--------Le 2 juillet
2002 marquera la quarantième année du largage de l'Algérie
Française.
--------Les
informations filtrées qui nous parviennent quotidiennement, de
l'Algérie soit disant indépendante. nous apprennent l'intense
désarroi de sa population qui souffre, non seulement physiquement
et moralement mais aussi psychologiquement depuis que l'Algérie
n'est plus la France.
--------Pourquoi
et comment expliquer cette situation. L'Algérie, à elle
seule, représentait 80% du territoire national. Grâce à
la présence et aux apports de la France, les femmes et les hommes
de toutes confessions et de nombreuses origines, qui composaient sa population.
vivaient heureux et en bonne harmonie. II nous faut pour comprendre, remonter
à l'origine de son histoire et en avoir une saine et réelle
connaissance.
--------Successivement,
je vous parlerai, en quelques raccourcis, de l'Afrique du Nord, depuis
ses origines, à la conquête arabe se situant en 647 après
Jésus-Christ puis, de cette époque au débarquement
français à Sidi-Ferruch, en 1830 et enfin de l'Algérie
française, jusqu'au 1er juillet 1962. Je terminerai par une réflexion
prospective qui fut celle de ceux qui se sont opposés avec force
et conviction à l'abandon de l'Algérie et qui a manqué
à nos politiques et intellectuels. Ceux-ci ont été
complices des terroristes du F.L.N. à qui ils ont livré
toute une population qui se réclamait de la France et forcé
nombre de ses enfants à abandonner leur sol natal et leurs biens
pour sauvegarder leur vie et celle de leur famille. Ils ont du accepter
d'être des personnes déplacées de leur département
français de naissance, dans un des autres départements restants
du territoire national qui ne représentaient plus que le cinquième
de celui-ci. Cela après les massacres, enlèvements, enfermements
et génocides perpétrés par les tueurs du F.L.N. Ce
sont autant de crimes contre l'humanité dont se sont rendus coupables
ceux de nos gouvernants et responsables militaires qui, non seulement
ne s'y sont pas opposés, mais en sont à l'origine, par obéissance
à l'homme, fut-il le plus grand à un moment de notre histoire,
le général de Gaulle pour le nommer, qui avait décidé,
après avoir été l'instigateur de l'effondrement de
notre Empire, que l'Algérie devait être indépendante,
quelles qu'en seraient les conséquences pour la France et ses enfants.
Le reliefet les ethnies du Maghreb
--------L'Afrique
du Nord qui ne comprend, aujourd'hui, que le Maroc, l'Algérie et
la Tunisie, bien que la Libye lui soit originellement reliée, avait-elle
une même ethnie ? Probablement que oui car le système montagneux
de l'Atlas dessine une unité géographique. C'est un vaste
quadrilatère formé d'un bloc de hautes terres, enserré
par l'océan Atlantique, la mer Méditerranée et les
sables du Sahara. En fait cette situation conférait à ses
populations un isolement quasi insulaire.
--------Mais
ses groupements humains dont l'unité repose sur la langue et la
culture étaient formés de peuplades sans dénomination
et étrangères à la civilisation romaine. C'est pourquoi
les Romains les qualifièrent de "Barbares" (Barabi).
Par la suite. les Arabes leur donna le nom de Brâber, Beraber, Berber
au singulier, Berberi. Plus tard, le nom de Maures leur fut donné
par les Romains, bien qu'il était destiné à désigner,
tout à fait à l'origine, les populations du Maroc septentrional.
--------En
fait, le Maroc, l'Algérie et la Tunisie comptent, aujourd'hui,
une majorité de Berbères et non exclusivement des Arabes,
comme cela s'entend lorsque l'on désigne l'ensemble des habitants
du Maghreb.
Pourquoi "Maghreb" ? C'était le nom donné, par
les Arabes, à tous les pays de l'Afrique du Nord, situés
à l'Ouest de l'Egypte : "Djezira el Maghreb" se traduit
par "Ile de l'Occident".
--------Mais
l'autochtone était "Amazigh", au masculin, "Tumuzight".
au féminin et, au pluriel c'étaient des "Inazighem".
