AUMALE
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L'Automne de 1846 s'achève.
Sur la piste défoncée qui, après avoir franchi
1e col des Deux-Bassins, s'enfonce vers le Sud, une petite colonne
chemine... . Trois bataillons de "lignards", aux uniformes en loques, dont le soleil a mangé la couleur et que les pluies ont délavé "marchent la route". Derrière eux, juchés sur quelques mulets poussifs, des civils, vêtus de défroques militaires, suivent. Ce sont les cantiniers, anciens soldats pour la plupart. Les heures succèdent aux heures et la colonne avance toujours. La piste remonte maintenant le cours d'un ruisseau qui serpente au fond d'un vallon. Soudain, la troupe lève le nez et aperçoit, barrant la route, un éperon rocheux que domine un vieux bordj en ruines. Allons... un dernier effort... Voila la butte escaladée. C'est la fin de l'étape! Les faisceaux sont formés et, tandis que les cantiniers installent leur éventaire, les soldats hissent au sommet du bordj le drapeau tricolore. Aumale vient d'être fondée (suite dans l'article.) |
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A l'ombre d'un fortin turc une colonne harassée s'arrête... AUMALE est fondée L'Automne de 1846 s'achève. Sur la piste défoncée
qui, après avoir franchi 1e col des Deux-Bassins, s'enfonce vers
le Sud, une petite colonne chemine... . Les civils chez les militaires Le poste, baptisé du nom du quatrième fils de Louis-Philippe, prit la succession du fortin turc. Éternel recommencement de l'histoire! Ce dernier n'avait fait que succéder lui-même à la ville romaine d'Auzia qui, au III° siècle, protégeait déjà le Tell contre les razzias des tribus nomades. Les travaux de fortification commencèrent aussitôt. Ils devaient durer près de dix ans. La pierre ne manquait pas, car les ruines romaines des environs servaient de carrières. Les remparts, accrochés au soubassement rocheux, encore aujourd'hui ne manquent pas d'allure pour qui les regarde du ravin de l'oued. Des casernes, une chapelle et une mosquée, sise à l'extérieur de l'enceinte et destinée aux Arabes des environs, complétèrent la physionomie du poste. Mais. par la force des choses, |l'établissement militaire allait se transformer en centre de colonisation. Le noyau de la population civile, composé à l'origine de cantiniers et de commerçants, s'était accru rapidement et comptait, quelques mois plus tard, 300 personnes. Nombreux étaient les nouveaux arrivants qui voulaient se livrer à la culture. Malheureusement les terres manquaient : quelques lots de jardinage à l'intérieur des remparts constituaient tout le périmètre do colonisation. En 1850; alors qu'AumaIe abritait 771 civils, on n'avait pu distribuer que 556 hectares ! Des terres..., des terres.., ! La situation devint d'ailleurs bientôt tragique
car, devant les progrès de la pacification, le commandement décida
de diminuer l'effectif de la garnison, supprimant ainsi pour beaucoup
d'habitants la source de leurs revenus. Les bons éléments
restèrent tandis que ceux qui trouvaient, selon l'expression de
nos paysans, "la terre trop basse", allaient chercher ailleurs
fortune. De véritables cultivateurs venus de la métropole
ou des vieux centres d'Algérie les remplacèrent très
vite. En 1853 la population s'élevait à 1.052 habitants. La pétition de 1855 Mais les promesses restèrent promesses. Aussi,
le 27 février 1855, les colons d'Aumale adressèrent-ils
une pétition énergique au comte Randon, gouverneur général
de l'Algérie. il faudrait pouvoir la citer en entier. Comme un
leitmotiv, la plainte éternelle des paysans reparaît : "Confiez-nous
ces terres incultes, nous les féconderons de nos bras !".
Ils s'étonnent également de la lenteur mise à régulariser
leur situation : "Depuis cinq ans, quelquefois plus, nous travaillons
notre lopin, sans savoir si nous en resterons propriétaires".
Ils demandent, enfin, que les pouvoirs publics ne les abandonnent pas
totalement : qu'on leur trace au moins une route qui les reliera au reste
du monde et facilitera l'écoulement de leurs récoltes ! SALLUSTE.
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