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-L'Armée d'Afrique Française sauve la France et l'Europe - 3 -
pnha n°74, décembre1996

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-----En mai 1940, avant de quitter Madrid, le Maréchal Pétain avait été reçu par le Général Franco qui lui avait dit : "Ne partez pas, Monsieur le Maréchal, alléguez votre âge. Vous êtes le symbole de la France victorieuse, vous risquez de devenir l'otage du renoncement français, vous marchez au sacrifice... Vous êtes le vainqueur de Verdun, n'associez pas votre nom à la défaite que d'autres ont servie".
Et le Maréchal de répondre : "Je sais cela Général, mais ma patrie m'appelle et je me dois à elle".
-----En fait pour sauver son pays qui risquerait de devenir un vaste cimetière, un maréchal de France devait se soumettre aux conditions imposées par un caporal.
-----Le 16 juin 1940, mis en minorité -14 voix contre 6 - le Président Reynaud démissionne et le Président de la République Lebrun fait appel au Maréchal Pétain pour former le nouveau gouvernement.
-----Le Président Lebrun remercie le Maréchal "qui en assumant la responsabilité la plus lourde qui ait jamais pesé sur un homme d'état français, manifeste une fois de plus son dévouement à la patrie".
-----Le Maréchal adresse un message aux Français : "Je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur. Je me suis adressé cette nuit à l'adversaire pour lui demander s'il est prêt à rechercher avec nous, après la lutte et dans l'honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités".
-----Le 19 juin, les Allemands demandent l'envoi de plénipotentiaires qui seront informés des conditions de cessation des hostilités.
-----La délégation constituée et dirigée par le Général Huntziger et composée de l'Ambassadeur de France Léon Noël, des Généraux Dulac et Bergeret et du Vice-Amiral Leluc, reçoit des instructions bien précises et en particulier, rompre immédiatement toute discussion si les allemands demandent
-- que leur soit remise la flotte en totalité ou en partie,
-- s'ils insistent sur l'occupation du territoire tout entier ou de l'une ou plusieurs de ses colonies.
-----Cette demande d'armistice n'empêchait pas l'Amiral Darlan de donner ordre de poursuivre les opérations aéro-navales, le Général Pujol de prescrire aux rares avions de voler, de rallier l'Afrique du Nord. Elle n'empêchait pas non plus les troupes allemandes de poursuivre leur inexorable avance vers la frontière espagnole, évitant la ville de Bordeaux.
-----Avant même que les conditions imposées par l' Allemagne nous parviennent, c'est la fuite d'élus vers l'Afrique du Nord. Le Président de la République lui-même, des ministres préparent leur départ.
-----Le Maréchal les informe que dans l'état où se trouve la France, le gouvernement doit prendre ses responsabilités et rester avec ceux qui auront à souffrir de l'occupation de notre sol. Partir se mettre à l'abri alors que des soldats continuaient à se battre et à mourir, pourrait être considéré comme une désertion, ce qui provoque une confusion inextricable. Il y a ceux qui veulent partir, ceux qui tentent de les en persuader, d'autres qui tentent de les en dissuader, ceux qui au dernier moment renoncent à partir, ceux qui arrivent trop tard, il y a les ordres et les contre-ordres, l'équipage du " Massilia" -bateau mis à leur disposition - qui ne veut plus appareiller parce que dit-il
"Maintenant que vous nous avez mis dans une salle de bain, vous fuyez avec notre argent" cela va jusqu'aux insultes.
-----Finalement, avec retard le " Massilia" quittera le Verdon avec une trentaine d'élus, parmi eux : Mandel, Jean Zay, Mendés-France qui, mobilisés pouvaient être considérés comme déserteurs.
-----Paul Reynaud, le Président du Conseil sortant victime d'un accident d'auto au cours duquel son amie, la Comtesse de Portes trouva la mort, reprit la route de Bordeaux.
-----Le Maréchal Pétain déclarait : "Dès le 13 juin, la demande d'armistice était irrévocable. J'ai été avec vous dans les jours glorieux, chef du gouvernement, je suis et resterai avec vous dans les jours sombres".
