-------C'est
maintenant un hommage qui est rendu à tous ceux qui, sous cet uniforme,
sont "restés sur la Piste sans fin", offrant leur jeunesse,
leurs espoirs, leur courage, leur sang parfois si loin de la métropole,
là où la France engageait son Armée.
-------Des combats de la Seconde Guerre Mondiale
au raid sur Kolwezi, en passant par les opérations d'Indochine
et les combats d'Algérie, l'Epopée Parachutiste est une
et indivisible dans sa grandeur.
-------Regroupée autour de "l'esprit
para" qui s'est,forgé en plus de cent actions, et qui s'est
légué de générations en générations
avec ses idées fortes... Courage... Force... Foi..., l'Histoire
de l'Armée Parachutiste s'est faite aux quatre coins du Monde et
nous apparut souvent comme une moderne Chanson de Geste.
-------Chevalerie des Temps modernes, inspirée
par le patronage d'un Saint, Archange Preux et combattant, les Troupes
Aéroportées sont pourtant au-delà de leur Légende,
un fait d'hommes accompli par des hommes pareils aux autres, c'est à
dire qui souffrent et meurent, qui luttent et espèrent avec sans
doute un sens plus grand de la disponibilité, du don de soi, du
refus de l'adversité, du goût du risque et de l'effort. Et
c'est finalement parce que cette Histoire est surtout une histoire d'hommes
qu'elle reste si attachante. Ces gravures qui rappelleront tant de choses
à certains, son dédiés à tous ceux qui selon
l'expression légendaire du Général Bigeard "sont
restés sur la Piste sans Fin...", en 42 années d'accomplissement
total de missions souvent réputées impossibles et toujours
très belles.
Parachutiste en tenue d'opération Indochine 1950
-------A
l'arrivée des premiers "paras" en Indochine, l'uniforme
"panaché" est très courant : béret anglais
porté à la française", veste U.S. ou smock Denison,
bottes de saut U.S., pantalon de treillis vert olive, armement U.S. ou
britannique parfois français comme sur cette gravure - il s'agit
du Mas 36 CR 39-qui restera longtemps en service dans les Unités
aéroportées.
-------Le
panachage des tenues continuera malgré la mise en place des tenues
françaises jusqu'à la fin de la campagne d'Indochine. Certaines
pièces, comme le casque, resteront en vigueur jusqu'à la
fin de l'Algérie. Les documents d'époque qui ont inspiré
ce personnage, sont très révélateurs de ces faits.
-------Sur
le plan des opérations, les Bataillons Paras vont être immédiatement
engagés sur les points névralgiques, dès leur arrivée
en Extrême-Orient. A cause de cela et de la disponibilité
permanente de ces Unités, il faudra bientôt instituer le
système des relèves, rendues nécessaires par l'usure
des hommes. -------La
France pour y faire face devra mettre sur pied de plus en plus d'Unités
Parachutistes et disposera d'un Corps d'Intervention très puissant.
-------Hélas
cette guerre particulière, les rudes conditions de vie, auront
raison des magnifiques Bataillons d'Indochine, qui pourtant ont oeuvré
avec efficacité, courage et vaillance.
-------Le
parachutiste représenté ici, porte la veste de jungle U.S.
et le pantalon de treillis U.S. Le poignard est américain, mais
l'équipement de toile et les cartouchières sont français.
-------Le
sac " bergam" contenant le paquetage de combat et sur lequel
est enroulé la toile de tente est équipé du fameux
crochet pour le fixer sur le harnais du parachute.
-------L'homme
replie la crosse de son fusil, il le fixera sur son parachute ventral
pour le saut. La bretelle de toile de l'arme s'enroule automatiquement
dans la crosse creuse en aluminium.
-------Les
bottes de saut sont américaines.
Sous-officier porte-fanion en tenue coloniale modèle 1951
-------Avec
l'intensification de la guerre à partir de 1947, se déclenchent
les opérations de Cochinchine, du "Réduit national"
au nord et d'Annam.
-------Considérablement
renforcé par le camp communiste, le Vietminh passe dès 1951
à l'attaque, mais se voit contenu, fixé, bousculé
et souvent décimé par les actions du Général
de Lattre de Tassigny.
-------A partir
de 1952, les Parachutistes omniprésents disputaient le terrain
- rizières et jungle - aux Unités Vietminhs et affirmaient
à chaque occasion leur suprématie et leur supériorité
tactique.
-------Nghia-Là,
Bac-Kan, Laos, That-Khé, la R.C. 4, Phu-Doan, HoaBinh, Na-San,
Lang-Son et Dien-Bien-Phu sont autant de hauts lieux de l'Épopée
Parachutiste pendant ces 7 ans de guerre d'Indochine ; autant de symboles
de la détermination des Parachutistes français.
-------Si
difficiles que furent les missions imparties, elles ont toujours été
remplies avec courage, souvent au prix de grandes souffrances, parfois
jusqu'au sacrifice suprême ; et il fut des défaites aussi
glorieuses que des victoires dont le prix fut élevé pour
l'ennemi.
-------Image
parfaite du Parachutiste d'Indochine, ce Sergent-chef porte-fanion peut
représenter n'importe quel Bataillon Colonial ou Métropolitain.
