----------Dans la suite des articles publiés
dans notre revue par Pierre Vanoverschelde sur " La représentation
consulaire française en Afrique du Nord " je vous communique
ci-dessous le récit de la vie de Jean-Pierre Martin, ancêtre
à la cinquième génération de Bernard Combes
(adhérent 2726) :
-----Drogman
et chancelier dans les Echelles du Levant et dans les états de
la Régence d'Alger à compter de 1821
------
Jean-Pierre Martin nait à Saint-Jean d'Acre (dépendant de
l'ambassade de France à Constantinople auprès de la Porte
Ottomane) le 18 septembre 1784 de Blaise Marseille Martin, négociant
Echelle et de Elisabeth d'Andréa.
-----Le
6 octobre 1790, ses parents, qui étaient négociants à
Saint Jean d'Acre, sont chassés par le pacha Achmed, surnommé
Djezzar (le boucher). Ils se retirent à Jaffa (Tel Aviv) après
avoir tout perdu, avec le consul de France, Jean-Pierre Renaudot (§
3) et les autres négociants de cette échelle. De nombreuses
interventions eurent lieu par l'Ambassadeur de France auprès de
la sublime Porte pour obtenir une destitution du cruel Djezzar, ou des
indemnisations, mais sans résultat.
Le temps de la formation
------
Le 10/8/1794, Blaise Marseille fut élu député des
négociants auprès de Mr. Renaudot consul de France en l'échelle
de Jaffa.
------
Le 20 frimaire an V ( 10 décembre 1796) décès de
Mr.Renaudot, et le 20 décembre 1797, Blaise Marseille fut élu
à l'unanimité proconsul de Jaffa, en attendant la nomination
de Antoine Bailly, officier d'état major auprès de l'ambassade
de Constantinople, comme consul à Jaffa après l'obtention
de son Barat.
------
En février 1799, lors de ses campagnes d'Egypte et de Syrie, Bonaparte
conduisit ses armées (12.000 hommes) sur le littoral et en Galilée.
Il enleva El Arich, Gaza, Jaffa (le 7 mars 1799) et Caïfa , mais
échoua le 29 mars devant Saint Jean d'Acre, défendu par
le vieux Djezzar, âgé alors de 85 ans, et soutenu par la
flotte anglaise de Sidney Smith. Le 20 mai, Bonaparte fit sonner la retraite,
laissant les malades et les blessés au monastère du Mont
Carmel. Après la retraite des français, le monastère
fut livré au pillage et incendié par les turcs qui massacreront
les malades et les blessés.
-----*
Blaise Marseille et son épouse Elisabeth, décédèrent
en mars 1799 lors de la prise de Jaffa par les troupes de Bonaparte, soit
par fait de guerre, soit suite à l'épidémie de peste
qui sévit à Jaffa lors de la prise de cette ville et qui
fut soignée par le médecin chef de l'expédition,
le baron Desjenettes.
------
Le 28 octobre 1802 Jean-Pierre est nommé jeune de langue de 1ère
classe à Constantinople avec un traitement de 1800 f/an.
------
Le 2 novembre 1802, à 18 ans, il est porté sur les états
des élèves de l'école des langues orientales des
Capucins de Pera dans la banlieue de Constantinople jusqu'au 30 juin 1816.
------
le 9 Novembre 1805 on trouve une lettre envoyée de Marseille au
ministre des affaires extérieures par B.A.Pucciny pour demander
pour son frère utérin, J.P.Martin, un certificat de dispense
de conscription qui est accordée aux "jeunes de langue"
en poste, suite à la demande de conscription de la mairie de Marseille.
-----(dans
une lettre du 30/8/1806 du consulat de Seyde on trouve trace d'une dame
Damien veuve de Mr Pucciny originaire du Luc et frère utérin
de Mr.Martin).
------
Le 26 mai 1804 Djezzar pacha meurt et la Sublime Porte nomme Soliman pour
le remplacer.