Ces termes signifiaient "Hommes libres", puis. par extension
"Nobles". C'était l'appellation que se donnaient certaines
tribus, bien avant l'occupation romaine. La géographie physique
du Maghreb explique, singulièrement, la résistance de ces
groupements humains à l'érosion de l'histoire. La Berbérie
ne comporte des basses terres qu'au Maroc et en Tunisie ; ailleurs ce
ne sont que des paliers successifs de hautes plaines et de plateaux encadrés
par des chaînes qui s'intègrent à l'ensemble montagneux
de l'Atlas. Ce nom "Atlas", probablement d'origine indigène,
désignait les hauts monts du Maroc et, par extension, fut donné
aux chaînes qui s'étendent d'Est en Ouest. Son point culminant
se situe au Maroc, le djebel Toubkal (4 165 mètres). En Algérie,
dans les Aurès, le djebel Chambi culmine à I 590 mètres.
La ville de Blida est dominée, d'une hauteur de 1400 mètres,
par l'Atlas mitidjien.
--------A
l'exception de la façade atlantique, côte Ouest du Maroc
et celle méditerranéenne, le long de la côte Est de
la Tunisie, l'Afrique septentrionale est d'un aspect peu accueillant,
pour ne pas dire hostile mais combien prenant. Le relief, en contraste
avec les plaines, est à l'origine du compartimentage du territoire.
De ce fait, le relief a exercé une influence non négligeable
sur les destinées du pays au cours de son histoire.
--------Si
les communications d'Est en Ouest étaient faciles, il n'en était
pas de même entre toute la côte méditerranéenne,
au Nord, et l'arrière pays, au Sud s'ouvrant sur le Sahara. Ceci
explique qu'à l'exception de la conquête française,
la Berbérie a toujours été conquise soit par l'Est,
soit par l'Ouest. La géographie qui explique l'aspect du terrain,
explique aussi la formation des nombreux groupements humains originaux.
Voilà pourquoi, de tous temps, avant la présence française
qui a été le seul facteur d'union entre ceux-ci, l'unité
politique a toujours été compromise. Et à l'évidence,
cette unité se déchire depuis notre départ, ce qui
ne nécessitait pas d'être prophète pour le prévoir.
--------Tous
les partisans de l'Algérie française l'avaient prédit.
Mais ils n'ont pas été écoutés car l'action
psychologique du gouvernement de l'époque, soutenue par certain
médias, portait ses fruits sur une population abusée.
--------Pour
ceux qui désirent connaître l'origine de l'architecture actuelle
de l'Afrique septentrionale, il faut savoir qu'elle résulte de
l'orogenèse (formation des chaînes de montagne) qui suivit
les phases de sédimentation ù la fin du primaire et pendant
le secondaire, des plissements pendant la seconde moitié du tertiaire
et des divers effondrements du quaternaire, qui séparèrent
de l'Afrique, à l'Est la Sicile, à l'Ouest la Sierra Nevada,
face au mussif du Rit.
--------Le
climat, dominé par la pluviosité et l'amplitude des températures,
allié à l'érosion et au remblaiement des régions
privées d'écoulements cers la mer, ont fait évoluer
le relief au cours des millénaires.
A la recherche d'une unité politique du
Maghreb
--------Je
vous ai dit que l'architecture et le relief de la Berbérie ont
compromis, de tous temps, son unité politique alors duc l'activité
économique pouvait être un élément fédérateur,
sans fusion proprement dite des groupements humains, à partir des
terres cultivables et pastorales et aussi des richesses de son sous-sol.
Mais c'est méconnaître l'esprit formaliste de chacun des
membres des familles tribales qui composent ces groupements humains, attaché
à ses particularismes culturels, cultuels ou religieux tout autant
que linguistiques.
--------La
végétation a évolué au cours des siècles
et millénaires. Les forêts ont subi des déboisements
importants, couvre des hommes pour leurs besoins en combustibles. La prépondérance
de la steppe, composée de végétaux xérophiles
adaptés au climat sec, a joué également un rôle
primordial dans l'évolution humaine de l'Afrique septentrionale.
Elle imposa des conditions de vie différentes, soit en éloignant
les tribus sédentaires. les unes des autres, soit en imposant à
certaines un nomadisme. L'architecture et le relief de la Berbérie
ont toujours favorisé l'occupation rapide du pays par la longue
voie de près de 3 000 kilomètres, mais bien mince puisqu'elle
n'a pas plus de 150 kilomètres de largeur moyenne. Cette voie s'aligne
sensiblement du golfe de Syrte, en Libye,à l'Atlantique, au Maroc.
La circulation sur cette trop longue et unique artère s'avère
difficile.
--------Nous
constaterons que toutes les conquêtes qui se sont succédées
ont de ce fait, toujours été perdues, à l'exception
de celle de la France dont, par la suite. le gouvernement a préféré,
pour d'autres raisons politiques, en direction de l'Est de l'Europe, la
livrer à des tueurs à la solde du faible parti que constituait
le F.L.N., bien que soutenu de l'extérieur.
