Aménagements hydroélectriques d'Algérie

D'Oran à Tiaret, barrage Saint Denis du Sig ou des Cheurfas

Guides bleus 1955, Hachette : Etabli en 1849, a été plusieurs fois refait depuis. Sa hauteur de 27 m retient une capacité de 6 millions de m3, qui permettent d'iiriguer 8.000 ha.

mise sur site le 7-2-2012
2.- Barrage du Sig.
Afrique du nord illustrée du 4-10-1930 - Transmis par Francis Rambert
juin 2021



Dès la conquête de l'Algérie, la politique de l'eau a été l'objet d'une étude minutieuse de la part des pouvoirs publics.

L'une des premières et des plus belles réalisations de l'époque fut sans contredit l'établissement de ce fameux barrage du Sig qui permit une fertilisation rapide et rationnelle de la magnifique plaine environnante.

L'Illustration lui consacra un article très documenté dans son numéro du 20 avril 1845. Nous nous faisons un plaisir de reproduire ce précieux document, persuadés qu'il saura intéresser plus d'un de nos lecteurs.

La domination française en Algérie semble se consolider chaque jour davantage par l'influence des mœurs, des usages et de la civilisation européenne. Nous trouvons incessamment des preuves nouvelles de cette espèce de transformation sociale dans les nombreux journaux qui apparaissent de toutes parts en Afrique : " le Moniteur Algérien ", " l'Akbar ", " le Safsaf ", " la Seybouse ", " l'Écho d'Oran ", " la France Algérienne ", " le Courrier d'Afrique ", " l'Écho de l'Atlas ", indépendamment de " l'Algérie " et de " l'Afrique ", qui se publient à Paris. Tantôt ce sont les fêtes du carnaval qui attirent les indigènes au milieu de nos garnisons et de nos camps; tantôt des chefs arabes eux-mêmes, comme les quinze cheikhs ou caïds des environs de Guelma, se réunissent et se cotisant pour offrir à leur tour un bal, avec ambigu et vin de Champagne, aux colons et à la garnison.

Et qu'on ne s'imagine pas, comme le faisait remarquer dernièrement, avec raison, " la Seybouse ", que les Arabes ne progressent à notre contact que dans le goût des plaisirs. Une tendance générale vers tout ce qui est utile se manifeste parmi eux de plus en plus. Ainsi, au lieu de se contenter, comme jadis, pour la construction de leurs maisons, de quelques mauvaises murailles de boue, ils commencent à employer nos entrepreneurs et nos maçons européens et à construire avec goût, même avec un certain luxe, des corps de bâtiments vastes et commodes. Ils comprennent parfaitement aussi que les routes et les ponts ne sont pas seulement des moyens créés par nous pour aller les chercher au loin et les soumettre plus facilement, mais qu'ils sont encore de puissantes ressources pour les travaux d'agriculture, pour la célérité et la sécurité des communications entre eux. Jusqu'ici les ruisseaux et les rivières leur opposaient, dans leurs crues rapides, des obstacles presque insurmontables, alors que leurs besoins les appelaient soit à la ville et au marché, soit dans les tribus. Ils sentent à présent les avantages de franchir ces obstacles en toute saison, et ils viennent sous l'heureuse inspiration de M. le général Randon, de laisser construire, à leurs frais, dans la plaine de Bône, trois ponts sur des ruisseaux fréquemment traversés par eux durant l'été, et trop profonds dans l'hiver pour offrir des gués sûrs. Chacun s'est montré satisfait de payer sa quote-part de la dépense qu'ont occasionnée ces petits, mais utiles travaux. Les avances faites ont été remboursées avec autant de régularité que d'empressement par l'entremise des cheikhs et des caïds qui n'ont eu à prélever qu'environ un franc par tente.
Les Arabes ne veulent pas s'arrêter là ; de tous côtés, on est surpris de les entendre proposer d'établir, également à leurs frais, par les soins de l'Administration, d'autres ponts semblables dans les lieux où ils les croient nécessaires; ils vont même jusqu'à proposer de contribuer à la construction des ponts plus importants et plus dispendieux à élever sur les grandes rivières d'Algérie.
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D'Oran à Tiaret, barrage Saint Denis du Sig ou des Cheurfas

 

 


Barrage des Cheurfas
Barrage des Cheurfas


Barrage du Sig.