------
Le 14 juin 1806 arrivée à Saint Jean d'Acre du nouveau consul
de France, Mr.Pillavoine (51 ans) qui "prend en main les intérêts
de la religion et du commerce (les missionnaires de terre Sainte dépouillés
par Djezzar demandent justice ainsi que les négociants).
Premier poste
------
Le 20juin 1806, après quatre ans d'études chez les capucins,
Jean-Pierre est nommé par Mr.Pierre Ruffin (§ 4), chargé
d'affaire à Constantinople, élève interprète
attaché au consulat de Saint Jean d'Acre où il habite au
" Khan des Francs "
------
Le 18 août 1806 il y est reçu par Mr. Pillavoine. "
Mr. Martin jeune de langue de 1ère classe a été envoyé
et placé ici en qualité d'élève interprète
par Mr. le chargé d'affaire. J'ai tout lieu de croire que je ne
parlerai de lui que pour en faire son éloge." Note adressée
au ministre des affaires extérieures.
------
Le 26 mars 1808, il est chargé par Mr Pillavoine de remplir les
fonctions de vice-consul à Seyde, en remplacement de Mr Taitbout,
jusqu'au 21 décembre 1808, date où il est rappelé
à Saint Jean d'Acre pour reprendre la fonction de 1er Drogman et
chancelier avec un traitement de 3.600 f/an.
------
Le 25 août 1808, le temple du Saint Sépulcre a brûlé.
Le feu a pris par le couvent des arméniens qui était en
bois. La superbe coupole qui couvrait la retonde, faite il y a 305 ans
par la protection de la France, a brûlé et sa chute a fait
de grands dommages.
-----*
le 16 décembre 1813 lettre de demande d'autorisation, du consul
au ministre des affaires extérieures, "pour le mariage de
J.P.Martin avec la fille Julien "(à cette époque les
personnels des consulats : consul, vice consul, drogman chancelier ne
pouvaient se marier sans l'autorisation du Roi, par l'intermédiaire
du ministre des affaires extérieures). Autorisation accordée
verbalement par l'Empereur, le 20 décembre 1813.
Fondation d'une famille
-----*
Le 21 avril 1814 mariage, à Saint Jean d'Acre, de J.P.Martin avec
Marie Adélaïde Julien
( fille de Charles Louis Julien, négociant de Saint Jean d'Acre,
originaire de La Ciotat et de Sophie Dib née à Alep, Syrie)
.
-----*
Le 13 mars 1815 naissance de sa fille Sophie Elisabeth à St Jean
d'Acre.
------
Le 4 septembre 1816, il est nommé officiellement 1er Drogman (§
1) à Saint Jean d'Acre par ordonnance du ministre des relations
extérieures le Duc de Richelieu.
-----*
Le 9 décembre 1816 naissance de sa fille Catherine Madeleine à
St Jean d'Acre.
-----*
Le 23 mars 1819 naissance de son fils Louis Blaise à St Jean d'Acre
------
Le 2 juin 1819 il est nommé gérant du vice consulat de Seyde.
-----*
Le 5 mai 1820 naissance de sa fille Madeleine Joséphine à
Seyde.
-----*
En 1821 naissance de sa fille Hélène Henriette à
Seyde
------
le 19 septembre 1821 il est nommé, par ordonnance du 10 octobre,
drogman chef et chancelier (§ 2) du consulat de Bône dans les
états de la Régence d'Alger auprès de Mr.Dupéré
consul à Bône, avec un salaire annuel de 4.000 francs.
------
Le 6 septembre 1822 lettre de J.P.Martin au ministre des relations extérieures
pour lui annoncer son installation à Bône après une
longue traversée.
-----Bône
était un centre important d'activité commercial des compagnies
d'Afrique, basées à Marseille , dont la maison Paret, pour
les achats de cuirs, laine ,céréales, cire et corail. Alger
importait les marchandises qui servaient de contre partie aux exportations
de Bône.
------
Le 3 janvier 1825, en congé à Paris sur le point de retourner
à son poste, il écrit au ministre pour lui demander le poste
de Baruth.
