ensevelissant un grand nombre d'indigènes sous une masse de rochers et de terre.

Il semble que ce grave accident soit dû aux infiltrations des pluies subites et torrentielles qui ont causé tant d'autres dégâts. Une partie de la colline dont la base était minée s'est détachée d'un seul bloc en une cassure très nette qui laisse voir, à mi-hauteur une bande calcaire. La masse des terres éboulées, formée d'énormes rochers et de tuf, peut être évaluée à plusieurs centaines de mètres cubes. Elle a glissé verticalement d'une hauteur moyenne de 20 mètres ensevelissant un café maure et trois baraquements. Le nombre certainement très élevé des victimes (on l'évalue à cinquante) est dû à la présence, au moment de la catastrophe, d'une noce indigène célébrée dans les gourbis se trouvant juste au-dessous de la villa Sésini. Le marié a eu, par miracle, la vie sauve. Quant à la jeune épousée, âgée de dix-sept ans, son cadavre a été retiré le premier des décombres. Il faudra attendre la fin du déblaiement pour être fixé sur le nombre des victimes.

Or, étant donné la déclivité du terrain et l'imposante masse de terres et de rochers recouvrant les cadavres, les recherches sont rendues difficiles et des précautions indispensables doivent être prises pour donner aux sauveteurs toutes garanties de sécurité.

Dès samedi soir, des équipes de terrassement fournies par les pompiers et la troupe, ont essayé de porter secours aux victimes. Malheureusement la certitude qu'aucune vie humaine ne pouvait être sauvée dès le début des opérations fit abandonner les recherches durant la nuit. Ce ne sont donc que des cadavres que l'on pourra retirer des décombres.

Les causes de ce terrible accident ne sont pas seulement d'origine naturelle. Depuis plusieurs années les indigènes qui habitaient à l'endroit sinistré retiraient de la falaise les pierres calcaires nécessaires à la consolidation de leurs misérables gourbis. La muraille de terre ainsi sapée par le bas n'avait plus d'assise ferme et pouvait être comparée aux rivages que la mer mine incessamment. Les pluies en s'infiltrant ont occasionné la chute de la masse affouillée.
La tâche des sauveteurs sera longue et pénible. Leur sécurité ne pouvant être absolument garantie, le travail ne s'effectue que de jour.

Le triste enseignement de l'éboulement de la colline de Fourvières a permis cependant de prendre toutes dispositions utiles afin d'éviter de nouveaux accidents. Un clairon est chargé d'observer, sans relâche la falaise abrupte qui domine les équipes au travail et, à la moindre alerte, une sonnerie ferait s'éloigner tous ceux qu'un danger quelconque pourrait menacer.

Les pompiers et la troupe, guidés par leurs chefs ne cessent de creuser l'énorme amas de tuf. M. Leballe ayant mis à leur disposition du matériel Decauville et des perforatrices, des blocs de rochers sont désagrégés, et emportés dans des wagonnets. Avec une énergie et un dévouement inlassables, les équipes de sauveteurs se hâtent en silence.

Les personnalités officielles, qui dès l'annonce delà catastrophe, s'étaient rendues sur les lieux du sinistre, viennent chaque jour constater les progrès accomplis dans le déblaiement. La foule des curieux maintenue par un barrage de police se presse, anxieuse, aux environs des chantiers. Mais de nombreux jours s'écouleront sans doute encore avant qu'il soit possible de dégager les cadavres.

La population, entièrement indigène, de ce quartier populeux, est encore sous la menace d'une nouvelle catastrophe. Dans la journée du trente, des fissures se sont produites dans de nombreux murs de soutènements juste au-dessous de la masse éboulée. Le choc formidable de la terre écroulée en est sans doute la cause. Toujours est-il que les autorités se sont hâtées de prendre toutes les mesures indispensables afin d'éviter de nouvelles pertes de vies humaines. Étant donné les défectuosités du terrain et les conditions exécrables dans lesquelles vivent les indigènes parqués à cet endroit, il est à souhaiter que cet agglomérat de gourbis soit livré lui aussi à la pioche des démolisseurs. De cette façon, d'autres catastrophes ne seraient plus à redouter et la salubrité publique ne pourrait qu'y gagner beaucoup.