--------La
disposition du Maghreb n'avait jamais permis la création d'un "Centre
géographique" auquel se seraient agrégées les
diverses provinces : le Maroc tourne le dos à l'Algérie,
le Rif, Maroc septentrional, le Sous. Maroc méridional, la Kroumirie,
Confins algéro tunisiens, sont isolés des provinces voisines.
--------Voilà
une première explication à la non-fusion des populations
et partant, à l'introuvable unité politique du Maghreb
.L'Etat Marocain
--------Pourtant
le Maroc est un pays ouvert en dépit des obstacles naturels à
la circulation que sont le Rif, le Sahara, l'Atlas et l'Atlantique. Cet
océan et la Méditerranée étaient et demeurent
des voies d'échanges et. par là, des voies de peuplement
possible. Le Maroc ne fut pas toujours isolé au cours de son Histoire.
notamment à l'époque où régnaient sur le Nord
de l'Afrique les Almohades, dynastie berbère, de 1147 à
1269- puis plus tard des Marinides, autre dynastie berbère qui
régna au Maroc de 1269 à 1465. Pendant ces trois siècles,
quelque peu dépassés, le Maroc a été largement
ouvert aux influences méditerranéennes, européennes
et aussi à celles de l'Afrique tropicale.
Mais les sultans fermèrent aux XVIè et XIXè siècles,
les frontières marocaines.
--------Au
Moyen-Age, l'histoire du Maroc est unie, quasi intimement, à celle
de l'Espagne. La "Reconquista cristiana " fut une des raisons
du repli du Maroc sur lui-même : il voyait sur la rive opposée
des ennemis religieux, presque décidés à l'envahir.
Le Maroc rompit alors toutes relations avec l'Espagne chrétienne
et ne devint plus qu'une province de passage et partant, ne s'ouvrant
pas au peuplement.
------Par
la suite, les étrangers se fixèrent dans les villes qui
eurent une civilisation bien différente voire même indépendante
de celles des tribus.
------Deux
zones se créèrent dont la rivalité fut légendaire
: le royaume de Fès et celui de Marrakech, le premier s'appuyant
sur le Maroc septentrional, le second sur le Sud et les oasis. Que de
batailles ensanglantèrent les gués des rivières Oued
el?Abid et Taçaout. affluents abondants du fameux fleuve Oum er
Rebia !
|
|
------Comment
expliquer. malgré ces luttes permanentes au cours de son histoire,
la persistance d'un Etat marocain alors que l'Algérie, soumise
aux mêmes luttes, n'en ai jamais constitué un, jusqu'à
sa conquête par la France et qu'il soit si fragile trente deux années
après son indépendance.
------Une
histoire du Maroc peut être écrite car il est partie intégrante
du bloc septentrional africain. II constitue néanmoins une région
géographique naturelle affirmant sa propre personnalité,
voire même son individualisme.
------Malgré
des luttes fratricides qui n'ont pas de cesse. persiste un Etat marocain
car les populations sédentaires finirent par s'unir aux anciens
nomades qui se fixèrent dans les plaines, pour s'opposer à
ceux venant du Sahara, bien que l'Atlas qu'ils devaient franchir, les
neutralisait.
C'est donc cette sédentarité accrue des populations qui
est à l'origine de la création et du maintien d'une certaine
autorité respectée des Marocains.
------Le
Maroc a eu des capitales dynastiques ou politiques. Elles résultaient
de besoins locaux, déterminés:
o Tandja ou Tanger, port sur le détroit
de Gibraltar. Avant d'être le port franc international actuel, depuis
1962, il a joué, dans le passé. plusieurs rôles. D'abord
ce fut et il demeure la sentinelle avancée du Maghreb, vers l'Espagne,
l'Europe. Alors qu'elle était administrée par les Phéniciens
tenant du littoral syro palestinien, son agglomération fut la ville
principale de la Mauritanie occidentale, jusqu'à sa révolte
contre le roi berbère Bogud. Elle fut ensuite le chef lieu d'une
partie du Maroc septentrional.
o Fès, ville fondée
fin du VII, et début du VIII siècles, par Idris 1er a une
situation accidentée favorable à sa défense
au centre d'un carrefour stratégique, elle commande les routes
allant vers Marrakech. Rabat, Tanger et le couloir de Taza, entre le Rif
et le Moyen Atlas. Les maîtres de Fès ont toujours été
les maîtres du Maroc : c'est la capitale religieuse, politique,
intellectuelle et économique.