------
Alexandre Deval nouveau vice consul à Bône, tenta un coup
de main contre les postes de Bône et de la Calle pour y élever
des ouvrages militaires et y installer des canons et hommes armés
comme sur un territoire appartenant à la France. Le Dey y envoya
ses troupes qui rasèrent les forts et chassèrent les occupants.
A Marseille l'opinion condamna sévèrement cette action qui
entravait le commerce avec Bône.
Départ imprévu
------
Jean-Pierre du quitter Bône précipitamment, avec sa nombreuse
famille, d'après les ordres supérieurs , en abandonnant
tout pour éviter d'être arrêter par les Turcs. Ce départ
imprévu et précipité lui a occasionné des
pertes importantes et des dépenses extraordinaires qu'il a chiffrées
à 18.654 francs et dont il demande le remboursement au ministre
des relations extérieures. (son salaire annuel étant de
4.000 francs !!! et n'ayant eu qu'une indemnité de 1500 francs
pour ses pertes ! ! )
------
le 1er août 1826 il reçoit sa nomination au poste de Drogman
chef Chancelier au consulat général d'Alger avec un traitement
de 4.000 f/an plus les revenus de la Chancellerie sous les ordres du Consul
Pierre Deval. (§ 5) (par ordonnance du 28 juin 1826).
------
Le 10 novembre 1826, il écrit, de Bône, une lettre de remerciement
au ministre des relations extérieures et gagne Alger.
------
Pierre Deval , né à Pera les Constantinople en 1758, avait
été nommé consul général de France
en 1816. Il avait une longue expérience des Pays musulmans et parlait
couramment le turc et l'arabe, mais il était unanimement considéré,
dans les ports méditerranéens comme un homme taré,
qu'on pouvait à bon droit suspecter. Il était chargé
de régler les créances Bacri (fournitures aux armés
d'Italie et d'Egypte pour les campagnes d'Egypte et de Syrie en 1798-1799)
et d'obtenir un traité confirmant la reprise de possession par
la France de ses établissements en Algérie.
-----La
discussion qui opposa, le 29 avril 1827, le Dey Hussein et le consul,
eut lieu directement en turc, sans interprète et sans témoin,
et le consul reçu trois violents coups de manche de chasse mouche.
Cet affront à la France en la personne du consul cause le départ
de Pierre Deval et des français.
-----Le
12 juin le consul gagne une goélette française commandée
par le capitaine Collet, et la rupture définitive eu lieu le 16
juin. Le capitaine Collet entrepris le blocus d'Alger.
- le 10 octobre 1827 Jean-Pierre reçoit l'ordre de Mr.Pierre Deval
de se rendre d'Alger à Toulon à Bord de l'Amphitrite qui
est en croisière devant Alger pour attendre l'arrivée de
Mr Alexandre Deval en provenance de Tunis son poste précédent.
Après la quarantaine effectuée il annonce qu'il va dans
sa famille à Marseille attendre les ordres.
------
le 7 avril 1828, il écrit , de Marseille, au Comte de la Ferronays,
ministre secrétaire d'état aux affaires étrangères,
une lettre pour demander pour son fils, Louis Blaise âgé
de 10 ans, une place au collège des jeunes de langue à Paris,
place réservée pour les enfants des drogmans. Il désire
lui faire parcourir une carrière dans laquelle il est depuis 26
ans.
Mobilisation pour Alger
------
Paris pensait que le Dey reviendrait à de bons sentiments et demande
à Deval de demeurer sur le bateau de Collet prêt à
répondre au premier appel. Collet, jusqu'à son décès
en 1828, puis la Bretonnière poursuivirent, sans conviction, une
croisière coûteuse et décevante. Pierre Deval , regagne
la France et décède le 23 août 1829 à Villiers-le
-Bel (95).
------
En janvier 1830 la France décida de mener une action contre la
régence d'Alger et le 7 février 1830 Charles X ordonne la
mobilisation de l'armée et de la marine.
-----La
flotte, commandée par l'amiral Duperré, débarqua
le 14 juin, à Sidi Ferruch, un corps expéditionnaire de
37.000 hommes commandé par Bourmont : 3 divisions commandées
par les généraux Berthezène, Loverdo , et le Duc
des Cars.
