Alger, l'Amirauté
Monument dédié aux naufragés
sur site le 19-4-2011
2.-
Le Monument de Lyvois
Afrique illustrée du 2-3-1935 - Transmis par Francis Rambert
juin 2021


Ainsi qu'annonce en a été faite, c'est le 11 du présent mois de février qui a marqué le centenaire de la mort du capitaine d'artillerie, de Lyvois, victime de son dévouement au cours de la terrible tempête maritime de 1833. Alger n'avait alors qu'une amorce de jetée au delà de la darse. La ville, n'étant à cette époque, presque exclusivement approvisionnée que par mer, nombreux se trouvaient dans ses eaux les navires de provenances française ou étrangère.

Ceux-ci, sans abri, furent cruellement éprouvés. Beaucoup sombrèrent. Il n'y en eut pas moins de dix-huit dont certains de la marine de guerre. Un bâtiment russe, " La Vénus ", se trouva, entre autres, en perdition devant les rochers Kherratine. Sur ces rochers passe aujourd'hui, la partie du Boulevard située entre les rues Bosa et de la Flèche.

D'un navire échoué là, de Lyvois lança à " La Vénus ", une amarre à laquelle il se suspendit pour accéder à ce bateau. Un mouvement de la mer ayant détendu le câble, l'officier, pour toujours, disparut dans les flots. La tempête qui fit encore rage, le lendemain, causa la mort de quatorze marins. Les pertes matérielles s'élevèrent à trois millions, somme énorme pour un port naissant.

Une souscription ouverte dans l'armée et la population permit d'élever, au petit môle de la Santé, le monument de marbre dont nous donnons une reproduction, et où l'épigraphie exprime que le Capitaine mourut, âgé de 33 ans.

Il eut été heureux à notre avis qu'au retour de la date séculaire du 11 février, un petit drapeau de France, une gerbe de fleurs algéroises fussent offerts là, en hommage à cet intéressant souvenir. Cela ne se fit pas. On ne peut que le regretter en espérant toutefois, que s'il pense encore à la chose en l'au-delà, le vaillant officier qui, si généreusement jadis, sacrifia sa vie pour ses semblables, a non moins généreusement accordé déjà son pardon, aux actuels oublieux de sa mémoire.

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Monument dédié aux naufragés
Le Monument de Lyvois

Le Monument de Lyvois
Ainsi qu'annonce en a été faite, c'est le 11 du présent mois de février qui a marqué le centenaire de la mort du capitaine d'artillerie, de Lyvois, victime de son dévouement au cours de la terrible tempête maritime de 1833. Alger n'avait alors qu'une amorce de jetée au delà de la darse. La ville, n'étant à cette époque, presque exclusivement approvisionnée que par mer, nombreux se trouvaient dans ses eaux les navires de provenances française ou étrangère.
Ceux-ci, sans abri, furent cruellement éprouvés. Beaucoup sombrèrent. Il n'y en eut pas moins de dix-huit dont certains de la marine de guerre. Un bâtiment russe, " La Vénus ", se trouva, entre autres, en perdition devant les rochers Kherratine. Sur ces rochers passe aujourd'hui, la partie du Boulevard située entre les rues Bosa et de la Flèche.
D'un navire échoué là, de Lyvois lança à " La Vénus ", une amarre à laquelle il se suspendit pour accéder à ce bateau. Un mouvement de la mer ayant détendu le câble, l'officier, pour toujours, disparut dans les flots. La tempête qui fit encore rage, le lendemain, causa la mort de quatorze marins. Les pertes matérielles s'élevèrent à trois millions, somme énorme pour un port naissant.
Une souscription ouverte dans l'armée et la population permit d'élever, au petit môle de la Santé, le monument de marbre dont nous donnons une reproduction, et où l'épigraphie exprime que le Capitaine mourut, âgé de 33 ans.
Il eut été heureux à notre avis qu'au retour de la date séculaire du 11 février, un petit drapeau de France, une gerbe de fleurs algéroises fussent offerts là, en hommage à cet intéressant souvenir. Cela ne se fit pas. On ne peut que le regretter en espérant toutefois, que s'il pense encore à la chose en l'au-delà, le vaillant officier qui, si généreusement jadis, sacrifia sa vie pour ses semblables, a non moins généreusement accordé déjà son pardon, aux actuels oublieux de sa mémoire.