Alger,le port : l'Amirauté

IL Y A 270 ANS A L’EMPLACEMENT DE L'AMIRAUTÉ D'ALGER
JEAN LE VACHER consul de France et vicaire apostolique mourait à la bouche d’un canon

IL Y A 270 ANS A L’EMPLACEMENT DE L'AMIRAUTÉ D'ALGER
JEAN LE VACHER consul de France et vicaire apostolique mourait à la bouche d’un canon
Des documents ont été rassemblés en faveur de la cause de béatification

L’ALGÉRIE est riche de souvenirs. Aussi serait-il dommage de ne pas les rappeler — surtout lorsqu’il s'agit d’événements anciens — à l occasion d’une fête de circonstance, d’un anniversaire, d’un centenaire.

C’est ainsi que la mémoire de Jean Le Vacher, consul de France en Afrique du Nord et vicaire apostolique, n’a pas été évoquée publiquement en ce 270e anniversaire de sa mort héroïque. Il est vrai que le canon à la bouche duquel mourut Jean Le Vacher a été transporté à Brest en 1830. Et il ne reste plus à l'endroit du môle où le martyr consomma son sacrifice qu’une plaque commémorative que fit placer le Comité du Vieil Alger. Cet emplacement est situé à l’Amirauté.

Nous ne retracerons pas ici l’histoire et l’œuvre spirituelle, patriotique et charitable de Jean Le Vacher que Jules Tournier a si bien condensées dans son ouvrage publié en 1947 (1). Un homme extraordinaire

Rappelons seulement quelques traits qui montreront le caractère et la personnalité de cet homme extraordinaire qui assuma, en des temps extrêmement difficiles, les plus grandes responsabilités d’État les charges délicates de sa mission religieuse.

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Echo d'Alger du14-5-1954 / Transmis par Francis Rambert
sur site : mai 2025

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IL Y A 270 ANS A L’EMPLACEMENT DE L'AMIRAUTÉ D'ALGER

IL Y A 270 ANS A L’EMPLACEMENT DE L'AMIRAUTÉ D'ALGER
JEAN LE VACHER consul de France et vicaire apostolique mourait à la bouche d’un canon
Des documents ont été rassemblés en faveur de la cause de béatification

L’ALGÉRIE est riche de souvenirs. Aussi serait-il dommage de ne pas les rappeler — surtout lorsqu’il s'agit d’événements anciens — à l occasion d’une fête de circonstance, d’un anniversaire, d’un centenaire.

C’est ainsi que la mémoire de Jean Le Vacher, consul de France en Afrique du Nord et vicaire apostolique, n’a pas été évoquée publiquement en ce 270e anniversaire de sa mort héroïque. Il est vrai que le canon à la bouche duquel mourut Jean Le Vacher a été transporté à Brest en 1830. Et il ne reste plus à l'endroit du môle où le martyr consomma son sacrifice qu’une plaque commémorative que fit placer le Comité du Vieil Alger. Cet emplacement est situé à l’Amirauté.

Nous ne retracerons pas ici l’histoire et l’œuvre spirituelle, patriotique et charitable de Jean Le Vacher que Jules Tournier a si bien condensées dans son ouvrage publié en 1947 (1). Un homme extraordinaire

Rappelons seulement quelques traits qui montreront le caractère et la personnalité de cet homme extraordinaire qui assuma, en des temps extrêmement difficiles, les plus grandes responsabilités d’État les charges délicates de sa mission religieuse.

C’est en novembre 1647, après une longue maladie, que Jean Le Vacher, à peine convalescent, quittait Toulouse pour Tunis. Il dut user de perspicacité, d’intelligence et de patience pour obtenir quelques adoucissements au régime des esclaves, réduire l’activité des trafiquants et faire connaître le vrai visage de la France. Il obtient, par son zèle et son dévouement, la libération de beaucoup d’esclaves et réussit à couvrir certaines dettes, évitant ainsi d’augmenter le nombre des esclaves français.

Après avoir obtenu, dès son arrivée, la célébration du culte dans les bagnes, ce qui releva le moral des prisonniers, il créa l’Œuvre des esclaves, dont le but était d’apporter aux malheureux une aide, matérielle par des dons fréquents.

Toutes ces réalisations ne furent pas exemptes d’obstacles et Le Vacher eut à souffrir de la jalousie et des intrigues.

En venant à Alger en 1667, le consul de France te trouva devant une situation beaucoup plus difficile.

Mais, précédé d’un groupe de prêtres de la Mission (Congrégation à laquelle il appartenait et que saint Vincent de Paul avait fondée), Jean Le Vacher put développer le service des hôpitaux et d’aide aux malades.

Mais ce fut bientôt la peste, la famine... et, de nouveau, le sabotage de ses œuvres.

L’attitude de Duquesne et celle d’un employé du Bastion de France, la trahison de Mezzamorto, otage libéré, la lâcheté d’un renégat devaient être fatales à notre consul.

Il est bon aujourd’hui de nous en souvenir, ne serait-ce que pour mieux comprendre les conséquences de nos dissentiments. Une mort héroïque

C’était le 28 juillet 1683.

Alors qu’Alger vivait dans la confusion et que la flotte française était alignée devant le port, un renégat anglais' voyant du linge blanc flotter à la terrasse du consulat, ameuta la population, affirmant que le consul — qui souffrait d’une infirmité — faisait des signaux dans le but de diriger le tir des navires.

Aussitôt, une troupe de janissaires s’empara du consul malade, le transporta sur une chaise jusqu’au môle et le plaça à la bouche d’un canon. Là, on lui proposa de renier sa foi. Il refusa net. On hésita alors.

Mais un renégat approcha la torche enflammée de la poudre. Le forfait était accompli.

Le même jour, dix autres victimes périssaient dans les mêmes conditions. La pièce meurtrière, nous l’avons dit, fut transportée à Brest.

C’est une couleuvrine. longue de sept mètres qui avait été fondue en 1542 par un Vénitien. Elle avait une portée d’environ 4.000 mètres. Appelée « Baba Merzoug » (le père fortuné), on ne la nomma plus que « La Consulaire » après la mort de Jean Le Vacher.
Ajoutons que d’importants documents ont été rassemblés en faveur de la cause de la béatification de Jean Le Vacher, « courageux athlète du Christ », ainsi que l’a écrit le regretté Mgr Gounot, archevêque de Carthage