Dix jours après la bataille de Staouéli , le 29 juin , le
corps expéditionnaire reprend sa marche sur Alger. Bourmont fixa
au 4 juillet le bombardement et l'assaut du Fort l'Empereur.
-----Le
5 juillet au matin le Dey signa la convention qui fixait l'entré
des troupes et l'occupation de la ville. Le Dey demanda à être
conduit à Naples.
-----Bourmont
confia l'administration de la ville à des militaires sans connaissance
de la situation et ainsi Alger fut livrée à l'anarchie.
-----Bourmont
appris le 11 août la révolution de Juillet et le 16 août
fit connaitre aux troupes l'abdication de Charles X. Le 2 septembre il
fut remplacé par Clauzel, ancien soldat de la révolution
et de l'Empire, général à 26 ans. Il était
attendu avec impatience par les officiers qui souhaitaient un retour à
la discipline et à une direction ferme. Bourmont laissait l'armée
et la ville en piteux état.
|
|
------
le 7 août 1830 Jean-Pierre est nommé Drogman et chancelier
au consulat général d'Alger sous l'autorité de Mr.Alexandre
Deval nouveau consul. Il doit se rendre à Toulon pour prendre le
premier bateau en partance pour Alger et emporter les archives du consulat
que le dernier titulaire du poste avait apportées à Paris.
-Drogman
chancelier
------
Le 8 novembre 1831 il écrit au Comte Sebastiani, ministre des relations
extérieures, une lettre pour lui demander l'autorisation d'accepter
la proposition que lui fait Mr. Fougeron, inspecteur général
des finances d'Alger, de le designer, après 29 ans de service,
comme Drogman Chancelier et conservateur des archives de la Régence
d'Alger, pour le temps qui peut lui manquer pour obtenir une retraite
entière.
Par lettre du 2 décembre 1831, le Comte Sébastiani, ministre
des relations extérieures, lui donne cette autorisation et le recommande
à l'intérêt particulier du nouveau gouverneur d'Alger
le baron Pierre Berthezène.
. . . puis Notaire
-----*
Sans doute en 1837, après 35ans de service dans les fonctions de
Drogman et Chancelier, et à 53 ans, il prit sa retraite en Algérie.
Les drogmans se voyaient accorder " des pensions proportionnées
à leur âge" payées par le Trésor royal
et la chambre de commerce de Marseille. Elles sont fixées à
3.000L pour ceux qui sont âgés de soixante ans, 3.600L pour
ceux de soixante cinq ans et 4.000L pour ceux de soixante-dix ans et plus
(titre premier, art. 96 à 98).
-----*
Il monte alors une étude de notaire (le 19 décembre 1839
on le trouve parrain de son petit fils Pierre Antoine Palumbo di Guiseppe
et mentionné comme notaire) pour administrer les biens des nouveaux
immigrants qui commençaient à arriver dans le pays suite
à la volonté de Louis Philippe et de son gouvernement de
coloniser ce nouveau pays en y envoyant des colons.
-----*
Le 18 mars 1854, à 68 ans, il assiste au mariage de sa petite fille
Marie Rosalie Palumbo, avec Antoine Emile Combes, né en 1823 à
Sète, et arrivé à Alger, entre 1845 et 1850, comme
commis négociant dans l'entreprise Palumbo di Guiseppe, et signe
le registre en tant que témoin.
-----*
Il décède le 20 septembre 1858, cérémonie
religieuse à Notre Dame des Victoires.
-----Jean-Pierre
Martin fut à la tête d'une grande lignée de Notaires
en Algérie:
- son fils Louis Blaise devint Notaire à Miliana
- son fils Félix Joseph lui succéda en 1856 à la
tête de son étude,
- son fils Philippe César Honoré devint notaire à
Sidi Bel Abbes puis à Constantine,
- son gendre Delfin Daget, époux de sa fille Hélène
Henriette devint notaire à Blida,
-----Tous
après avoir été clerc, puis premier clerc en son
étude.