Dès la conquête de l'Algérie, la politique de l'eau a été l'objet d'une étude minutieuse de la part des pouvoirs publies.

L'une des premières et des plus belles réalisations de l'époque fut sans contredit l'établissement de ce fameux barrage du Sig qui permit une fertilisation rapide et rationnelle de la magnifique plaine environnante.

L'Illustration lui consacra un article très documenté dans son numéro du 20 avril 1845. Nous nous faisons un plaisir de reproduire ce précieux document, persuadés qu'il saura intéresser plus d'un de nos lecteurs.

La domination française en Algérie semble se consolider chaque jour davantage par l'influence des mœurs, des usages et de la civilisation européenne. Nous trouvons incessamment des preuves nouvelles de cette espèce de transformation sociale dans les nombreux journaux qui apparaissent de toutes parts en Afrique : " le Moniteur Algérien ", " l'Akbar ", " le Safsaf ", " la Seybouse ", " l'Écho d'Oran ", " la France Algérienne ", " le Courrier d'Afrique ", " l'Écho de l'Atlas ", indépendamment de " l'Algérie " et de " l'Afrique ", qui se publient à Paris. Tantôt ce sont les fêtes du carnaval qui attirent les indigènes au milieu de nos garnisons et de nos camps; tantôt des chefs arabes eux-mêmes, comme les quinze cheikhs ou caïds des environs de Guelma, se réunissent et se cotisant pour offrir à leur tour un bal, avec ambigu et vin de Champagne, aux colons et à la garnison.

Et qu'on ne s'imagine pas, comme le faisait remarquer dernièrement, avec raison, " la Seybouse ", que les Arabes ne progressent à notre contact que dans le goût des plaisirs. Une tendance générale vers tout ce qui est utile se manifeste parmi eux de plus en plus. Ainsi, au lieu de se contenter, comme jadis, pour la construction de leurs maisons, de quelques mauvaises murailles de boue, ils commencent à employer nos entrepreneurs et nos maçons européens et à construire avec goût, même avec un certain luxe, des corps de bâtiments vastes et commodes. Ils comprennent parfaitement aussi que les routes et les ponts ne sont pas seulement des moyens créés par nous pour aller les chercher au loin et les soumettre plus facilement, mais qu'ils sont encore de puissantes ressources pour les travaux d'agriculture, pour la célérité et la sécurité des communications entre eux. Jusqu'ici les ruisseaux et les rivières leur opposaient, dans leurs crues rapides, des obstacles presque insurmontables, alors que leurs besoins les appelaient soit à la ville et au marché, soit dans les tribus. Ils sentent à présent les avantages de franchir ces obstacles en toute saison, et ils viennent sous l'heureuse inspiration de M. le général Randon, de laisser construire, à leurs frais, dans la plaine de Bône, trois ponts sur des ruisseaux fréquemment traversés par eux durant l'été, et trop profonds dans l'hiver pour offrir des gués sûrs. Chacun s'est montré satisfait de payer sa quote-part de la dépense qu'ont occasionnée ces petits, mais utiles travaux. Les avances faites ont été remboursées avec autant de régularité que d'empressement par l'entremise des cheikhs et des caïds qui n'ont eu à prélever qu'environ un franc par tente.
Les Arabes ne veulent pas s'arrêter là ; de tous côtés, on est surpris de les entendre proposer d'établir, également à leurs frais, par les soins de l'Administration, d'autres ponts semblables dans les lieux où ils les croient nécessaires; ils vont même jusqu'à proposer de contribuer à la construction des ponts plus importants et plus dispendieux à élever sur les grandes rivières d'Algérie.

Mais, de tous les travaux d'utilité publique exécutés jusqu'à ce jour, il n'en est pas, après les routes, qui aient plus vivement impressionné les Arabes et excité à un plus haut degré leur reconnaissance, que ceux du barrage du Sig.

