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M BRAC DE LA PERRIERE, maire de
l'Arba, peut être fier de tous ses administrés. La réception de M. Naegelen et les fêtes organisées en l'honneur du Centenaire de l'Arba ont été une grande réussite d'émotion, de joliesse et de soleil. L'Arha se devait de se parer en une occasion aussi solennelle de toutes les grâces de la joie. Il y avait, comme cela. est de tradition des dapeaux aux balcons des maisons, des édifices publics et des tours de l'église. Il y avait des guirlandes et des palmes et le plus léger des chapiteaux, fait de papier rose, vert et bleu frémissait sur la grand-place. Ii y avait surtout la cohorte des garçonnets et des fillettes les plus vifs du monde portant avec fierté des costumes, rouges et b eus, soutaches de jaune et d'émeraude. Ils étaient stylisés avec art, d'après les authentiques uniformes de .a vieille Armée d'Afrique, conservés au musée Franchet-d'Esperey. En bref, l'atmosphère de l'Arba était au sourire et à cette couleur sentimentale qui fait tout le prix des peintres du dimanche. Il nous parait vain de retracer en quelques lignes l'historique de l'Arba. L'armorial des peines et des joies de l'Arba ressemble à celui de toutes les cités et vi lages d'Algérie. Seuls, les noms des héros gravés dans le marbre des cimetières où vont prier les familles, diffèrent. Ce fut un instant bien émouvant samedi quand on vit s'avancer vers M. Naegelen les quatre-vingt-douze ans du vénéré bachagha Mahiecidine, portant sur son burnous la p aque de commandeur de la Légion d'honneur et aussi les femmes vêtues de noir, derniers témoins des héroïques temps de ce qui n'était il y a cent ans qu'un lieu de marché. On lira ailleurs, l'essentiel de la remarquable improvisation du conseiller général Iba Zizen et de ce qu'il dit à M. Naege en au nom du second collège. " Les maladresses de certains n'ont jamais engagé la France et ne peuvent porter atteinte ni à son prestige ni à son crédit ", s'écria M. Iba Zizen. On méditera aussi le discours de M. Naegelen. Nous connaissons les thèmes favoris de M. le Ministre gouverneur général et qu'ils ne lassent jamais ses auditoires, parce que M. Naegelen a le don de prestige, d'impartialité et de présence qui ont toujours fait, les grands gouverneurs. Il y eut toutefois samedi, dans les propos de M. Naegelen un élément nouveau. A propos du triomphal voyage du président de la République, M Naegelen remercia la presse algérienne de son magnifique effort. Mais il regretta d'autant plus la carence totale ou partielle de la plupart des grands journaux de Paris, qu'il lui faut denoncer la mauvaise foi des journaux métropolitains inspirés par qui nous savons... " Ah ! s'écria M. Naegelen, avec une force teintée d'indignation, si les Allemands avaient obtenu sur une terre du monde ce que les Français ont réalisé en Algérie, ils n'auraient pas manqué de le ciaironner et de le faire claironner partout. Il parait. ajouta ironiquement M. Naegelen, qu'un grand mariage de la Côte d'Azur occupait les colonnes destinées aux reportages du voyage de M. Auriol.. » (suite dans les articles.) |
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