o Meknès, nouvelle ville impériale,
makhzen, fondée à 1'emplacement d'une vieille cité,
à 60 kilomètres de Fès, par Mülây Isrnaïl,
sultan de la dynastie Alawite. Capitale de 1672 à 1727, le maréchal
Lyautey l'avait destinée à être le noeud ferroviaire
du Maroc.
o Marrakech a été fondée
en 1062 par Yusuf Ibn Tachfm, pour servir de base aux guerriers musulmans
de la dynastie berbère Almoravides. sahariens. dans leurs offensives
contre ceux qui pratiquaient "l'Islam perverti". Cette dynastie
régna sur le Maghreb et l'Andalousie de 1061 à 1147. Marrakech
est la sentinelle du haut Atlas et l'oreille qui perçoit les bruits
venant du désert, des oasis et de la montagne. Elle commande les
voies de circulation vers Agadir, port méridional sur l'Atlantique.
Taroudannt. ville du Maroc méridional et le Draa, fleuve du haut
Atlas, coulant du Nord au Sud, puis vers l'Ouest pour aboutir à
l'océan Atlantique. Ce fleuve est jalonné de nombreux oasis.
o Dar el Beida. Casablanca. petit
port qui devint le principal du Maroc et, sa petite agglomération,
sa plus grande ville. La France en fit la capitale commerciale au débouché
de la Chaouïa, et une escale vers l'Afrique occidentale.
o Rabat, port sur l'Atlantique à
l'embouchure du Bou Regreb, fin d'une grande splendeur pendant le règne
de la dynastie des Amohades, de 1147 à 1269. C'est lu capitale
administrative du Maroc et un Centre commercial et industriel.
------Le
Maroc eut en fait . deux grandes capitales, mais elles étaient
excentriques. La légende laisse à penser, mais sans certitude
aucune, que Médinas out Duï, gigantesque cité du Tadla
qui est la plaine du Maroc occidental, aurait pu être la capitale
centrale ; elle aurait été détruite, d'après
la légende par les musulmans, religieux guerriers, de la dynastie
des Almoravides.
Voici très succinctement l'histoire de cette partie occidentale
de la Berbérie qui constitue non pas une entité mais une
réalité pleine d'enseignements concrets pour le devenir
de cet Etat que forme aujourd'hui le royaume du Maroc, dans sa même
et séculaire diversité.
Algérie-Tunisie
------L'Algéric
et la Tunisie ont également, chacune, une histoire car toutes deux
sont parties intégrantes, avec le Maroc, de la Berbérie,
mais aucun obstacle ne les sépare.
------L'histoire
de ces deux pays est intimement liée ;ils ont une frontière
commune autre que celle qu'auraient pu offrir les montagnes Or, elle ne
suit pas les cimes de l'Ouarsenis, ni celles des Aurès. Mais s'il
y a des contrastes. voire des oppositions, il faut les chercher audelà
des frontières issues des possibilités d'irrigation qu'offrent
les eaux du Tell. Grâce à elles, une bande saharienne échappe
au désert. II en résulte de nombreuses frontières
qui délimitent des centres de vie sédentaire. Cette sédentarité
se retrouve autour des oasis, dans le sud.
------L'organisation
humaine de la Berbérie a toujours connu, dans les temps les plus
éloignés, des nomades et des sédentaires. Les Phéniciens
sont à l'origine de ce sédentarisme qu' ils encouragèrent
et partant, du développement des villes. Les Berbères partageaient
leur existence entre la vie agricole et la vie pastorale.
------Nous
pouvons dire aussi que les conditions stratégiques pour la défense
des sédentaires commandaient les tracés de certaines autres
frontières entre tribus ou groupements de tribus, voire petits
royaumes.
------Les
capitules berbères, telle Cirta, Constantine, se développèrent
à l'époque où les rois numides sédentarisèrent
les nomades. Mais elles étaient loin d'égaler celles duc
les Phéniciens créèrent. Carthage, notamment ù
la fin du IXè siècle avant Jésus Christ.
L'influence de Rome s'étendit. an cours des guerres puniques, à
Tébessa, Guelma, Cirta jusqu'à la région de Bône.
Mais c'est Carthage qui, tout particulièrement, influença
l'ensemble du Maghreb.
------Sétifis,
Sétif, est issue de la colonisation romaine. Ville administrative,
elle tut bâtie sur cet immense plateau, isolé de la mer.
alors que la paix romaine régnait.