En Indochine, en effet, toutes les Unités portent le béret
rouge à l'exception des Légionnaires parachutistes qui ont
conservé le képi Blanc.
-------Il
porte la tenue coloniale pour parachutistes 1951 non camouflée
qui comporte sur l'arrière une patte de saut et des poches à
grenades et de chaque côté du dos une fermeture éclair
servant à aérer les épaules et les reins.
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------Ici en tenue
de parade, le sous-officier porte ses décorations - Médaille
Militaire et Croix de la Valeur Militaire.
-------Autour
de son épaule est enroulée la fourragère grise
et rouge des T.O.E.
-------Son
fanion fixé sur un Mas 36, porte l'insigne du Brevet Parachutiste.
Ce fanion volontairement ne dénote aucune Unité en particulier.
C'est ainsi une façon de rendre hommage à tous les "
Paras" des Bataillons d'Indochine.
Parachutiste doté du survêtement 42
en tenue de saut
-------La
guerre d'Indochine a connu la plus intense activité aéroportée
française. Pendant les 7 années que dura ce conflit, 198
sauts opérationnels furent réalisés soit pour accomplir
des raids, renforcer des garnisons
assiégées, pour prendre des points particuliers, couper
la retraite d'Unités ennemies, soit encore pour livrer bataille
à des Divisions qui s'infiltraient.
-------Mais
les sauts les plus marquants resteront ceux des volontaires allant rejoindre
Dien Bien Phu.
-------Au
début, le manque de moyens ne permet que le parachutage d'une
Compagnie. Avec le temps, l'infrastructure offre la possibilité
de parachuter un Bataillon puis tout un Groupement fort de plusieurs
Bataillons et d'Eléments sanitaires, d'appui et des Services.
-------Le
"Para" représenté ici est très caractéristique
de cette guerre d'Indochine. Il porte la tenue camouflée 42 britannique
composée d'un anorak à capuchon et quatre poches et d'un
pantalon avec une poche plaquée sur la cuisse gauche.
-------Prévu
à l'origine pour être porté sur le battle-dress,
il a été rarement porté par l'Armée Britannique
au cours de la Seconde Guerre Mondiale, sauf en Extrême- Orient.
Les lots de tenue 42 furent rachetés par la France pour équiper
ses Parachutistes.
-------Le
casque, les bottes de saut et l'arme - une carabine automatique Winchester
US M 1 A 1 pour Parachutistes - sont américains.
-------Le
parachute, lui est français, il remplace le modèle américain
T 7 utilisé au début.
-------Il
faut noter à propos de la tenue 42, que plus tard en Algérie,
le Colonel Bigeard fera "retailler" l'anorak en un élégant
blouson, le capuchon servira à la confection d'une casquette
camouflée et le pantalon perdra son ampleur, moulant la jambe.
Parachutiste en "tenue camouflée
pour parachutiste modèle 51
"
-------Dien
Bien Phu ! C'est à la fois Camerone, Bazeilles et Arnhem.
-------Sacrifice
total à une mission accomplie "jusqu'au bout", trop
loin d'une Métropole qui ne sait pas ; dans une cuvette des hauts
plateaux qui est aussi un bout de la France, les Bataillons vont pendant
cinq mois, résister sans esprit de recul, sur des points d'appui
aux noms de douces compagnes : Béatrice, Huguette, Eliane, Dominique,
Claudine, Isabelle, Gabrielle et Anne-Marie.
-------Là
où l'ennemi perdit entre 20 000 et 30 000 hommes (*), dont 10
000 tués, les Parachutistes avaient engagé dans ce combat
de titans les 2/1 R.C.P., 1er et 2è B.E.P, 1er B.P.C., 6è
B.P.C., 8è Choc, 5è B.P.V.N., C.E.P.M.L., 17è G.C.A.P.
et G.M./35è R.A.P. Parachutistes Métropolitains, Coloniaux
et Légionnaires firent s'il en était besoin, la preuve
qu'ils formaient bien un Corps d'Elite.
-------Les
Unités décimées, renforcées sans cesse par
des volontaires qui effectuaient parfois leur unique saut pour venir
"aider les copains", finirent par être submergées,
le 7 mai 1954, à bout de munitions, de forces, écrasées
par les milliers d'obus ennemis et les vagues d'assaut lancées
inlassablement.
-------Les
combattants de Dien Bien Phu donnèrent au monde "une ultime
leçon de courage".
-------Le
parachutiste qui évoque cette page porte la tenue camouflée
pour parachutiste modèle 1951. la veste est inspirée largement
par la smock Denison des Air-borne britanniques, dont elle conserve
jusqu'à la patte de saut.
-------Le
pantalon s'inspire de la tenue U.S. pour parachutistes modèle
42. Mais le tissu camouflé est d'invention française
et sera depuis sa création copié par de nombreux pays.
-------L'homme
porte le casque U.S.M1C pour parachutistes avec mentonnière.
les bretelles de toile sont un modèle français, mais le
ceinturon, les cartouchières et le poignard sont U.S.
-------Son
arme est une carabine automatique U.S.MI A1. Elle était en dotation
dans les Divisions Aéroportées U.S. et parfois chez les
S.A.S., pendant la deuxième Guerre Mondiale.
(*) La guerre du Vietnam, André Teulières, Lavauzelle
1978, p248.
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