-----Sources:
-----*
Archives du ministère des affaires étrangères:
------
personnel dossiers individuels 1ère série Martin Jean-Pierre
volume 220
------
correspondance consulaire et commerciale 1793/1901 Saint Jean d'Acre tome
1-2-3
-----*
Caran
------
dossiers des magistrats côte BB/6(II) 599
-----*
Bibliothèque du séminaire de Versailles:
------
"La Palestine" (professeurs de Notre Dame de France) côte
39 C 42
-----*
Bibliothèque municipale de Versailles:
------
Histoire de l'Algérie contemporaine tome 1 conquête et colonisation
(Charles André Julien) Usuels cote l'héritier E6468
------
Les Consuls de France au siècle des lumières de Anne Mézin
Définitions
-----§
1 / Le Drogman:
-----Les
drogmans jouent le rôle d'intermédiaire entre les ambassadeurs
ou consuls, envers lesquels ils ont devoir de rendre compte, et les gouvernants
de l'Empire Ottoman. Ils ne sont pas seulement interprètes mais
assurent également les fonctions de traducteur, négociateur,
porte-parole et chargé de mission. Ils sont payés par la
Chambre de commerce de Marseille et par des droits variables qu'ils perçoivent.
-----Ils
sont formés par l'institution des jeunes de langue au collège
de Clermont (actuel Louis le grand) et chez les capucins de Péra
dans la banlieue de Constantinople (cas de Jean-Pierre Martin). Ils apprenaient
les langues turque, persane, et arabe et le latin, la géographie,
l'histoire, le droit commercial et les sciences naturelles. Leurs études
duraient une dizaine d'années.
-----§
2 / Le Chancelier:
-----Les
attributions du chancelier sont nombreuses et variées. Elles sont
définies par l'édit de juin 1778 et par l'article III de
l'ordonnance de 1781. Elles se partagent entre celles d'un secrétaire
du consulat, d'un notaire, d'un greffier et d'un huissier.
-----Le
chancelier remplit les fonctions de secrétaire et d'archiviste
du consulat.
-----Le
chancelier joue aussi le rôle d'un officier de l'état civil
de la nation française et tient les registres de baptêmes,
mariages et décès en Levant et en Barbarie.
-----Il
reçoit les contrats de mariage et les testaments et est chargé
de dresser les inventaires après décès des français
morts sans héritier sur place.
-----Ses
fonctions notariales consistent en la délivrance des procurations,
contrats d'affrètement et d'assurance, de vente ou d'achat de bâtiment
ou autres contrats maritimes.
Les chanceliers sont supprimés et leurs fonctions sont exercées
par les Drogmans à partir de l'ordonnance de 1781 (article 107
titre premier). Le consul choisit parmi les drogmans de son échelle
celui qui fera les fonctions de chancelier.
Consuls
-----§
3 / RENAUDOT Jean-Pierre :
né à Tournus le 25 juillet 1740, fils de Nicolas, organiste
à Saint Philibert et de Magdeleine Colhet de la paroisse Saint-André
de Tournus
-----Il
entre aux consulats en qualité de chancelier du consulat général
de Morée, il devient vice-consul à Alger par brevet du 9
décembre 1776 puis vice-consul à Lattaquié par brevet
du 28 janvier 1779
-----Il
est nommé vice-consul à Saint Jean d'Acre par brevet du
4 février 1781 et arrive à Saint Jean d'Acre le 25 décembre
1782. Il est nommé consul en Syrie et Palestine le 3 septembre
1786.
-----Il
est obligé de quitter Saint Jean d'Acre le 6 octobre 1790 sous
la menace de DJEZZAR pacha et se retire avec une partie des négociants
français, dont les parents de Jean-Pierre Martin, à Jaffa.
-----Soupçonné
de sympathies monarchiques il est remplacé le 23 décembre
1794, puis réintégré quelques mois plus tard.
Il décède à Jaffa le 20 frimaire an V (10 décembre
1796). Il est remplacé provisoirement par Blaise Marseille Martin
le père de Jean-Pierre.