Cherchell, l'ancienne Caesaerea ou Césarée, capitale de
lu Maurétanie, est un port au pied d'un massif montagneux.
D'un grand prestige culturel, pendant près de quatre siècles,
la cille communique avec la grande plaine de la Mitidja.
------Ni
les Vandales ni les Byzantins ne construisirent de cités, alors
que les Arabes édifièrent en Tunisie. entre mer et montagne,
la ville de Kairouan qui fut une base pour leur conquête du Maghreb.
------Carthage
fut détruite. mais sa civilisation urbaine demeura : Tunis, grâce
à la protection de sa lagune, prit son essor.
------La
ville d" el Djezaïr, métropole turque, est devenue la
ville principale d'Algérie, sous le nom d'Alger,
------Donc
en résumé, nous pouvons dire que le compartimentage géographique,
les communications difficiles, l'absence d'un centre naturel imposé
par l'architecture du pays, sa structure en fait, sont les causes originelles
et conjuguées de l'absence d'unité. S'y ajoutent l'aspect
humain qui fait que les nomades se confrontent aux sédentaires,
les hommes de la montagne à ceux des plateaux. Des tribus se sont
formées groupant des familles ayant même origine, même
croyance religieuse et aussi même langue. Parfois un chef, prestigieux,
respecté parce que tort et audacieux, parvenait à grouper
en une fédération plusieurs tribus et à conquérir
ainsi un large territoire dont il devenait le roi. Certains s'opposaient
au cours de "rezzous"jusqu'à l'effondrement de l'une
des deux fédérations, pour se reconstituer ensuite. D'après
certains ethnologues, il semblerait que, par deux fois, les Berbères
furent sur le point de réaliser l'unité du Maghreb : au
II` siècle, avant Jésus Christ, sous l'aguellid, le roi,
Massinissa, et au XIè siècle, après Jésus
Christ, par les Berbères eux-mêmes. La première tentative
fut annihilée par les Romains, la seconde par l'invasion des Hilaliens,
tribus venant d'Arabie centrale.
------II
y a bien eu, au cours des millénaires et des derniers siècles,
chez les Berbères, des hommes ayant une forte personnalité.
D'aucuns ne parvinrent à catalyser la passion des populations indigènes
pour les grouper en un Etat organisé, tant administrativement que
politiquement. Les raisons ? Je vous les ai exposées : grand nombre
de groupements humains, disparates bien qu'issus d'une même ethnie,
vivant dans leurs territoires enserrés par la nature, favorisant
une dualité entre sédentaires et nomades, hommes des plaines
et montagnards.
------Et
puis, il faut le dire, les Berbères n'ont jamais su, seuls, développer
les ressources naturelles du Maghreb, qui auraient pu procurer les moyens
pécuniaires, indispensables à une bonne organisation sociale
et politique, fondement de toute civilisation. Qu'ont-ils fait en quarante
années de souveraineté alors que le pays était en
pleine expansion, après un peu plus d'un siècle de présence
ô combien bénéfique, française ?
Arabisation-Musulmanisation des
populations du Maghreb
------A
l'autorité qui était respectée dans les villes. s'opposaient
les Berbères des Montagnes qui, nous le verrons plus tard résistèrent
longtemps à l'arabisation. Celle-ci débuta, dans les plaines,
avec la dynastie Alide des Idrisides. fondée par Idris 1er au VIIè
siècle. Les descendants de cette dynastie sont considérés
comme les seuls héritiers du Prophète par les Chiites "légitimistes",
musulmans qui appartiennent à l'une des branches du Chiisme (alawite,
druze, duodécimain, ismaélien, zaydite , par extension)
né du schisme de Musulmans qui contestèrent la succession
d'Abü Bakr à Ali.
------Très
rapidement et sommairement. je vous dirai qu'Ali était l'époux
de Faluna, fille du Prophète Mahomet (Mohammed en Arabe), fondateur,
en 622, en Arabie, de la religion musulmane. Mahomet est mort à
Médine en 632.
------Ali
fut assassiné en 661, à Küfa dont il était le
4ècalife.
------Le
Sunnisme "l'orthodoxie" est le courant majoritaire de l'Islam.
La religion islamique repose sur la parole d'Allah, révélée
au Prophète, par bribes, à la Mecque, et écrite,
plus tard, en langue arabe : c'est "Le Coran" qui comporte 114
Sourates ou Chapitres. Elle s'appuie sur une tradition "Hudith"
se rapportant aux actes et aux décisions du Prophète Mohammed
ainsi qu'à sa Sounnah ou manière de se comporter.
Gaston Bautista
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