Arts divers en Alger et en AlgérieJeunesses musicales
de France
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Evénement qui avait son
importance et qui nous fut annoncé, dès le début
de la saison, par M. René Nicoly, président-fondateur
des J.M.F. C'est une formation rarissime, puisqu'il n'en existe
que trois à travers le monde, le Quatuor de saxophones d'Alger,
créé en mème temps que celui de Paris, en 1935,
par M. Marcel Perrin, qui avait les honneurs de la dernière
séance des J.M.F. M. Jean Leroy-Thiébaud présentait ce nouveau personnage inventé en 1840 par Adolphe Saz pour un plus juste équilibre harmonique entre les bois et les cuivres des musiques militaires et plaidait pour la réhabilitation du saxophone qui, parti de chez nous, devint en Amérique un des plus populaires instruments de jazz. Berlioz en 1847, Ambroise Thomas dans Hamlet n'hésitèrent pas à l'introduire dans l'orchestre symphonique et des compositeurs modernes écrivirent des oeuvres à son intention. Là preuve fut faite lorsque MM. Marcel Perrin, Désiré Hugot, Georges Cottin, André Walter, saxophonistes soprano, alto, ténor, baryton, pour ceux qui l'ignoraient encore, jouèrent dans un parfait ensemble, et avec la musicalité et la diversité d'un quatuor à cordes, des uvres de Bach, Mozart, Glozounow, Jean Fransaix, Debussy, Jacques Ibert, la plupart transcrites par M. Marcel Perrin. En soliste, M. Marcel Perrin, accompagné si justement au piano par Mme Suzanne Perrin-Valls, compléta le panorama des possibilités de l'instrument dans tous les genres de l'écriture musicale avec des oeuvres de Corelli, Couperin, Fauré, Rimsky-Korsakov, Ravel et un Nocturne de sa composition, pièce émouvante dans son inspiration, écrite en 1944. 11 y eut aussi un modèle de déformation du mauvais jazz qui mit la salle en joie, ce qui prouvait bien que, frappée par les beautés de l'instrument, la jeunesse algéroise lui vouait une tout autre considération. ( tout l'article) |
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Ko
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