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APRÈS DES
M0IS DE LÉTHARGIE HIVERNALE
" Aigle-Azur " reliera chaque jeudi Alger à Valence
Un " DC-3 " a effectué hier le " vol de reprise "
Alger commence à s'animer. Il n°est
pas loin de 7 heures. Rue Charras, devant la compagnie " Aigle-Azur
", un car démarre, emportant vers Maison-Blanche les "
voyageurs pour Valence "...
...Et les représentants de la presse que M: Chichet, directeur
de la Compagnie, a conviés à participer au " vol de
reprise " Alger-Valence.
Après les longs mois de léthargie hivernale " Aigle-Azur
" ouvre à nouveau ses ailes pour joindre les deux villes.
Maison-Blanche. Le soleil se lève éclairant un ciel limpide.
Voici l'avion : un D.C.-8 et voici l'équipage : chef-pilote Dujardin
; radio-navigateur Cousin ;; mécanicien Richard (que tous les aviateurs
du monde - ou presque - appellent Canard).
Ce sont des chevronnés rompus aux difficultés et aux exigences
de ce qu'ils nomment avec amour ; le " métier ".
LES " VOYAGEURS POUR VALENCE "
L'avion décolle. prend de la hauteur. Nous nous éloignons
de la côte qui s'estompe puis disparaît. Les moteurs ronronnent
régulièrement. Et la dame " prudente " qui depuis
le départ fixe obstinément le bout de ses chaussures, commence
à respirer. C'est, il est vrai, son premier voyage.
Elle était très impressionnée au départ. Elle
restera, d'ailleurs longtemps sur le qui-vive et lancera tout a l'heure,
nous voyant sortir de la cabine de pilotage : " Ne parlez pas aux
aviateurs, vous pouvez les distraire... et les accidents arrivent vite
".. Habituée des transports terrestres, elle n'a pas oublié.
le classique " Interdit de parier au chauffeur ".
Trois jeunes Oranaises vont à Valence participer à la Feria.
Du 12 au 19 mars, les Fallas vont dérouler leurs fastes : bals,
défilés, batailles de fleurs et naturellement corridas.
Les plus grands toréadors participeront aux courses. Nos interlocutrices
s'intéressent beaucoup aux corridas et jugent sans tendresse les
vedettes qu'elles jugent surfaites.
" Dominguln ? dira l'une d'elles de façon... pittoresque "
beaucoup de réclame et... " rien qu'i casse ! ".
Un navigateur algérois dont le frère tient un bar rue Léon-Roches,
va passer quelques jours dans sa famille et se fait une joie de retrouver
son village natal.
FALAISES, PITONS, RIZIERES, HUERTAS...
Nous contournons les Baléares : Formentera et Iviça dont
les falaises se dressent abruptes et sauvages.
Nous volons maintenant vers la côte espagnole. Les pitons rocheux,
un relief tourmenté qui n'est pas sans grandeur, c'est l'Espagne.
La côte se fait moins aride, voici des plages et des villages. Et,
soudain apparaît, cernée de massifs de verdure, la ville
de Gandia dont un Borgia fut duc.
Aux rizières sillonnées de canaux succèdent les cultures
maraîchères, les fameuses " huertas " parsemées
de vergers.
De gros bourgs apparaissent, que dominent les clochers. Valence n'est
pas loin. La voici : son aérodrome, ses gardes civiles aux longues
capotes vertes.
Nous avons quitté Alger il y a un peu plus d'une heure et demie.
Chaque Jeudi. la compagnie " Aigle-Azur " assurera la liaison
Alger-Valence et Valence-Alger. Un service hebdomadaire sera prochainement
inauguré sur Alger-Valence-0ran-.Valence-Alger. Avec l'été,
l'Espagne va connaître une nouvelle affluence.
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