La vaste plaine du Sig qu'on traverse pour aller d'Oran à Mascara, a environ 28 kilomètres de longueur depuis le point où la rivière sort des montagnes jusqu'à son confluent avec l'Habra. Sa largeur varie de 12 à 16 kilomètres. Cette plaine a été de tout temps d'une grande fertilité. Les Turcs y avaient établi un système de canaux d'irrigation par les eaux du Sig, que des barrages construits à trois reprises différentes et successivement détruits par la violence du courant, élevaient à une hauteur considérable. Les traces de ces barrages attestent l'importance que les indigènes attachaient aux irrigations. Le troisième barrage, renversé il y a environ cinquante ans, après neuf années d'existence, avait, dans cet espace de temps, changé complètement l'aspect de la vallée, qui s'était couverte d'habitations et de riches cultures. Cette fertilité, dont le souvenir est resté dans le pays, a disparu avec la cause qui l'avait fait naître, et la plaine du Sig, naguère le grenier d'Oran, est redevenue en grande partie inculte comme elle l'était auparavant.

La nombreuse et riche tribu des Garabas, qui habite cette plaine, ayant demandé que le barrage fût rétabli, offrit en même temps de concourir à l'exécution des travaux par la fourniture gratuite de la pierre, de la chaux, du sable et d'une partie de la main-d'œuvre. Outre l'avantage de nous rattacher les arabes par des travaux qu'ils regardent comme un immense bienfait, le rétablissement du barrage du Sig avait aussi un puissant intérêt colonial. En effet, si une partie de la plaine est cultivée par les indigènes, l'autre appartient au Domaine, et le moment ne saurait être très éloigné d'y établir plusieurs centres de population européenne. L'Administration prépare un projet de colonisation de cette belle contrée. Sa position entre Mostaganem, Arzew et Oran, et les routes qui la traversent en rendent l'exécution possible dans un avenir prochain.

Le rétablissement du barrage présentait de grandes difficultés ; les ruines du dernier barrage prouvent la violence du fleuve quand les eaux sont grossies par les pluies d'hiver. Aussi n'a-t-on négligé aucune précaution pour donner à cet ouvrage toute la solidité désirable. On a choisi, pour l'emplacement du nouveau massif, un point où le lit de la rivière, avant de déboucher dans la plaine, se trouve resserré entre deux masses de rochers qui offrent le double avantage d'assurer contre les affouillements les extrémités de la digue, et de préserver, par leur élévation, le pays en aval des inondations, lorsque les eaux, pendant l'hiver, viendront à franchir la crête du barrage sur une hauteur de plusieurs mètres.

Cette large muraille, toute en pierre de taille liée par un ciment de pouzzolane factice, a dix mètres de hauteur au-dessus du fond du lit de la rivière et neuf mètres d'épaisseur sur quarante-quatre mètres de largeur. Construite au milieu de sources rapides et abondantes, il a fallu des efforts singuliers pour lui former des fondations solides en béton hydraulique et en pierre, et jetées à une profondeur de quatre mètres. Des aqueducs ménagés dans l'épaisseur de la maçonnerie, et garnis de vannes, permettent de vider le bassin d'amont. Deux massifs de maçonnerie, également munis d'aqueducs et de vannes, ont été établis de chaque côté du barrage, à l'origine des deux canaux d'irrigation, afin d'en fermer l'accès à l'eau au moment des grandes crues. Ces travaux ont coûté 150.000 francs.

En décembre 1844, toutes les rivières de la province d'Oran ont démesurément grossi. Les eaux du Rio-Salado se sont assez élevées pour passer au-dessus du tablier du pont jusqu'à une hauteur de quarante centimètres. Le pont du Chélif a été emporté, mais les flots ont été impuissants sur le barrage du Sig. Ce magnifique travail est à peine terminé, et déjà il a subi la plus grande épreuve qui puisse en garantir la durée, en résistant à l'impétuosité du torrent, sans éprouver le moindre dommage. Après avoir rempli le bassin naturel formé par le lit de la rivière, les eaux qui descendaient avec violence ont reflué à plus de quatre kilomètres en arrière, et n'ont pas tardé à dépasser le parement supérieur, malgré les quatre canaux de décharge ménagés dans l'épaisseur du barrage : elles ont coulé par dessus la maçonnerie sur une épaisseur de près de deux mètres.