-----§
4 / RUFFIN Pierre Jean-Marie
-----né
à Salonique le 17 août 1742 de Charles Thomas Antoine et
de Catherine Rose Vert fille d'un chirurgien Français.
-----Très
brillant élève jeune de langue à Louis le Grand,
puis à Constantinople, il est nommé consul par l'ambassadeur
de France à la Grande Porte.
-----Mais
la nomination par le Roi du Baron de Tott en 1767, le réduit au
rôle de secrétaire interprète.
-----Envoyé
en Crimée en mission auprès du Khan afin d'aider à
la libération de la Pologne, il devint en avril 1769 consul de
France en Crimée.
-----En
octobre 1769 il est fait prisonnier par les Russes qui l'envoient un an
à Saint Petersbourg.
Libéré il redevient interprète à Constantinople
et participe à toutes les négociations de l'ambassadeur.
-----En
1773, le 20 octobre, il épouse Françoise Stephanelli, paroisse
Sainte Marie Draperis et en a deux enfants Rose Catherine Cécile
et Thomas, consul de France.
-----En
1774 il est nommé à Paris , principal commis chargé
de la correspondance avec les consulats de la Turquie et des régences
de Barbarie.
-----En
1784 il devient professeur de turc et de persan au Collège Royal
-----En
1788 il reçoit l'ambassade de Tippon Sultan (Typoo Saïd),
ce qui lui vaut des lettres de noblesse par lettres patentes.
-----En
1794 il est nommé interprète premier secrétaire de
la légation de France à Constantinople et assure l'intérim
de l'ambassade en 1797.
-----Emprisonné
par les turcs de 1798 à 1801, suite à la campagne d'Egypte.
-----En
1802 il devient chargé d'affaires et ouvre les négociations
de Paix entre la France et l'Empire Ottoman.
Il reçoit des lettres de ministre plénipotentiaire pour
la signature d'un traité d'alliance en 1812.
-----En
1814 il est chargé des affaires du Roi.
-----Il
meurt à Constantinople le 19 janvier 1824.
-----§
5 / DEVAL Pierre:
-----La
famille Deval est une famille de drogmans du Levant. Plusieurs de ses
membres furent jeunes de langue aux XVIII et XIX siècles et certains
furent mêmes consuls.
-----Pierre
est né le 28 octobre 1758 à Péra-les-Constantinople
(où se trouve l'école des Capucins), fils d'Alexandre-Philibert,
né à Versailles, premier drogman à Constantinople
de 1757 à 1771, et de Catherine Mille, née à Iassi
en Moldavie.
-----Entré
à Louis le Grand le 27 août 1765, en qualité de jeune
de langues, il en sort le 8 août 1774, jugé avoir des "dispositions
pour les langues".
-----Il
est nommé drogman à Seyde, Lattaquié, Alep, Alexandrie
où il remplit également les fonctions de chancelier.
-----Il
devint ensuite vice-consul de France à Bagdad par brevet du 27
août 1786.
-----Nommé
consul général à Alger en décembre 1791, il
est suspendu en juillet suivant sans avoir rejoint son poste à
la demande du Dey qui réclamait l'ancien consul Vallière.
-----Il
passe la période révolutionnaire à Constantinople
et ne rejoint la France qu'en 1803 pour y rester sans emploi jusqu'en
1814.
-----Le
12 septembre 1814 il est de nouveau nommé consul général
et chargé d'affaires à Alger (provisions du 1er décembre
1814) pour assurer une prompte liquidation des créances sur la
France du juif livournais Jacob Bacri et obtenir un traité confirmant
la reprise de possession par la France de ses établissements en
Algérie. (traité du 29 mars 1818).
-----Le
29 avril 1827, ayant appris l'armement des établissements français,
le Dey Hussein le frappe de trois coups de chasse mouches. Cet affront
fait à la France en la personne du consul cause le départ
de Pierre Deval et le mois suivant des français.
-----Le
blocus de la côte Algérienne est engagé, précédant
la conquête de l'Algérie par la France le 5 juillet 1830;
-----Il
décède à Villiers-le-Bel (95) le 23 août 1829.
|