LE MARÉCHAL PHILIPPE
PÉTAIN QUI EST-CE ?
-----Fils de paysan,
né en 1856, Philippe Pétain rassemble des qualités
qui, selon les milieux et les hommes qui les décèlent et
les dévoilent, sont innombrables. Comme tous ceux qui bénéficièrent
de tels attributs, il est aimé, envié, encore que les jaloux
sont peu nombreux et que les autres, qui ne peuvent se compter, l'admirent.
-----Assez grand, 1,78 m, les cheveux blond,
les yeux gris, la moustache longue - mode de l'époque - beaucoup
de charme, fort physiquement, de la force d'un "Maître"
à l'épée, excellent tireur, bon cavalier, calme,
froid, d'un aspect et d'un maintient distingué, beaucoup de sang
froid face à l'adversité, secret, impénétrable.
-----Surnommé de son jeune âge
"Précis le sec et Pétain le
bref". Pince sans rire, indépendant, parle assez
bien l'anglais et l'allemand.
Tant d'attributs ne pouvaient favoriser son avancement, surtout à
cette époque, alors qu'il ne possédait aucune fortune.
-----Commandant de compagnie, il n'hésite
pas à punir de prison un député - militaire sous
ses ordres - qui s'est absenté sans permission pour prononcer un
discours à la Chambre.
-----Sorti de l'école militaire de
Saint Cyr en 1878, il entre à l'école supérieure
de guerre en 1888.
-----Ses conceptions d'attaques et de défenses
qui échappent à la doctrine officielle font que dans ses
notes on retrouve toujours "Intelligence,
esprit d'initiative, consciencieux, sérieux, réfléchi,
distingué, doué, travailleur, froid, gagne à être
connu" malgré ces notes flatteuses ses promotions
ne se font qu'à l'ancienneté.
-----Professeur de guerre à l'école
de guerre en 1901, il n'est toujours que Commandant.
-----Le Ministère de la Guerre, Général
Porcin, impressionné par ses conceptions sur le rôle du fantassin
et ses tactiques de combat, lui demande de prendre le commandement de
l'Ecole de Tir de Chalon. Pétain répond qu'il ne peut accepter,
qu'ordinairement l'école a à sa tête un Lieutenant-colonel,
que lui -même n'est que Commandant, que l'Ecole compte plusieurs
officiers du même grade plus ancien que lui. Qu'à cela ne
tienne, on allait lui accorder une promotion immédiate. Philippe
Pétain refuse, " il ne veut pas de
passe droit" - il ne sera nommé Lt Colonel que
quatre années plus tard.
-----Note de Général Porcin
: "d'une fermeté de caractère
et d'idées qui lui permet de n'être l'esclave d'aucun milieu".
-----En 1902, au cours d'une revue à
l'Ecole de Guerre, les officiers sont présentés au Ministre
de la Guerre - Général André - Pétain avance
d'un pas, salue le Général- ministre, mais semble ne pas
voir la main qui lui est tendue.
-----Quand on lui demande le nom des officiers
subalternes qui vont à la messe, il répond : " je
suis toujours assis au premier rang, j'ignore ce qui se passe dans mon
dos".
-----En 1906 nommé Lt Colonne], il
devient Chef d'Etat Major du Général Porcin, inspecteur
général de l'armée.
-----En 1910, note de Foch Général
,Commandant l'Ecole Supérieur de Guerre : Pétain "d'une
élévation de sentiments, d'une droiture de caractère
peu ordinaires, d'une intelligence très nette et très précise,
d'une méthode rigoureuse, d'une conscience à toute épreuve,
d'un sens tactique très juste et d'une connaissance profonde de
son âme. Pétain développe à l'école
un enseignement de premier ordre à tous points de vue"
Pétain est nommé Colonel.
-----En 1911, il déclare dans un ordre
à son régiment : "Si vous
êtes bien convaincu du caractère idéal et désintéressé
du commandement, l'obéissance, bien loin de vous paraître
humiliante, vous grandira à vos propres yeux."
-----En 1914, Philippe Pétain reçoit
le commandement d'une "Brigade": mais malgré les notes,
les appréciations des Généraux Foch - Joffre- Franchet
d'Espérey pour qu'on le fit passer Général, il est
toujours Colonel . Le Général Guillaumet, chef de cabinet
d'un ministre de la guerre, qui n'a jamais brillé aurait juré
que "Pétain ne passera jamais général".
-----En 1914 Mars. Déclaration de
Guerre de l'Allemagne.
-----1914 Août. Général
de Brigade titre temporaire il reçoit le commandement d'une division.
Pétain ne se ménage pas mais ménage ses troupes
-----1914 Septembre. Général
de division à titre temporaire.
-----1914 Octobre. Il reçoit la rosette
de la légion d'honneur et le commandement d'un corps d'armée.
-----1914 Novembre. Le Président de
la République Raymond Poincaré ici visite au quartier général
demande Pétain ce qu'il pense de la situation il répond
: "pas grand chose de bon Nous ne sommes
ni commandés, ni gouvernés".
-----1915 Avril. Il est nommé Généra
de Division.
-----9 Mai 1915. Attaque de la Xème
armée française. Le corps d'armée d Pétain
est le seul à réussir la percée Il est nommé
Commandeur de la Légion d'Honneur.
-----1915 - 21 Juin. Il reçoit le
commandement d'une armée, adjoint a Général Castelnau
commandant un groupe d'armées.