En attendant les résultats matériels de cet ouvrage hydraulique, l'effet moral qu'il a produit sur les indigènes est très satisfaisant. Le barrage du Sig est un de ces monuments impérissables qui transmettra à la postérité la gloire du nom français et laissera de longs souvenirs comme les travaux gigantesques des Romains ; il honorera les ingénieurs auxquels est due la conception de ce projet et celui qui, sous leur direction, l'a fait exécuter : ce sont M. le capitaine Vauban, chef du Génie à Oran; M. Aucour, ingénieur des Ponts et Chaussées de la province, et M. le lieutenant du Génie Chaplain.
En 1845, on entreprendra les travaux d'irrigation projetés sur les deux rives du Sig et qui sont le complément indispensable du barrage. Un jaugeage calculé avec soin a fait connaître que, pendant les plus grandes sécheresses, le volume d'eau débité par le Sig n'était jamais moindre de 4 mètres 800 millimètres par minute, quantité qui suffit pour arroser convenablement une surface de terrain considérable.

Resserrée entre deux berges très élevées, la rivière du Sig s'élèvera à une hauteur assez grande, et sera assez abondamment fournie pour donner, d'avril en septembre, trois mètres cubes d'eau par seconde, et arroser quinze mille hectares de terres On comprend facilement de quelle richesse sera, pour cette contrée, une telle irrigation, et quelle prospérité elle apportera dans le village du Sig qui se forme sur le bord de la rivière, à une lieu du barrage. Déjà le fossé d'enceinte est presque entièrement creusé ; la grande route de Mascara à Oran traverse le village par le milieu ; à droite et à gauche se tracent les lots destinés aux colons. Auprès se trouve la forêt de Mouleï-Ismaël, qui fournira du bois en abondance, et plus tard sera une autre source de prospérité pour le pays par sa grande quantité d'oliviers.

Le voyage du Sig est facile à faire : aujourd'hui, une auberge est établie au Tlélat; des gardes sont placées de distance en distance pour la sécurité des voyageurs, et on peut parcourir toute cette route avec autant de tranquillité que les rues de Paris.

Le nouveau programme d'équipement d' "Electricité et Gaz d'Algérie " comporte, au cours des prochaines années, la réalisation d'un nouvel aménagement hydroélectrique de même échelle que celui de l'Oued Agrioun : l'Oued Djendjen Supérieur, dont les études et les travaux préparatoires (cités du personnel routes, réseau électrique, tension, galeries de reconnaissances, etc...) sont actuellement achevés, et les travaux de l'aménagement proprement dit prêts à démarrer.