-----Cela fait 300 jours que la guerre est déclarée, 45 jours que les Allemands ont lancé leur première attaque sur la Belgique et la Hollande, en une vingtaine de jours la France a été occupée aux deux tiers. Vingt jours, même pas le temps de penser, de s'organiser, de se défendre, seulement le temps de fuir, d'être prisonnier, blessé ou de mourir.
-----Contrairement à ce qu' espéraient De Gaulle et Paul Reynaud qui auraient dit : "J'espère qu'elles ne seront pas trop modérées". Compte tenu de l'effondrement de nos armées, des positions que nous occupons au moment où elles sont relevées, ces positions ne le sont plus au moment où elles sont transmises, car nous décrochons à vive allure, les conditions imposées par l'Allemagne apparaissent très raisonnables. Quant à l'Italie, le Maréchal Badoglio, Président du Conseil après la chute de Mussolini déclarait : " Je souhaite que la France se relève. C'est une grande nation, elle a une grande histoire et je suis certain qu'elle assumera son avenir. Cela de soldat à soldat, c'est ce que je souhaite de tout mon coeur".
-----Le 25 juin, le Maréchal s'adresse aux Français. Sa déclaration résume parfaitement la situation dans laquelle se trouvait le pays. : " Je m'adresse aujourd'hui à vous, Français de la métropole et Français d'outre-mer, pour vous expliquer les motifs des deux armistices conclus, le premier avec l'Allemagne, il y a trois jours, le second hier avec l'Italie.
-----Ce qui faut d'abord souligner, c'est l'illusion profonde que la France et ses alliés se sont faite sur la véritable force militaire de l'Allemagne.
La bataille des Flandres s'est terminée sur la capitulation de l'armée belge, l'encerclement des divisions anglaises et françaises. Ces dernières se sont battues bravement ; elles formaient l'élite de notre armée.
-----Une deuxième bataille s'est livrée sur l'Aisne et la Saône. Pour tenir cette ligne soixante divisions ont lutté contre cent cinquante divisions d'infanterie et dix divisions cuirassées allemandes.
-----L'exode des réfugiés a pris dès lors des proportions inouïes. Dix millions de Français, rejoignant un million et demi de belges, se sont précipités vers l'arrière de notre front, dans des conditions de désordre et de misère indescriptibles.
-----A partir du 15 juin, l'ennemi franchissait la Loire, se répandant sur le reste de la France.

-----Devant une telle épreuve, la résistance armée devait cesser.
-----L'armistice est conclu, le combat a pris fin. En ce jour de deuil national, ma pensée va vers les morts, à tous ceux que la guerre a meurtris dans leur chair et dans leurs affections. Leur sacrifice a maintenu haut et pur le drapeau de la France. Qu'ils demeurent dans nos mémoires et dans nos cmurs.C'est vers l'avenir que, désormais, nous devons tourner nos efforts. Un ordre nouveau commence.
C'est à un redressement intellectuel et moral que d'abord je vous convie. Français, vous l'accomplirez et vous verrez, je le jure, une France neuve surgir de votre ferveur. Les conditions auxquelles nous avons dû souscrire sont sévères.
-----Une grande partie de notre territoire va être temporairement occupée. Dans tout le nord et dans l'ouest du pays, depuis le lac de Genève jusqu'à Tours, puis le long de la côte de Tours jusqu'aux Pyrénées,l 'Allemagne tiendra garnison.
-----Nos armées devront être démobilisées, notre matériel remis à l'adversaire. Notre flotte désarmée dans nos ports. Nul ne fera usage de nos avions et de notre flotte. Nous gardons les unités terrestres et navales nécessaires au maintien de l'ordre dans la métropole et dans les colonies. La France ne sera administrée que par des Français".
-----Fallait-il continuer la guerre en Afrique du Nord ? Sur ce point le Maréchal a été très clair : "Je ne serais pas digne de rester à votre tête si j'avais accepté de répandre le sang de Français pour prolonger le rêve de quelques Français mal instruits des conditions de la lutte. Ce n'est pas moi qui vous bernerai par des paroles trompeuses. Je hais les mensonges qui vous ont fait tant de mal. Je n'ai pas voulu placer hors de France, ni ma personne, ni mon espoir. C'est à un redressement intellectuel et moral que, d'abord je vous convie".