-----1916 - 25 Février. Il est appelé
défendre "L'ensemble de la zone fortifiée de Verdun"
où les allemand viennent de faire de 20 000 tués prisonniers,
et menacent de prendre 1 ville.
-----Cette effroyable bataille sera gagnée,
grâce entre autres décisions celle d'avoir fait réaliser
la construction d'une route - qui prendra le nom de "voie sacrée"
- sans cesse remis en état, qui permit, ce que Pierre Miquel, auteur
de plusieurs ouvrages sur la grande guerre, appelle " La Noria"
de camions qui de jour et de nuit transportèrent des troupes fraîches
sur le front et ramenèrent au repos celles usées par le
rudesse des combats.
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-----En 1917, l'armée
est en crise. De graves mutineries éclatent en plusieurs points
du front qui se traduisent par des refus de combattre, des désertions,
et des voies de fait sur des officiers. Le général Pétain
remet de l'ordre, le calme est rétabli et la confiance retrouvée.
-----Guy Pédroncini, Professeur à
la Sorbonne, Président de l'Institut des Conflits Contemporains,
écrit : "Pétain est le sauveur
de la victoire de cette guerre ".
-----Le général De Gaulle,
président de la république, dans une allocution prononcée
en 1966, lors de la commémoration du cinquantenaire de la bataille
de Verdun, replace lui -même le Maréchal Pétain aux
valeurs qui lui sont dues.
CES DONS DE CHEF, PÉTAIN
LES POSSÈDE
-----"Dans
ces conditions, qu'il s'agisse de mettre en ligne, .sur des positions
continuellement détruites, des troupes sans cesse renouvelées,
combattant ou veillant le jour, cheminant ou travaillant la nuit, au milieu
des débris, des entonnoirs et des cadavres : ou d'installer des
batteries en perpétuelle mutation ; ou de rétablir indéfiniment
les réseaux interrompus de communications, de transmissions, d'observation
; ou de remanier sans relâche et déclencher à tout
instant les plans de feux, de renseignements, de liaisons, établis
à chaque échelon ; ou de porter vers l'avant la masse incroyable
de matériels, de munitions, d'approvisionnements que consomme le
front de combat et qui, pour les Français, vient de l'arrière
par la seule route Bar -le -Duc - Verdun ; ou de faire en sorte que, du
haut en bas, responsables et exécutants soient entraînés
dans l'engrenage irrésistible des missions claires, des ordres
précis et des contraintes calculées, l'art militaire a pour
traits essentiels : la prévoyance, la méthode, l'organisation,
puis, quand l'action n'est pas déclenchée avec son flot
habituel d'alarmes et de faux-semblants, une sérénité
silencieuse que ne doivent ébranler ni les secousses, ni les mirages,
et à laquelle, du fond de leur angoisse, les subordonnés
répondent par leur propre abnégation.
-----Ces dons de chef, Pétain les
possède par excellence".
-----Déclaration en contradiction
avec le comportement qu'il eut de juin de 1940 à 1951 : ses accusations,
le procès fabriqué, les conditions de détention inhumaines.
-----Quel est le véritable vainqueur
de Verdun ? Pétain ou le Poilu ?"
-----"Dans
la France de 1918, il ne fait pas de doute que Pétain est l'artisan
de cette victoire. Aujourd'hui, tous dans un même hommage, sont
indissolublement associés, le courage des poilus, résistants
à l'extermination, à l'opiniâtreté de leur
chef, lumineux dans sa stratégie".
-----Ces quelques lignes, relevées
dans Historia n°590 de février 1996 résument parfaitement
l'entente qui régnait entre les poilus et leur chef.
-----1918, Maréchal de France
-----1920, Vice-président du Conseil
Supérieur de la guerre
-----1922, Inspecteur Général
de l'Armée
-----1931, il fait son entrée à
l'Académie Française où il est élu à
l'unanimité.
-----À cette époque, le Maréchal
Pétain aurait pu être aussi bien élu à la Chambre
des Députés qu'au Sénat, voire même à
la Présidence de la République à une large majorité.
-----Ce n'était ni ses intentions
ni son désir. Il aspirait à la retraite dans le sud de la
France où il avait acquis une propriété.
-----Au sujet de cette propriété,
il est utile de préciser que l'expert comptable chargé par
la Haute-Cour de controler sa fortune devait déclarer : "Propriété
de peu d'importance meublée très simplement où il
a mené l'existence très modeste d'un officier général
sans fortune personnelle".
-----On est loin des affaires connues ou
en cours de ces dernières années où de nombreux élus
sont ou seront impliqués.
-----Le Maréchal mène une vie
d'enfer faite d'honneurs, de réceptions, d'invitations dans le
monde de la politique, de la littérature, de la science, nationales
et internationales, dans le monde des Chefs d'Etat, de la noblesse, de
la haute bourgeoisie et aussi dans celui des plus humbles.
-----II parcourt la France pour d'innombrables
conférences dont les thèmes principaux sont ceux qu'il reprendra
quand il sera Chef de l'État, préconisant le respect de
l'autorité, le culte de la famille et celui de la Patrie, pour
que ces dispositions soient entretenues par l'Éducation Nationale.
-----A propos de sa santé Herbert
R. Rottman raconte une anecdote amusante " peu
après la guerre pour se remettre d'une laryngite, il se rendit
chez un médecin qui ne le connaissait pas, qui après l'avoir
examiné l'aurait trouvé en bonne santé et lui dit
"Vous, vous n'avez pas dû vous fatiguer beaucoup pendant la
guerre".
(à suivre...peut-être)
Roger Dhostie
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