-----------L'Oued Djendjen est une rivière dont les affluents supérieurs prennent leur source dans la région la plus arrosée d'Algérie (Monts Babor et Tabador) , Au confluent de ceux-ci (Oueds Bahra et Bou Lebssat), au lieu dit Merdj ez Erraguène, le bassin versant de 133 km2 reçoit un débit annuel moyen de 106 millions de m3. L'Oued Djendjen, dont le cours est d'abord dirigé dans le sens ouest-est, parallèlement à la côte s'incurve bursquement vers le nord au voisinage de Texenna pour se jeter dans la mer à l'est de Djidjelli ; à Merdj ez Erraguène, la distance à la mer, à vol d'oiseau n'est que d'une douzaine de kilomètres : d'où l'intérêt de dériver directement, en ce point, les eaux vers la mer, au village de Ziama-Mansouria : une longueur de dérivation de l'ordre de 13 km permet de réaliser une chute de 650 mètres environ.
-----------L'aménagement projeté comporte un grand barrage sis à Medj ez Erraguène : celui-ci du type barrage à voûtes multiples, sera établi sur des schistes de qualité satisfaisante, et sera formé de voûtes de 35 mètres de portée, d'épaisseur décroissant de 2,50 m à 1,20 m, reposant sur des contreforts, appuyés eux-mêmes sur des butées dites " actives " c'est-à-dire munies de vérins permettant de créer les réactions de poussée nécessaires à la stabilité de l'ouvrage.
-----------L'ouvrage sera construit en béton précontraint. Sa hauteur sous couronnement (cote 677) sera de 83 mètres, pour une hauteur de retenue de 81 mètres, la longueur en crête de 543 mètres. Sa capacité est de 250 millions de m3 : c'est donc un barrage de régularisation interannuel.
-----------L'évacuateur de crue, calculé pour un débit de 1.500 m3/sec. est formé d'un bloc central comportant trois passes équipées chacune d'une vanne segment de 10 mètres de largeur et de 8,80 mètres de hauteur. Le profil du déversoir est en " saut de ski ". Les vidanges de fond sont au nombre de 2.
-----------Au pied du barrage sera logée, entre les contreforts du bloc central et sous le profil déversant, une première usine et son poste de transformation. L'usine comprendra deux groupes turbine-alternateur à axes verticaux, d'un débit de 25 m3/sec. sous 65 mètres de chute moyenne et d'une puissance de 13.500 kw. Elle sera en outre équipée d'une station de pompage comprenant deux groupes, refoulant chacun 4 m3/sec. sous une hauteur variant de 40 à 75 mètres.
-----------Le poste comprendra deux transformateurs de 5.500/60.000 volts de 16.500 kwa, un départ 60.000 volts et les auxiliaires. Une ligne 60.000 volts assurera le transport de l'énergie au poste de Darguinah.
-----------Les eaux turbinées seront reprises dans un bassin de compensation, fermé par un barrage-poids de moyenne hauteur (30 mètres et 210 mètres de longueur en crête), situé à 2 km environ en aval et retenant 1.600.000 m3 d'eau.
-----------Une prise d'eau implantée à 500 mètres en aval du barrage principal précède la galerie d'amenée souterraine d'une longueur totale de 13.500 mètres (siphon compris), dont le tracé, qui traverse des terrains variés et parfois difficiles, a été déterminé après des études et des travaux de reconnaissance très poussés. Son diamètre intérieur est de 3,80 mètres. Elle comporte la traversée d'un col (col de Djemaa), un siphon d'une longueur de 1.800 mètres et d'une charge maxima de 205 mètres et d'un diamètre de 3 mètres, lui-même placé en souterrain, dans une galerie préalablement creusée.
-----------La galerie est protégée contre lés surpressions par une cheminée d'équilibre entièrement souterraine et non déversante à deux chambres reliées par un puits, creusée dans le Djebel Breck.
-----------La chambre de la vanne de la conduite et la conduite forcée sont elles-mêmes ,souterraines. La conduite, de 940 mètres de longueur et de 2,90 mètres de diamètre, aboutira à un collecteur de répartition aux turbines.
-----------L'usine proprement dite, entièrement souterraine et creusée dans les falaises du Djebel Breck, est située au voisinage immédiat du village de Ziama Mansouria, donc pratiquement au bord de la mer. On y accédera par un tronçon de route conduisant à une plateforme à la cote (10) et par une galerie.
-----------La salle des machines de l'usine, de 86 mètres de longueur et 12,50 mètres de largeur abritera deux (et ultérieurement trois) groupes turbine-alternateur, de 50.000 kw, composés chacun de deux turbines de type Pelton, d'un débit unitaire de 10 m3/sec. pour une hauteur de chute brute de 600 mètres encadrant un alternateur qui débite directement sur son transformateur de 12.500/150.000 volts.
-----------Un poste d'émergence à l'air libre comportera deux départs 150.000 volts. Deux lignes à 150.000 volts transporteront le courant au poste de Darguinah.
-----------La production totale annuelle de l'aménagement sera dans ce premier stade de réalisation, de 138 millions de kwh ; il s'agit d'énergie de haute qualité (très forte charge).
-----------Ultérieurement., la production des usines de l'Oued Djendjen pourra être fortement accrue, par dérivation, dans la cuvette du barrage, d'affluent aval ou de bassins versants voisins, soit par gravité, soit par pompages.
-----------Une deuxième tranche de travaux comportera la dérivation de l'Oued Zentout Supérieur, rivière dont le bassin confine à l'Ouest à celui du Djendjen : 20 millions de m3, dont 12 par gravité et 8 par pompage, pourront accroître la production des usines du Djendjen de 28 millions de kwh.
Une troisième tranche permettra de dériver les affluents du bassin central du Djendjen, en aval du barrage, dans le bassin de compensation ; on pourra ainsi dériver par gravité 50 millions de m3, sur un bassin versant de 62 km2 et augmenter de 63 millions de kwh la production totale.
-----------Enfin, une quatrième tranche de travaux aura pour but la dérivation, dans le barrage principal, des eaux de cinq affluents de l'Oued Kébir Supérieur, au Sud du Djendjen ; cette dérivation portera sur 60 millions de m3 annuels et donnera une production supplémentaire de 81 millions de kwh.
-----------Ces travaux d'extension nécessiteront alors l'installation d'un troisième groupe turbine-alternateur de 50.000 kw, dont l'emplacement a été d'ores et déjà prévu à l'usine de Mansouria. La production totale de l'aménagement atteindra alors 310 millions de kwh.