-----La France subissait les conséquences de sa cuisante défaite : la zone nord-est étant provisoirement considérée comme annexée, elle était partagée en trois zones
-- La zone occupée
-- La zone atlantique interdite
--La zone libre
mais elle conservait ses colonies et plus particulièrement l'Afrique du Nord qui servit de base de départ pour la libération et la victoire finale.
-----Pour sa défense extérieure elle obtint
--territoire français: 100 000 hommes
--Afrique du Nord: 120 000 hommes
--Afrique Occidentale : 55 000 hommes auxquels le Maréchal adjoindra 60 000 hommes de l'armée de métier, les jeunes appelés dans les chantiers de jeunesse et les jeunes mouvements de jeunesse comme les compagnons de France.
-----Le comportement, les positions, les déclarations du Maréchal Pétain provoquent les réactions de personnalités diverses parmi elles :
François Mauriac : "Les paroles du Maréchal Pétain rendaient un son presque intemporel. Ce n'était pas un homme qui nous parlait mais, du plus profond de notre histoire, nous entendions monter l'appel de la grande nation humiliée .Ce vieillard était délégué vers nous par les morts de Verdun".
Jeanneney, Président du Sénat : "J'atteste à Monsieur le Maréchal Pétain notre vénération et la pleine reconnaissance qui lui est due pour un don nouveau de sa personne. Il eut fallu épargner à nos enfants le lamentable héritage que nous allons lui laisser".
Edouard Herriot, Maire de Lyon, Président de la Chambre des Députés :"Autour du Maréchal Pétain, dans la vénération que nous inspire à tous, notre nation s'est groupée en sa détresse. Prenons garde de ne pas troubler l'accord qui s'est établi sous son autorité".
Paul Reynaud , Président du Gouvernement jusqu'au 16 juin 1940 : "J'ai gardé de notre travail en commun, un tel souvenir qu'il me serait odieux qu'il put être terni par un soupçon .Veuillez agréer, Monsieur le Maréchal, l'expression de ma haute considération et de mes sentiments dévoués".
-----Il ne fait aucun doute que ces personnages, principaux responsables de la pénible situation dans laquelle se trouvait la France, étaient sincères dans l'expression de leurs sentiments pour le Maréchal Pétain. Cela ne les empêchera pas de demander la tête du Maréchal au cours du procès. Nous y reviendrons.
Docteur Bareis, Chef de la Résistance en Alsace-Lorraine : "Toute l'Alsace a estimé que l'armistice était dû uniquement au Maréchal Pétain et à la mise en valeur de son passé de glorieux soldat. Il a évité à la France de devenir un immense camp de concentration et de connaître les déportations en masse.
W. Churchill, Premier Ministre Anglais :"L'armistice nous a en somme rendu service. Hitler a commis une faute en l'accordant. Il aurait dû aller en Afrique du Nord, s'en emparer pour poursuivre sur l'Egypte. Nous aurions eu alors une tâche bien difficile".
-----La liste est longue, les réactions sont semblables, citons encore :
Kenneth de Concy, secrétaire général de parti conservateur anglais : " En ce qui concerne l'armistice, cela a été une immense contribution à la sécurité de mon pays".
Charles Swenty- U. S. A.: "L'armistice a sauvé la guerre".
William Langer - Historien américain : "La généralité des Français dans ces jours sombres approuvèrent l'acte du Maréchal Pétain. La France avait au moins, grâce à l'armistice, la possibilité de vivre. Il y avait une France non occupée, gouvernée et administrée par des Français. Et si on ajoute l'Afrique du Nord, qui resta non occupée, ce qui ouvrit finalement le chemin de l'Europe, la cause de l'armistice semble entendue".
Et Charles De Gaulle, qui reconnait sans citer son bienfaiteur
"Qu'on imagine ce qu'eut été le développement du conflit, si la forte Allemagne avait pu disposer des possessions françaises d'Afrique. Au contraire, quelle fut l'importance de notre Afrique du Nord comme base de départ pour la libération de l'Europe".

Roger Dhostie